Alors qu'au Québec c'est pour quelques heures encore le dimanche 6 avril, veille de la tenue du scrutin, ici à Saïgon nous sommes le lundi matin 7 avril.
Je ne me suis pas commis depuis le 22 mars dernier en raison de plusieurs escapades à gauche et à droite, histoire de ramasser des sujets de jasage, des photos publiables et surtout d'avoir eu le privilège de vivre les derniers jours de mes amis François et Danielle en sol vietnamien. Tout comme eux le disent maintenant, je le dirai bientôt: 5 semaines ça passe vite, 6 mois aussi. Mais je ne vais pas tomber dans cette nostalgie prématurée et oublier de vivre intensément les dernières semaines avant cet inévitable 29 avril qui m'invitera à rentrer au Québec.
Un Québec qui aura, peut-être, un peu changé ou, sans doute, revenu à ce qu'il était il y a moins de 2 ans. À cette époque il fallait prioritairement se débarrasser des Libéraux qui faisaient le plus et le beau temps avec les libertés civiles, les argents publics et notre foi en l'importance de l'intégrité dans la gérance de la chose publique. Ce que nous fîmes en balayant de la carte, définitivement, Jean Charest, élisant minoritairement le PQ et permettant l'entrée massive du parti populiste CAQ tout en nous donnant deux députés solidaires.
Tout près de 2 années plus tard, retour à la case départ. Ce que j'entends de loin ressemble beaucoup au scénario de l'époque. Il faut se débarrasser de Pauline Marois qui renie ses engagements électoraux comme si elle avait revêtu la tunique de Nessus. Ce que sans doute les électeurs feront le lundi 7 avril en la relayant au siège du chef de l'opposition.
Je suis trop loin et déconnecté du quotidien de la chose politique mais ce que je vois, j'entends me permet d'anticiper un tel scénario: gouvernement libéral minoritaire. Je posais la question à mon ami Jean-Luc: comment pouvons-nous revenir à un régime du Parti Libéral après l'avoir ostracisé? Par sentiment de sécurité me disait-il, ce qui reflète très bien notre caractère de chialeux quand il n'y a pas trop de conséquences mais quand ça compte vraiment des suiveux.
Le 7 avril autour de 22 heures, nous apprendrons beaucoup sur notre dynamique comme peuple, sur notre manière de vivre la démocratie, sur notre mémoire collective et sur les raisons que nous évoquons pour souffler sur les possibilités d'avenir.
On me disait au sujet du volte-face péquiste quant au pétrole et au gaz de schiste que de toute manière il faut que je remplisse ma voiture d'essence aussi bien alors que ce soit avec de l'essence d'Anticosti dont les profits reviendront, paraît-il, si vraiment il y en a, dans nos poches de contribuables. Nous contribuerons ainsi à davantage polluer notre monde et celui de nos enfants.
On me disait au sujet du volte-face péquiste quant aux élections à date fix que de toute manière la proposition de budget allait être battue à l'Assemblée nationale et perdant sur ce point essentiel le gouvernement actuel n'avait d'autre option que de déclencher des élections... à non date fixe.
Au sujet des nombreux autres volte-faces péquistes on me répliquait qu'en raison de la situation minoritaire, il ne pouvait remplir ses promesses électorales. Est-ce que quelqu'un pourrait me dire quand le peuple du Québec, un Québec inclusif, sera véritablement en situation majoritaire, j'entends par là qu'il n'aura pas qu'à seulement voter à date fixe à tous les quatre ans mais qu'il exercera sa véritable majorité, celle de la participation citoyenne à tous les moments de la vie publique? J'entendais cela de la bouche de ma grande amie Carole qui, tentée par la vie publique municipale, se présenta à la mairie de sa municipalité avec, au coeur de son programme le germe de la démocratie, soit de gérer la volonté publique à partir d'une vision de l'avenir, donnant la parole à ceux et celles pour qui doivent représenter les véritables intérêts pour les politiciens, c'est-à-dire la population. Il faut croire que ce type de politicien(ne) ne court les rues, et surtout ne se fait pas élire.
On me dira tout ce que l'on voudra, la seule chose que je retiens de ses quasi 2 ans au pouvoir du PQ c'est que l'avenir du Québec ne passe plus par des partis politiques auxquels on peut aisément associer une étiquette passéiste: le PQ, c'est l'Union Nationale des temps modernes; le PLQ, l'immobilisme libéral du temps de Robert Bourassa et compagnie; la CAQ, le Crédit Social... du privé.
Ne reste que Québec Solidaire! En effet. Moi qui n'ai plus adhéré à aucun parti politique depuis le temps où ma carte du RIN (Rassemblement pour l'Indépendance Nationale) fut consumée sur l'autel du parti à venir de René Lévesque (Mouvement Souveraineté-Association), j'ai repris confiance en me joignant à QS. En raison sûrement d'Amir Khadir puis après l'élection de 2012, Françoise David, mais principalement pour les idées solidaires (je préfère pelleter des nuages que pelleter des sables bitumineux) et tous ces gens qui croient en une véritable démocratie, en la participation citoyenne.
Alors que je ne pourrai voter lors de cette élection - j'ose espérer que les prochaines respecteront la loi sur la tenue d'élections à date fixe - je souhaite au Québec de continuer à réfléchir sur son avenir à long terme, un Québec sans pétrole, ouvert à tous, de plus en plus libre des manigances de tout acabit, je souhaite ce Québec en pensant à ceux et celles qui nous suivent, qui ne demandent pas mieux que de nous imiter dans nos gestes d'espoir, de liberté.
Bonne journée électorale.
À la prochaine
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