q1) voyage
vers l’exilée du Mékong
Madame Quá Khứ s’enquit auprès de Đẹp afin de voir si Khuôn
Mặt Xấu Xí (le visage ravagé) accepterait
de prendre la place de Người Phạm Tội (le délinquant) pour les trois prochains
jours, le temps nécessaire au gardien de sécurité de régler quelques petits
problèmes personnels.
– Ce n’est pas trop grave? s’enquit la jeune fille.
– Je lui ai déconseillé cette démarche mais elle semble très importante
pour lui.
– Le directeur de la troupe de théâtre m’a signifié que les décors ne
revêtaient pas une importance cruciale pour le déroulement de la pièce. La
veille de la représentation, en compagnie de quelques-uns de ses acolytes, on
pourrait tout installer. Il peut donc vaquer à ses occupations sans que cela ne
nuise à l’organisation.
– Ai-je bien compris que les représentations se tiendront dans la pinède?
– Le Président du comité populaire nous a autorisés.
Đẹp détestait que les choses pourrissent en raison d’hésitations de sa part,
de sorte qu’elle avait demandé un rendez-vous avec les autorités, suite à sa
rencontre avec le directeur de la troupe des NAINS. On l’avait tout de suite
reçue. Elle en profita pour aborder la question des aménagements à apporter au
local de la bibliothèque, toujours conditionnels à son acceptation par la
population. Elle sentit un certain malaise de sa part lorsqu’elle proposa Khuôn Mặt Xấu
Xí (le visage ravagé), maintenant disponible,
pour diriger les travaux.
– Tu sais Đẹp, les promoteurs du chantier ne s’amusent pas beaucoup avec des idées
comme celle de syndiquer leurs employés; encore plus si le syndicat n’est pas
inscrit au registre de la Confédération générale du travail du Vietnam. Le
jeune homme que tu me suggères d’employer a été remercié en raison de cela. Il
serait mal vu que le Comité populaire l’embauche après son congédiement. De
gros montants sont en jeu et je sais pertinemment que certains des élus sont
acoquinés avec les chefs de l’entreprise.
– Je vois dans quelle situation délicate vous vous trouvez.
– Quant à l’utilisation de la pinède pour les représentations de la pièce
de théâtre, j’en ai discuté avec le chef de la police. L’interdit ayant été
levé depuis déjà un bon moment, il n’y voit aucune objection. Je ne te cache
pas que cet endroit fait l’envie de certains entrepreneurs coréens. Nous voyons
d’un bon œil l’idée de l’exorciser par une activité communautaire. Tu as donc
l’accord du Comité.
– Merci monsieur le Président. Sans vouloir m’acharner sur la question
des rénovations à apporter au local du Comité populaire qui pourrait servir à
héberger la bibliothèque, puis-je me permettre de vous rappeler que lors de
votre dernière réunion, le responsable des finances s’est montré quelque peu
inquiet quant à l’état actuel du budget du quartier. Il a même, vous vous en
souvenez certainement, invité la population à accepter certains délais exigeant
des dépenses publiques. Le poste d’adjoint au directeur de la police a été
aboli afin de réaliser des économies. De par sa grande générosité, le chef de
la police a accepté de reporter sa retraite de quelques mois et ne toucher
aucun salaire durant cette période.
– Tu es très au courant de la chose publique, ma fille.
– Afin de contribuer à l’assainissement des finances, je suis convaincue
que Khuôn Mặt Xấu Xí (le visage ravagé) accepterait
bénévolement de prendre en charge cette responsabilité. Il doit s’inscrire à la
faculté des Arts de l’Université de Hanoï. Son premier choix était de suivre
des cours à celle de Hué, mais il changerait sans doute d’idée si on lui
confiait cette mission.
Le Président du Comité populaire esquissa un sourire. Cette jeune fille
le surprenait encore une fois. Le calme de sa voix, son attitude courtoise et
l’aplomb qu’elle manifestait n’allaient pas sans le ravir. Il poursuivit :
- Tu sais, si j’avais eu à choisir une fille pour un de mes enfants,
j’aurais été le père le plus heureux de la terre si c’eut été toi.
– Vous m’en voyez très honorée monsieur le Président.
- Laissons la parole à la population. Quand viendra le temps d’établir
les plans, je retiendrai tes propos.
Đẹp retourna vers le local où se préparait une grande répétition en vue des
représentations de la pièce de théâtre.
q2) voyage
vers l’exilée du Mékong
Người Phạm
Tội (le délinquant) se présenta à la demeure
des parents de la jeune fille qui fut agressée par l’inspecteur-enquêteur et
dont on l’avait faussement accusé. C’était la première rencontre depuis le
moment où éclata la vérité.
– Reçois toutes nos excuses, de la part de ma femme et de moi-même. Nous
avons réagi promptement. Sous le choc, nous t’avons incriminé sans preuves.
