Le crapaud exige de vous, ce matin, un petit mais alors là un tout petit effort de mémoire. Vous devez vous rappeler qu'en février dernier, le 8 pour me faire plus précis, je publiais un centon (pièce littéraire ou musicale, faite de morceaux empruntés), l'oeuvre d'un de mes amis, poète sur le site Oasis; le titre en était L'Imposture. À ce moment-là, j'avais fait la promesse qu'un second suivrait. Du même auteur, Carmel Lopez. Eh! bien le voici.
Salade composée
1 Voie lactée ô sœur lumineuse,
2 Le ciel est par-dessus le toit.
3 Le rossignol était sans voix
4 Comme le sein d'une amoureuse.
5 Tombe, tombe, feuille éphémère !
6 Marquise, vous souvenez-vous
7 Les couleuvres et les hiboux ?
8 Que se repose le mystère !
9 Dans la pomme d'amour, Clémence,
10 Nul ne viendra verser des pleurs.
11 Ose-t-on croire que ces fleurs
12 Ont déployé leur insolence ?
13 Ô que d'appas en ce visage
14 Tirés comme par un aimant !
15 Mais où sont les neiges d'antan ?
16 Honneur des hommes, saint langage !
17 Beauté des vers, beauté des flammes,
18 Palmes lentes de mes désirs,
19 Saison des fleurs et des plaisirs,
20 Comme l'accord de nos deux âmes.
21 Un gai zéphire les caresse,
22 Dans la plaine les baladins...
23 En verrai-je jamais la fin ?
24 Je plains le temps de ma jeunesse.
25 Ma Muse faible et surannée,
26 Écho grec du sacré vallon
27 Fait d'éponges et de limon,
28 Espoir d'une fertile année,
29 Je ne suis qu'un viveur lunaire.
30 Sur le Pont Neuf j'ai rencontré
31 Celle que vous idolâtrez.
32 C'est le moment crépusculaire.
33 Mignonne, allons voir si la rose
34 Frôlée par les ombres des morts
35 Sous les pampres de pourpre et d'or...
36 Un poème c'est bien peu de chose.
37 Dans ma cervelle se promène
38 La reine blanche comme lys
39 Et mes yeux clos comme jadis,
40 Noir verrou de la porte humaine !
41 Hyperbole ! de ma mémoire
42 Mais où sont les Lunes d'antan ?
43 Dans un vieux square où l'océan
44 Sème l'azur, l'or et l'ivoire.
45 Mon cœur, il faut perdre la vie
46 Au crépuscule des mes jours.
47 L'art est long et le temps est court
48 Et s'est vêtu de broderie.
49 Malheureux l'homme qui fonde
50 Le geste auguste du semeur.
51 Que me conseillez-vous, mon cœur,
52 La faulx qui luit dans l'eau profonde ?
53 Il est temps que je me repose,
54 Belle âme qui fut mon tombeau,
55 C'est la soif qui a produit l'eau
56 Entre les replis de la rose.
57 J'ai perdu ma force et ma vie
58 Sous la cloche de cristal bleu.
59 Il n'y a pas d'amour heureux
60 Au pays de Papouasie !
Mes éternels remerciements pour leur précieuse collaboration à : pour les vers :
Charles d'Orléans (1394-1465) 23, 48, 51
François Villon (1431- ? ) 15, 24, 38
Pierre de Ronsard (1524-1585) 33
Rémy Belleau (1528-1577) 56
François de Malherbe (1555-1628) 54
Mathurin Régnier (1573-1613) 31
Honorat de Racan (1589-1670) 19, 28
Théophile de Viau (1590-1626) 44
Marc-Antoine de Saint-Amant (1594-1661) 7, 12, 21, 27
Tristan L'Hermite (1601-1655) 13
Georges de Scudéry (1601-1667) 11, 45
Jean Racine (1639-1699) 49
Voltaire (1694-1778) 25, 46
Nicolas-Joseph Florent Gilbert (1751-1780) 10
Charles-Hubert de Millevoye (1782-1816) 3, 5
Victor Hugo (1802-1885) 32, 40, 50, 53
Alfred de Musset (1810-1857) 57
Théophile Gautier (1811-1872) 26
Charles Baudelaire (1821-1867) 14, 37, 47
Stéphane Mallarmé (1842-1898) 41
François Coppée (1842-1908) 6, 20
Charles Cros (1842-1888) 17
Paul Verlaine (1844-1896) 2
Jules Laforgue (1860-1887) 29, 42
Charles Van Lerberghe (1861-1907) 39
Maurice Maerterlinck (1862-1949) 18, 58
Paul-Jean Toulet (1867-1920) 4, 35
Paul Claudel (1868-1955) 55
Paul Valéry (1871-1945) 16
Léon-Paul Fargue (1876-1947) 43, 60
Guillaume Apollinaire (1880-1918) 1, 22, 34
Louis Aragon (1897-1982) 30, 59
Joë Bousquet (1897-1950) 52
Léo Norge (1898-1990) 9
Jacques Audiberti (1899-1965) 8
Raymond Queneau (1903-1976) 36
Admettez que voici un travail particulièrement intéressant.
Merci Carmelo et à un prochain saut.
1 commentaire:
Superbe travail ! bravo
POur ma part mon auteur fétiche donne :
L'art est long et le temps est court tirés comme par un aimant dans ma cervelle se promène....
Amitiés Oasisiennes...Mylène
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