mercredi 7 juillet 2010

Le trois cent soixante-septième saut / Le trois-cent-soixante-septième saut



Éclectique
En vrac
Et
Échevelé


. Les sommets du G8 et du G20 :

Que retenir de ces somptueuses rencontres! Un communiqué final? Un lac artificiel?
L’extraordinaire leadership de Stephen Harper? Personnellement, ce sont plutôt les 1000 arrestations lors des manifestations de Toronto (un record dans l’histoire policière canadienne) desquelles seulement une centaine ont mené à des accusations pour méfaits publics, refus d’obtempérer, etc. Surtout, et c’est là où s’accroit mon inquiétude, le fait que 66% des répondants interrogés par les sondeurs se sont déclaré satisfaits du travail des forces policières dont le mandat, selon le chef de la police de Toronto, était de protéger la ville. Faut-il conclure que les efforts du gouvernement conservateur minoritaire depuis qu’il est en place, efforts pour nous implanter de gré ou de force l’idée que la loi et l’ordre sont les bases de notre société, les nouvelles valeurs pancanadiennes portent des fruits et qu’en définitive il faut continuer d’investir massivement dans les appareils policiers et militaires? D’après vous, les sommes astronomiques englouties pour assurer la sécurité des sommets du G8 et du G20 ne seraient-elles pas un moyen détourné de financer la police et la RCMP? Je n’ai aucune idée combien ça coute d’acheter des œillères pour les chevaux et de nouvelles matraques, mais il me semble qu’on y est pas allé avec le dos de la cuiller! Nous rapprochons-nous d’un état policier?

Certains diront qu’il fallait absolument vaincre, écraser les mouvements criminels et anarchistes (style Black Bloc) car ils représentent la nouvelle vague du terrorisme urbain. Combien d'individus de ces groupes ont été interceptés? On ne nous l’a pas encore dit mais je pense que là où on a formidablement bien réussi, c’est de s’attaquer de plein fouet au droit de manifester démocratiquement.

Dernière chose : les sommets G8 et G20, pourquoi on nous annonce le lieu où ils se tiendront, les dates et tout le tralala un an d’avance. Ne devrait-on pas déclarer ces rencontres TOP SECRET tout comme les discussions qui s’y déroulent et les résultats qui ne viennent jamais?


. Bon voyage à Rome :

Vous connaissez la chanson enfantine BON VOYAGE MONSIEUR DUBONNET? Je vous invite à la chantonner tout en modifiant quelques mots. Ça pourrait donner quelque qui ressemble à:

Mon voyage Monseigneur Ouellet
À Rome débarquez sans naufrage
Bon voyage Monseigneur Ouellet
Et à Québec ne revenez jamais.


. La visite royale :

Avant l’arrivée de «Sa Majesté la face du 20 piasses» en territoire canadien, un sondage d’opinions nous dévoilait que moins de 20% de la population croyait encore en l’utilité de la monarchie, pour les autres, une relique. Depuis l’arrivée de l’illustre personnage sa cote a monté. Semblerait-il que le fait de voir cette vieille dame toute en chapeau et en robes aux couleurs vives a ranimé notre ferveur royaliste. Un merveilleux conte de princesse qui dure depuis près de 60 ans avec le même beau prince charmant! C’est vrai que depuis le décès de la princesse Diana il fallait bien se rabattre sur quelqu’un d’autre, alors pourquoi pas une valeur sure, qui a fait son temps.

L’avez-vous vue le 1er juillet à Ottawa? Le rouge lui donnait des couleurs et a tellement inspiré que monsieur Harper, lui-même, portait une cravate rouge. Une petite influence qui devrait rejaillir sur nous, humbles sujets qui perdront l’automne prochain le plus beau symbole royal qui soit, c’est-à-dire la gouverneur général Mikaëlle Jean. Pourquoi Élisabeth i i ne l’anoblirait-elle pas au rang de princesse? On peut quand même rêver!


. Le français à Montréal :

L’UNESCO rapportait dans un rapport rendu public il y a une vingtaine d’années que la langue atikamekw risque bien de ne pas voir la deuxième moitié du présent siècle. D’aucuns diront que voilà une nouvelle fort peu importante puisque de toute manière cette langue ne serait utilisée que par quelques individus et que la culture qu’elle promeut ne présente aucun intérêt sauf les atikameks eux-mêmes. D’autres ajouteront que l’expérience de l’espéranto, nous la revivons actuellement autour de la langue anglaise, que c’est tout à fait acceptable et que de toute façon aucune barrière ne saurait lui bloquer le passage. Certains préviennent que voici peut-être une initiative semblable à l’érection de la tour de Babel.

Je pars de bien loin pour installer mon argumentaire : la langue française est en péril en sa demeure québécoise principale, Montréal. Sans alarmisme aucun, strictement au niveau de l’observation, je crois fermement que l’idée de plus en plus répandue que l’utilisation de la langue française à Montréal est en baisse devient réalité. Une réalité quotidienne. Le boulevard Saint-Laurent trace une coupe entre l’est et l’ouest de la ville en terme géographique mais il fractionne également l’ancienne métropole canadienne en deux quartiers bien distincts : un anglophone et un francophone. De plus en plus, et j’utilise comme référence ma petite expérience quotidienne dans Hochelaga-Maisonneuve, le fait anglais traverse la ligne imaginaire pour s’installer à l’ombre du stade olympique. Mes nouveaux voisins, ceux qui depuis le 1er juillet partageront ma ruelle, parlent anglais et l’évoquent comme étant leur langue principale.

Se faire servir en français dans l’ouest de Montréal exige une patience angélique qui se transforme trop rapidement en passage à l’autre langue; le mal se répand dans l’est. Discuter avec de nouveaux arrivants (il commence à y en avoir plusieurs dans mon petit coin de ville) c’est avant tout parler anglais. Écouter la radio (autant sur la bande AM que la bande FM) – faites l’expérience – c’est se taper quatre titres anglais pour un titre français. Les anglicismes deviennent de faciles raccourcis afin de mieux exprimer certaines évidences du monde de la communication sous toutes ses coutures. La culture mondialiste parle anglais et il est difficile de s’y soustraire = un axiome de plus en plus répandu. Montréal en subit les coups et contrecoups sans que l’on puisse apercevoir un début de résistance. Car il me semble évident que nous revenons à cela : la résistance.

Souvenons-nous de l’époque pas si lointaine des batailles contre certaines lois linguistiques avant d’arriver à la loi 101; les slogans de Québec français supposaient d’abord un Montréal français. Promenez-vous dans Montréal, à l’est comme à l’ouest, et dites-moi si vous y reconnaissez le visage que voulait lui imprimer la loi 101. J’ai comme la vague impression que si on ne réagit pas, et l’unique manière de le faire serait à mon point de vue de n’utiliser que la langue française toute la journée, en toutes les circonstances, en tous les lieux, si nous ne réagissons pas, l’UNESCO annoncera que la langue française en terre québécoise est vouée à ne pas franchir ce siècle.


Au prochain saut

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