Les citations d’aujourd’hui proviennent du roman de Jean Bédard, MAÎTRE ECKHART.
Maître Eckhart est né en 1260 à Hochheim (Allemagne) et meurt en 1328, à Avignon. Dominicain, ce philosophe a enseigné à Paris, a prêché à Cologne et Strasbourg, puis a administré la province dominicaine de Teutonie.
Il a vécu à l’époque de Thomas d’Aquin. Ce sont ses disciples qui ont conservé ses propos et ses sermons. On l’a accusé d’hérésie et le pape Jean XXII a condamné certaines de ses thèses. Son enseignement spirituel est centré sur une invitation au détachement comme moyen nécessaire de l’union à Dieu.
Il est intéressant de notre qu'étymologiquement son nom signifie «rivage» et «brave».
Il y aura un autre saut contenant des citations tirées de ce même livre.
. Le doute est ainsi fait qu’il égalise les possibles, qu’il nous ramène à l’indéterminé, comme si de nouveaux commencements surgissaient sans cesse, dans lesquels le passé ne décide plus de l’avenir et où la Providence fait feu de tout bois. Pour un moment, tous les futurs se présentent libres, l’avenir est affranchi. Cependant, il n’exercera cette liberté qu’à la seconde où il basculera du possible dans le réel.
. Ce n’est pas établissant des murs que l’on croît, mais au contraire en ouvrant des fenêtres et des portes.
. Si l’on se fixe obstinément sur une façon de voir, on perd de vue l’ensemble et c’est l’ensemble qui rachète le particulier. Après la révolte, il est bon de reprendre le dialogue, d’accepter le dialogue qui, entre l’invisible et le visible, tisse la sagesse. Le monde est si grand, si intelligent, si majestueux que les fautes que l’on y voit ont plus de chances d’être des erreurs de point de vue que des scandales d’incohérence.
. Une pierre ne reste jamais longtemps dans les airs, un oiseau finit toujours par s’envoler, le loup, par attaquer et l’homme ordinaire, par prier.
. … vous verrez combien le fond de l’océan reste tranquille malgré l’agitation des vents et des surfaces.
. Il est si rare que la parole puisse mieux faire que le silence.
. Il y a des moments où le silence hurle et crie bien trop de silences à la fois, bien trop pour ce que l’on peut contenir. Ce silence tue, il enterre même le souffle des prières. C’est alors que l’on éprouve le besoin d’entendre son semblable, de l’entendre gambader et courir dans une lande verte, de l’entendre nous rappeler qu’il existe quelque chose et non pas rien.
. Tu connais maintenant ta souffrance parce que tu as enfin accepté ton incarnation dans ce corps de femme. La consolation ne vient pas de l’extérieur de la souffrance comme une eau qui viendrait éteindre un feu. Au contraire, elle vient du dedans de la souffrance comme la source première du feu reste à l’intérieur du feu. La propriété première de la source du feu est de ne jamais être totalement consommée par le feu qu’elle engendre. Aucun mouvement de l’être ne détruit l’être.
. La consolation est au-dedans de la souffrance, dans son tréfonds. La souffrance passe, mais la consolation reste.
. Une chose va, mais ce qu’elle me dit reste. Si je souffre parce que j’ai perdu une chose, c’est là un signe certain que j’aime cette chose et que ce que j’aime donc en réalité c’est la perte, la peine de perdre et non pas ce que m’a révélé cette chose.
. … l’espace est l’expression de la distance entre les choses. Or, cette distance se définit par le temps qu’une chose met à se rapprocher d’une autre. Si toutes les choses étaient infiniment rapprochées, il n’y aurait plus d’espace puisqu’il n’y aurait plus de temps de rapprochement. En somme, l’espace est l’effet du temps, son expression.
. La conversion n’est pas l’adhésion aveugle à des dogmes et à des adjurations, la conversion c’est une transformation, c’est le passage de la mort à la vie.
. La chasteté, c’est quand l’amour déborde à ce point que, si vous ne mourez pas d’amour pour votre prochain, vous ne pouvez pas vivre.
. J’avais été élevé entre tant de pierres; comment aurais-je pu comprendre le cri d’une fleur, la plainte d’un ruban d’eau dans une lézarde de mousse?
. Mais la misère prépare des griffes qu’il n’est pas long de subir.
. … il faut apporter de la lumière et non tenter de déplacer les choses vers la lumière.
. … mieux vaut libérer le bien que de tenter de disloquer le mal…
. L’Église est là pour amener le nouveau dans le temps et non pour perpétuer les institutions, pour continuer la création et non pour fixer les épaves du temps.
. Le Maître restait à l’écart et savourait cet instant privilégié où le passé apparaît chuchoter à l’avenir les secrets visant à le rendre meilleur.
. Généralement, la souillure comme la violence sont des choses que l’on se passe de l’un à l’autre, et peut-être ne font-ils que tenter de remettre cette souillure et cette violence à qui représente ceux qui les leur ont donnés.
. Comment une maison peut-elle tenir si elle ne réchauffe plus personne?
. Un homme laissé sans critique court à sa perte. Jamais nous n’avons assez d’yeux pour nous passer de ceux des autres.
. Chaque chose du visible n’est qu’une respiration que l’on retient un temps avant de le laisser partir.
. Les paysans connaissent le temps, ils en suivent les saisons, ce sont eux l’Église vivante. Quant aux doctrines, si elles ne suivent pas le voyage des hommes dans leur culture changeante, elles ne sont que des pierres qui coulent à pic dans des fonds dont elles ne reviendront jamais. Malheur à celui qui veut se faire un esquif de pierre, il est perdu. Qui se perd se trouve, qui cherche à se maintenir se perd.
