lundi 24 septembre 2012

QUATRE ( 4 ) CENT-QUARANTE ( 40 )




Je fais une tentative: essayer de répondre à la question suivante: qu'est-ce que le poème? Y a-t-il une définition du poème qui puisse l'illustrer sans le catégoriser, l'enfermer, l'emprisonner dans un sarcophage et cela à tout jamais?

Il a fait du chemin le poème. Durant l'Antiquité on le caractérisait par son contenu, son ton: il pouvait être épopée légendaire, églogue champêtre, élégie plaintive, satire critique... Ensuite les Rhétoriqueurs l'ont défini par la longueur des vers et des strophes, la disposition des rimes et autres détails formels, ce qui nous a donné la ballade, l'ode, le rondeau, la sotie, etc. De l'Orient nous est venu le pantoum, le haïku. À son entrée dans le 19ième siècle et avec la disparition progressive (sauf pour le sonnet) des formes fixes, le poème adopte sa structure propre, on parle alors de poème libre, de poème en prose.

La forme du poème c'est un peu l'habit de la poésie pour c'est plus difficile, plus complexe de trouver une définition. La forme du poème c'est un peu l'enveloppe, le contenant de la poésie. Impossible de vraiment cerner la poésie à partir du poème pour laquelle de multiples définitions qui, pour être sans doute exactes, ne peuvent en contenir tout l'en-soi. Je n'entrerai pas sur ce terrain à la fois vaste et sans fin. Je vais plutôt vous offrir ce court poème qui tente de cerner comment je le conçois, le reçois, et par extension, la poésie.




poème…



… à construire   premiers mots à écrire   pensée à circonscrire


(oxymoron rampant recto-verso sur une feuille)

… à dire    induire image qui veut luire    sens à reproduire


(chanson à bout de souffle)

… ne sait ni vieillir    ni obéir    ni s’assujettir que rejaillir


(prosopopée du silence qui parle)

en exil au creux de la gorge embusqué entre émotion et sentiment
il repart doucement se poser sur le cuir des jours 

couleur à odeur de couleur / emmêlée / à une odeur couleur d’odeur
deux inséparables intrinsèques
sombre écho avant le bruit
                     claire lumière de fougère
le poème s’unit à


. une aile d’oiseau poussant le rocher de Sisyphe .
. une dernière vague dans l’aquarium du temps .
. la courbe du vent sur des hanches d’arc-en-ciel .
. la fraîcheur du matin après une nuit ruisselante de rêves .
. les Variations Goldberg au clavecin piano violon
escaladant les siècles .
. le soleil des montagnes, arabesque sur tableau .
. l’amour épelé en syllabes discontinues .
. la beauté dos tourné à l’oubli des océans .


Le Poème Est Le Dire De L’inédit




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