– J’étais aussi sous le coup de l’émotion. La seule chose qui
m’importait, c’était de la ramener à la maison le plus rapidement possible. Je
ne pouvais supporter l’état dans lequel on venait de l’abîmer. Trop horrible.
Je souffrais tellement.
– Tu sais, lorsque nous l’avons conduite chez sa tante dans le Mékong,
elle est demeurée inerte, apathique et indolente tout au long du trajet. Les
nouvelles que nous en recevons ne vont pas dans le sens d’une amélioration. Le
médecin qui l’a suivie nous a assurés qu’elle n’était pas enceinte mais que son
état psychique pouvait s’aggraver.
– Sait-elle que nous lui rendons visite?
– Nous avons avisé la sœur de ma femme qui nous dit qu’elle n’a eu aucune
réaction lorsqu’elle le lui a annoncé.
Madame Quá Khứ, voyant que son gardien de sécurité n’allait
pas changer d’idée, avait offert de payer son billet d’avion. Le trajet
s’annonçait long et Người Phạm Tội (le délinquant) voulait profiter de l’occasion
pour discuter avec les parents de la jeune fille ligotée dans sa camisole de
force. Depuis que May se tenait près de lui, un dilemme atroce
l’envahissait. Il aimait toujours cette fille, le premier amour de sa vie,
celle qu’il voyait comme sa compagne pour toujours. La présence de la
couturière, follement amoureuse, le forçait à prendre une décision. Il voulait
absolument revoir l’exilée du Mékong que la folie, sous les apparences de
l’hystérie, avait nourri ses rêves durant de longues nuit. Il ne pouvait
oublier ces mois interminables en prison; seul le souvenir de la jeune fille lui
permit d’en sortir moins abruti que les autres détenus.
Assis en classe économique du jet de Vietnam Airlines, encadré par les
deux parents de l’exilée du Mékong, il songeait à tous ces horribles moments de
solitude et de résipiscence. Aurait-il pu faire davantage pour la protéger?
Aurait-il dû, sur le champ, au lieu de demeurer confondu devant
l’inspecteur-enquêteur, se projeter sur lui, lui arracher le peu de dignité qui
habitait encore cet homme vil? Aurait-il mieux valu pour tout le monde qu’il
révèle, lors du procès bâclé, ce qui était vraiment arrivé? Autant de questions
qui resteront éternellement sans réponses. On ne modifie pas le passé.
Tous ces jours, toutes ces nuits, l’uniforme de bagnard trempé par
l’humidité accablante de sa cellule, il se voyait entretenir l’illusoire
impossibilité que cela quitte sa mémoire un jour. Son caractère devint
intraitable, irritable et belliqueux. Déjà, plus jeune, si on exclut ses
parents, il apparaissait évident que ce jeune se différenciait des autres. Il
n’aimait pas l’école. Ses mains demeuraient trop inactives à celui qui
préférait les salir à nettoyer la mécanique des motos. Son père le comprenait,
lui enseignait son art s’étant aperçu qu’il avait devant lui un bon élève.
Il revoyait ses compagnons de pénitencier lui vouer de l’animadversion,
fomentant régulièrement des actions hostiles à son endroit. On n’accepte pas
les criminels de cet acabit. Les violeurs doivent payer un prix supplémentaire
à la peine que la justice leur a imposée, celui des compagnons de tôle.
Continuellement traqué, il peaufina sa défense. Harcelé par des paroles
haineuses, il développa le mécanisme du silence et des stratégies contre d’éventuelles
attaques. Un jour, alors que l’atmosphère tournait à la guerre, Người Phạm Tội (le délinquant) prit les
devants; il attaqua celui qui se pavanait du titre de chef de clan. Lui arrachant
une oreille, il la brandit à la vue des autres trouillards qui fuirent au pas
de course. On l’enferma dans la noirceur d’un trou de réclusion pendant une
semaine, sans manger, trois verres d’eau tiède par jour et les rats pour
compagnie. Il en sortit plus violent, résolu à ce que plus jamais personne ne l’approcherait,
encore moins les gardiens. Il acheva sa peine. Revint dans le quartier. Ses
parents furent stricts : un lit, c’est tout. Mais toujours, en lui, les
traces laissées par une moto noire se déplaçant vers la pinède, un dernier
regard de la jeune fille qui s’en allait tomber dans l’aliénation. Et son
impuissance.
q3) voyage vers l’exilée du Mékong
Depuis Hanoï, il faut mettre près de trois heures avant d’atterrir à Can
Tho, dans le Mékong.
- Le fait de voler au-dessus de Ho
Chi Minh Ville - à l’époque où j’y étais c’était encore Saïgon - beaucoup de
nostalgie m’habite alors que je me souviens des années vécues, dit le père de
l’exilée du Mékong se retournant vers Người Phạm Tội (le délinquant).
– Combien de temps y êtes-vous demeuré?
– Jusqu’au moment où mes parents, n’en pouvant plus de la corruption qui
y régnait, emménagèrent à Hanoï. À ce moment-là, les idées de Ho Chi Minh
m’étaient expliquées par mon père, communiste dans l’âme. Ceci était très mal
vu dans la capitale du Sud-Vietnam. Quand nous nous sommes installés dans la
capitale du Nord-Vietnam, j’étais jeune, ouvert aux idées de réunification du
pays. Toutefois, mon père pacifiste rêvait de l’indépendance du pays sans
effusion de sang. L’histoire ne lui aura pas donné raison.
– Vous n’avez étudié qu’à Hanoï?
– Pour me lancer dans l’enseignement des sciences économiques. Jusqu’au
jour où, un élève d’une de mes classes m’interrogea sur la pensée de Oncle Hô
en lien avec la réforme économique (đổi
mới) instaurée en décembre
1986. Mes propos furent rapportés à mes supérieurs, je ne sais trop par qui;
ils me congédièrent sur le champ, sans avis et sans prime de départ. Ma famille
et moi sommes retrouvés en situation précaire. Il nous a fallu user de
débrouillardise pour survivre.
– Et vous conservez toujours cette admiration pour Ho Chi Minh de
qui vous m’avez entretenu avec tant d’affection?
Le vieil homme se tut un moment. Les secousses qui perturbaient l’avion
lui permettant un certain répit.
– J’ai eu l’immense privilège de rencontrer Dương Thu Hương*, la romancière et dissidente qui vit
maintenant à Paris. Cette femme vouait une admiration sans limites pour le père
de la révolution vietnamienne. Elle aura vécu un mariage obligé avec un homme
qui la battait. Lorsqu’elle a dénoncé, en 1989, les privilèges que
s’octroyaient certains dirigeants du Parti communiste du Vietnam, on l’a exclue
puis mise en résidence surveillée en 1991. Nous avons pu discuter quelques
minutes, assez intenses pour que cette conversation sème des doutes dans mon esprit.
Son livre AU ZÉNITH, décrit les relations que celui qu’elle nomme « le
président » a entretenues avec une jeune femme – il a quarante ans de plus
qu’elle – ainsi que la naissance de leurs deux enfants. Alors qu’il désire
officialiser cette union, il sera reclus dans les montagnes du Nord du Vietnam,
déchu de ses pouvoirs et responsabilités. Les dirigeants de l’époque ne
souhaitaient pas voir modifier l’image sacro-sainte de l’idole de tout un
peuple, une icône, celle de père de la Patrie. Cette histoire m’a profondément ému.
J’ai souffert à la lecture de ce roman. J’ai toujours en mémoire la citation de
cette grande romancière :
« Si un peuple peut être
ému, s’il peut pleurer ainsi sur d’aussi minuscules chagrins, c’est qu’il doit
vivre dans un très grand confort matériel et, par conséquent, son âme doit être
aussi délicate et aussi blanche que sa peau. Notre peuple, qui a la peau jaune,
a vu la famine décimer plus de deux millions de gens et la guerre massacrer dix
millions des nôtres. Nous avons été grillés comme des fourmis dans l’enfer du
napalm, nous avons péri comme des mouches, écrasés sous les déluges de bombes
des forteresses volantes B-52. Nous avons vu la marée montante déposer sur nos
plages des monceaux de cadavres humains enroulés d’algues et amalgamés à ceux
des poissons crevés. Nous n’avons plus assez de larmes pour pleurer un visage
dessiné sur le sable, effacé par les vagues. Notre peuple ne peut composer une
chanson telle qu’Aline. »
Dương Thu Hương* Dương Thu Hương, romancière et dissidente politique qui
participe à la renaissance de la littérature vietnamienne dans les années 1980.
En plus d’être connue pour ses œuvres littéraires, elle est aussi connue sur le
plan international pour sa lutte en faveur de la démocratie et de la liberté,
ce qui lui vaut d’être surveillée par les autorités vietnamiennes. Elle
maîtrise parfaitement bien la langue française.
Après un silence, long comme une vie torturée, le vieil homme
acheva :
- Depuis… j’ai perdu bien des illusions. Il ne me reste, pour consoler
mes vieux jours, que ma femme et une fille qui ne nous reconnaîtra même pas.
La voix de l’agent de bord coupa la parole au père de l’exilée du Mékong.
Mesdames et Messieurs,
nous allons atterrir à l’aéroport de Can Tho dans quelques minutes. Veuillez
attacher vos ceintures et relever vos tablettes. Il est 9 heures 05, la
température extérieure est de 29° Celsius avec un léger vent d’ouest. Veuillez
rester assis durant l’atterrissage jusqu'à l’arrêt complet de l’appareil. Merci
d’avoir voyagé avec Vietnam Airlines et bonne journée.
q4) voyage vers l’exilée du Mékong
Le Mékong, ce long et interminable fleuve prenant sa source sur les
hauteurs de l’Himalaya, traverse la Chine, chemine du Laos vers la Thaïlande
puis le Cambodge. Une fois arrivé au sud du Vietnam où on le surnomme Sông
Cửu Long « fleuve des neuf dragons » il se
jette dans la mer Orientale. Il aura entrepris, au Cambodge, de former les
premiers bras d’un delta qui en comprendra neuf. Dans cette partie du pays vietnamien on
cultive le riz et y pratique plusieurs activités halieutiques.
La voiture-taxi mena les trois visiteurs en provenance de Hanoï vers une
toute petite maison en-dehors de la ville de Can Tho. On les y attendait. Le
lunch avait été préparé par la tante de l’exilée du Mékong, la plus âgée d’une
famille atrocement disséminée par la guerre contre les USA. Partagée entre
l’idée de l’indépendance de la Patrie et les souffrances pour y parvenir, la
sœur de la mère de l’exilée dut laisser partir trois fils qui jamais ne
revinrent. Cette plaie n’est toujours pas cicatrisée.
Le repas et la relation de tant de souvenirs cruels, au point qu’il fallait
souvent contenir les larmes qu’ils charroyaient avec eux, impatientaient Người Phạm Tội (le délinquant). On le
remarqua.
– Tu la trouveras bien changée, dit la tante.
– Je peux la voir? Lui parler? répondit le jeune homme qui enfilait
cigarette sur cigarette.
– Tu ne dois pas t’attendre à ce qu’elle te reconnaisse, encore moins
qu’elle tienne un discours cohérent.
- Je ne me fais aucune idée sur ce qui peut survenir lors de cette
rencontre.
La tante élevait des poules depuis plusieurs années. La spécialité qui
contribuait à sa renommée était le hột
vịt lộn*. Selon les informations qu’on lui avait
fournies, un projet d’élevage de canards noirs serait en marche afin de
dépolluer le Mékong. Elle envisageait s’inscrire à ce programme afin de
diversifier ses activités.
Elle conduisit Người Phạm Tội (le délinquant) vers ce qui lui sembla être un
appendice de la maison. Ils traversèrent un jardin où poussaient de grands
arbres, picoraient on ne saurait trop dire combien de volailles. Certaines
étaient enfermées dans un enclos de broche.
– Ce sont les pondeuses, expliqua-t-elle.
Ils s’arrêtèrent face à une porte entrouverte. Quelqu’un bougeait à
l’intérieur. Le calme y régnait malgré les mouvements réguliers de va-et-vient d’un
somnolent tardant à s’endormir.
– Veux-tu que je t’annonce?
– Pas nécessaire, j’entre doucement et attends qu’elle réagisse.
La tante lui caressa le bras d’une main râpeuse, le fixa un instant puis
le laissa. Il attendit trois instants. Sur la pointe des pieds, Người Phạm
Tội (le délinquant) franchit la porte.
L’exilée du Mékong reposait sur une paillasse en bambou. Ses cheveux noirs… son
corps gracile revêtu d’un long áo dài vert
et blanc… ses mains vacillaient entre son front et son ventre… Elle gardait les
yeux fermés comme occupée à dévisager l’intérieur d’elle-même. Parfois,
saccadés, de petits sursauts couraient vers ses pieds. Des sons, on dirait
davantage des borborygmes, éructaient de ses lèvres soudées l’une à l’autre.
Est-elle toujours aussi belle? Aussi sensible qu’auparavant? L’aberration qui
la trouble a-t-elle complètement effacé les souvenirs la reliant à lui?
A-t-elle cessé de regarder derrière comme elle le fit alors que
l’inspecteur-enquêteur lui volait sa dignité et sa lucidité? Où accroche-t-elle
son regard lorsque ses yeux dessillés se promènent dans cette chambre
cellulaire à l’image de celle où il vécut perclus de longs mois avant de
traverser le pays pour la retrouver? Aura-t-elle un court instant d’éveil pour
le reconnaître?
Le jeune homme avait distraitement suivi les propos de la tante
lorsqu’elle résuma le diagnostic établi par le médecin; elle ne se souvenait
plus s’il s’agissait du psychiatre ou du gynécologue qui l’avaient traitée à
son arrivée du Nord. Ce qu’elle retint se résumait en deux mots qui n’avaient
aucun sens pour elle : la catatonie et la dystonie. On la médicamentait de
manière telle que l’exilée du Mékong s’assoupissait durant plusieurs heures.
Người Phạm Tội (le délinquant) revint.
Tous se tournèrent vers lui.
– Elle dort, dit-il avant de s’asseoir et demander qu’on lui serve une
bière.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire