jeudi 29 avril 2010
Le trois cent cinquantième saut / Le trois-cent-cinquantième saut
Voilà... Le retour. Ce froid qui ne ressemble en rien au petit frisquet dont Mathilde et moi parlions à la Riviera Maya. Rien à voir.
Une semaine de plage et de farniente, ça vous replace un moral et un «body»... Il a fait très beau malgré deux journées de grand vent qui nous ont obligés à supporter le bord de la piscine et une nuit de pluie. Autrement, et malgré des couleurs qui n'ont pas cette chaleur caractéristique de Cuba et une plage un peu courte pour un marcheur et moins farineuse qu'à Varadero, le Mexique s'est avéré un merveilleux endroit.
Pendant ce temps, nos Canadiens nous surprenaient... Les Québécois qui fréquentaient le même hôtel que nous suivaient les résultats avec autant de surprise que d'émotion. Même sous la chaleur, le hockey possède un côté magique! Surtout quand on gagne!
Nous reprenons donc nos habitudes citadines et pour vous en mettre plein la vue, voici quelques photos mexicaines.
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mardi 20 avril 2010
Le trois cent quarante-neuvième saut / Le trois-cent-quarante-neuvième saut
Un petit bonjour avant le départ, demain, vers Cancun, la Riviera Maya. Une semaine.
Je dois avouer très honnêtement que de remonter en avion depuis les événements de l'automne dernier me rend un tantinet nerveux. Sans vouloir revenir sur le fond de la question, il est clair que les airs me changent l'air...
Nous serons, Mathilde et moi, comme en cadeau de Noël. En même temps, cela nous permettra d'établir certaines comparaisons entre le Mexique et notre lieu de prédilection, Cuba.
la dernière fois que nous étions sortis tous les deux seuls, c'était également en avril mais plus vers les débuts du mois. Il y avait fait un temps extraordinaire. Nous souhaitons que la température récidive.
Au plaisir d'en reparler la semaine prochaine.
mardi 13 avril 2010
Le trois cent quarante-huitième saut / Le trois-cent-quarante-huitième saut
Presque, déjà, à la mi-avril! Dans un printemps qui s'éparpille entre été précoce et hiver stagnant, qui hésite entre la pluie et la neige, je vous offre ce matin quelques citations qui cherchent, entre elles, à se parler de poésie, de liberté et d'imagination.
. La poésie veut quelque chose d’énorme, de barbare et de sauvage.
(Diderot)
. Moi seul, étant poète à qui Dieu a départi comme à tous les poètes, d’assumer la douleur d’autrui, j’ai senti sous mes paupières crever des larmes, toi que je n’ai jamais connu.
(Stuart Merrill)
. Un caractère moral s’attache aux scènes de l’automne : les feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s’affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées.
(Chateaubriand)
. Qu’est-ce qu’un poète? Un homme malheureux qui cache en son cœur de profonds tourments et dont les lèvres sont ainsi faites que les espoirs et les cris en y résonnant, produisent une musique harmonieuse.
(Kierkegaard)
. Le monde extérieur existe comme un acteur sur la scène : il se trouve bien là, mais il est aussi quelque chose d’autre.
(Fernando Pessoa)
. Toute mon originalité consiste à faire vivre humainement des êtres invraisemblables selon les lois du vraisemblable, en mettant, autant que possible, la logique du visible au service de l’invisible.
(Odilon Redon)
. L’imagination n’est pas invention, mais découverte de la présence.
(Octavio Paz)
. Tous les pays qui n’ont pas de légendes
Sont condamnés à mourir de froid…
(Patrice de la Tour du Pin)
. Il faut que les mots pour être poétiques, soient chauds du souffle de l’âme, ou humides de son haleine.
(Joubert)
. Tout homme reconnaît les choses qu’il est destiné à aimer.
(Baudelaire)
. Il est dangereux de trop faire croire à l’homme combien il est égal aux bêtes, sans lui montrer sa grandeur. Il est encore dangereux de lui trop faire voir sa grandeur sans sa bassesse. Il est encore plus dangereux de lui laisser ignorer l’un et l’autre.
(Pascal)
. C’est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens; qui chantent plus qu’ils ne parlent; qui demandent plus qu’ils ne répondent.
(La liberté selon Paul Valéry)
. La liberté, ce nom terrible écrit sur le chaos des orages.
(Albert Camus)
. Nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’Invisible.
(Rainer-Maria Rilke)
. Quand je n’écris pas, j’attends. Pendant que j’écris, j’oublie que j’attends. Évidemment, je me demande ce que j’attends.
(Georges Perros)
. Les barrières du langage sont tombées le jour même où les frontières ont disparu.
(Monique Wittig)
. Celui qui a des idées très fixes, rigides, des certitudes, ne peut être un artiste. Faire de l’art, c’est explorer des domaines qu’on ne comprend pas et qui vous échappent.
(Paul Auster)
. Donner un sens plus pur aux mots de la tribu.
