jeudi 12 juin 2008

SAUT: 214



Le crapaud a reçu, au cours des dernières semaines, quelques courriels le grondant... Oui, oui, vous avez bien lu: le grondant. Ceux et celles qui en sont les instigateurs/trices, eh! bien ils/elles ont tout parfaitement raison. Ils/elles me disent que dans toutes mes belles citations dont certaines datent certainement de l'âge où je commençais à pré-apprendre à lire, où à l'âge des grands élans philosophiques kantiens ou nietzschiens de l'adolescence, où à l'âge du «déplumage» de mes premiers livres de pédagogie, où... et on en ajoute, en rajoute... que j'oublie de leur offrir quelques poèmes. Ce à quoi je réponds dans un élan aussi subi qu'inattendu: revisitez le 211, le 207, le 203, le 201... mais je ne veux pas relancer ou revamper certains sauts... Au fond, ils/elles ont raison. Il y a un petit relâchement. Cessons de cacher la tête dans l'étang!


Mais ce qui m'a le plus surpris, fut ce courriel en provenance d'un(e) ancien(ne) élève (avec hotmail, c'est parfois confus) me rappelant ce poème écrit en 1995 afin de souligner le 25ième anniversaire d'une école secondaire où je travaillais. Je vous promets d'en faire un saut très bientôt.


On me dit aussi que du côté photos, c'est toujours bon. Je vous cache ma source... mais je me la souhaite intarissable.


Pour corriger un tant soit peu ce manque de poèmes, en voici trois (3): vous aurez un peu de difficulté à les retrouver car celui de Grandbois est caché dans Les Îles de la Nuit, celui de Roland Giguère est un original publié dans le journal LE DEVOIR en 1995 alors que celui de Gilbert Langevin, comme tout ce qu'il a si génialement écrit, doit sans doute avoir été ramassé par un col bleu de la ville de Montréal alors qu'il nettoyait le parc du Carré Saint-Louis.


Les voici donc, un peu pour me faire pardonner auprès des fidèles que je remercie d'être présents au rythme parfois décousu du crapaud... qui s'ennuie de Forillon.

Parmi tous et toutes ou seul avec moi-même
Nous lèverons nos bras dans des appels durs comme les astres
Cherchant en vain au bout de nos doigts crispés
Ce mortel instant d'une fuyante éternité
(Alain Grandbois)




la nuit hurle

un bruit de vitre
une seule et
profonde soirée
de miel
un bruit de veines
qui geignent
et qui saignent

un long cri d'amour
la pointe tournée vers
l'intérieur de la nuit
et le silence
qui se fait jour
la pointe tournée vers
celui qui
ne se lèvera plus
le front couvert
d'étoiles encore
chaudes.
(Roland Giguère)



Années de malheur où la peur était reine
On trompait son courage dans un baquet de haine
Des épines couronnaient le désir dénoncé
L'amour avait des gants pour ne pas se blesser
Tous les matins portaient masques de carême
Le plaisir se cachait dans un danger suprême
Ces années me reviennent avec leurs bruits de chaîne
Avec leurs mornes traînes et leurs laizes de peine
Qu'à cela ne vache, qu'à cela ne chienne
Ce fleuve de douleurs apporta la révolte.
(Gilbert Langevin)

Voilà. Je me sens un peu réconcilié mais combien ému à la lecture de ces trois immenses poètes québécois.

Au prochain saut




1 commentaire:

Anonyme a dit...

Merci mon frère de me faire découvrir ces poëtes québécois.
Pour moi, la poésie a d'abord été associé à Herman Delage...
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