vendredi 29 novembre 2013

Les nouvelles chroniques du Café Riverside -3-

Beaujolais Nouveau à Saïgon

Je crois avoir complètement fait le tour de tous les organismes humanitaires oeuvrant au Vietnam, du nord au sud, de l’est à l’ouest, afin d’avancer dans un de mes trois projets de cette année. Ne vous ai pas encore glissé un mot de mes projets 2014? Prenons quelques instants pour le faire.

Dans l’ordre et le désordre, voici ce qui doit alimenter mes mois d’hiver : d’abord, appelons PROJET no. 1, Vietnam, according to…

J’ai reçu l’approbation d’une dizaine de Vietnamiens intéressés à me présenter un coin de leur ville (Saïgon ou Hanoï) qui leur est cher. Et je m’engageais à le présenter sur le blogue. Aucune consigne particulière, aucune exigence ou demande, que l’intérêt de cette personne pour son coin de ville. Rien de touristique ou de marketing vietnamien.

Les 3 DuBoeuf

Vous comprendrez que le vol de mon sac, dans lequel reposait ma caméra vidéo, ralentit ce projet. Un mois ou presque depuis mon arrivée, il m’a été impossible de le démarrer. Semble-t-il que ma nouvelle caméra pourrait arriver la semaine prochaine!

Le PROJET no.2 : entrer en contact avec une direction d’école afin de voir avec elle comment on pourrait parrainer un enfant vietnamien qui ne fréquente pas l’école pour des raisons financières et matérielles. Évaluer le coût annuel afin d’envisager de le mener jusqu’à la fin du niveau secondaire. Comme ici plusieurs enfants ne vont pas à l’école parce que la famille a besoin de leur aide pour boucler le budget - on le demande de se promener dans les rues en vendant des billets de loterie, en quêtant ou offrant des babioles - ça exigerait que la famille soit d’accord avec l’initiative, ne l’entrave pas voire même n’en profite pas en soutirant des argents et les utiliser à des fins qui ne serviraient pas l’objectif visé.

Calculer ce qui en coûte pour une année scolaire et, en bout de ligne, cela exigerait combien il faudrait trouver pour qu’un enfant fréquente la maternelle et se rende jusqu’à la fin du niveau secondaire. Le décrochage vietnamien se définit plutôt en terme de non accrochage à l’école.

Après avoir partagé cette idée avec des amis vietnamiens, de même qu’avec M. Nguyen Bau, un ami croisé sur Cap Vietnam, et, je le signalais au début de ce billet, comme il existe un nombre incalculable de fondations, d’amicales, de services d’aide, différents programmes étrangers installés sur place et qui agissent, pour certains depuis plusieurs années, je me suis dit que je n’allais pas en lancer une nouvelle mais plutôt voir si mon projet (le no.2) pourrait se réaliser à partir des ressources déjà existantes. De plus, étant sur place, il me sera facile de vérifier ce qui s’y fait vraiment, le sérieux de la chose.

Nguyen Bau m’a parlé de SMILEGROUP qui agit auprès d’enfants dont un membre de la famille est souffre di SIDA.

Finalement, le PROJET no.3. Je l’avais un peu lancé l’hiver dernier en proposant mon aide à des enseignants qui préparent des étudiants vietnamiens à mieux posséder la langue française puisqu’ils ont présenté une demande officielle afin de poursuivre des études supérieures en France et que la maîtrise de la langue française est une exigence minimal rigoureusement vérifiée. Cette démarche n’a pas donné, à l’époque, de résultats tangibles. Je me suis plutôt retrouvé dans le Parc du 23 septembre à jaser en anglais avec des étudiants pour qui cette langue est un passeport pour le travail et les postes supérieurs.

Nguyen Bau a déjà entrepris une initiative de cette nature et c’est autour d’un possible partenariat que nous nous sommes vus. Mais pour lui qui revient au Vietnam, maintenant à la retraite, d’autres occupations le mènent ailleurs. Il me mettra toutefois en contact avec une personne qui anime des groupes de Vietnamiens désireux d’apprendre le français.

Voilà donc les trois projets. Comme beaucoup de choses au Vietnam mettent un certain temps à se réaliser, j’apprends à composer avec les événements et le temps.


. À ma grande surprise, heureuse surprise, j’ai découvert une boutique qui offre du Beaujolais Nouveau 2013. On le boira samedi. À 25$ la bouteille, c’est cher payé, mais en même temps fort agréable de faire découvrir une curiosité occidentale aux Vietnamiens davantage portés vers la bière.

