dimanche 9 avril 2023

O T I U M 04.23

Madame Claire Pelletier,
Monsieur Pierre Turcotte,
Monsieur Jean Turcotte
 
Nous avons reçu votre projet, celui de réaliser un documentaire, une vidéo ou un court-métrage et l’avons soumis à notre comité de lecture.
 
Celui-ci le trouve intéressant et nous incite à le produire.
 
Comme l’exige notre politique éditoriale, la prochaine étape est celle-ci: vous avez à nous soumettre un synopsis (récit succinct constituant le schéma du scénario, une présentation sommaire du sujet et une esquisse des personnages principaux).
 
Vous recevrez une réponse dans un délai raisonnable.
 
Merci de l’intérêt que vous manifestez pour l’ONF.
 
Le responsable des projets
ONF
 
PS À titre d’information, le comité éditorial se réunit à la fin du mois d’avril et les décisions s’y prendront qui engageront le service de la production pour les six (6) prochains mois.

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Synopsis à l’intention de l’ONF

Claire, avril 2023

 

Préambule

J’ai eu la chance de rencontrer deux femmes exceptionnelles, d’origine autochtone, mère et fille soudées par un indissoluble amour, animées d’une foi indestructible et qui ensemble ont construit, à partir de rien, une constellation de lieux et de services pour leurs sœurs et leurs communautés.

De leur «je» blessé et rejeté, elles ont donné lieu, au fil de leurs luttes, de leurs engagements, de leur créativité et de leurs réalisations, à un «nous» digne, fier et puissant.  Ce documentaire a pour visée de leur rendre hommage en retraçant leur remarquable trajectoire et en illustrant leurs accomplissements.

Pour moi, toute cette histoire avait commencé lorsqu’assise sur une marche de l’escalier d’une maison de campagne, la jeune fille autochtone qui tenait une petite plume d’oie qu’elle lissait entre ses doigts, m’a expliqué la vision de l’écoulement de la vie que cette plume représentait et m’a livré son puissant secret de créer, avec sa mère, une maison pour ses sœurs en difficulté. Cette maison, elle l’associait au symbole de la tortue.

J’aimerais que la reconstitution de cette rencontre soit le début du scénario…

 

 

Type de film : Documentaire en co-création

                                                     Mots-clés : Biographie, histoire, autochtones, femmes

                                                     Titre provisoire : L’amour en marche

 

 

Synopsis

 

Présentation du sujet

Le documentaire sera composé de plusieurs séquences, relatant chacune un moment clé de la trajectoire du projet des deux femmes. Les transitions seront illustrées pas des scènes d’oiseaux — les plumes et la nature étant des éléments forts pour les autochtones(par exemple, outardes en vol groupé, élan d’un héron, aigle tournoyant en hauteur, oisillons dans un nid, combat entre oiseaux, etc). La musique, durant ces transitions, sera l’œuvre d’autochtones majoritairement (pièces déjà existantes ou créations nouvelles) ou de musiques classiques inspirées du chant des oiseaux (The Lark Ascending de Ralph Vaughan Williams, par exemple).

 

Point de vue privilégié

Ce scénario vise à donner prioritairement la parole aux deux protagonistes, soit les porteuses du projet. Toutefois, puisqu’au fil du déroulement de leurs réalisations, les deux femmes se sont adjoint d’innombrables alliées et alliés, la parole sera aussi accordée à ces dernières et à ces derniers. Par exemple : d’influentes politiciennes (Manon Massé et Michèle Audet), des militantes alliées (Jenny, Caroline, etc.), des porteurs de pipe, des artistes, des femmes autochtones aidées, des jeunes autochtones qui bénéficient des services.

Des documents d’archives telles que des photos, des dessins, des extraits vidéos ou des objets symboliques seront largement mis à contribution.     

                                              

Les voix des deux femmes expliqueront les images. En ce qui concerne les voix des personnes qui témoignent, elles seront recueillies en direct par un ou une intervieweur, si possible en nature — forêt, plage, parc, etc. — ou sur les emplacements du projet, en ville ou au site de ressourcement à Saint-Tite-des-Caps.     


Exemple des séquences (l’ordre est sujet à changements)


Oiseau blessé : les origines, d’où viennent ces deux femmes, qu’est-ce qu’elles portent au départ, comment s’articule leur vision, quelles motivations les animent?

