La semaine prochaine, Donald Trump sera à
DaNang au Vietnam, dans le cadre de la réunion de l’APEC (Coopération
économique pour l’Asie-Pacifique). En-dehors des discussions économiques, la
présence du Président américain risque fort d’être différente que la venue de
Barack Obama en mai 2016. La visite de l’ancien locataire de la Maison Blanche
n’est pas passée inaperçue, bien au contraire. Elle fut l’occasion pour les
Vietnamiens de constater à quel point la diplomatie américaine avait changé, et
pour le mieux.
Obama a fait tout un tabac et les gens qui se déplacèrent par
centaines de milliers afin de saluer une nouvelle ère, ont pu apprécier,
au-delà du charisme de l’homme, combien leur pays qui fut foulé si brutalement
par les GI’s américains devenait important sur la scène internationale.
Quelques mois après, le Président français François Hollande y débarquait à son
tour.
Je me rappelle que dans les jours précédant le séjour de ces
deux illustres personnages, la crainte d’un fâcheux incident ne perturbe cette
ouverture sur le monde. Policiers et militaires ne pouvaient se compter et le
Ministère de l’Intérieur avait pris soin de parasiter INTERNET qu’auraient pu utiliser
quelques têtes chaudes afin de promouvoir des mouvements de foule
incontrôlables. Le contrôle en terre vietnamienne demeure toujours le moyen
utilisé par les autorités afin de maintenir les gens sous les bottes d’un
régime qui maintient le double langage : un oui ressemble à un peut-être
qui lui se rapproche davantage d’un non. On affiche de très beaux principes
sans pour autant mettre les moyens en œuvre pour les atteindre.
Donc, Trump sera ici. Sans doute sera-t-il fort heureux de
quitter Washington pour quelques jours alors que ça brasse pas mal autour de
lui. Faut-il s’en surprendre ?
Un petit rappel : lors de l’élection américaine, l’opinion
publique vietnamienne lui était assez favorable. On aime bien les cowboys qui
partent en guerre contre tout et rien. Mais rapidement, on s’est aperçu à quels
moulins à vent il s’attaquait et combien de coups d’épée dans l’eau il s’est
affairé à donner. Son combat contre Kim Jong-un n’aura pas servi à grand-chose,
ici au Vietnam, alors que l’on souhaite plus que le milliardaire à tête jaune
focalise son attention sur le péril jaune…la Chine. On ne saisit pas
entièrement sa préoccupation pour un pays qui pratique la politique du ‘’jappement’’
alors que le grand voisin, lui, s’intéresse à étendre son empire sur la toute
la Mer Orientale.
La grande question demeure celle-ci : quelle (s) gaffe
(s) diplomatique (s) commettra-t-il ? Dans un pays, voire un continent, où la
politesse est de rigueur, où un sourire peut cacher sa véritable intention, comment
réussira-t-il à conserver son langage habituel comme ses conseillers l’ont
annoncé ? Une chose est certaine, il ne fera pas courir les foules.
Cela amène à s’interroger sur ce qui résultera, concrètement,
de ce forum. Bien peu de choses en fait, sauf que la ville de DaNang (Centre du
Vietnam) aura réussi à fort bien se positionner face à la capitale Hanoi (Nord)
et la métropole économique que représente Saigon (Ho Chi Minh – Sud). Cette
ville, la troisième en importance dans le pays, est fortement symbolique pour
les USA. Elle était le point d’arrivée des soldats américains lors de la guerre
du Vietnam. Encore maintenant, des baraques militaires subsistent au temps. Il
ne faudrait pas se surprendre de voir monsieur Trump s’y arrêter.
Le Vietnam, l’hôte de l’APEC 2017, marque des points sur la
scène internationale, à n’en point douter. Que fera-t-il des galons qu’il
pourra accrocher à son veston, une fois toutes ces têtes dirigeantes retournées
dans leur pays ? Si les organisateurs ont une certaine vision de l’avenir, ils
tenteront assurément de pointer vers le large, là où se trouvent les Paracels.
Si cela ne représente pas une bourde diplomatique – et si Trump saisit le
message… et si le dirigeant chinois n’y voit pas une provocation – le coup
pourrait être fumant.
Non, je ne me rendrai pas à DaNang alors que je me suis
déplacé pour la visite d’Obama à Saigon. Chose certaine, je vais suivre cela
avec une grande attention car les petits gestes, souvent, marquent davantage l’imaginaire
que les papiers signés.
Je me souhaite seulement que l’on ne brouille pas INTERNET.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire