On va régler ça tout de
suite, une fois pour toute : pourquoi Café Riverside alors que son
véritable nom est Vuon Kieng? On me pose souvent la question. La réponse :
Vuon Kieng signifie « jardin de bonsaïs ». D’ailleurs lorsqu’on
arrive face au café qui s’étend sur près de deux coins de rue, on les
voit immédiatement ces bonsaïs qu’un jardinier, scrupuleusement, s’occupe à tailler, dorloter avec
toute la patience nécessaire. Ceux-ci n’ont rien à voir avec les bonsaïs de mon
ami Hoang qui les sculpte littéralement dans un bois que l’on appelle « rose
du désert » leur donnant différentes formes, principalement celles des
divers animaux du zodiaque chinois. J’ai modifié délibérément le nom du café en
Riverside à cause de sa proximité avec la rivière Saïgon et le fait qu’il se
situe tout près de l’hôtel Riverside. Voilà donc pour les précisions.
Depuis le billet sur le
Laos il s’en est passé des choses. L’arrivée des amis François et Danielle (présentement
dans le Nord, sans doute sur la baie d’Halong après quelques jours dans les
montagnes de Sapa); le voyage dans le delta du Mékong; la visite de quelques
appartements et maisons dans Saïgon (j’aimerais trouver un appartement ou une
maison avec balcon, mais ce que je vois est soit trop loin ou trop cher); la
reprise des marches entre l’appartement et le centre-ville (promenade d’environ
trois heures); la préparation du voyage vers Haïphong, Ninh Binh, Hanoï et Hoï
An du 24 mars au 3 avril; les efforts pour tenter de voter par correspondance
(mon bulletin de vote n’arrivera malheureusement pas à temps pour que je puisse
le remettre à François pour qu’il le poste à son arrivée à Montréal).
Je ne peux passer sous
silence deux activités qui me captivent pour des raisons n’ayant aucun lien l’une
et l’autre. La première se retrouve sur Facebook. À la demande des amis vietnamiens
je dépose assez régulièrement une vidéo puisée chez You Tube, illustrant
la chanson québécoise. Je m’amuse même si cela m’oblige à des recherches
parfois navrantes, souvent exaltantes. Au début je ne savais trop comment
répondre à cette commande. Me fallait-il présenter que les « actuels »
de la chanson? Les plus illustres? Devrais-je y aller chronologiquement, par
genres? Que la chanson populaire? Ici
on ne connaît que Céline Dion (on la
savait canadienne, point à la ligne). J’ai donc commencé par les
auteurs-compositeurs-interprètes pour me rendre compte que la majorité d’entre
eux, d’entre elles, étaient les créateurs de la chanson québécoise et qu’ils
avaient précédé la Révolution Tranquille, l’annonçant ou l’illustrant. Tou(te)s
nés dans les années 1930-1940. Sans trop risquer de me tromper, je puis dire qu’avant
eux et elles, nous nagions dans le folklore et l’opérette.
Cet exercice me ramène à l’époque
de la radio étudiante (PRCM à l’école Casavant de Saint-Hyacinthe et la radio fondée non sans
difficultés à l’École Normale de l’Estrie à Sherbrooke) donc les années 1960. Je me souviens
davantage de l’émission que j’animais à l’école Casavant; elle portait le titre
PAR UN CHEMIN DE PRAIRIE, immensément influencée par le Guy Mauffette du
dimanche soir à la radio de Radio-Canada. Celle de Sherbrooke, j’en conserve
que très peu de souvenirs sans doute parce que tout était difficile à faire
bouger à l’École Normale. Dire que l’on devait y former les futurs enseignants,
ceux qui auraient à appliquer le Rapport Parent. J’ai plus l’impression
qu’on nous déformait afin de répondre aux volontés archaïques de la tradition scolaire qui voyait dans les changements imminents une menace à l’enseignement
conventionnel… mais c’est une toute autre question!
Jean Choquette et Jean Moyen |
Je n’ai pas retrouvé à l’École
Normale de l’Estrie quelqu’un ayant l’envergure de Jean Moyen, que des briseurs
de rêves, des pieds sur le frein, des éteignoirs tristes et moroses. Il ne faut
pas se surprendre de la joie non dissimulée de tous les étudiants lorsque l’École
Normale fut intégrée à la Faculté des Sciences de l’Éducation de l’Université
de Sherbrooke. Enfin une bouffée d’air frais!
Voilà donc pour cette première
activité reliée à la chanson québécoise. La deuxième? Grâce à mon ami Jean-Luc,
je peux suivre (de loin) par la télévision la campagne électorale actuellement
en cours au Québec. J’ai donc pu visionner le débat des chefs. J’avoue toutefois
que le fait d’être à l'autre bout du monde m’empêche de me sentir complètement dedans.
Vous connaissez mon
orientation politique : Québec Solidaire. Je souhaite à ce parti qu’un ou deux nouveaux députés s'ajoutent à ceux déjà en place.
Je souhaite à la CAQ qu’elle
apprenne rapidement que la démocratie ne se résume pas qu’à voter, que ce n’est
pas l’affaire d’un seul homme (surtout que tout semble s’évanouir autour de
lui) et qu’on ne dirige pas un État comme on dirige une compagnie d’aviation.
Je souhaite au PQ qui nous
a martelé les oreilles à l’époque de Jean Charest qu’il fallait faire la
politique autrement, je lui souhaite une longue et profonde retraite fermée.
Je souhaite au PLQ – selon
mon pronostic, il formera le prochain gouvernement et sera minoritaire – je lui
souhaite d’avoir appris des années qui ont pris abruptement fin avec la défaite
de Jean Charest, d’avoir appris des derniers 18 mois à mieux saisir la
complexité québécoise et d’agir en conséquence.
Nous nous retrouverons
début avril à quelques jours des élections.
À la prochaine
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