mardi 30 janvier 2024

Un être dépressif - 6 -

 


Un être dépressif

- 6 -

L’après se définit-il par l’avant ou l’inverse ?

Qu’en arrive-t-il avec la notion du temps ?

 

    Ayant entre les mains la réponse à une question, il est difficile de commettre une erreur à moins que la réponse soit elle-même une erreur. Quel plaisir ça serait que de connaître à l’avance les numéros gagnants au loto et pouvoir les jouer avant leur divulgation !

Je n’arrive pas à suivre l’évolution de mes pensées noires mutées en idées suicidaires. Il me faut trouver un moyen d’en finir avec ces maux de tête effroyables, établir un plan efficient, cela dans les plus brefs délais.

Traversant, sur la moto de Phuoc, les ponts qui relient les deux rives de Da Nang, je mesure la hauteur des parapets, leur élévation au-dessus du fleuve Han. M’y rendre un soir que le confinement n’est pas la règle obligatoire serait facile ; plonger, plus difficile pour celui qui craint l’eau.

Le building où j’habite se dresse sur quatre étages. Au-dessus du dernier, une sorte de balcon permettant aux locataires d’y faire sécher leur lessive ou s’y installer pour dîner en toute intimité, possède un toit en pente avec vue fantastique sur la mer et la nuit... le firmament étoilé. Une échelle appuyée au mur permet d’y grimper.

Une nuit, hissé sur ce toit pentu, façonné d’un matériau revêche, je rejoignais le sommet des grands arbres ceignant le bâtiment. L’air frais invitait à m’asseoir, à regarder autour et imaginer dans quel état je me retrouverais si l’idée de plonger, si cette idée devenait plus forte que toute résistance

Me lancer sur la gauche, j’atterris devant l’entrée de la maison, en plein milieu de la chaussée.

Me lancer à droite, je zigzague entre les branches des arbres avant de m’effondrer à la porte de chez la propriétaire.

Dans les deux cas j’évalue les chances que mon projet puisse m’amener là  tout s’arrêterait...

La dernière pensée, celle qui retint mon geste fut celle-ci : est-ce que le suicide posera problème à Phuoc ? Serait-il embêté d’une façon ou d’une autre par la police, autorité suprême et peu bienveillante ?

Je suis rentré au 401.

 

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    Les restrictions imposées par le gouvernement de la ville de Da Nang empêchaient aux vendeurs itinérants de se promener dans les rues afin de proposer toute une panoplie de produits et services ; parmi eux, l’affûteur de couteaux. Ceux que je possède à l’appartement sont aussi ronds  que le rebord d’une assiette. Je dois éliminer cette option qui, de toute façon, ne m’enchante pas outre mesure.

Les alternatives s’atténuent. Seule ma dépendance à Phuoc augmente. Il sort pour quelque raison que ce soit, je panique. De toute façon la panique agit depuis un bon moment et ne peut que paver la route vers un désordre plus intense encore.

Nous sommes le 11 avril, date d’anniversaire de ma fille que je surnomme “ mon bijou d’avril “. Je lui envoie mes voeux avec, dans l’âme, un profond abattement et l’absolue certitude que jamais je ne sortirai de cette dépression qui n’est pas encore nommée et l’idée de retrouver ma famille s’estompe lamentablement. Impossible d’imaginer qu’un jour je puisse retrouver la force d’être qui j’étais, de retrouver l’environnement proche et lointain qui me stimulait. De jour en jour je ne me reconnais plus.



    Le temps.

Tout s’emmêle dans mon esprit, l’avant - le maintenant- l’après... tout dégringole en s’entrechoquant. Déjà que depuis des lunes les jours et les nuits ont cessé d’être chronologiques.

Je n’ai de routine que celle de déambuler entre le 401 et le 402, absent à mes pas, sourd au vent qui parfois siffle par les fenêtres ouvertes, devenant de plus en plus insensible à tout.

Phuoc parle, mais c’est si loin.

CaCao se couche à mes pieds et cela me ramène à mon lit. J’y passe des heures interminables.

De l’extérieur, les aboiements du chien rebelle que la propriétaire a attaché à un piquet deviennent mon seul repère entre jour et nuit.

12 avril, mon plan longuement mijoté prend forme.

 

À la prochaine




vendredi 26 janvier 2024

Un être dépressif - 5 -

                                        Un être dépressif

                                                    - 5 -

                                    Dans le brouillard, un bathyscaphe dérive...




