lundi 28 avril 2014

"Venez me chercher demain!"


Combien de fois l'ai-je dit "Venez me chercher demain!" alors que je souhaitais que ce merveilleux vent déguisé en attaque tranquille et douce, jamais ne s'éloigne... alors que je souhaitais voir le temps se coucher dans l'éternité... alors que je souhaitais que plus rien de bouge autour de moi... alors je répétais cette déclaration: Venez me chercher demain! 

À un dodo du départ, en guise de transition entre Saïgon et Saint-Pie, voici ce poème... inachevé.


les bougainvilliers

toit de tôle brûlant, toit de tôle rouillé,
rougissent au soleil les bougainvilliers
un soleil qui écrase l'étouffante journée

ce matin, lentement couraient les enfants
figé au ciel qu'immobilisaient les nuages, un cerf-volant
chromatisé, nacré, blanc

les bougainvilliers du toit brûlant
les mêmes qu'hier, les nuages aussi
demain courront encore les enfants
leurs yeux au ciel sur un cerf-volant havi

ces fleurs de papier
ce cerf-volant de carton
ces enfants, les yeux à pied
et ce toit, toit sans maison
sur lequel se mire le ciel
pleure des bougainvilliers...


À la prochaine

samedi 26 avril 2014

Les nouvelles chroniques du Café Riverside - 13 -




Photos et dodos...


Le soleil se couche entre les buildings D et E

Il fait un temps paradisiaque sur Saïgon. À en faire  rougir les bougainvilliers. Demander mieux ou davantage serait fracasser les limites de l'abus. La météo, horrible en novembre et décembre 2013, se réajuste, nous servant ce qu'elle a de plus beau dans sa besace. C'est à croire qu'elle souhaite laisser une dernière impression plus que favorable à celui qui maintenant compte les dodos avant de monter dans le Qatar Airways du 29 avril prochain.


Les dîners de salutations se seront étendus sur toute cette semaine. L'intéressant, c'est que l'on prépare l'automne prochain.

Il y a toutes sortes de projets qui s'installent comme si maintenant on pouvait en échafauder sachant que la suite des choses ira dans le sens de la continuité.
BBQ 
BBQ

BBQ



BBQ

BBQ

BBQ
BBQ

Reprendre l'initiative du BBQ dans la cour du building, y invitant tout le monde. 

Se préparer pour le Beaujolais Nouveau qui, à ma grande surprise, eut un effet "boeuf" et des suites sur l'ensemble des rencontres à l'appartement. Mon ami Phat est celui avec qui je partage le goût du "rouge" de manière fort conviviale.

Souhaiter la venue d'autres Québécois car le passage de François et Danielle en a charmé plusieurs.  

Élargir notre groupe de voyageurs autant pour le passage à l'année nouvelle que pour des sauts à l'intérieur du Vietnam. Les nouvelles rencontres ouvrent des possibilités intéressantes vers des horizons nouveaux.

Mao, la petite amie de Lao Coï
Accentuer les efforts dans l'apprentissage de la langue vietnamienne.

Continuer d'apprendre sur la culture du pays.

Réévaluer ma participation à l'AFV (Association des francophones au Vietnam). J'y ai peut-être trop rencontré d'adeptes de Sarkozy.

Me fixer des objectifs un peu moins élevés et facilement atteignables. Je pense à ma volonté d'aider des familles afin de leur permettre d'envoyer les enfants à l'école. Il existe des ONG et des oeuvres caritatives dont le dynamisme ne demande qu'à être encouragé. Vrai que ce que j'ai vu jusqu'à présent ressemble beaucoup à des activités missionnaires. Au Vietnam, il faut savoir mettre le temps, faire ses preuves et démontrer que nous ne sommes pas une étoile filante.

Tenir compte que la majorité des membres de mon réseau, il y a deux ans encore étaient aux études, maintenant ils sont au travail, donc moins disponibles.
 
Lao Coï et Mao sur leur moto

(2)

Je suis parfaitement bien dans Nha Bè, il y est facile de faire du vélo, la piscine est toujours attirante mais comme j'aimerais vivre dans une maison du type vietnamien dans un quartier (district) plus autochtone et avec balcon. Tout se passe à l'extérieur au Vietnam. Le balcon me manque...

Voilà donc pour le dernier billet écrit au Café Riverside. Nous nous retrouverons bientôt dans un tout autre lieu.

À la prochaine

mercredi 16 avril 2014

Les nouvelles chroniques du Café Riverside - 12 -

Un petit bonheur!




