r u i s s e a u
nos amarres lâchées n’ont pas atteint
- encore -
le fond du ruisseau
que mille têtes-ogives fouineuses nous poursuivent
un grand vent sur l’eau souffle
des vagues dilettantes s’y meuvent
alors qu’une trace rouillée se camoufle
au creux du château liquide
des vagues dilettantes s’y meuvent
alors qu’une trace rouillée se camoufle
au creux du château liquide
l’immobilité pour mouvement
les galets tentaculés bougent sans bouger
une fleur-Ophélie noyée, coupée d’elle-même
un narcisse défiguré, méconnaissable, enjôlé
leurs bras pris aux nénuphars décolorés, ils nagent
ruisseau,
porteur de naufrages,
ta continuelle route embrouille nos illusions
ta continuelle route embrouille nos illusions
ruisseau,
ancêtre de fleuves,
pris aux racines anhydres
tu enterres des gouttes d’eau
ensevelies au tombeau des cordages
pris aux racines anhydres
tu enterres des gouttes d’eau
ensevelies au tombeau des cordages
12 décembre 2009
319
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une ombre blanche
une ombre blanche aux mains de sang
rapetisse aux heures de décembre
réchauffant les neiges essoufflées
descendue d’ailleurs sans jamais se retourner
son travail d’espion elle continue
on n’échappe pas à la torture
à l’étouffement des bulles increvables
des confettis de neige sur une ombre blanche
l’enveloppent de draps et de brouillard
et dans un silence digne de nos fenêtres ouvertes
comme une longue aiguille perçante
elle se retourne
et ne voit rien…
30 janvier 2010
330
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