    Début avril 2021, la situation sanitaire au Vietnam, loin de s’améliorer, devient catastrophique. Le pays, en attente des vaccins distribués par le programme COVAX, ne réserve ceux disponibles qu’aux membres du gouvernement, de l’armée et de la police. Toutefois, une vaste campagne de dépistage est lancée obligeant tout le monde à s’y soumettre, minimalement une fois par semaine.  




    Me présenter aux rendez-vous - obligatoires - se révèle un pur supplice pour l’asthénique de plus en plus mal en point que j’adviens. Nous sommes certainement deux cents (200) personnes, formant une queue d’au-là de cent (100) mètres sous un soleil torride, invitées à se taire malgré le masque que tous nous portons - ils sont distribués gratuitement aux Vietnamiens, les expats doivent les payer et nous devons obligatoirement les porter - avançant centimètre par centimètre. Phuoc, par je ne sais trop quel stratagème, réussit à m’y soustraire après ma troisième présence.

Da Nang devient une ville inanimée. Déserte. L’armée y veille. Entre les fermetures générales - ne restent que quelques dépanneurs... vides de tout pour assurer un approvisionnement minimaliste - et une absence totale d’informations sur l’évolution de la situation, je croupis lamentablement doucement, irrémissiblement.



    Alors que deux semaines auparavant j’accompagnais Phuoc et son chien CaCao à chacune des visites chez le vétérinaire et au marché pour nous procurer sa bouffe, maintenant je me cloître misérablement dans mon un et demi, de plus en plus inquiet devant une santé qui se dissipe, se détruit.

Je ne mange plus. Les kilos perdus s’amoncellent au point que ça devient risible de me vêtir décemment avec les vêtements que j’ai. Les maux de tête deviennent intolérables. Phuoc m’oblige littéralement à boire et consommer des oranges. Nous sommes rationnés. Lui aussi doit se battre pour trouver de la nourriture. Il est débrouillard. Il ne veut pas que nous mourions de faim. Je ne sais plus ce qu’est la faim, mais je sais, maintenant, que les idées noires n’apparaissent pas seulement la nuit, mais le jour aussi.

Je constate que mes intestins ne fonctionnent plus. Les étourdissements me jettent par terre au beau milieu de l’appartement. Phuoc a décidé - il doit prendre toutes les décisions primaires car j’en suis incapable - de laisser ouverte la porte du 402, j’habite le 401. Il me contraint à marcher d’un studio à l’autre, à ne pas demeurer allongé au lit toute la journée ( un article sur la clinophilie lui sert d'argument) et surtout de l’accompagner à 17 heures pour le promenade de CaCao.

Descendre du quatrième plancher au rez-de-chaussée s’avère une compétition de haut niveau. Le regard que la propriétaire porte sur l’épave qui se développe devant ses yeux depuis mon arrivée à Da Nang en dit long sur ce que je ne vois pas...

S’il fallait utiliser une image pour mieux décrire l’état dans lequel je suis, celle du bathyscaphe répond le mieux : “ un appareil destiné à conduire des observateurs dans les grandes profondeurs sous-marines  “.

J’associe, à ce moment-là, mon brouillard cérébral se manifestant par des maux de têtes accablants, omniprésents comme étant le ressac des idées noires et autres manifestations sinistres qui agitent mon cerveau. Je dois tenter d’y entrer, d’essayer d’approfondir qu’elles en sont les causes... mais le bathyscaphe dérive dans le brouillard...

Et je m’approche du 13 avril 2021.

À la prochaine


 


dimanche 21 janvier 2024

Un être dépressif... TIRÉ À PART # 1

 

Janvier 2024



S'achève une semaine à Cuba en compagnie de ma fille, son conjoint et deux de ses enfants.

Mon premier voyage à l'extérieur du pays depuis novembre 2021.

Le choc ressenti alors que l'avion s'immobilise sur le tarmac de l'aéroport, que s'ouvrent les portes, que la chaleur m'explose en pleine figure...

J'entends mon corps dire : "Il semblait que tu ne devais plus revenir !"

Moi, lui répondre : "Nous ne sommes pas au Vietnam. Les effluves te trompent. Il faut retourner aux souvenirs de l'époque au cours de laquelle tu venais ici accompagné de ta famille. L'effluence que tu ressens peut te paraître identique à celle de Saigon, mais tu es bel et bien à Holguin."


Les trucs que m'a suggérés la psychologue lors de nos entretiens fonctionnent, mais voici que la situation est nouvelle. La conjoncture est très différente de celles auxquelles j'ai été affronté depuis 2022.

