Et tout à fait tolérable! Hier, lundi, on a vécu avec un formidable 36 degrés: merveilleux pour visiter un parc (Dai Nam) situé à environ 80 minutes d'autobus du centre-ville de Saigon. Le trajet m'aura permis de voir le district Tân Binh - en effet, certains portent des numéros, d'autres des noms - un district qui s'étend vers l'aéroport Tan Son Nhat.
Est-ce que je vous ai parlé de l'autobus vietnamien, pas celui des touristes mais celui que les Vietnamiens utilisent jusqu'à 18 heures parce qu'après cela il s'arrête? Deux mots. Fidèle à ce mode de transport et possiblement un des rares étrangers à l'employer car, à chacune des fois, je suis le seul non-autochtone noyé dans la foule vietnamienne. L'étranger auquel un utilisateur offre galamment sa place lorsque le car est plein et qu'aucun siège n'est disponible... je suis certain que c'est par politesse pour la visite et pas du tout en raison de mes cheveux blancs!!!!
Dans l'autobus (la majorité est climatisée) on y retrouve le chauffeur - je devrais plutôt dire le klaxonneur car il ne cesse jamais d'écraser à fond son klaxon - et un contrôleur. Le premier klaxonne et chauffe, le deuxième - parfois c'est une femme - dirige l'autobus: il percoit les 4000 dongs du droit de passage, crie au chauffeur si un passager veut descendre, maintient l'ordre et hurle par la fenêtre indiquant aux motocyclettes qu'ils doivent de se ranger. En soi, il s'agit d'un spectacle de tous les instants. Ici, je rappelle à quel point les personnes âgées sont respectées. Une dame d'un certain âge portant paquets se voit aider par le contrôleur ou un passager.
Donc, nous sommes en route vers le parc Dai Nam. Il fait déjà 30 degrés à 8 heures du matin. Il y a foule au terminus situé tout juste en face du Marché Ben Thanh, le plus grand de Saigon, le plus passionnant à voir et là où tu peux trouver de tout, de la nourriture au parfum sans oublier... la gougoune!
En attendant le 616, pour une troisième fois je vis cette expérience: voir un rat sortir de son trou pour se promener sans que personne ne sursaute, hurle ou panique. La premìere fois, c'était dans un parking public pour motocyclettes, il était tapi sous le nôtre et avait déguerpi à mon arrivée. La deuxième, il se baladait allègrement sur le trottoir entre une vendeuse de sandwiches (banh mi) et un vendeur de montres suisses.
Dans l'autobus qui nous menait à Dai Nam, tôt le matin, alors que la chaleur déjà nous fait suer à grosses gouttes, il y règne un silence presque religieux. On se croirait dans le métro de Montréal à l'heure de pointe alors que chacun s'affaire à ne rien faire. Le chauffeur klaxonne, le contrôleur se promène alors qu'à l'extérieur une foule inimaginable de motos s'entrecoupent, quelques autos circulent aussi lentement qu'une tortue et le soleil brule les arbres et le bitume.
Découvrir Saigon par autobus est un plaisir unique que je m'offre une fois par semaine. Je ne sais jamais où je vais me retrouver mais c'est, chaque fois, de merveilleuses heures de trouvailles que je pourrais raconter ici... mais vous n'avez pas seulement cela à faire dans la vie que de lire des blogues.
Je ne vais pas vous parler de ce parc thématique mais j'ajouterai avant de vous laisser, que la veille, dimanche, comme tous les dimanches, c'est journée cerfs-volants. Rappelez-vous la lecture ou le visonnement du film LES CERFS-VOLANTS DE KHABOUL, cela vous donnera une image plus précise de ce tableau de cerfs-volants aux multiples formes, aux multiples couleurs. Je peux les voir à partir de mon septième étage. Tout un spectacle qui se déroule dans le terrain vague tout à côté de l'appartement. Vers 17 heures, ca démarre. Le ciel en est plein. Les hirondelles - elles sont d'un bleu marine et glissent dans le vent à vitesse supersonique - ont laissé l'espace aux chauves-souris avec leurs mouvements de bateau qui tangue. Les cerfs-volants, en route vers les nuages, escaladent l'espace retenus par un léger fil invisible puis font du sur-place, tentent de s'arracher des mains habiles de leurs manipulateurs, tout cela sous les yeux émerveillés d'une foule de plus en plus nombreuse... alors que le soleil se couche derrière les buildings du District 2 et, au loin, le centre-ville de Saigon... que j'aime.
À la prochaine.
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