mercredi 4 juillet 2012

QUATRE ( 4) CENT-TRENTE-QUATRE ( 34 )

Alessandro Baricco

2011, sans trop de surprises, n'aura pas été une grande année en terme de lecture. Le grand changement qui a bouleversé la vie du crapaud - déménagement de Montréal à Saint-Pie - aura exigé près de quatre mois de va-et-vient avant que l'installation définitive puisse lui permettre de reprendre un tant soit peu ses habitudes de lecture. Voici quand même la liste de que j'ai lu au cours la dernière année... je sais qu'elle se présente ici autour de janvier ou février mais cette année, et ça sera certainement la même histoire pour l'an prochain, elle arrive en juillet.

Jacques Perec LA DISPARITION

Michael Delisle TIROIR NO. 24

Bertrand Gervais COMME DANS UN FILM DES FRÈRES COEN

Amos Oz UNE HISTOIRE D'AMOUR ET DE TENÈBRES

Jean Genest NOTRE-DAME-DES-FLEURS

Blaise Cendrars L'OR

J.M. Coetzee L'ÂGE DE FER

AU COEUR DE CE PAYS

Gabrielle Roy LA ROUTE D'ALTAMONT

LA MONTAGNE SECRÈTE

Jocelyne Saucier IL PLEUVAIT DES OISEAUX

Atiq Rahini MAUDIT SOIT DOISTOÏVESKI

Doris Lessing LE MONDE DE BEN

MÉMOIRES D'UNE SURVIVANTE

Jacques Benoît JE N'AVAIS QUE ONZE ANS

Jean Barbe AUTOUR DE DÉDÉ FORTIN

COMMENT DEVENIR UN MONSTRE

André Marois SA PROPRE MORT

Sofi Oksanen PURGE

Paul Auster INVISIBLE

Alessandre Baricco CETTE HISTOIRE-LÀ

NOVECENTO: PIANISTE

CHÂTEAUX DE LA COLÈRE

OCÉAN MER

CITY

Daniel Mendelshon SI BEAU, SI FRAGILE

Christian Bobin RESSUSCITER

Rina Lasnier LE JEU DE LA VOYAGÈRE

André Malraux LA CONDITION HUMAINE

Dostoïveski L'IDIOT

Mario Cyr XMAS

31 livres, 24 auteurs.

Et le coup de foudre de 2011? Après Hrabal, Coetzee, Rahini, Jean-François Beauchemin, Benacquista et Perutz, cette année compte-tenu du peu de livres lus, il y en aura qu'un seul, et pas le moindre: ALESSANDRO BARICCO.

L'auteur italien, né à Turin en 1958, est musicologue et homme de théâtre. Son premier roman (CHÂTEAUX DE LA COLÈRE) publié en 1991 lui vaudra le Prix Médicis Étranger (1995). Si vous ne l'avez pas encore lu, ces quelques citations serviront d'hameçon.


. On jouait parce que l'océan est grand, et qu'il fait peur, on jouait pour que les gens ne sentent pas le temps passer, et qu'ils oublient où ils étaient. On jouait pour les faire danser, parce que si tu danses, tu ne meurs pas, et tu te sens Dieu. (Tirée de Novecento-Pianiste)

. On n'a beau s'efforcer de vivre une seule vie, les autres verront mille autres vies dedans, et c'est pour ça qu'on n'arrive pas à faire du mal. (Tirée de Sans Sang)

. Nous sommes tous merveilleux, et nous sommes tous répugnants. (Tirée de Soie)

. Le sexe efface des tranches de vie, on n'imagine pas. C'est peut-être bête, mais les gens se serrent l'un contre l'autre avec cette fureur étrange un peu panique et la vie en ressort toute froissée, comme un billet doux serré au creux d'un poing, caché dans un geste nerveux de peur. Un peu par hasard, un peu par chance, disparaissent entre les plis de cette vie roulée en boule des portions de temps douloureuses, ou lâches, ou jamais comprises. (Tirée de Châteaux de la colère)

. Tous les chemins sont circulaires et ils ne mènent pas quelque part mais à l'intérieur de soi. (Tirée de Cette histoire-là)

. Quand le collectif bouge, quand il fait ce mouvement collectif d'entrer en résonnance avec une oeuvre, c'est que quelque chose d'immense est en jeu. (Tirée de Constellations: Mozart, Rossini, Benjamin, Adorno)

. Tout le reste était encore néant. L'inventer - c'est ça qui était merveilleux. (Tirée de Océan Mer)

. Il soutenait que l'univers était « un match joué sans arbitre » mais à sa manière croyait en Dieu. « C'est un joueur de touche qui laisse passer les hors-jeux ». (Tirée de City)

Pour ceux et celles qui ont aimé l'Iliade d'Homère, Baricco, s'inspirant de la traduction de Maria Grazia Ciani, en a réalisé un texte qu'il a lu en public à Rome et à Turin à l'automne 2004. Je vous invite à lire et relire la dernière partie du livre, celle qu'il a intitulée Une autre beauté Apostille sur la guerre.

Alessandro Baricco nous salue en disant:

Il faut toujours semer derrière soi un prétexte pour revenir, quand on part.


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