L'hôtesse de l'air, fort gentiment d'ailleurs, m'invite à descendre afin de laisser les autres passagers sortir. Mon regard rejoint le sien. Elle lit que j'ai besoin d'un moment encore avant de répondre à sa demande. "Quand vous serez prêt, ajoute-t-elle."

Mes compagnons de voyage me rattrapent. Le sourire de ma fille verse la dose de courage nécessaire pour dévaler la passerelle et poser le pied... sur le sol cubain.

                                                   


Il a fait une semaine splendide. 

J'ai pu marcher au bord de la mer d'un pas rasséréné.


À la prochaine

samedi 20 janvier 2024

Un être dépressif - 4 -

 

Un être dépressif

- 4 -

Un chien borgne sur une route brumeuse...


    Mon état d’être à Da Nang (principale ville du Centre du Vietnam) correspond à ceci  : silhouette amaigrie, physionomie fatiguée, incapacité majeure à dormir malgré la médication, appétence devenue inquiétante pour mon ami Phuoc qui propose une foule de menus variés afin de la combattre, se demandant toutefois comment j’arrive à pouvoir refuser un verre de vin rouge.

Les randonnées en bordure de mer s’espacent en raison de mes pas ralentis. Je me sens contraint d’y aller pour CaCao, le chien borgne que mon voisin de palier a adopté dès son arrivée en ville. Un rêve d’enfance auquel ses parents ont toujours opposé une fin de non-recevoir.



    Fin février, deux événements distincts l'un de l'autre m'amènent sur une route inconnue, de plus en plus brumeuse. Malgré le fait que Da Nang, troisième cité en importance du Vietnam, soit moins envahie par les touristes étrangers, perçus comme les agents de propagation de la covid-19, on n'hésite pas à réagir férocement à l'apparition des premiers cas liés à ce que l'on nomme encore "épidémie", par des restrictions dignes de la réputation du régime communiste : un cas officialisé et la ville se retrouve fermée dans son entier pour quinze jours ; la chasse à ceux quipourraient répandre le virus se transforme en véritable inquisition.

Le deuxième événement résulte de l’insistance chez Phuoc afin que je consulte un médecin pour comprendre les causes de cette perte de poids qui, selon lui, devient problématique surtout que je ne m’alimente presque plus. Au Vietnam tout se soigne par l’alimentation, ce qui confirme le vieux dicton “quand l’estomac va tout va”... 













    Le système de santé vietnamien n’est pas gratuit pour l’ensemble de la population, encore moins pour les expats qui, par ailleurs, peuvent s’offrir des services de qualité moyennant, bien sûr, de payer le prix. Les hôpitaux, tout comme les cliniques et les polycliniques, sont régis par des normes extrêmement sévères imposées par le gouvernement et scrupuleusement respectées par le personnel médical.

Phuoc a raison, je décline, et selon lui, durement. Ma visite chez un médecin vietnamien, surpris par l’inefficacité du neuroleptique, me le fait abandonner sur le champ, le remplaçant par une molécule s’apparentant mieux, à son avis, à la paroxétine prescrite par mon médecin québécois et confirmée par celui de Saigon. Arrêt immédiat de l’olanzapine, prise du nouvel antidépresseur joint à un somnifère.

Bang !

Les portes de l’enfer s’ouvrent brutalement...

Les nuits deviennent un écran géant sur lequel mauvais rêves, cauchemars, hallucinations, divagations, chimères se combinent me faisant frissonner davantage d’un scénario à l’autre. Alors qu’avant je pouvais définir mes nuits comme des espaces durant lesquels je pouvais à tout moment ouvrir les yeux, me lever et cela dans un état de conscience qui sporadiquement devenait inconscience. Je ne sais plus, maintenant, qu’être un spectateur terrifié de tout ce qui se bouscule dans ma tête à deux pas d’éclater, avec pour but de m’angoisser.

Et ça réussit.

J’abandonne par moi-même le somnifère persuadé que les dommages s'inscrivent déjà dans mon imaginaire.

Une semaine plus tard, retour chez le même médecin qui, à nouveau, tout comme au premier rendez-vous, annule ledit médicament qui devait ressembler à la paroxétine pour m’en prescrire un autre. Je deviens cobaye d'une pharmacopée qui semble complètement dépassée pour mon état mental. 

La situation s'aggrave. Je le revois une troisième fois et c’est là qu’il admet ne plus avoir de solution autre que celle de me recommander à un hôpital psychiatrique, espérant que l’on puisse me venir en aide.

Nous sommes à la fin du mois de mars 2021...

