dimanche 11 juillet 2010

Le trois cent soixante-huitième saut / Le trois-cent-soixante-huitième saut



Voici le dernier poème du crapaud :

l’écho


l’écho d’un violoncelle suffoque dans les montagnes
la nostalgie se cueille sur un banc de métro
alors que la mélancolie les berce, berce encore…

l’écho éteint le son hystérique des téléphones,
l’odeur des voix, le chuintement des pas élastiques
dans les rebours d’une tête effarouchée

la nostalgie, c’est l’écho du temps qui se fait mélancolique…

la pire vengeance de l’amour est l’amour impossible
une main refroidie qui claque la porte
s’en allant paver la ruelle du supplice des heures

l’écho naît nostalgie… meurt mélancolie

un banc de métro, mur de silence sur lequel, infatigablement,
la solitude y creuse de grands trous d’isolement
n’empêchera pas les fous de hurler de joie…

et passe l’archange aux ailes brûlées d’étoiles
des souvenirs incognitos ruisselant de ses bras
s’assèchent ainsi qu’une tache de café roidie

avec trois cordes de violon, le bleu délavé du ciel
désamorce l’écho sous les nuages gris du métro
puis, mélancoliquement, arpente le chemin de l’oubli


«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»


G O D I L L E (nom féminin)
. aviron placé à l’arrière d’une embarcation et permettant la propulsion par un mouvement hélicoïdal de la pelle;
. technique de descente consistant en un enchaînement de virages effectués face à la pente, les skis parallèles;

Loc. à la godille : mal fait, qui ne convient pas.


H A L L A L I (interj. et nom masculin)
. cri de chasse qui annonce que la bête poursuivie est aux abois;
. n.m. ce cri lui-même, ou la sonnerie de cor qui le remplace;
. le dernier temps de la chasse, où la bête est mise à mort;
. défaite, ruine. (Sonner l’hallali de quelqu’un = annoncer sa fin)



CADAVRE EXQUIS
NUMÉRO 13



…à partir de nos bras
alourdis des désirs évanouis
comme deux amants


d’un million de sillons bleus
on entend comme des voix intérieures


les sentiers se perdent sous la neige qu’allège son haleine
comme des flaques insanes


un parfum emplit l’espace
comme des oiseaux de laine


un camelot de cire sacrifié aux rayons du soleil
comme des bouées en déroute vers une source

une ombre blanche aux mains de sang



Au prochain saut

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