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Vietnam
Thi se présenta une demi-heure avant le rendez-vous fixé la veille par la secrétaire de la docteure Méghane. À peine eut-il le temps d’achever de boire sa tasse de thé, qu’elle l’invita à se présenter dans une pièce attenante au bureau. Une copie du test auquel il devait répondre, afin de vérifier ses aptitudes à décoder des questions rédigées en français et un formulaire de renseignements personnels à remplir, reposaient sur la table de travail. La secrétaire dit qu’il en aurait pour 20 minutes, que par la suite sa patronne examinerait le tout avant qu’on lui annonce s’il aura à la rencontrer ou qu’on le remercierait de s’être déplacé sans qu’on retienne sa candidature.
C’était la première fois qu’il se retrouvait devant un tel type d’épreuve. Les questions lui semblèrent peu reliées entre elles, rédigées en français avec sous-titres vietnamiens.
“ Vous est-il facile de retenir, à votre réveil, le contenu de vos rêves ? ”...
“ La majorité de vos rêves se présentent-ils en couleurs ou en noir et blanc ? “...
“ Êtes-vous sujet à des cauchemars ? ”...
“ Réussiriez-vous à nommer rapidement et avec une certaine exactitude, le nom de quelques-uns de vos anciens enseignants ? ”...
“ Croyez-vous que l’intelligence artificielle soit un concept abstrait ? ”...
“ Vous est-il arrivé de chercher à oublier certains de vos souvenirs ? Si oui, sont-ils de nature familiale, professionnelle, relationnelle ou sans aucune signification pertinente pour vous ? ”...
“ Vous classeriez-vous dans la catégorie des gens curieux ? ”...
“ Selon vous, serait-il possible de transférer des éléments de votre mémoire chez une autre personne ou un groupe de personnes ? ”...
“ Sélectionnez-vous un spécialiste de la santé à partir de son genre, homme ou femme ? Si oui, pour lequel opteriez-vous ? Si non, quelle en serait la raison première ? ”...
“ Seriez-vous ouvert à l’idée d’expérimenter, sous supervision médicale, un ou des médicaments susceptibles d’agir sur votre centre nerveux ? ”...
“ Vous est-il arrivé, par le passé ou actuellement, de consommer des psychotropes (substances chimiques agissant sur le psychisme, tels les antidépresseurs, les somnifères, les neuroleptiques, les psycholeptiques ou sédatifs, etc. sur ordonnance d’un médecin ou non ? ”...
Finalement, cette question achevait l’interrogatoire écrit : “ Dites, en quelques mots, votre motivation à devenir candidat pour ces expériences ? ”
Thi acheva l’exercice, remit sa copie à la secrétaire qui lui demanda d’attendre un peu. Elle frappa à la porte du cabinet de la docteure Méghane qui l’invita à entrer.
Dans toutes les salles d’attente des cabinets médicaux, il est commun de trouver, répandues sur une table, des revues en tout genre. Ici, le jeune poète arrêta son regard sur un magazine portant le titre L’Histoire, le dernier numéro, celui d’avril 2005. Il le feuilleta, s’arrêtant à la page 20. L’auteur, Pierre Journoud, y publiait un article à l’occasion du trentième anniversaire de la chute de Saïgon - le 30 avril 1975.
Il en prit connaissance, mais plusieurs termes et concepts ne lui étaient pas familiers. Le professeur, chargé de recherches au Centre d’études d’histoire de la Défense, et chercheur associé à l’UMR IRICE écrit : “ la lente maturation du processus de paix à l’implacable logique de guerre “; “ Rien ne traduit mieux la phase de transition entre la tutelle française et la tutelle américaine au Sud-Vietnam, après 1954, que l’expression forgée autrefois par Philippe Devillers de « passage de relais », qui implique à parts égales, dans une action simultanée, celui qui donne le relais (la France) et celui qui le prend (les États-Unis).”; “ Il faut attendre l’offensive du Têt pour voir s’amorcer, à l’initiative du général de Gaulle, un tournant significatif dans les relations franco-américaines. “; “ Le triangle stratégique ? Le Vietnam entre la Chine et les États-Unis.”.