(Mallarmé)
. Le chef-d’œuvre de l’homme, c’est durer.
(Goethe)
« un carnet d’ivoire avec des mots pâles»
À T I R E – L A R I G O T (locution adverbiale)
. beaucoup, en quantité
B E R G A M A S Q U E (nom féminin)
. danse et air de danse à la mode au XVIIIième siècle.
Au prochain saut
vendredi 9 avril 2010
Le trois cent quarante-septième saut / Le trois-cent-quarante-septième saut
Yann Martel a laissé sa place de facteur de livres à la porte de Stephen Harper pour quatre mois, le temps de se balader afin de promouvoir son nouveau roman (Beatrice & Virgil). Au moment où ses lignes s’écrivent il y a déjà plus de 75 ouvrages qui ont été adressés à notre illustre premier ministre… qui ne prend pas le temps de les lire et encore moins d’envoyer un accusé de réception.
Aujourd’hui, HISTOIRE DE PI, roman magnifique qui a obtenu le Prix Hugh MacLennan (2001), le Man Booker Prize (2002) en plus d’avoir été finaliste du Prix du Gouverneur Général du Canada. Vous vous rappelez sans doute qu’il est sorti le 11 septembre 2001.
Voici quelques citations que j’ai retenues.
. Choisir le doute comme philosophie de vie, c’est comme choisir l’immobilté comme mode de transport.
. Tous les êtres vivants ont en eux une mesure de folie qui les pousse dans des directions étranges, parfois inexplicables. Cette folie peut être salutaire; elle est intimement liée à la capacité d’adaptation. Sans elle, aucune espèce ne pourrait survivre.
. … les animaux (de zoo) ne se sauvent pas pour aller vers un lieu mais plutôt pour fuir un lieu. Quelque chose dans leur propre espace leur a fait peur – l’intrusion d’un ennemi, l’agression d’un animal dominateur, un bruit surprenant – et a déclenché une réaction de fuite. L’animal s’évade ou il essaie de s’évader.
. (Hindouisme) L’âme individuelle établit un lien avec l’âme de l’univers comme un puits s’alimente à la nappe phréatique. Ce qui soutient l’univers au-delà de la pensée et du langage, et ce qui est en notre cœur et cherche à s’exprimer, c’est la même chose. Le fini dans l’infini, l’infini dans le fini.
. Le premier émerveillement est le plus profond; l’émerveillement qui suit s’inscrit dans l’impression crée par le premier.
. Être à l’affût de secours dans une oisive espérance, c’est gaspiller sa vie en rêves inutiles.
. Il est important dans la vie de clore les choses comme il faut. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on peut se détacher de quelque chose. Sans cela, il vous reste les mots qu’il aurait fallu dire, mais que vous n’avez jamais prononcés, et votre cœur est lourd de regrets.
. Être un naufragé, c’est être un point au milieu d’un cercle, perpétuellement. Quel que soit le changement apparent des choses – la mer peut passer du murmure à la rage, le ciel du bleu frais au blanc aveuglant au noir le plus sombre - , la géométrie du cercle, elle, ne change jamais. Votre regard est toujours un rayon et la circonférence lui semble toujours démesurée. En fait, les cercles se multiplient. Être un naufragé, c’est être pris dans une pénible danse de cercles. Vous êtes au milieu d’un cercle, alors qu’au-dessus de vous deux cercles contraires tournoient. Le soleil vous met dans un état de détresse comme une horde, une horde bruyante et envahissante qui vous fait couvrir les oreilles, qui vous fait fermer les yeux, qui vous donne envie de vous cacher. La lune vous afflige en vous rappelant silencieusement votre solitude; vous ouvrez grand les yeux pour échapper à votre isolement. Quand vous élevez le regard, vous vous demandez parfois si au milieu d’une tempête solaire, si au centre de la mer de Tranquilité, il n’y aurait pas quelqu’un d’exactement comme vous qui élève lui aussi le regard, lui aussi coincé dans cette géométrie, lui aussi en train de lutter contre la peur, la rage, la folie, la désespérance et l'apathie.
