dimanche 19 mai 2024

L'étendue blanche


L’étendue blanche



L’étendue des champs s’écrit à l’encre blanche.

Les yeux peinent à rejoindre l’horizon,

Vers ce vaste inconnu, qui se hasarde ?
D’où vient cet être nouveau, ce quidam ?

Mains jointes, peu sûr de lui, de ses pas,
de tout ce qui l’accompagne, le convoie.
 
Les savoirs d’auparavant sont calfatés,
regarder derrière soi, tout est renversé.




Les souvenirs dormant dans son cerveau dénué,

maintenant devenus fantômes par contumace,

calculent l’espace chimérique qui s’éternise

alors qu’il vagabonde sous un firmament aubergine.

 

L’écho polyglotte parvenu d’un racon nébuleux

étourdit cet être nouveau, sans but, sans repère,

orientant ses pas vers le titanesque inconnu,

plus incertain de lui encore, de ce qui se révèle…

 

À ses pieds, le salpêtre résistant d’anciens murs

devient, sous ses pas, une poudre malodorante

qui retombe gravement, chute brutale et taciturne

comme si une secousse de bing bang l’eut basculé…

 

Il marche, robot métallisé et désorienté,

tel une toupie centripète et curviligne

dans une direction de plus en plus blanche

une étendue immense grignotant l’espace.

 

Sans nom, encore, entité fragile et vacillante

qui tangue, titube, mollit, hésite, dodeline,

un être nouvellement nouveau dans ce monde

qui semble tout doucement s’ouvrir devant lui…

 

Un point noir éclôt...




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