Tout ce charabia lui apprit que son pays d’accueil - il a vu le jour au Cambodge, en 1975 - aura été une sorte de pivot dans l’histoire de la Guerre froide et marqué la suite du XXième siècle. Il sortit de son sac à dos un carnet pour prendre en notes deux références dont faisaient mention l’article. Des romans écrits par des Vietnamiens ayant été à l’avant-scène des événements.
- Thi, docteure Méghane peut te rencontrer, lui annonça la secrétaire, affichant un sourire qui en disait long pour la suite des choses.
Le jeune homme eut la vague impression de s’introduire dans un lieu cabalistique où régnerait une maîtresse des lieux en pleine possession de ses moyens.
- Trois choses, monsieur Thi. La première : vos réponses aux différentes questions contenues dans le test, démontrent une connaissance suffisante de la langue française ; la deuxième : le fait que vous soyez recommandé par la professeure Bao pèse dans ma décision de vous proposer de participer à ces recherches sur la mémoire ; troisièmement : cela est en lien avec vos identifiants. Vous êtes né au Cambodge de père inconnu ?
- C’est exact, madame.
- Vous pouvez m’appeler docteure Méghane.
- Je ne connais que ma mère qui m’a parlé de ce père vietnamien qu’elle a connu à Phnom Penh, alors qu’elle travaillait pour le gouvernement Lon Nol.
- Je comprends les raisons l’ayant amenée à quitter le Cambodge.
- Dès ma naissance, avec la complicité de ce père, nous nous sommes installés à Hà Tien, ville à la frontière des deux pays.
- Ma secrétaire vous proposera un calendrier de rencontres, ainsi que les émoluments attachés à votre contrat, si vous acceptez de le signer.
- Merci, docteure.
- Avant que vous ne quittiez, je vous souligne qu’il est de première importance que votre collaboration à ces recherches demeure étanchement secrètes. Vous ne devez également pas vous attendre à recevoir les résultats de tout ce travail.
- Je n’en parlerai même pas à la professeure Bao.
- À bientôt, monsieur Thi. Lors de ma prochaine venue au café Nhớ Sông, je serai un peu plus polie que lors de notre première rencontre.
- Au revoir.
Le jeune poète quitta le cabinet accompagné par la docteure qui referma la porte une fois que celui-ci fut devant le bureau de la secrétaire.
- J’ai préparé le contenu de l’entente entre la docteure Méghane et toi, prenant en compte tes disponibilités. Ont-elles changé depuis hier ?
- Non, toujours disponible les avant-midis.
- Voilà, je te laisse cette copie du contrat ; tu le lis et me dis si certains passages t’apparaissent obscurs ou ceux sur lesquels tu souhaiterais ajouter quelque chose. Si tout va, tu le signes et je t’en remets une copie.
S’arrêtant sur le point qui précisait le salaire attribué, un sourire éclaira son visage. Il songea à sa mère qu’il lui avait été impossible de visiter lors des fêtes du Têt en février dernier, les pertes financières auraient été trop lourdes à assumer. Les émoluments de ce travail d’appoint, il n’en croyait pas ses yeux, n’avaient rien à voir avec ce que le café lui versait.
- Tout me va, dit-il à la secrétaire qui sembla heureuse de pouvoir le rencontrer au rythme de trois jours par semaine.
Il devait maintenant relever de la nouvelle venue, Linh, au café Nhớ Sông
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L’état psychologique de Mister Black, malgré l’étroite présence de son amoureux, ne s’améliorait pas. La musique de la nuit dernière, ces superbes notes jouées au piano par le pianiste canadien, l’avaient au moins endormi. Au réveil, la neurasthénie reprit toute la place.
Serait-ce possible que ce jeune homme puisse, des années plus tard, éprouver des émotions qui furent celles de son père, ce GI’s américain en service à Saïgon ? Est-ce que cela se serait inscrit dans les gènes, s’émoussa, puis, par atavisme, réapparaisse ?