À la prochaine





samedi 13 janvier 2024

Un être dépressif - 3 -

 




Un être dépressif

- 3 -

Entrer dans l'indéfinissable


    Nous sommes revenus à Saigon en provenance de l'Île de Phu Quoc , Phuoc et moi, avec dans nos bagages notre lot de mauvaises nouvelles. De son côté, les démarches entreprises n'ont pas donné les résultats escomptés, alors que du mien, la fatigue due au manque de sommeil s'accompagne de surcroît d'une perte d'appétit, ce qui ne me ressemble pas tellement. Un seul point positif, LES ANCIENS COLONELS, mon deuxième roman est terminé et j'entreprends le prochain qui s'intitulera MARCHER À L'OMBRES DES FANTÔMES, 

Aux symptômes facilement identifiables, j'arrive mal à cerner ces indéfinissables maux de tête qui, plus tard, seront évoqués comme étant du "brouillard cérébral", accompagnés d'une surprenante perte de concentration, minime mais constament présente alors que je remarque - dramatiquement - une certaine redondance dans ce que j'écris, allant à réécrire - transcrire - les mêmes phrases tirées de mes deux premiers romans.

Ces indéfinissables, je n'en parle à personne et ne fais aucun lien entre le neuroleptique que je continue à prendre quotidiennement ; je ne suis pas médecin et me fis entièrement à ceux dont c'est la tâche. Le rapprochement que je me propose d'examiner, le vin rouge de tous les jours ne pouvant absolument pas être éliminé, est le suivant : les deux premiers projets d'écriture ont été réalisés ici à Saigon - même si DEP naquit à Hanoï et achevé dans un petit café de la capitale vietnamienne - alors que je travaille sur le troisième au même endroit ; idéalement, il faudrait que je change de lieu. Me rapprocher de la mer, entrer en contact avec d'autres gens, apprendre d'une ville inconnue et inexplorée.




Sans trop s'en apercevoir, les astres ont l'ingénieuse tendance à s'aligner. C'est un peu ce qui s'est produit lorsque Phuoc, déçu par l'échec de son projet sur l'Île de Phu Quoc, envisage de quitter Saigon, direction... ailleurs. On s'en parle et ça semble être une solution envisageable pour relancer mutuellement nos desseins.

À l'aube de l'année 2021, la situation du Vietnam en lien avec la covid-19 qui devient pandémie mondiale est loin d'être critique, dans les faits on ne recense que quelques cas isolés. Cela n'allait pas durer alors qu'en février le premier ministre du pays ordonne à tous les responsables des régions administratives d'élaborer un plan pour se protéger contre ce virus qui, sans crier gare, s'abat sur Hanoï et sa région, risquant de s'étendre à la grandeur du territoire. Comme dans tout drame, toute tragédie, il faut un bouc émissaire et à la limte un coupable, eh bien ! le couperet tombe sur les étrangers ; on ferme les aéroports.

Phuoc et moi, sans trop mesurer l'ampleur des impacts à venir, sans trop réaliser - tout comme une majorité de Vietnamiens - qu'une certaine paralysie pourrait s'abattre sur la quasi totalité des activités de l'ensemble de la population, optons pour le Centre du Vietnam, Da Nang. Les appartements que nous louons  sont voisins l'un en face de l'autre, sur le dernier palier d'un building s'étirant sur trois étages situé à cinq minutes à pied de la mer Méridionale.



Le fait que cette ville jeune et dynamique soit sujette à de violents ouragans, parfois dévastateurs lors de la saison des pluies, qu'elle n'offre pas encore tous les services spécialisés que l'on retrouve à Saigon, cela n'atténue aucunement notre volonté de s'y installer à la mi-février afin de poursuivre notre marche en avant.

Phuoc voyait son avenir professionnel avec des lunettes roses, alors que moi je misais sur un nouveau départ qui chasserait les symptômes omniprésents, au mieux à la restitution de ma santé, ce qui signifiait le retour du sommeil et de l'appétit, mais principalement la concentration permettant de mieux plonger dans l'ouvrage sur lequel je piochais.

Il y a trois (3) grandes étapes à franchir avant qu'un roman prenne son envol: un (1) les recherches, deux (2) l'écriture/correction et trois (3) l'édition. DEP a franchi les trois paliers ; LES ANCIENS COLONELS a nécessité un nombre incalculable d'heures de recherches avant de s'arrêter après le deuxième stade puisque les Éditions THÉ GIOI ne souhaitait pas le publier pour des raisons politiques ; MARCHER À L'OMBRE DES FANTÔMES s'est construit jumelant recherches et écriture simultanément. Il demeure et restera... inachevé.

