Ce saut s'adresse principalement aux habitués, ceux et celles qui suivent LE CRAPAUD depuis... belle lurette! Ceux et celles qui reçoivent mes poèmes, certains les attendant, d'autres qui parfois me demandent comment il se fait que tant de distance les sépare les uns des autres.
Celui-ci aura été entièrement écrit, revu, corrigé et revu encore à Saïgon; le seul.
Il porte, je crois, un peu de mon amie Colette, un peu d'espoir dans la continuité du temps, la fluidité des eaux...
Je vous l'offre aujourd'hui.
Bonne lecture.
les
eaux
le reflet
des eaux de la rivière frétille sur la blancheur des cigognes
à
contre-courant elles remontent vers le quai où valsent les bateaux
entre les jacinthes d’eau les
enfants nageaient
les vagues tourbillonnent
s’accrochent
au dos du vent
les taches
de verdure
devenues
icebergs
cherchent un
point d’appui
parmi les
sillons multiples
du haut des piliers rouillés les
enfants plongeaient
les eaux de
la rivière disparues dans le fleuve
prendront un
goût de sel une fois emmêlées à la mer
- - là où nous ne sommes jamais allés semble
tellement loin
alors
que c’est tout à côté, lorsqu’on en revient -
les enfants criaient, que l’écume fouettait
les eaux s’ennuient
du cri des oiseaux dans les arbres
des couleurs
feu sur l’horizon brasillé
et les
nuages s’enfuient comme moutons poursuivis
les enfants crient, plongent et nagent
les eaux de
la rivière
noyées dans
le fleuve
renaîtront en
cris d’enfants
alors qu’une
eau de pluie
grise comme
larmes de deuil
pianotant
un bien triste lied
sur le quai
vide
guidera les
eaux vers leur source
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