Lorsque le fils interrogeait sa mère sur le père absent, celui qu’elle attendait toujours, sans beaucoup d’espoir, elle répondait constamment : les autres soldats le surnommaient “cartoonist”, parce qu’il dessinait tout le temps.
Comme il insistait pour en apprendre davantage, les yeux remplis de larmes, d’une voix obstruée par d’incontrôlables hoquets, elle ajoutait : il était grand, très grand même, noir, provenait du Michigan. La peur de la guerre le martyrisait au point que ses dessins s’assombrissaient de plus en plus, l’un après l’autre, jour après jour.
Ce GI’s ne comprenait pas les raisons qui poussaient son gouvernement à envoyer tout son arsenal de combat dans ce pays dont les gens ne saisissaient pas les intérêts sous-tendus. Souvent, il devenait étrangement ambigu, alors on s’en remettait à ses macabres dessins pour déceler ce qui lui rongeait l’intérieur : l’horreur des tranchées, la terre qui changeait de couleur comme si le sang s’y fusionnait. Les visages s’enlaidissaient, prenant l’aspect bigarré de têtes américaines mêlées à des faciès vietnamiens.
Un jour, revenant de Khe Sanh - il y avait été déployé pour des raisons stratégiques - le GI’s manifesta que son plus grand rêve serait de revenir aux USA avec elle et l’enfant que déjà elle portait. Le projet ne se réalisera pas. Il quitta le Vietnam, y laissant une femme et un Bui Doi (poussière de vie), c’est-à-dire un enfant né de parents américain et vietnamien. Dès son plus jeune âge, il fut à même de constater que cette naissance charriait un cortège d’ennuis.
Le pire se développait chez Mister Black, lui rongeait les tripes, alimentant de sombres pensées. Comment cacher sa descendance ? Impossible. À chacune de ses visites dans le petit village où toujours la situation de sa mère alimentait la grogne publique, on continuait à le stigmatiser ; ils cessèrent leurs rencontres. La perte de celle qui l’avait mis au monde s’ajoutait à l’exil du père.
Il ne vint pas à l’esprit de Lotus de proposer à son compagnon un temps de relâche chez ses propres parents. L’atmosphère tout en méfiance, en suspicion même, régnant dans la maison, stoppait ses élans à lui offrir cet asile. Il se sentait dépourvu et pour une rare fois, à court de solutions. Ne restait plus qu’à espérer que le graffitiste se débatte et en arrive à retrouver la clarté dans son esprit.
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Il fallut peu de temps à la suite de l’arrivée de Thi au café Nhớ Sông et le départ de Linh, qu’il ne soit appelé à la table des trois colonels. Vers eux, venait un jeune qu’ils qualifiaient de rêveur naïf. Ils étaient convaincus de posséder une arme dévastatrice et qu’il ne serait plus nécessaire à Một d’utiliser le leurre qu’il croyait infaillible, celui de le confondre avec le fait qu’il possédait la réponse à la question posée la veille. On allait le frapper de plein front avec la vérité au sujet de son père.
- Alors, tu les as dénichés ?
- Je dois vous donner exactement la même réponse qu’hier : je n’en sais rien.
- Eh bien nous, nous savons. Lorsque je te disais que nous sommes bien informés, tu en as ici un bon exemple.
- Est-ce que j’ai paru en douter ?
-Tel n’est pas le problème. Nous avons également obtenu un renseignement que je qualifierais d’assez... surprenant.
- Est-il survenu un malheur à madame Bao ?
- Pas du tout, elle et le type qui lui colle aux fesses seront de retour du Cambodge d’ici deux jours. Tu pourras alors continuer à glaner des éléments qui nous sont importants.
- Je m’y suis engagé... un peu sous la menace.
- Nous ne sommes pas des tyrans, tu connais nos intentions.
- Vous me les avez assez bien expliqués. La seule chose que je ne saisis pas, c’est comment ces deux personnes peuvent vous aider à y parvenir.
- Cela ne te regarde pas, reste dans les plates-bandes que je t’ai définies et tout y ira bien, pour toi et pour nous.
- Pour eux aussi, j’espère.
- Je crois que tu seras intéressé d’apprendre que nous avons retrouvé ton père.