. Et un jour particulièrement sombre où l’orage voulait tout déchirer, il glissa comme hors de sa douleur, il entra dans le pourtour de la paix qui permet aux âmes de dire leurs adieux.
. Aucun homme ne peut survivre aux machines qu’il met en place pour le tenir hors de lui-même.
Il y aura un autre saut contenant des citations tirées de ce même livre.
. Le doute est ainsi fait qu’il égalise les possibles, qu’il nous ramène à l’indéterminé, comme si de nouveaux commencements surgissaient sans cesse, dans lesquels le passé ne décide plus de l’avenir et où la Providence fait feu de tout bois. Pour un moment, tous les futurs se présentent libres, l’avenir est affranchi. Cependant, il n’exercera cette liberté qu’à la seconde où il basculera du possible dans le réel.
. Ce n’est pas établissant des murs que l’on croît, mais au contraire en ouvrant des fenêtres et des portes.
. Si l’on se fixe obstinément sur une façon de voir, on perd de vue l’ensemble et c’est l’ensemble qui rachète le particulier. Après la révolte, il est bon de reprendre le dialogue, d’accepter le dialogue qui, entre l’invisible et le visible, tisse la sagesse. Le monde est si grand, si intelligent, si majestueux que les fautes que l’on y voit ont plus de chances d’être des erreurs de point de vue que des scandales d’incohérence.
. Une pierre ne reste jamais longtemps dans les airs, un oiseau finit toujours par s’envoler, le loup, par attaquer et l’homme ordinaire, par prier.
. … vous verrez combien le fond de l’océan reste tranquille malgré l’agitation des vents et des surfaces.
. Il est si rare que la parole puisse mieux faire que le silence.
. Il y a des moments où le silence hurle et crie bien trop de silences à la fois, bien trop pour ce que l’on peut contenir. Ce silence tue, il enterre même le souffle des prières. C’est alors que l’on éprouve le besoin d’entendre son semblable, de l’entendre gambader et courir dans une lande verte, de l’entendre nous rappeler qu’il existe quelque chose et non pas rien.
. Tu connais maintenant ta souffrance parce que tu as enfin accepté ton incarnation dans ce corps de femme. La consolation ne vient pas de l’extérieur de la souffrance comme une eau qui viendrait éteindre un feu. Au contraire, elle vient du dedans de la souffrance comme la source première du feu reste à l’intérieur du feu. La propriété première de la source du feu est de ne jamais être totalement consommée par le feu qu’elle engendre. Aucun mouvement de l’être ne détruit l’être.
. La consolation est au-dedans de la souffrance, dans son tréfonds. La souffrance passe, mais la consolation reste.
. Une chose va, mais ce qu’elle me dit reste. Si je souffre parce que j’ai perdu une chose, c’est là un signe certain que j’aime cette chose et que ce que j’aime donc en réalité c’est la perte, la peine de perdre et non pas ce que m’a révélé cette chose.
. … l’espace est l’expression de la distance entre les choses. Or, cette distance se définit par le temps qu’une chose met à se rapprocher d’une autre. Si toutes les choses étaient infiniment rapprochées, il n’y aurait plus d’espace puisqu’il n’y aurait plus de temps de rapprochement. En somme, l’espace est l’effet du temps, son expression.
. La conversion n’est pas l’adhésion aveugle à des dogmes et à des adjurations, la conversion c’est une transformation, c’est le passage de la mort à la vie.
. La chasteté, c’est quand l’amour déborde à ce point que, si vous ne mourez pas d’amour pour votre prochain, vous ne pouvez pas vivre.
. J’avais été élevé entre tant de pierres; comment aurais-je pu comprendre le cri d’une fleur, la plainte d’un ruban d’eau dans une lézarde de mousse?
. Mais la misère prépare des griffes qu’il n’est pas long de subir.
. … il faut apporter de la lumière et non tenter de déplacer les choses vers la lumière.
. … mieux vaut libérer le bien que de tenter de disloquer le mal…
. L’Église est là pour amener le nouveau dans le temps et non pour perpétuer les institutions, pour continuer la création et non pour fixer les épaves du temps.
. Le Maître restait à l’écart et savourait cet instant privilégié où le passé apparaît chuchoter à l’avenir les secrets visant à le rendre meilleur.
. Généralement, la souillure comme la violence sont des choses que l’on se passe de l’un à l’autre, et peut-être ne font-ils que tenter de remettre cette souillure et cette violence à qui représente ceux qui les leur ont donnés.
. Comment une maison peut-elle tenir si elle ne réchauffe plus personne?
. Un homme laissé sans critique court à sa perte. Jamais nous n’avons assez d’yeux pour nous passer de ceux des autres.
. Chaque chose du visible n’est qu’une respiration que l’on retient un temps avant de le laisser partir.
. Les paysans connaissent le temps, ils en suivent les saisons, ce sont eux l’Église vivante. Quant aux doctrines, si elles ne suivent pas le voyage des hommes dans leur culture changeante, elles ne sont que des pierres qui coulent à pic dans des fonds dont elles ne reviendront jamais. Malheur à celui qui veut se faire un esquif de pierre, il est perdu. Qui se perd se trouve, qui cherche à se maintenir se perd.
. Et un jour particulièrement sombre où l’orage voulait tout déchirer, il glissa comme hors de sa douleur, il entra dans le pourtour de la paix qui permet aux âmes de dire leurs adieux.
. Aucun homme ne peut survivre aux machines qu’il met en place pour le tenir hors de lui-même.
À suivre...