À propos de la violence :

« Je l’ai vécue, ma maman l’a vécue, ma mémère l’a vécue. On essaie de transformer au moins le monde autour de nous, nos propres enfants. Mais ça ne se fait pas en claquant des doigts.

 C’est tranquillement et de génération en génération. »

— Une citation de Nathalie Guay, cofondatrice de la Maison Communautaire Missinak

 

L’envol du héron : la mise sur pied du premier projet, la recherche de fonds, les cercles de partage, la recherche d’alliés, le spectacle de levée de fonds Mishta Amun en 2008, la persévérance politique, l’ouverture de la première résidence d’hébergement en milieu urbain : la Maison communautaire Missinak.

 

La chouette: Comment faire face à la nuit? Quelles sont les pistes de rétablissement : la force de la foi, la puissance de la communauté et de l’intégration de tous ses membres dans le processus de guérison, le besoin des rituels et du partage, la Terre sacrée et les activités spirituelles telles que les Metasham.

Le voilier d’outardes : Les oiseaux sont groupés en vol ensemble vers la même direction pour illustrer le souffle de croissance du projet : l’acquisition de la Terre sacrée, l’établissement du centre communautaire multiservice Mamuk dans l’arrondissement du Trait-Carré, la garderie pour les enfants, la maison de deuxième étape Mitshuap nish, etc.                                                                                                                    

Un oiseau qui construit son nid : La place de la créativité dans tous les projets, l’artisanat et les techniques de perlage, de confection des jupes pour les rituels sacrés, les courtepointes, la préparation des mets traditionnels, le dépeçage de la viande, etc. et surtout le plaisir d’être ensemble et de rire en créant.

Les oiseaux en bataille : L’engagement politique et l’importance de refaire l’histoire, de revoir les lois dans la perspective d’un outil de guérison (Les femmes assassinées et disparues, les conditions pour l’avènement du processus de Vérité et de réconciliation)…

 

 

 Deux colombes sur la même branche : La puissance de l’amour indéfectible entre la mère et la fille, l’autre grand et puissant pilier de la réussite de cette œuvre, avec la foi et la créativité. Un témoignage senti de leur relation absolument unique, la fondation même de l’édification de leurs réalisations.

 


 

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PROJET DE DOCUMENTAIRE


 

Louis Lachenal, Héraclès ou… Iphiclès ?


Louis Lachenal est surnommé l’inconnu de l’Annapurna, cette montagne de l’Himalaya et un premier sommet de 8 000 mètres à avoir été gravi par une cordée française. Il était le compagnon de Maurice Herzog, chef de file de cette équipe d’alpinistes français, ayant atteint le sommet le 3 juin 1950.  Sur la première page de Paris-Match relatant cette première dans l’alpinisme, c’est la photo  de Maurice Herzog seul au sommet, éclipsant ainsi Louis Lachenal l’autre vainqueur qui pourtant  lui sauva la vie.

C’est pour corriger un peu cette injustice que je compte faire un documentaire sur ce grand alpiniste méconnu que fut Louis Lachenal qui, tel le jumeau de Héraclès, Iphiclès,  

héros mythique grec des Temps modernes, a cumulé les hauts faits de la montagne tout au long de sa vie.

Naissance  et initiation à l’escalade :

Louis Lachenal est né le 17 juillet 1921 à Annecy en Haute-Savoie, et mort le 25 novembre 1955 dans la vallée Blanche à Chamonix. Très tôt il est animé de ce goût du risque qui le pousse à la quête du danger, devenant une sorte d'idéal de vie. Ainsi, à 13 ans, la vocation l'appelle dans les massifs qui entourent Annecy et fait l’ascension des sommets comme la Tournette (2 350 m), le Parmelan (1 600 m), et l'Arcalod (2 217 m). Il deviendra rapidement, à la suite de ses succès précoces, guide de montagne à Chamonix à  27 ans; c’est la naissance du  mythe.

Lachenal, Héraclès de la montagne

La réputation de Lachenal comme alpiniste hors catégorie survient quand, en 1949, il enchaîne les ascensions. Il entreprend de gravir en une seule journée trois itinéraires jugés difficiles (arête Est du Crocodile, face est du Caïman, voie Ryan de l'Aiguille). Il avait auparavant entrepris la seconde et périlleuse ascension de la face nord de l’Eiger en Suisse, une partie du « grand épieu» (eiger en français) ayant causé la mort de nombreux alpinistes. Avec les faces nord du Cervin et des Grandes Jorasses, elle a constitué pour l'alpinisme l'un des « trois derniers problèmes des Alpes », et le dernier résolu; c’est Louis Lachenal, le Héraclès des temps modernes qui en fut l’un des vainqueurs.

