Tout affairé qu’il le fut, LE CRAPAUD n’a pas eu beaucoup l’occasion de faire part de ses humeurs. Maintenant que le roman DEP est achevé, qu’il est entre les mains et les yeux de douze ami(e)s ayant généreusement accepté de faire partie d’un comité de lecture afin de voir s’il serait intéressant de le soumettre à une maison d’édition, je me retrouve avec quelques moments libres.
Je devais partir
pour le Québec le 19 juin mais QATAR AIRWAYS en a décidé autrement et a fixé
mon départ au 18 juillet prochain. Crier, hurler, condamner qui que ce soit ne
servant à rien, j’adopte la bonne attitude vietnamienne… je me résigne à
attendre. Des amis vietnamiens devaient voir au déménagement vers le District 1
mais je peux reprendre le dossier en mains.
Je suis encore sous
le choc de mes prédictions erronées au sujet des élections présidentielles
françaises, mais je m’en remets. Je ne sais pas si les Français eux-mêmes
adoptent la même attitude mais ils ont la possibilité lors des Législatives d’équilibrer
les choses.
Ce qui m’amène à
parler un court instant d’un article publié un peu avant le deuxième tour, dans
je ne sais trop quel journal de France, dont le sujet était : « Faut-il
faire passer un test aux électeurs avant de leur accorder le droit de vote ?
» La question est pertinente si on garde en tête les résultats des élections
américaines. Se peut-il que tant et tant de gens aient donné leur appui à un
candidat dont la probité suscite beaucoup de questions ? On parle de droit
de vote alors qu’un droit réfère aux principes de la morale. Et dieu sait que
la morale aux USA fait partie du quotidien. Je ne crois pas me tromper en
avançant l’idée que Donald Trump n’a aucune morale, que ce soit personnelle ou
collective. Ses gestes posés depuis son entrée à la Maison Blanche nous le
confirment. Et on en est qu’à six mois de présidence !
Donc, pour voter,
ceux qui le désirent et le souhaitent auraient à se soumettre à un «vote-test» ;
les autres, et on voit un peu partout cette courbe ascendante vers le vote
blanc ou l’abstention, n’auraient qu’à agir comme ils le font habituellement :
s’en foutre éperdument. Si nous ne tenons pas compte de tous les arguments d’atteinte
à la liberté, que cela serait un biais démocratique, que l’on assisterait à la
création de deux catégories de citoyens – ce qui peut déjà être considéré comme
existant – l’idée d’imposer un test pour obtenir le statut d’électeur peut
faire un court bout de chemin.
La
première question, afin d’amadouer le
postulant, pourrait tout simplement être celle-ci : à quelle date se
tiendra l’élection ? Si séance tenante on élimine plusieurs individus,
cela parle beaucoup.
La
deuxième : dans quelle circonscription ou tout autre
appellation faisant référence au lieu où se tiendra l’élection, devez-vous
voter ? Ici encore, je crois que l’on risque d’éliminer plusieurs
demandeurs, mais admettons que c’est tout de même primordial.
Voilà donc acquis
la date et le lieu, alors en dernière interrogation il conviendrait d’en
présenter une plus ouverte que les deux premières. Bien sûr, crayon et papier
seront fournis par les examinateurs. En quelques mots, dites pourquoi vous
tenez à recevoir le statut d’électeur ?
Je n’ai aucune
espèce d’idée du nombre d’électeurs cela nous donnerait en bout de ligne, mais
ceux qui se présenteront aux urnes iront par engagement personnel et civique.
Si j’avais à me
présenter afin de revoir ma carte d’électeur, je crois être en mesure de
répondre facilement aux deux premières questions. Quant à la troisième, je me
laisserais aller ainsi.
Je souhaite voter à la prochaine élection car ce
geste, le seul qui me soit permis de faire selon nos habitudes électorales, me
permettra de signifier que je suis citoyen, un citoyen animé du désir de voir
la démocratie correspondre réellement à sa définition initiale, celle qui
privilégie la liberté des individus, la possibilité pour la pluralité des
partis politiques d’exposer leur projet de société sans interférence de la part
de qui que ce soit, que la règle de la séparation des pouvoirs (législatif,
exécutif et judiciaire) soit respectée et que la consultation populaire soit
érigée en règle permanente.
Voter, c’est
exprimer son opinion, son choix par un vote. Geste qui présuppose, il va sans
dire, une certaine connaissance des faits, des orientations et des actions qui
seront, par la suite, posés par les élus. Nous ne devrions pas nous retrouver
dans une situation de surprise quant à la suite des choses. La majorité
tranche, ça fait partie du jeu démocratique. Si un état de stupéfaction nous
envahit par la suite, cela signifierait que les élus renient leurs engagements.
Il y aurait là crime de lèse-majesté, la majesté se trouvant à être la
démocratie.
Actuellement vote,
nous le faisons parfois dans une absolue inconscience, pire, une extraordinaire
incohérence. Sans entrer dans le début futile de l’influence médiatique qui
orienterait le vote mais il faut constater son influente présence. L’orgie de
sondages n’alimente pas le débat, elle installe plutôt comme une espèce d’approximatif
prévisionnel davantage fixé sur les résultats que sur les idées à débattre.
Beaucoup s’y fient alors que certains en profitent. L’effet Macron en est un
bel exemple.
Alors, faut-il
instaurer ce «vote-test» ou pas ? À chacun son opinion mais je ne suis pas
complètement rébarbatif à cette option.
À la prochaine
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