Trois poèmes qui ont un peu d’âge…
voulu
j’ai voulu mettre du Saint-Jean-Port-Joli
sur la vie
baume couleur fleuve
rouge
tu as jeté un regard Trois-Rivières
sur les pistes
veines calcaires
ensanglantées
voulu mettre du parfum Percé
aux souvenirs
se balançant
comme des aurores boréales mauves
as jeté un clin d’œil Fermont
sur l’avenir éloigné
perdu en d’illusoires chemins
que borde une noire maison
mettre la magie des mots Val-d'Or
aux doigts
comme une clef de dentelle
permalloy
jeter quelques syllabes Lévis
assoiffées, ravalées
comme des non-sens
blancs
j’ai voulu mettre à rebours
toutes les vies
tu y as jeté les rues Québec
irisées et translucides
cheval fou
au bout à bout de la vie
arc-boutée
un cheval a traversé
à la rivière des espoirs
avortés
il a plongé
aux larmes séchées
des peurs enfiellées
il s’est humecté
aux yeux ensoleillés
que la misère dévisage
il a plissé le cœur
il fait le tour
de ce que nous n'étions plus
et revient éclabousser nos âmes
de son rire
drapé
il nous regarde
les mains dans le dos
cheval menotté
nous traçons la suite des pistes
et dans quelques hasards mesurés
posons les siennes
le cheval fou
au champ de l’amour
à bout de souffle
court
jusqu’au bord du gouffre invisible
où il a sauté
un amour erre
un amour erre
sur la grève engluée
un amour divague
devant la maison enchâssée
aux lumières de la nuit
un amour traîne
aux déchirantes heures de l’espoir
l’haleine asphaltée d’identiques couleurs
peut-on? mourir
comme une ombre écholalique dans la chaleur usée
peut-on? mourir
comme un amour en marche devant la maison
celui qui attend du désir enfoui
qu’il reprenne son allure
plus espérée qu'inattendue
le désespoir est la sœur nocturne
d’un amour qui erre
de ceux qui marchent
devant des maisons
Aucun commentaire:
Publier un commentaire