Il y a de cela bien des années...
à l'époque, les campagnes électorales (qui ne se tenaient pas seulement dans les villes) il y avait deux partis politiques fort bien identifiés à partir de leur couleur respective (le rouge libéral de l'enfer et le bleu du ciel des conservateurs qui se sont appelés Conservateur ou Union Nationale);
à l'époque du pavage des routes dans les comtés ayant voté du bon bord;
à l'époque où un libéral ne pouvait épouser une bleue;
à l'époque où l'on votait de père en fils puis de père et mère en père et mère pour le même parti;
... et je pourrais vous décliner les belles et uniques habitudes reliées au bipartisme jusqu'ad nauseam, il existait ce qu'on appelait les assemblées contradictoires...
à l'époque où les sondages se faisaient sur le perron de l'église après la messe du dimanche;
à l'époque où un vendu passait d'un parti à un autre pour des raisons stratégiques souvent reliées à de la corruption;
à l'époque où tous les services publics étaient privés;
à l'époque où l'on vendait nos ressources naturelles pour 1 cent la tonne;
... mais je veux revenir sur les assemblées contradictoires.
Je n'ai jamais assisté à de telles assemblées mais je sais qu'elles réunissaient beaucoup beaucoup de monde de chacune des allégeances politiques: le rouge et le bleu ne pouvaient pas se confondre, un candidat s'amusant à pourfendre l'autre non pas à coups de % ou de $ mais de promesses locales, et ça s'achevait tout près de l'empoigne physique.
À cette époque donc, nous avions de véritables débats, vous n'avez pas idée à quel point. On en parlait des jours à l'avance et on en discutait des jours après. Mais personne n'avait changé son opinion ni son capot de bord.
Et aujourd'hui, qu'avons-nous? Non plus des assemblées contradictoires (on se réfugie derrière un petit écran à part ceux qui peuvent se payer un 54 pouces et plus), nous avons droit soit à un débat, soit à un face-à-face. Et pour compliquer davantage la donne, le débat rassemble des chefs ou porte-parole mais pas tous et non plus des candidats QUI s'affrontent OÙ, dans un comté précis, le vôtre. Pourquoi faire simple quand ça peut être compliqué?
Nous avons donc eu l'insigne honneur de pouvoir assister dimanche dernier à un débat ( 4 participants, 2 animatrices, 4 femmes, 2 hommes) sur les ondes partagées de Radio-Canada et Télé-Québec. Et nous étions plus d'un million six cent mille, non pas sur le perron de l'église à la sortie de la messe du dimanche, mais dans notre salon autour de 21 heures, heure de l'est.
4 QUI qui ont 124 autres QUI derrière eux et elles. 4 QUI n'ayant pas le droit à l'erreur. 4 QUI qui se sont pratiqués à l'avance, ont reçu la directive de dire absolument ceci ou cela (et si possible, le répéter ad nauseam) , d'éviter de dire ceci ou cela (et si cela arrive, de faire comme si ce n'était pas arrivé), sourire mais pas trop, écouter mais pas trop, prendre des risques mais pas trop, s'approprier le crachoir et le garder: finalement aucune place à l'improvisation.
Puis ce fut les trois face-à-face, sur les ondes convergentes de TVA: du lundi au mercredi avec changement de fauteuil à chaque fois, ce qui est à mon point de vue la quintescence exemplaire de la neutralité objective. Cette fois la donne change: 3 hommes et 1 femme sur la ligne de départ et une soirée sans femme, donc deux soirées bêtement masculines. Et l'on dit que les échanges les plus virils furent ceux entre une femme et un homme, je vous laisse le choix de deviner le QUI contre QUI.
Je ne souhaite pas entrer dans le vif du débat, proclamer un(e) gagnant(e) pour chacun mais ajouter mon petit grain de sel:
le débat: une gagnante (Françoise David), deux animatrices aux cheveux blonds, un QUI aux cheveux bouclés, un autre QUI avec un petit mouchoir pas de la même couleur que sa cravate et une autre QUI qui a laissé échapper un fort joli «à soir»...
le face-à-face 1: il me semble que les histoires de vieux couple (Marois/Charest) c'est d'une autre époque...
le face-à-face 2: j'ai souvent entendu que l'on pouvait faire dire n'importe quoi à des chiffres: ce débat au cours duquel Charest a démoli Legault en fut un fort bel exemple...
le face-à-face 3: le frère et la soeur devenus ennemis... je me doute que dans leur famille respective on devait, à l'époque, être rouge ou bleu à quelque part, sans jamais l'avoir dit...
«le p'tit crapaud d'la semaine»
Jean Charest alors qu'il s'aventure dans la haute voltige de politique électorale, déclarant qu'un vote pour la CAQ est un vote pour le PQ. Ramené à l'ordre par un organisateur libéral qui dit qu'un vote pour le PLQ est un vote pour le PQ et qu'il faut voter CAQ. Un conseil, vérifier comme il faut le nom du QUI dans le OÙ vous irez voter.
Prédiction de la semaine:
Jean Charest battu dans le comté de Sherbrooke;
François Legault battu dans le comté de l'Assomption;
Pauline Marois battue dans le comté Charlevoix-Côte-de-Beaupré;
Françoise David, élue dans Gouin.
À la prochaine
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