Je ne sais trop ce qui affole les petits poissons blancs - ceux qui sont légion à Vung Tau - alors qu’ils font comme un amoncellement de gouttes de pluie sur la rivière Saïgon. De ma table, au fond du Café Riverside, je les vois claquer la surface de l’eau dans un cliquetis continuel qui arrondit la surface de l’eau.
À l’horizon - cela s’installe depuis deux jours - des nuages gris couvrant une bonne partie du ciel. Le 15 avril est arrivé, on doit donc s’attendre à un peu plus d’humidité, des averses impromptues, quelques bons coups de vent : les Vietnamiens parlent du début de la mousson. Moi, ça m’indique que dans moins de deux semaines je devrai m’envoler vers le pays.

Je ne tiens pas particulièrement à jaser météo, sachant qu’au Québec elle s’amuse à jouer sur les nerfs. Ici, on ne peut pas demander mieux. Je voudrais plutôt vous entretenir de mes dernières lectures, vous rappelant qu’au Vietnam mes choix sont tout à fait différents que ceux du Québec. Ici, je fréquente des auteurs qui m’étaient inconnus auparavant ou encore ceux que depuis longtemps je me promettais d’approcher.

C’est beaucoup avec mon frère Pierre que je discute lecture. Lecteur avide, il s’intéresse à tout. Magique lorsque l’on souhaite partager des coups de cœur ou des coups d’esprit. Sylvie, ma sœur, également grande et passionnée lectrice qui me surprend toujours avec ses découvertes éclectiques.

Je suis actuellement à lire L’EMPIRE DE LA HONTE de Jean Ziegler. Je me le suis procuré à la Libraire française de Saïgon, récupéré dans la section des livres seconds yeux vendus au kilo. On les dépose sur une balance, on multiplie le nombre de kilos par 2000 Dongs… et voilà. Même chose lorsque l’on vient les vendre et, un peu comme le taux de change, le prix que l’on vous donne est différent.

Je reviens donc à ce livre qui a su se faire aimer dès l’instant où je l’ai vu en raison d’une griffure indiquant sa provenance : RANDY’S BOOKS XCHANGE, HOÏ AN. Le chemin qu’un livre peut emprunter... hallucinant. Imaginons un instant que le rapportant au Québec, je le laisse dans une quelconque bouquinerie de Montréal ou Québec; il en aurait vu des kilomètres…

Sérieusement, revenons au contenu du livre. Je ne connaissais pas du tout son auteur avant de tomber tout à fait par hasard sur ce livre publié chez Fayard puis en Livre de Poche en 2007. Ce Ziegler (docteur en droit et sociologie, professeur à l'Université de Genève puis à la Sorbonne, ayant occupé plusieurs postes à l'ONU) possède une feuille de route impressionnante. Il a entre autre reçu la collaboration de Régis Debray en 1994 pour un livre portant le titre IL NE S’AGIT PAS DE SE RENDRE.

Celui que je déguste actuellement, porte sur ce qu’il nomme la « reféodalisation du monde » et sur les deux armes de destruction massive que sont la faim et la dette. Il enrobe ses propos du concept de la honte emprunté à Benjamin Franklin, un des deux scripteurs de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis. Il appuie ses arguments à partir de certains faits tirés de la Révolution française et des grands mouvements socio-économiques actuels. Ses références ne sont pas petites : Marx, Ernst Bloch, Jacques Roux du mouvement Les Enragés lors de la RV, pour ne citer que ceux-là.



Ce livre suit deux autres qui m’ont profondément touché. Par ordre chronologique : ÉTOILE DU MATIN de André Schwarz-Bart, puis LOU, HISTOIRE D'UNE FEMME LIBRE de Françoise Giroud.


André Schwarz-Bart
André Schwarz-Bart a reçu le Goncourt 1959 pour son roman LE DERNIER DES JUSTES. Écrivain d’origine juive, son projet d’écriture est de raconter l’histoire de la destruction des Juifs d’Europe, comprendre l’héroïsme des Juifs du ghetto de Varsovie – c’est l’essentiel du roman ÉTOILE DU MATIN – et celui des soldats juifs de Palestine, tentant de démontrer, à partir de son point de vue sioniste, que cela ne dépasse pas en valeur tout ce que les Juifs des générations précédentes ont subi et comment elles ont réagi.


*** Courte parenthèse : il est mercredi 16 avril, 15h28, la pluie tombe à plein torrents… la rivière Saïgon frémit et les petits poissons blancs ont regagné le fond… J’image la ville quand il pleut comme maintenant mais pendant des heures et des heures… Quelque chose comme un blizzard québécois… ***


Revenons à ce roman tout à fait envoûtant, écrit majestueusement, qui évolue entre récit historique et style poétique. Schwarz-Bart nous a créé des personnages plus vrais que réels au point que l’on cesse de se demander s’ils ont existé. Ils auront connu, avant de se retrouver d’abord dans le ghetto de Varsovie puis à Auschwitz s’ils n’avaient pas accru le nombre de cadavres enfouis dans les rudimentaires fosses communes près de leurs villages, connu la tranquillité, la quiétude de la vie dans une Pologne d’abord accueillante puis affamée de chair juive lorsque les Allemands y débarquèrent avec leurs bottes dévastatrices.

