Je m’amuse comme un enfant qui viendrait tout juste de recevoir un nouveau jouet, jouet espéré depuis longtemps. Écrire une chronique du Café Riverside sur ma propre page: les premiers instants sur une île déserte.
Toute la semaine, je me suis amusé à faire des expériences; pas suffisamment concluantes pour tout bouleverser encore mais bientôt je modifierai la première page, l’accueil. Pour l’instant, ça va.
Je ne suis pas simplement demeuré dans les méandres complexes et multiples de ce site toute la semaine: on a bougé. Ce qu’il faut d’abord retenir, c’est le lunch dans ce restaurant populaire – un peu le CHIC RESTO POP du quartier montréalais Hochelaga-Maisonneuve – où les gens viennent prendre un repas pour 2000Dongs lorsque c’est journée à base de riz et 1000Dongs alors qu’on sert des
nouilles. Quand j’y suis allé, on offrait des nouilles. Une des jeunes filles responsables du projet ( je signale que ce type de restaurant on en retrouve un dans le District 3 alors que celui où je me suis arrêté est situé dans le District 7, tout juste en face de la rivière et à quelques pas d’une immense église catholique), cette jeune fille me disait qu’on y servait près de mille repas 6 jours par semaine, que les journées nouilles sont plus populaires puisque le repas est moins dispendieux. Elle se demandait aussi comment j’avais appris l’existence de ce restaurant et me confiait avec une certaine retenue que j’étais le premier touriste à m’y arrêter.
Je n’ai pas voulu commenter l’utilisation du mot touriste alors qu’elle m’indiquait que les tableaux accrochés au mur de cet immense local qui pourrait aussi bien être un garage où l’on vendrait de nouvelles voitures ou une boutique de vêtements, que ces tableaux donc sont les oeuvres d’artistes vietnamiens qui les mettent en vente laissant les profits à cette oeuvre de charité populaire.
À ma question, recevez-vous de l’aide de la municipalité ou du gouvernement, sa réponse fut incisive: non. Au ton utilisé j’ai vite compris que cela on n’en discutait pas. Si ce projet n’est pas subventionné, il fonctionne beaucoup grâce à la participation de nombreux bénévoles majoritairement des étudiants. La proximité avec l’église catholique, bien que cela me soit venu à l’esprit, ne semble pas participer aux activités de ce restaurant populaire.
Toutefois, me retrouver assis complètement dans le fond de la salle après avoir tenu la ligne menant au bol de nouilles à 1000Dongs – on a voulu me faire passer devant tout le monde, invitation que j’ai refusée – assis avec une famille d’au moins cinq personnes dont une très belle grand-maman et un petit garçon qui s’amusait beaucoup à voir empêtré avec mes fichues baguettes (pas évident de manger des nouilles avec des baguettes), lire dans le visage de ces gens qu’il n’y avait entre eux et moi rien d’autre qu’un bol de nouilles, rien d’autre.
La vie vietnamienne ressemble à un continuum dans lequel, jour après jour, on s’assure de manger, de boire, de se protéger du soleil et de rester en groupe qu’il soit familial ou autre. Rien de compliqué, rien à compliquer.
Il y a donc eu ce lunch au restaurant populaire, par la suite ma rencontre avec la responsable de l’AFV (Association des Francophones au Vietnam). Tous les lundi et jeudi, dans deux restaurants différents de Saïgon, il est possible de croiser des membres de cette amicale comme on se plait à le dire, de recevoir des informations sur les différentes activités organisées. Je me suis inscrit et m’a-t-on dit, suis le premier Québécois à le faire. La grande majorité du membership est français, certains sont Suisses. Je verrai à l’usage si les 5000 000Dongs aura été un bon investissement.
Par la suite, je me suis rendu à la Librairie Française afin de me procurer des billets pour le spectacle de Christophe, samedi 23.
J’achève cette semaine en citant deux mots sur la soirée au Club Yoko, en l’honneur de Yoko Ono. Un spectacle rock de musiciens provenant d’un peu partout, dont le Japon, qui pourrait se résumer ainsi: du bruit plus que de la musique. Je m’ennuyais de ma soirée jazz. Étrangement, aucune photo de Yoko Ono alors que celles de John Lennon et des Beatles ornaient les murs.
Voilà pour cette deuxième chronique alors que je suis à organiser un séjour au bord de la mer, à Muiné. Semble-t-il que depuis le conflit sino-vietnamien au sujet de l’archipel de Hoang-Sa (désigné partiellement sous l’appellation d’îles Paracels) il serait incorrect d’utiliser Mer de Chine… la censure vietnamienne exigerait que l’on parle plutôt de la Mer Orientale. Mais, il se dit tellement de choses.
À la prochaine
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