C'est le 15 février 2021 que je pose mon attirail dans cet appartement style loft (un et demi) qui allait devenir lieu de vie, de travail, d'isolement et ... de dépression.

À la prochaine










 


mardi 2 janvier 2024

Un être dépressif - 2 -

 




Un être dépressif 
(2)

Les premiers mois,
les premières années au Vietnam
en bref et en vrac

 

À la porte de l’année 2012, une émotion indescriptible m’habite 

D’ici quelques minutes l’avion se posera  sur le tarmac de l’aéroport Tan Son Nhat de Ho-Chi-Minh-Ville, anciennement Saïgon. Il s’agit du troisième vol que je prends depuis Montréal.

Ce voyage au Vietnam, le plus important pour moi en termes de trajet;

- au-delà de vingt (20) heures dans les airs ; escale de huit (8) heures à Doha au Qatar, sans oublier les décalages horaires qui s’accumulent (12 heures) ;

en termes de durée - trois (3) mois qui s’étireront sur un quatrième (4).

Ce voyage au Vietnam, j’allais le vivre seul sans rien présumer de ce qui m’attendait.

J’ai remis mon intégration dans ce pays à la fois secret et entièrement ouvert sur l'avenir, entre les mains de mon guide YoYo qui allait me servir de traducteur, de conducteur et... agréable surprise, de cuisinier.

Il m’est impossible d’oublier la première nuit passée à Saïgon. Surpris par la chaleur, j’arrivais d’une température frôlant les - 15 degrés Celcius pour entrer dans un taxi qui m’amenait à l’appartement loué pour l’occasion, heureux de savourer la climatisation chassant les 33 degrés ambiants... il était 23 heures. Durant toute cette nuit il m’a semblé que des hélicoptères survolaient la ville et les bruits que j’entendais sont ceux immortalisés par le film APOCALYSPE NOW.

Cet aller-retour se reproduira à plusieurs occasions que ce soit sur les ailes de Qatar AirWays ou Air China, au rythme de deux par année et cela jusqu’au 4 novembre 2021...

Rien n’annonçait que tout prendrait fin de manière abrupte en pleine pandémie de covid-19, près de dix années plus tard.

 

..........

 

    Je ne raconterai pas toutes ces années vécues en sol vietnamien, les billets publiés sur ce blogue en sont comme une espèce de journal relatant les voyages, les rencontres, les différents réseaux créés au fil du temps ; d’agenda de la démarche guidant l’écriture de mes trois (3) romans dont DEP, publié aux Éditions Thé Gioi, maison vietnamienne fort réputée.

Je saute dans le temps et me voici à la fin du mois de décembre 2020 sur l’île de Phu Quoc au large des côtes du Cambodge, dans le golfe de Thaïlande. Accompagné de mon ami Phuoc (personnage hyper important pour l’être dépressif en devenir) qui doit entrer en contact avec un groupe de photographes et vidéastes afin d’établir un partenariat, je loue un bungalow à quelques mètres de la mer.

 

NOTE :  Tous les voyages que j’ai faits en Asie du Sud-Est l’ont été accompagné d’amis vietnamiens ayant une connaissance des lieux que j’allais visiter. Indispensable surtout pour traduire la langue vietnamienne que je n’ai jamais réussi à apprendre.


    Phuoc est hyper occupé et cela dès le lever du soleil qu'il se plait à photographier, alors que je partage mon temps entre le farniente et l’écriture - je suis à travailler sur LES ANCIENS COLONELS, le deuxième roman qui en est à sa touche finale.

Nous avons convenu que le souper serait le moment pour nous retrouver. Une semaine, un restaurant différent chaque soir. Une seule contrainte dans le choix du lieu : il doit offrir du vin rouge que mon ami a découvert et apprécie grandement.

Avant de partir pour l’île, j’avais rendez-vous à l’Hôpital Français de Saïgon situé à quelques rues de mon appartement dans le District 7. Le médecin vietnamien que je rencontre, ayant reçu les résultats des analyses de laboratoire et des rayons-x, confirme que ma santé oscille entre très bonne et excellente.

Je lui dis que mon sommeil n’est pas idéal depuis l’arrêt des antidépresseurs qui s’est fait comme me l’avait signifié le médecin les ayant prescrits. Ne persistaient que ces difficultés à dormir.

De la paroxétine dont je me suis débarrassée je passe, avec l’ordonnance de ce médecin, à l’olanzapine sans savoir qu’il s’agit là d’un neuroleptique particulièrement puissant. Mais, je me fis au médecin et entreprends le traitement.

 

À la prochaine

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