Des Alpes à l’Annapurna : d’Héraclès à Iphiclès

C’est un an plus tard, soit en 1950, qu’il entend parler du projet de créer une expédition française réussir l’ascension du premier 8 000 mètres par des alpinistes, une cordée dirigée par le célèbre Maurice Herzog, reconnu pour son rôle important dans la Résistance comme capitaine de la 2e compagnie du 27e bataillon des chasseurs alpins. Avec ses compagnons de Chamonix, Lionel Terray et Gaston Rébuffat, Lachenal est choisi pour faire partie de cette historique cordée qui entreprend de gravir l’Annapurna, un des sept grands sommets de l’Himalaya, une montagne de plus 8 091 mètres. Seulement Herzog et Lachenal se rendront au sommet.

Le 3 juin 1950 à 6 h 00, les deux hommes quittent leur tente en direction du sommet. Leurs membres commencent à geler. Lachenal doute de la pertinence de faire les derniers 400 mètres, horrifié à l'idée de l'amputation. Herzog quant à lui refuse catégoriquement l'idée de renoncer si près du but. N'ayant pas d'apport d'oxygène, l'altitude altère leur comportement, leurs gestes sont lents et ils perdent la notion du temps. À 14 h, ils atteignent le sommet de l'Annapurna. Pour la première fois, un homme met le pied sur un sommet de plus de 8 000 mètres. L'Annapurna vaincu, sortant in extremis de la torpeur dans laquelle ils étaient plongés par manque d’oxygène Lachenal presse son compagnon de descendre; mais trop tard, les deux alpinistes seront de retour au camp IV, les doigts et les pieds gelés, nécessitant de nombreuses amputations.

Cette absence d'apport d'oxygène sera l'enseignement essentiel de cette victoire de l'alpinisme himalayen, ce qui permettra plus tard, en 1953, à l’équipe anglaise de se rendre au sommet de l’Everest, munis cette fois d’une réserve d’oxygène.


 

Louis Lachenal au sommet de l’Annapurna

 

 

Paris-Match fait de l'Annapurna sa première page du 19 août 1950 avec, en couverture, la photographie de seulement Maurice Herzog au sommet avec son drapeau tricolore et son titre « Victoire sur l'Himalaya ». Lachenal est éclipsé, il devient Iphiclès, le frère d’Héraclès, mythe grec oublié; la mythologie parle de lui comme le compagnon fidèle d'Héraclès mort au combat aux côtés de son frère, malgré des divergences notoires. Lachenal en voudra en effet à Herzog puis se réconciliera avec lui en gravissant ensemble malgré leurs amputations aux pieds et aux mains, du Mont Rose (4 634 m), le quatrième plus haut sommet des Alpes et le plus haut de Suisse.

 

Mort du héros et postérité

Lachenal est mort en montagne, au cours d’une descente en ski à la Vallée Blanche, au-dessus de Chamonix. Lachenal skie en tête à grande vitesse, et disparaît soudain dans une crevasse à 28 mètres de profondeur. Un lycée porte son nom près de Annecy, et sa ville natale lui a consacré l’une de ses plus belles promenades : la promenade Louis-Lachenal. Quel paradoxe que de consacrer une promenade à la mémoire de cet alpiniste vainqueur du premier 8 000 mètres et pour qui une sortie périlleuse en montagne lui paraissait souvent une simple sortie du dimanche.


La promenade Louis-Lachenal

 

Peut-être aurait-il été plus avisé de désigner la Vallée Blanche près de Chamonix, la descente de ski hors-piste où il a trouvé la mort, la descente Louis-Lachenal.

 

En guise de témoignage personnel

Annapurna, premier 8 000, de Maurice Herzog, publié chez Artaud, fut le livre qui marqua mon adolescence et que le père Léon Boivin nous invita à lire avant notre expédition de 15 jours en canot, dans le Haut Saint-Maurice en 1964. Âgé d’à peine 16 ans, j’étais alors le plus jeune des six équipes. La détermination et le courage face à l’effort lors des longs portages m’était inspirée notamment par Lachenal qui sacrifiât une partie de ses membres pour réaliser son rêve. Le leitmotiv de notre périple était :

La jeunesse est une victoire du goût de l’aventure

Sur l’amour du confort

 

Pierre, avril 2023



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En réponse à votre courriel, je vous soumets le synopsis de mon projet de court-métrage qui s’intitulera  L’ I N A C H E V É .

