vendredi 6 décembre 2024

Un peu de politique à saveur batracienne... (18)


Michel BARNIER

À tous ceux qui croyaient que nous avions atteint le fond du baril avec  les péripéties de la campagne électorale américaine et maintenant les surprises provoquées par les diverses nominations à chacun des postes importants de la nouvelle administration qui prendra les rênes du pouvoir en janvier 2025, eh bien ! j'ose avancer que dans le merveilleux monde de la politique - au sens large du terme et de son étendue -  nous ne sommes pas encore arrivés au bout de nos peines.

Le gouvernement français du Premier ministre Michel Barnier, tel un château de cartes, vient de s'écrouler, ce qui obligera le mal-aimé Président Macron à lui trouver un successeur. Mince tâche ? Croyez-vous ? Il avait mis un temps fou pour trouver celui/celle qui allait accepter de marcher vers la guillotine puisque, le temps nous donne raison, refusant de piger parmi la gauche - jamais, avait-il annoncé - ou la droite - encore moins, disait-il - il s'était réfugié vers le centre qui, lui-même, se cherche une tête. 

Il ne fait aucun doute quant à la compétence du bonhomme dont la carrière politique l'a mené à diriger une foule de ministères différents et au poste non moins prestigieux de conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission européenne. C'est lui, également, qui aura été chargé de négocier le Brexit.

Il a la tête de l'emploi, mais le fait qu'il soit associé politiquement à la droite (les Républicains) naviguant dans les mêmes eaux, ou à peu de chose près, dans celles du Président Macron, le mandat semble fragilisé, voire miné dès le départ. Dans les faits, le Premier ministre déchu n'aura été en poste que trois (3) mois.

La balle se retrouve maintenant dans la cour de l'Élysée qui se voit pris entre deux options: 
la première, celle de nommer un nouveau Premier ministre qui risque de subir le même sort s'il provient du terreau politique qui vient d'être désavoué; 
la deuxième tourne autour d'une élection... présidentielle puisque la Constitution française interdit des Législatives pour minimalement un an. Évidemment ceci oblige le Président Macron à démissioner.

Les Jeux Olympiques de Paris se sont tenus avec un Premier ministre appelé à gérer les affaires courantes (Gabriel Attal) et le même scénario se répète à l'occasion de la réouverture en grandes pompes de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.

Emmanuel Macron réussira-t-il à reconstruire la vie parlementaire à l'Assemblée nationale française ? Un beau défi...




Trudeau et le Président désigné des USA


Dans un geste que l'on peut qualifer de «surprise» notre Premier ministre a obtenu le droit de manger du pain de viande  confortablement installé à la droite du Président désigné des USA, le vendredi 29 novembre dernier. Nous savons tous que les menaces lancées sur TRUTH (réseau social du futur président américain) : 25% d'augmentation sur les tarifs douaniers du Canada et du Mexique / immigrants illégaux aux frontières / fantanyl. Le vieux diction « Quand les USA éternuent, le Canada a le rhume.» a servi de déclencheur aux politiciens, aux éditorialistes, aux spécialistes en finances, afin qu'ils hurlent au loup, tous d'une même voix chevrotante. Mais Capitaine Canada, n'écoutant que son chevaleresque courage, dans une discrétion très hollywoodienne, parti de la Nouvelle-Écosse, débarque à Mar-a-lago sans tambours ni trompettes, marchant sur son orgueil d'homme disgrâcié aux yeux du futur Président des USA et entreprend une campagne de séduction qui fut la marque de commerce de son père PET et qu'il tente de copier, lui qui dès son très jeune âge participait sans avoir un mot à dire, aux rencontres souvent de très haut niveau entre papa et les chefs d'État du monde entier. 

Toutefois... et c'est l'opinion du CRAPAUD, notre Prime n'a pas bien analysé la stratégie machiavélique du futur locataire de la Maison-Blanche. Pourquoi les stratèges américains (et républicains) ont-ils accepté de jouer dans un tel scénario concocté à Ottawa? Voici, en primeur, le vrai du vrai. Justin Trudeau sera d'ici quelques mois un «has been» de la politique canadienne, déchu de son poste emportant avec lui dans une vertigineuse chute une grande majorité de ses députés actuels. L'intelligentsia américaine a rapidement décodé que l'actuel Capitaine Canada ne sera plus aux commandes dans moins d'un an. Il leur est donc inutile politiquement, mais très utile stratégiquement : handicaper dès le départ le prochain Premier ministre canadien qui, si la tendance se maintient, sera le chef du Parti conservateur, Pierre Poiliève. Le handicaper en donnant à Justin Trudeau cet accès privilégié à la sacro-sainte intimité du nouveau Président, un peu comme s'il souhaitait sa réélection.

Pierre Poilièvre

Poilèvre, de la politique n'a qu'un seul credo : japper fort, toujours sur le même ton, toujours contre la même personne, Justin Trudeau. Il croit que c'est la loi du «bon sens» que celle de semer la peur auprès des citoyens, les incitant à ne penser qu'à leur portefeuille, leur petite sécurité personnelle, les assurant que tous les dangers qui les guettent proviennent des immigrants, des drogués et de tous ceux et celles qui n'adhèrent pas à ses idées. LE CRAPAUD ne voit rien en lui qui mérite d'être souligné sinon une absence complète de vision de l'avenir des années du XXIe siècle. 

Handicapé par le nouveau Président des USA, il n'aura qu'à se plier bien bas devant les demandes de celui-ci et sans que ce soit légalement, constitutionnellement le cas, faire du Canada le 51e état américain.

Je vous souhaite un bon retour dans ces billets consacrés à la politique à saveur batracienne. LE CRAPAUD reviendra bientôt afin de coasser de politique québécoise en cette fin de session.

À la prochaine














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