Les paroles du colonel chargé d’exécuter le plan, stupéfièrent Thi dont le visage se déconfit l’instant de le dire. Il recula de quelques pas comme s’il venait d’être violemment poussé, cherchant un appui au dossier d’une chaise libre autour de la table. Il avait blêmi au point de ressembler à un cadavre. Retrouvant difficilement la parole, il dit.
- Mon père serait vivant ? Vous l’avez rencontré ? Où se trouve-t-il ? Me cherche-t-il ?
Les questions fusaient au rythme effréné de celui qui veut tout savoir en même temps.
- Du calme, jeune homme. Je t’ai seulement dit que nous avions retrouvé ton père, ce qui n’implique pas autre chose. Nous comptons sur toi afin de nous indiquer l’endroit précis où le repérer.
- Comment puis-je le savoir ? Je n’ai jamais eu de contacts avec lui.
- C’est ce que tu nous dis, mais nous souhaitons que tu t’ouvres davantage.
- La dernière fois que tu l’as croisé, était-il seul ou accompagné d’un autre type, sourd-muet celui-là ? La question provenait de Ba.
Le serveur fut délivré de cet embarras par l’arrivée d’un couple de Vietnamiens entrant dans le café.
- Je reviens.
La deuxième information l’assomma, mais il fit tout en son pouvoir pour dissimuler l’émoi qui l’habitait.
Le serveur se présenta à la table des nouveaux clients, puis vers le bar afin de préparer les consommations, l’esprit à des lieux des gestes mécaniques qu’il exécutait. Le lien entre deux éléments se rejoignait logiquement. Le type sourd-muet qui lui avait remis la lettre, est donc en contact avec son père. Il décida d’adopter une attitude neutre et prudente.
De retour vers les colonels, le serveur mit un masque, celui de l’étonnement. User de retenue, se garder de tout ce qui pourrait laisser transparaître ce qu’il sait déjà, bien que ce soit très peu. Il comprend maintenant que les autres membres du groupe Janus devenaient indispensables.
Il devait étourdir les colonels, leur laisser croire que devant la pression qu’il avait appelée la menace, il pourrait être porté à chercher du secours, de l’aide tout au moins. Conscient que cette histoire revêt, pour eux, une importance primordiale, tellement ils insistent sur le fait que cela doit être maintenu secret, faire entrevoir qu’à vouloir le faire chanter, c’est une chorale qui se déploierait devant eux. Sans que le serveur n’imagine un seul instant tenir le gros bout du bâton, il s’assurerait ainsi que si les militaires envisageaient de le frapper, cela pourrait se retourner contre eux.
- Alors, ta mémoire revient ? Reprit Ba.
- Elle ne peut remonter jusqu’à loin dans mon enfance. Puis-je vous demander de me laisser un peu de temps pour absorber cette information ? Je suis confus et j’ai besoin de parler à ma mère. Saura-t-elle me donner plus de précisions si je lui annonce que mon père est vivant ? Je le souhaite et vous serez les premiers à qui j’en parlerai. J’ai confiance que vous m’aiderez à entrer en contact avec lui, tout comme vous avez sauvé mon amie Hoa de la fâcheuse situation dans laquelle elle s’est retrouvé.
- On ne la voit plus. A-t-elle disparu ?
- Je m’inquiète, moi aussi.
Un match de ping-pong opposait des adversaires inégaux. La balle voyageait rapidement, sournoisement et de chaque côté on demeurait alerte, afin de ne pas rater un coup.
- Tu te souviens du nom de ton père ? Continua le colonel obèse, tout à coup présent à la discussion.
- Vous saurez me le dire puisque ma mère l’a toujours surnommé “ton père”.
- Nous l’avons connu sous un pseudonyme : “Celui qui écrivait”.
- Pour quelle raison ?
- Il faisait partie de notre groupe et sa tâche consistait à noter les activités entourant nos missions.
- Il écrivait bien ?
- Aucune idée puisque les messages, une fois transcris, partaient illico vers les autorités ?