Combien de livres, d’essais, d’études, combien d’auteurs, de spécialistes, de victimes ont tenté de nous faire comprendre – si c’est possible de comprendre cette barbarie sanguinaire que fut la Shoah – ou tout au moins nous sensibiliser à cette tache aussi indélébile qu’indicible de l’histoire de l’humanité.

Scharwz-Bart qui, rappelons-le, a un point de vue sioniste sur la question juive, ne souhaitait pas publier ce livre. Il paraîtra à titre posthume alors que sa femme achèvera ce qu’il aura continuellement remis à plus tard.



Le deuxième est l’œuvre de Françoise Giroud, LOU, HISTOIRE D'UNE FEMME LIBRE. Journaliste, politicienne – Françoise Giroud sera Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée de la Condition féminine de 1974 à 1976 – puis suite à ce saut en politique retournera à l’écriture.

Lou, Paul Rée et Nietszche

Roman biographique, LOU, HISTOIRE D’UNE FEMME LIBRE, paraît en 2002 chez Fayard, il raconte l’histoire peu commune de Lou Andréas-Salomé, russe d’origine, ayant vécu une bonne partie de sa vie en Allemagne. Tout un personnage! Elle sera proche, très proche même, de Nietszche, ce déprimé chronique en sera follement amoureux; de l'écrivain et philosophe Paul Rée qui se suicidera pour elle; de Rilke dont elle fera modifier le prénom de René en Rainer; de Freud qui n’aura que de bons mots à l'endroit de cette femme au charme fou et complètement déconnectée de sa sexualité – on dira qu’elle aura été vierge jusqu'à très tard dans sa vie, que son contrat de mariage avec un certain Andréas comprenait une cause selon laquelle jamais le mariage ne devra être consommé -.

Lou a écrit mais peu de choses seront traduites en français. Elle s’est vivement intéressé à la psychanalyse et sa présence auprès de Freud aurait, selon certains dires, permis à celui-ci de mieux faire connaître sa pensée et ses méthodes thérapeutiques qui en étaient à leur début. Elle a beaucoup fait d'analyses pour des patients à la fois attirés par cette nouvelle méthode et une thérapeute qui obtenait d'intéressants résultats.

Françoise Giroud s’intéresse à Lou car, le croit-elle avec beaucoup d’assurance, cette femme est la première femme véritablement libre et moderne de l'histoire. Tout le roman va d’ailleurs dans ce sens. On en arrive à être séduit, se disant toutefois qu’il y a dans cette femme un côté diabolique qu’elle semble cultiver par des attitudes pernicieuses dans ses relations avec les hommes qui croulent devant elle.

La liste des femmes qui citent Lou comme modèle, celles qui se veulent son émule est vaste. Ce roman nous la présente comme telle.

Voilà donc ce qui alimente mes heures vietnamiennes en plus du vélo matinal, de la piscine d’après-midi et des promenades de moto en soirée alors que la fraîcheur est quasi un aphrodisiaque!


À la prochaine

dimanche 13 avril 2014

Hoï An, la magnifique


Je ne le dirai jamais assez. Ne le redirai jamais assez. Hoï An, la magnifique!
Un séjour au Vietnam ne serai jamais complet sans un arrêt à Hoï An mais avant d'y parvenir, quelques heures à Hanoï.









Je me suis amusé cette année à prendre en photo des ruelles, comme celle-ci à Hanoï.



Tout près du mausolée Ho Chi Minh









Cette année, Hoï An signifiait la fin du séjour vietnamien pour François et Danielle (ils s'y sont arrêtés venant de Nha Trang et Dalat en route vers le nord) et le début du décompte pour moi-même.

J'ai retrouvé Hoï An dans toute sa quiétude, sa douceur, sa beauté. Il a fait un temps splendide. Que ce soit le matin qui prend son temps pour éclore... l'après-midi en vélo et ses incroyables découvertes... en soirée, sous le couvert de l'éclairage des lanternes, Hoï An demeure unique.

Voici que ce j'en ramène tout en vous rappelant que sur la chaîne You Tube, quelques vidéos vous attendent.


Vue de la chambre du River Beach Resort

Au coeur du vieux Hoï An

Évidemment. le Riverside Café de Hoï An


Ruelle





Ce jaune est omniprésent dans le vieux Hoï An
Fleurs de lys

On ne les voit pas bien, mais deux petits lézards se sont réfugié dans ce chandail.









Restaurant avec magnifique terrasse
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Promenade autour de Hoï An, loin des touristes.















Terrasse du River Beach

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Ce type est à son ordinateur chaque fois que je vais à ce restaurant.



Festival de musique dans le vieux Hoï An



Ma très chère couturière


Voilà pour Hoï An.

À la prochaine



Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...