mercredi 1 octobre 2014

QUATRE (4) CENT-CINQUANTE-HUIT (58)

Georges DESROSIERS

Georges PLOURDE





























Deux décès en l’espace de peu de temps : un oncle ainsi que le père d’une essentielle amie. Les deux portaient le même prénom, Georges. 

Leur départ m’amène à fouiller dans mes cahiers de lecture, que je remplis davantage que je vide, et cela depuis un certain temps. Fouiller et découvrir quelques citations sur le thème de la vieillesse. 

Les disparus étaient, chacun, âgés de plus de 75 ans; 76 pour Georges Plourde, 85 pour Georges Desrosiers. Ils se rejoignent par la numérologie : 13 = 4.

Voici ce que j’ai trouvé. Au tout début de l’automne, je vous l’offre.

D’abord, quelques citations provenant du livre NAISSANCE DE LA VIEILLESSE du Docteur Claude Olievenstein qui a consacré sa vie aux toxicomanes.

. La vieillesse naît de la comparaison.

. Vieillir c’est entrer peu à peu, par paliers, dans l’isolement. Cela commence très longtemps avant l’entrée dans le grand âge. Cela commence dès la fin de la lune de miel de la jeunesse, des mises à l’épreuve triomphante du corps.

. Naître à la vieillesse n’est pas l’affaire de quelques mois.

. Nous ne sommes pas égaux dans l’entrée en vieillesse, nous le sommes encore moins dans le choix des instruments qui permettent de contenir, retarder, utiliser les signes ou les stigmates, les impossibilités, les limitations que nous impose le fait de vieillir.

. La vieillesse est donc un voyage à double face, l’une, celle de la solitude, étant infiniment plus douloureuse que l’autre, celle du rapport avec autrui.

. La vieillesse pourrit son homme sans trêve ni relâche.

. Vieillir, c’est aussi mettre de plus en plus d’eau dans son vin.

. Il y a urgence. Que Dieu existe ou pas. S’il n’existe pas, il faut l’inventer, chacun selon ses moyens. Intellectuels, spirituels, familiaux, historiques. Si pour de vraies raisons il n’est pas possible de l’inventer, il ne reste qu’à exploiter le non-sens, dépassant l’absurde par la jouissance de chaque souffle de vie. Le sens est là, dans l’instantané, dans le temps vécu, ici, là, tout de suite, maintenant, faisant de chacun de nous des toxicomanes de la vie parce qu’il n’y a plus rien après, parce que être programmé comme les hannetons ou autres insectes est monstrueux, effaçant l’homitude, effaçant l’imaginaire.

J’achève avec Olievenstein en transcrivant sa définition de la maturité :

'' la maturité, c’est un état d’équilibre où les acquis dominent par rapport à ce qui reste de conquêtes à faire. ''


Puis, Andrée Chedid qui  écrit dans son merveilleux roman LA MAISON SANS RACINES (on devrait en faire un film) :

'' De passage, et à l’aide dans cet état migrateur, comme si elle pensait que l’existence elle-même n’était que cela : un bref passage entre deux obscurités. Comme si dans la maison de la chair si périssable, dans celle de l’esprit si mobile, dans celle du langage en métamorphoses, elle reconnaissait ses seules et véritables habitations. Malgré leur précarité, elle s’y sentait plus vivante, moins aliénée, qu’en ces demeures de pierre, qu’en ces lieux hérités, transmis, souvent si agrippés au passé et à leurs mottes de terre qu’ils en oublient l’espace autour.''

J’achève en  citant le mot que Georges Plourde continuellement répétait :
 '' Amour. ''

Et ceux de Georges Desrosiers : '' Je suis comme un boxeur, je préfère plutôt donner que recevoir.''

Salut vous deux.


P.S. '' Pour être conscient qu’on vieillit, il faut vieillir sur fond de jeunesse. La fin garantit le commencement, le commencement permet la fin.'' Hubert Aquin



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