Par ailleurs, être naufragé, c’est être pris entre des opposés effroyables et épuisants. Quand il fait clair, l’immensité de la mer est aveuglante et effrayante. Quand il fait noir, l’obscurité est étouffante. De jour, vous avez chaud et vous rêvez de fraîcheur et de crème glacée et vous vous versez de l’eau salée sur le corps. La nuit venue, vous avez froid et vous rêvez de chaleur et de cari épicé et vous vous enveloppez de couvertures. Quand il fait chaud, vous êtes complètement desséché et souhaitez être mouillé. Quand il pleut, vous êtes presque noyé et souhaité être au sec. Quand il y a de la nourriture, il y en a trop et il faut vous gaver. Quand il n’y en a pas, il n’y en a vraiment pas et vous mourez de faim. Quand la mer est étale et immobile, vous aimeriez qu’elle bouge. Quand elle se hisse sur ses vagues et que le cercle qui emprisonne est rompu par des montagnes d’eau, vous souffrez de cette particularité de la haute mer, la claustrophobie dans un espace ouvert, et vous aimeriez que la mer redevienne plate. Les opposés apparaissent souvent simultanément, tant et si bien que, quand le soleil vous brûle au point que vous vous affaissez, vous êtes également sensible au fait qu’il fait sécher les lanières de poisson et de viande qui sont suspendues à vos cordes et que vos alambics solaires en profitent. Par ailleurs, quand une pluie soudaine et venteuse refait le plein de vos approvisionnements en eau fraîche, vous savez aussi que l’humidité va affecter vos provisions de nourriture séchée et qu’une certaine partie se gâtera peut-être, devenant pâteuse et tournant au vert. Quand le mauvais temps diminue et qu’il est évident que vous avez survécu aux attaques du ciel et à la traîtrise de la mer, votre jubilation est tempérée par votre rage qu’une telle quantité d’eau fraîche tombe directement dans l’océan et par la crainte que ce soit la dernière averse que vous verrez jamais, que vous allez mourir de soif avant que la prochaine goutte de pluie ne tombe.
La pire combinaison d’opposés qui existe est l’ennui et
Il n’y a que la mort pour stimuler constamment vos émotions, soit que vous la contempliez quand votre vie est sauve et fade, soit que vous la fuyiez quand la vie est menacée et précieuse.
La vie sur une chaloupe de sauvetage, ce n’est pas une vie. C’est comme une fin de partie aux échecs, une partie où il reste peu de pièces. Les éléments sont d’une simplicité extrême, mais les conséquences ne peuvent être plus risquées. Physiquement, c’est extrêmement ardu, et moralement, c’est mortel. Il faut vous y ajuster si vous voulez survivre. Bien des choses deviennent inutiles. Vous tirez votre joie de là où vous pouvez. Vous atteignez un point où vous êtes au fond de l’enfer, et pourtant vous avez les bras croisés et le visage souriant, et vous vous sentez comme la personne la plus chanceuse de
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lundi 5 avril 2010
Le trois cent quarante-sixième saut / Le trois-cent-quarante-sixième saut
Prêts pour un septième petit coup d’orthographe nouvelle?
Allons-y!
7) La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier dans les mots composés de contr- e- / et entre –e ; dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra ; dans les mots composés avec des éléments «savants» (hydro-, socio-, etc.); dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
Quelques exemples :
(AN) contre-appel (NO) contrappel
(AN) entre-temps (NO) entretemps
(AN) extra-terrestre (NO) extraterrestre
(AN) tic-tac (NO) tictac
(AN) week-end (NO) weekend
(AN) porte-monnaie (NO) portemonnaie
La soudure est étendue; au-delà des cas cités dans cette règle, les auteurs des dictionnaires sont invités à privilégier la graphie soudée.
Je vous suggère un site fort intéressant (Le Centre collégial de développement de matériel pédagogique – CCDDMD -) qui propose de très belles pages d’exercices :
www.ccdmd.qc.ca/fr/jeux_pedagogiques/?id=5099&action=animer
Vous devriez bien vous amuser!
CADAVRE EXQUIS
NUMÉRO 7
(alors que la mer étire ses bras électriques la vie de gauche à droite circule accrochée à du roc rouge accueillant sur la grève une mer incertaine)
mille millions de gouttelettes émiettées
jaillissent de son voyage
suivies par des oiseaux blancs
ceux qui étirent les ressacs
devenus silencieux
comme des marins au regard séculaire
main dans la main
se dirigent vers les miroirs érodés
des plages si longues
que le temps s’y perd
dans ta brouette liquide
tu bourlingues l’écho de nos peurs
les distribues
ne les ayant pas encore complètement échappées
… lèche sournoisement
du marcheur les illusions
les rêves les songes les deuils
agglutinés au bout des pieds
comme des coquillages étourdis
les crabes boitent sur une musique de Bach
les oiseaux de mer planent sur un quatuor de Bartok
les grands poissons jazzent sur un air de Berlioz
les coquillages vides transportent des échos de Borodin
les vagues blanches lèchent une symphonie de Brahms
«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»
A M P H I S B È N E (nom masculin)
. serpent fabuleux à deux têtes;
. reptile fouisseur, lézard apode capable de se déplacer dans les deux sens.
A P P E A U (nom masculin)
. instrument avec lequel on imite le cri des oiseaux pour les attirer au piège;
- (leurre, pipeau, courcaillet)
. oiseau dressé à appeler les autres et à les attirer dans les filets;
- (chanterelle, appelant)
. servir d’appeau à quelqu’un / se laisser prendre à l’appeau : se laisser duper / se laisser leurrer
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jeudi 1 avril 2010
Le trois cent quarante-cinquième saut / Le trois-cent-quarante-cinquième saut
Un peu de politique à saveur batracienne... (19)
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