vendredi 14 novembre 2008

SAUT: 243



Je travaille actuellement sur un poème qui portera, du moins il le porte pour le moment, le titre suivant: SI MOURIR AVAIT UN SENS.

J'ai visité quelques chemins afin de me nourrir de ce thème, les voici.


. Envisager la mort avec calme ne compte que si nous l'envisageons seul. La mort à deux n'est plus la mort, même pour les incrédules. Ce qui chagrine, ce n'est pas de quitter la vie, mais de quitter celui qui lui donne un sens. Lorsqu'un amour est notre vie, quelle différence y a-t-il entre vivre ensemble ou mourir ensemble? Raymond Radiguet


. Comme celui qui va mourir et qui le sait ne s'intéresse pas au sort de sa femme, sauf dans les romans, il réalise la vocation de l'homme qui est d'être égoïste, c'est-à-dire désespéré.
Raymond Radiguet


. Le grand courage, c'est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumière comme sur la mort. Raymond Radiguet


. La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n'ai jamais pu me tuer moi. Céline


. Nous sommes, par nature, si futiles, que seules les distractions peuvent nous empêcher vraiment de mourir. Céline


. Soudain, je compris à nouveau que la mort est notre soeur bonne et sage; elle sait l'heure qui convient et nous devons lui faire confiance. Hermann Hesse


. Personne n'a en effet l'expérience de la mort et voilà tout le malheur de l'homme. Tout ce que nous vivons nous apparaîtrait sous un jour différent si nous pouvions le vivre avec l'expérience de la naissance et de la mort, mais l'une et l'autre ont été refusées à notre conscience. Et ce sont justement les données essentielles. Jan Trefulka


. ... au coeur de ma nébuleuse, dans ce flou de la mort qui enveloppe les survivants, on n'attend pas de la clarté qu'elle fasse toute la lumière.
Jean Rouaud


. Le froid, l'effroi, je connais ces mots
ils ne sont pas des mots
c'est cela qui m'importe
depuis le sang fortuit de naître
vers la mort qui n'est pas le passage
il faut le trouver maintenant.
Puis rien. L'éternité a eu lieu.
Il n'est de passage que de l'espèce
parce qu'après c'est comme avant
Gaston Miron


. Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime.
Milan Kundera


. Peut-être l'homme est mauvais parce que, la vie durant, il attend de mourir: et meurt mille fois dans la mort des autres et des choses. Car tout animal conscient d'être en danger de mort devient fou. Fou peureux, fou rusé, fou méchant, fou fuyant, fou servile, fou furieux, fou haineux, fou tortillard, fou assassin.
Tony Duvert


. Ce qui m'intéresse n'est pas qu'il y ait une vie après la mort, mais qu'il y en ait une avant. Fernando Savater


. Mais j'étais abandonnée par mes forces, elles s'étaient sauvées comme un crayon. Quoi qu'on fasse et qu'il en soit, et aussi loin qu'on aille, il faut s'étendre au bout du compte pour dormir, c'est fatal. On a la laisse au cou, la fatigue qui vous retient à la terre finalement vous y tire, et on tombe, toujours, que voulez-vous. C'est l'élastique de la mort. Gaétan Soucy


. Ce n'était pas une mort, mais une tendresse devenue permanente.
Jean Bédard


. ... un ours en colère peut aller jusqu'à retarder sa propre mort simplement pour assouvir sa vengeance. Jean Bédard


. Mourir n'est pas péché: ce n'est que bondir quelques années devant soi.
Jean Bédard


. Une mort qui approche est déjà terrible, mais bien pire est une mort qui approche et qui accorde un sursis, un temps où tout le bonheur que vous avez connu et celui qui aurait pu être le vôtre se précisent à vos yeux. Vous voyez avec une intraitable lucidité tout ce que vous allez perdre. Cette vision vous pénètre d'une tristesse bien plus opprimante que celle qui surgirait dans votre esprit face à une voiture qui fonce sur vous ou aux flots où vous allez vous noyer. La sensation est vraiment insoutenable. Yann Martel


. Le seul voyage incontestable qu'inaugure la mort, c'est celui des vivants qui errent à la recherche de ceux qui n'avaient plus la force de mourir un peu.
Yvon Rivard


. Les êtres moraux, et nous le sommes tous plus ou moins, ne se débattent pas entre le bien et le mal mais entre la vie et la mort. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, seuls sont vivants ceux que la mort traque. Yvon Rivard


. Ce ne serait pas la peine de mourir, si on ne devenait pas plus raisonnable après qu'avant. Colette


. Que vais-je devenir jusqu'à ce que je meure? Victor Hugo


. La vie est une maladie qui se soigne... la mort ne se soigne pas.
Nikos Kazantzaki


. Quand les rêves sont éconduits, la mort devient l'ultime salut.
Yasmina Khadra


Et je retourne à ce poème qui devrait bien finir par apparaître ici, un jour ou l'autre.
Je me demandais combien de gens prennent le temps de penser à leur épitaphe? Que dire de soi maintenant qui serait «parlant» une fois mort? Personnellement, si par aventure il me prenait l'idée d'une telle idée, eh! bien (je sais que c'est une faute que d'écrire de cette manière eh bien!, mais je préfère personnellement le point d'exclamation après le «eh» qu'après le «bien») donc, je disais... oh! oui... je crois que j'emprunterais un vers à Lorca ou Saint-Denys-Garneau. Il parlerait de la distance entre avant, maintenant et après... enfin, quelque chose du genre.

Au prochain saut

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