je t’ai dit
… je t’ai dit
pays…
m’écoutais-tu?
tu m’enfuis…
comme une vague perdue que la mer enveloppe d’épaves vermoulues
je t’en ai voulu…
… je t’avais dit…
payse…
m’écoutes-tu?
tu m’en as voulu…
comme les sons amplectifs du vent déchiquettent les souvenirs disparus
je me suis enfui…
… je te dirai…
paysons…
nous écoutons-nous?
nous oublions de rester… de ne plus nous enfuir
comme une ombre rampante sous les soleils grugés qui, eux, s’en vont
… je t’ai dit...
pays…
je t’ai dit…
pays, pourras-tu?
dans l’inouï de ta fuite
comme chassé par un lointain ennui
garder mes mots
en toi,
ensevelis
on a bâti un avenir
…un avenir à venir
avec des morceaux de vent
coupés dans les épaisseurs du temps
…à partir de nos bras
alourdis des désirs évanouis
nous rejoindre là-bas
on a bâti l’avenir
nos yeux encore pleins
d’espoirs d’horizons
on a bâti cet avenir
comme au coeur des granuleuses rues
se dresse une statue
se rejoindre
sans nous parvenir
trop déjà
sitôt refermés ouvrir les yeux
sonder les tissus intérieurs
tricotés serrés
les cœurs éclatent en un morceau
catapulté aux confins de l’horizon
nourritures des geais bleus
un sourire emmailloté
plisse les avenirs vides de projets
aux commissures de nos incertitudes
marier les âmes,
nouer les doigts gommés d’odeurs imprécises
sur le ventre du destin
nous marcherons
déjà
devant nous
traçant trop de pas
sur la route revenant du soleil
nos désespérances consumées
se transformeront en liquides d'oiseaux
en gaz inconnus
qui trop déjà
nous parfumaient
nous sommes, comme j'étais
vous étiez, comme tu es
ils seront, trop déjà,
comme si nous serions
Il y a quand même un certain plaisir à fouiller dans nos vieux cartons et retrouver de ces mots que l'on risquait d'oublier.
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