. Il me fait plaisir de vous annoncer que le IPad Air est maintenant arrivé à Saïgon. Cela me permet de dire qu’une très courte ligne écrite en italique à la dernière page d’un addenda qui lui-même suivait une troisième annexe auquel un petit paragraphe égaré dans l’ensemble de la police d’assurance de ma carte MasterCard m’avait renvoyé, à cette ligne on peut y lire : le IPad fait partie des exclusions. Donc, pas de remboursement pour le IPad volé…

. Un matin de cette semaine, un coup de cœur qui a fait vibrer ma sensible fibre nostalgique : mon petit-fils Lohan, sur SKYPE, m’a salué en disant Papy, m’inondant de saluts de la main et de bisous en fin de conversation. Dans ces moments on se sent tellement, mais tellement loin…

. La sinusite aura finalement duré trois jours. Solide toutefois. Les médicaments vietnamiens de toutes les couleurs m’ont donné l’impression d’avaler du pur Vick’s Vaporub. Un traitement d’acupuncture avant de partir vers la mer fera du bien.

. Le 27 novembre dernier, anniversaire de Colette : on se souvient et on se souviendra.



À la prochaine

vendredi 22 novembre 2013

Les nouvelles chroniques du Café Riverside - 2 -



2013-11-19 08.11.51
Je m’amuse comme un enfant qui viendrait tout juste de recevoir un nouveau jouet, jouet espéré depuis longtemps. Écrire une chronique du Café Riverside sur ma propre page: les premiers instants sur une île déserte.
Toute la semaine, je me suis amusé à faire des expériences; pas suffisamment concluantes pour tout bouleverser encore mais bientôt je modifierai la première page, l’accueil. Pour l’instant, ça va.
2013-11-19 07.46.38Je ne suis pas simplement  demeuré dans les méandres complexes et multiples de ce site toute la semaine: on a bougé. Ce qu’il faut d’abord retenir, c’est le lunch dans ce restaurant populaire – un peu le CHIC RESTO POP du quartier montréalais Hochelaga-Maisonneuve – où les gens viennent prendre un repas pour 2000Dongs lorsque c’est journée à base de riz et 1000Dongs alors qu’on sert des
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nouilles. Quand j’y suis allé, on offrait des nouilles. Une des jeunes filles responsables du projet ( je signale que ce type de restaurant on en retrouve un dans le District 3 alors que celui où je me suis arrêté est situé dans le District 7, tout juste en face de la rivière et à quelques pas d’une immense église catholique), cette jeune fille me disait qu’on y servait près de mille repas 6 jours par semaine, que les journées nouilles sont plus populaires puisque le repas est moins dispendieux. Elle se demandait aussi comment  j’avais appris l’existence de ce restaurant et me confiait avec une certaine retenue que j’étais le premier touriste à m’y arrêter.
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Je n’ai pas voulu commenter l’utilisation du mot touriste alors qu’elle m’indiquait que les tableaux accrochés au mur de cet immense local qui pourrait aussi bien être un garage où l’on vendrait de nouvelles voitures ou une boutique de vêtements, que ces tableaux donc sont les oeuvres d’artistes vietnamiens qui les mettent en vente laissant les profits à cette oeuvre de charité populaire.2013-11-19 07.52.04
2013-11-19 07.51.24À ma question, recevez-vous de l’aide de la municipalité ou du gouvernement, sa réponse fut incisive: non. Au ton utilisé j’ai vite compris que cela on n’en discutait pas. Si ce projet n’est pas subventionné, il fonctionne beaucoup grâce à la participation de nombreux bénévoles majoritairement des étudiants. La proximité avec l’église catholique, bien que cela me soit venu à l’esprit, ne semble pas participer aux activités de ce restaurant populaire.
Toutefois, me retrouver assis complètement dans le fond de la salle après avoir tenu la ligne menant au bol de nouilles à 1000Dongs – on a voulu me faire passer devant tout le monde, invitation que j’ai refusée – assis avec une famille d’au moins cinq personnes dont une très belle grand-maman et un petit garçon qui s’amusait beaucoup à voir empêtré avec mes fichues baguettes (pas évident de manger des nouilles avec des baguettes), lire dans le visage de ces gens qu’il n’y avait entre eux et moi rien d’autre qu’un bol de nouilles, rien d’autre.2013-11-19 07.59.20
La vie vietnamienne ressemble à un continuum dans lequel, jour après jour, on s’assure de manger, de boire, de se protéger du soleil et de rester en groupe qu’il soit familial ou autre. Rien de compliqué, rien à compliquer.
Il y a donc eu ce lunch au restaurant populaire, par la suite ma rencontre avec la responsable de l’AFV (Association des Francophones au Vietnam). Tous les lundi et jeudi, dans deux restaurants différents de Saïgon, il est possible de croiser des membres de cette amicale comme on se plait à le dire, de recevoir des informations sur les différentes activités organisées. Je me suis inscrit et m’a-t-on dit, suis le premier Québécois à le faire. La grande majorité du membership est français, certains sont Suisses. Je verrai à l’usage si les 5000 000Dongs aura été un bon investissement.
Par la suite, je me suis rendu à la Librairie Française afin de me procurer des billets pour le spectacle de Christophe, samedi 23.
J’achève cette semaine en citant deux mots sur la soirée au Club Yoko, en l’honneur de Yoko Ono. Un spectacle rock de musiciens provenant d’un peu partout, dont le Japon, qui pourrait se résumer ainsi: du bruit plus que de la musique. Je m’ennuyais de ma soirée jazz. Étrangement, aucune photo de Yoko Ono alors que celles de John Lennon et des Beatles ornaient les murs.
Voilà pour cette deuxième chronique alors que je suis à organiser un séjour au bord de la mer, à Muiné. Semble-t-il que depuis le conflit sino-vietnamien au sujet de l’archipel de Hoang-Sa (désigné partiellement sous l’appellation d’îles Paracels) il serait incorrect d’utiliser Mer de Chine… la censure vietnamienne exigerait que l’on parle plutôt de la Mer Orientale. Mais, il se dit tellement de choses.