- Jeune homme, tu commences à te montrer un peu trop curieux, répondit Một, ton rôle n’est pas de poser des questions, mais fournir des informations. Restes-en là.
Sans allonger l’échange, Thi laissa leur table, fit le tour des autres clients avant de s’asseoir derrière le bar, tournant le dos aux colonels qui s’affairent à leur rituel de départ.
************
Le squat du President Hotel, où logent Lotus et Mister Black, ressemblait en cette soirée pluvieuse et maussade à une île déserte alors que les vagues de la mer se seraient tues, le vent figé dans l’espace.
Impossible pour Thi de ne pas s’y précipiter à la fin de son quart. Aux habitudes ordinaires... le silence... une totale absence de mouvement... une atmosphère portant dans ses bras aucune énergie, aucun enthousiasme... tout cela régnait dans ces lieux tapissés d’une morne ambiance.
- Vous ne semblez pas en grande forme.
- Mister Black a besoin de repos.
Celui-ci, prostré sur le plancher, n’avait pas salué le jeune poète à son arrivée. Il sembla à Thi que le graffitiste perdait du poids à vue d’oeil.
- Je peux aller chercher quelque chose à manger, qu’en dites-vous ?
- Pas faim.
La voix du grand mulâtre était méconnaissable.
- Tu dois absolument manger. Est-ce que tu bois quelque chose ?
- Goût de rien.
Le poète se tourna vers Lotus cherchant une explication, mais celui-ci, muet, s’installa à la fenêtre.
- J’ai des nouvelles de l’affaire et je souhaite te les transmettre avant la réunion de cette nuit, si elle est encore au programme.
- Les autres devraient arriver d’ici peu.
- J’attends ?
- Préférable.
Ce qui apparaît comme une forme d’aboulie frappant Mister Black, allait-elle se propager chez Lotus, infecter les membres du groupe Janus ? Il craignait cette possible transmission, dont les premiers résultats ralentiraient leurs activités alors qu’il sentait en avoir expressément besoin. Que pouvait-il faire d’autre que ce qu’il venait de proposer sans avoir reçu aucune réaction ?
L’un après l’autre, la nuit tombée, les membres de Janus se présentaient au President Hotel. Aucun n’eut besoin d’explications sur ce qui s’y passait, l’ambiance qui enveloppait la pièce parlait d’elle-même.
Lotus, constatant le quorum, prit la parole.
- Un seul point à l’ordre du jour : les actions à mettre en place afin de débloquer le dossier qui nous rassemble.
Il avait, momentanément du moins, récupéré ses facultés, soucieux de respecter l’investissement de temps et de volonté que chacun mettait dans ce sous-comité. Élaborant sur les conclusions de sa réflexion, il invita Thi à faire état de la situation actuelle et par la suite on établirait un plan d’intervention.
Le jeune poète revécut, racontant dans tous leurs détails, les moments poignants et bouleversants que la rencontre avec les militaires lui avaient fait vivre. Ne négligeant rien, il laissa à Lotus le soin de lire la lettre que le type sourd-muet lui avait remise.
À la suite de sa lecture, le leader de Janus rassembla les faits, lui dont le regard alternait entre les membres du groupe et Mister Black, immobile de corps et absent d’esprit, offrant la parole à ceux qui souhaitaient la prendre. Plusieurs y allèrent de commentaires pertinents, manifestant ainsi une compréhension satisfaisante de la situation.
Il présenta ce qui lui apparaissait primordial de faire : les disponibilités de chacun afin de préparer un calendrier de présence au café Nhớ Sông ; le décryptage du contenu des proverbes que le père de Thi, c’était devenu manifeste, leur avait fait parvenir par l’entremise du type sourd-muet et finalement encourager le jeune poète à discuter de l’affaire le plus ouvertement possible avec Bao et Daniel Bloch. Tous s’engagèrent sur l’honneur à transmettre, lors de la prochaine rencontre, ce qu’ils allaient observer.
Une heure plus tard, tout ce beau monde avait quitté le President Hotel, abandonnant deux amis à leur torpeur.
Il se laissa gagner par sa propre conviction
que les êtres humains ne naissent pas une fois pour toutes
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