 

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Ce court-métrage d’environ 20 à 25 minutes - résultat de la rencontre entre son réalisateur (moi-même) et un auteur (romancier) parfaitement inconnu du monde littéraire - traitera du sujet suivant : l’importance de l’environnement dans un projet d’écriture. ( Environnement physique, géographique et humain ).

Comme cet auteur dont nous protégerons l’anonymat souhaite que le seul contact avec l’écran soit sa voix et non sa personne, la structure même du film respectera cette exigence et reposera principalement sur l’atmosphère sonore ( musique et paroles ).

Nous collerons aux harmonies musicales et à la voix du seul personnage de ce court-métrage  des images et des photographies que celui-ci nous a offertes ; il les a captées lors de son séjour au Vietnam.

 


Ce séjour  dont l’objectif à la base était d’y passer quelques mois, se seraallongé sur dix (10) années en raison du fait que le pays et ses habitants l’ont fasciné. De là jaillit la question au coeur de ce court-métrage, soit l’influence de l’environnement sur un projet d’écriture.

Il y a quelques mois, par pur hasard, je fouillais dans la section des blogues sur Internet et suis tombé sur celui qu’alimentait cet auteur, rappelons-le, parfaitement inconnu. 

Son contenu frappa mon attention, surtout qu’il annonçait la publication d’un roman que son auteur venait d’achever d’écrire à Saïgon et qu’il allait possiblement être édité par une maison d’édition vietnamienne sise à Hanoï. Je me suis donc plongé dans ce blogue, la curiosité se substituant au hasard.

Je reviens au court-métrage afin de préciser que les musiques choisies devront d’abord être libérées de leurs droits d’auteur. Il en sera de même pour les images qui ne sont pas celles fournies par l’auteur.

Notre attention se portera aussi sur le troisième roman que nous identifierons comme étant “ l’inachevé”. Notons au passage qu’un roman inachevé est une oeuvre que son auteur ou autrice a abandonné en raison de ceci ou cela et remis à la maison d’édition dans une version incomplète.

Cet opus nous permettra d’approfondir le sujet initial qui porte sur l’influence de l’environnement sur un projet d’écriture.

Voici les différentes étapes du court métrage. En fait, chacune d’elles s’étendra sur environ sept (7) à huit (8) minutes au maximum. Trois (3) étapes constitueront la structure du projet

 

ÉTAPE 1

L’auteur définira ce qu’il entend par environnement et lequel -physique, géographique, humain - peut davantage influencer un projet d’écriture. En sous-question, il faut entendre ceci : les trois romans écrits au Vietnam auraient-ils pu être créés ailleurs que dans ce pays ?

)( Le romancier développera ce sujet alors que défileront des images ou des photographies entrecoupées - et en sourdine - d’extraits musicaux (vietnamiens surtout) suggérés par le personnage principal.


ÉTAPE 2

Le réalisateur proposera au romancier d’élaborer sur ce qui a principalement été le moteur (l’élément déclencheur) de chacun des trois (3) romans qu’il a commis au Vietnam.

)( Pourquoi le premier fut édité, le deuxième non retenu et le troisième, inachevé?

)( Est-ce que les trois (3) types de composantes de l’environnement que vous nous avez proposés, ont suffisamment changé au point d’avoir influé sur la chronologie des trois (3) romans ?

)( Est-ce que DEP,

 


LES ANCIENS COLONELS 

 

 

et MARCHER À L’OMBRE DES FANTÔMES auraient pu être écrits ici au Québec ?

 

 

ÉTAPE 3

Lors de notre rencontre préparatoire, j’ai semblé percevoir une dominante chez le romancier, du moins dans son discours, soit un sentiment d’échec plus prononcé que simplement le fait de ne pas avoir pu achever le troisième roman. Je l’inviterai à se prononcer sur ce sujet.

)( En finale, les deux intervenants de ce court métrage aborderont la problématique du rôle de l’environnement vu sous l’angle de l’appropriation culturelle . Il n’est pas question d’en faire l’exégèse, mais de prendre position sur ce que Dany Laferrière soulève parfois, à savoir le “ grand roman national “.

 

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Merci d’avoir accepté mon projet. Je demeure à votre disposition afin d’éclaircir certains points si cela s’avère utile.

 

Jean

Avril ‘23



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