À la prochaine

mercredi 20 novembre 2013

Salut vieil ami scout!

Guy Lecocq


Salut vieil ami scout
vieil ami joueur de crosse.

Salut mon ami Guy
dont je conserve un souvenir ineffaçable.

Toujours, ce sourire narquois,
ce regard dissecteur,
ton sens de l'humour singulier
me resteront.

Guy,
ma plus grande souffrance aujourd'hui
aura été de n'avoir pu saluer
avant mon départ pour le Vietnam.

Guy,
sache que ta présence chaleureuse
et ton enthousiasme débordant,
sache
qu'ils resteront gravés
dans la mémoire de tous ceux, de toutes celles
qui auront eu le privilège
de te croiser
à quelque moment que ce soit
de leur vie.


Salut, mon ami Guy.

dimanche 17 novembre 2013

En provenance de lecrapaud.info

Ce fruit tout à fait délicieux se nomme: Jack Fruit. Il peut ressembler au durian en moins gras et odeur fort différente.
Ce fruit tout à fait délicieux se nomme: Jack Fruit. Il peut ressembler au durian en moins gras et à l’odeur fort différente.

Publicité pour Valentine. Ce petit sac thermos fait fureur par son aspect original et son utilité remarquable en pays tropical.
Publicité pour Valentine. Ce petit sac thermos fait fureur par son aspect original et son utilité remarquable en pays tropical.
Le dimanche 17 novembre 2013
La deuxième photo a été prise devant l’appartement de Saïgon, la première sur une rue de Nha Bé où l’on retrouve des vendeurs de fruits et légumes, de petits restaurants où le déjeuner est un délice. C’est tout juste en face de l’appartement.

vendredi 15 novembre 2013

LE DERNIER SAUT DE CRAPAUD



À partir de maintenant


- 15 novembre 2013 -


LE CRAPAUD GÉANT DE FORILLON

logera à une nouvelle adresse


http://lecrapaud.info



Je vous y attends.




samedi 9 novembre 2013

Les nouvelles chroniques du Café Riverside

Police et tempêtes

Le patron du Café Riverside, si facile à distinguer des autres Vietnamiens en raison de l’horrible coloration noire de ses cheveux coupés comme à l’époque où le bol de soupe servait de gabarit, fume, assis au même endroit, tout à côté de la pièce qui lui sert d’appartement.

La surprise du serveur d’après-midi – il achèvera son quart de travail vers 16 heures – alors que je lui tends la main et qu’un gigantesque sourire démontre bien qu’il me reconnaît.

Les lieux: un copier-coller de l'an dernier (il faut lire, depuis mai 2013) . À cette heure de l’après-midi, l’eau de la rivière remonte vers la mer. Les bateaux, comme l’Indochine, tout doucement se préparent pour l’excursion de ce soir. Quelques motorisés rentrent de leur promenade autour du port. La musique, identique. Toujours ce petit vent rafraîchissant qui t’assaille de partout à la fois. Et le cà phê sûa da.

C’est ainsi que débute cette nouvelle chronique des nouvelles chroniques du Café Riverside.

Saïgon, novembre 2013.



Il devait être entre 19 heures, 19 heures 30. Lisa nous attendait, assise à une table de ce restaurant extérieur situé à quelques pas de chez elle. Toute radieuse et combien merveilleuse, Lisa, qui à n’en pas douter, venait de mériter le titre de gagnante de notre défi lancé en mai dernier alors que je rentrais au Québec : à celui ou celle qui allait garder sa forme, son poids identique ou un peu réduit. She is the winner. Congratulations.

Quelques minutes plus tard, on se retrouve au poste de police du District 5: le Chinatown de Saïgon. Je venais de me faire voler mon sac dans lequel j’avais déposé IPad, caméra Kodak et mon portefeuille anti-scan… Mes réflexes vietnamiens n’étaient sans doute pas complètement aiguisés : il ne faut jamais, mais alors là jamais tenter le yâbe où qu’il se cache sur la planète. 

Je venais tout juste de déposer mon sac sur la table, en plus il est rouge comme l’enfer, afin qu’on le mette en sécurité dans le compartiment sous le siège de la motocyclette. Une fraction de seconde plus tard, une moto pétarade derrière moi, une main aussi vive que l’éclair s’empare du sac et file comme épouvantée par son propre geste.

Stupéfaction. Mille et un flashes illuminèrent mon cerveau étourdi. Autour, l’ahurissement, celui qui ankylose les réactions. La main plus rapide que l’œil, j’en avais une autre fois la preuve évidente.

Au poste de police, trois officiers sont de faction. Un fume sous un écriteau l’interdisant. Un autre achève son dîner en suivant je ne sais trop quoi à la télévision. Le troisième est avec nous. On parle vietnamien. En quelques occasions, l’officier me regarde : sans doute de se demande-t-il pourquoi je n’interviens pas. Parfois je suis ici, parfois à la table du restaurant. Heureux toutefois que personne n’ait été blessé dans cette action conduite par un professionnel. Ça me rappelle le pickpocket de Paris sauf que cette fois-ci je m’en rends compte immédiatement.

Un policier, son chauffeur à motocyclette accompagnent un des amis présents lors de l’événement pour se rendre sur les lieux de l'incident afin d'y mener une courte enquête. À leur retour, on confirme qu’il y a bel et bien eu agression. Le vol est maintenant officialisé. On peut démarrer toute la paperasse administrative, alors que le voleur s’enfuit sans être nullement importuné, traversant la ville qui se prépare à s’endormir.

Un premier rapport. Puis un second. Je ne pourrai toutefois en conserver une copie, ce n’est pas dans les procédures habituelles des policiers de Saïgon. Pas de numéro de rapport. 

L'opération achevée - deux heures plus tard - un policier, celui qui ne cessait de reluquer le corsage de Lisa, copies en main, quitte le poste, toujours accompagné de son chauffeur privé. Aucune idée où ils s'en vont. Un nouvel officier sorti de je ne sais trop quel coin du poste de police me dira, de manière péremptoire, que si je souhaite recevoir un document décrivant l’incident officialisé par un tampon, je devrai en rédiger un  troisième, en faire vérifier l’exactitude par un avocat sachant parler et écrire l'anglais, après quoi le sceau pourra y être apposé.

22 heures, et nous n’avons toujours pas dîné. D'ailleurs, personne n’est tellement en appétit. Je sens planer au-dessus du groupe un étrange sentiment, comme une certaine honte. On ne peut pas faire une chose pareille. Quelle mauvaise presse pour le Vietnam! Je répète: ce ne sont que des objets, on peut facilement les remplacer alors qu’un membre brisé ou tout autre blessure, c’est plus gênant. J’en apprendrai bien tous les jours sur la mentalité vietnamienne...

... et davantage alors que les rumeurs annoncent une tempête devant s’abattre sur le Vietnam jeudi… nous sommes, lors de ces événements, ceux du vol, le lundi 4 novembre. Lors du prochain épisode, on discutera tempêtes : la no. 13 et Haiyan!

À la prochaine

vendredi 1 novembre 2013

À 24 heures du départ!


À 24 heures du départ vers Saïgon, la nuit transformée en jour et le jour en nuit, il ne me reste plus qu'à boucler les valises. Elles ne sont pas très lourdes puisque j'ai tout laissé à l'appartement vietnamien, le même que l'an passé et pour les deux prochaines années.

C'est journée d'Halloween, dernière journée officielle avec les enfants déguisés en ourson, en zombie, en Dupont et Dupond se promenant dans les rues humides de Saint-Pie. Nous nous retrouverons en mai prochain, sans doute auront-ils beaucoup changés. Lohan parlera, Émile en sera à ses dernières semaines à l'école primaire, Léa aura complété une autre année au programme d'éducation internationale alors qu'Arthur devra se résigner à quitter son école pour une autre située à Saint-Hyacinthe. Éthan se préparera à la maternelle. Puis le retour de Papy... Puis l'été.

Comme tout cela passe vite! Trop parfois. Mais il faut vivre avec ce rythme et savoir profiter de chaque instant.

LE CRAPAUD reprendra de façon plus assidue ses sauts, quelques petites nouveautés s'ajoutant aux chroniques habituelles. 

À suivre.




Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...