mercredi 18 septembre 2024

Un peu de politique à la saveur batracienne... (Billet 10)



Nous avons, dans le Billet 9, pris connaissance de ce que pourrait être (certains disent que voici le véritable plan de match du Parti républicain des USA) du Projet 2025 qui reflète la pensée conservatrice d'un groupe qui répond au nom de Heritage Foundation. Précisons davantage de quoi et de qui il s'agit avant de lire des commentaires et des critiques sur ce document qu'on semble vouloir absolument éluder chez les partisans de la droite américaine.

Qu'est-ce que la Heritage Foundation ? « Il s'agit d'un laboratoire d'idées (think tank) et lobby américain basé à Washington. Il exerce un rôle important dans la conception de politiques publiques. Il a eu une influence importante sous la présidence de Ronald Reagan entre 1980 et 1988 ainsi que celle de Donald Trump entre 2017 et 2021. Proche des élus du Parti Républicain, il est considéré comme très conservateur. Il est connu pour défendre des positions climatosceptiques et hostile à l'accord de Paris sur le climat.»

« Le Projet 2025 est un ensemble de propositions conservatrices de droite proposé par le Heritage Foundation visant à transformer le gouvernement fédéral des États-Unis et à consolider le pouvoir exécutif si le candidat du Parti républicain remportait l'élection présidentielle de 2024. Il propose notamment de remplacer des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux par des personnes nommées pour leurs positions conservatrices, de réformer en profondeur certaines agences fédérales et d'appliquer un programme xénophobe et climatodénialiste. Il affirme que le président doit avoir un pouvoir absolu sur le pouvoir exécutif.»

La Heritage Foundation attribue une très haute distinction en remettant le  Prix Clare-Boothe-Luce honorant ainsi un personnage pour sa contribution remarquable au mouvement conservateur. Ronald Reaga, Margaret Thatcher, William F. Buckley l'ont reçu.

Voyons maintenant quelques critiques adressées au sujet du Projet 2025.

Critiques et réactions

Accusations d'autoritarisme

Les critiques du Projet 2025 le qualifient d'autoritaire et nationaliste chrétien et affirment qu'il vise à transformer les États-Unis en une autocratie, dans laquelle une seule personne, le président, détiendrait la majorité du pouvoir des États-Unis d'Amérique. De nombreux experts juridiques ont affirmé que cela porterait atteinte à l'État de droit, la séparation des pouvoirs, la séparation de l'Église et de l'État et aux libertés publiques aux États-Unis.

 

Critiques parmi les républicains

Certains conservateurs et républicains critiquent le plan pour sa position sur le changement climatique et le commerce extérieur. D'autres estiment que le Projet 2025 n'est qu'une « façade » pour cacher quatre années de vengeance personnelle à tout prix et pour défaire « presque tout ce qui a été mis en œuvre » par l'administration Biden. Les auteurs du projet reconnaissent que la plupart des propositions exigent que le Parti républicain contrôle à la fois la Chambre des représentants et le Sénat américains. Certains aspects du plan ont par ailleurs été jugés anticonstitutionnels par la Cour suprême plusieurs mois avant l'élection et pourraient faire l'objet de contestations judiciaires.

 

Autres critiques et remarques

Paul Dans reconnaît qu'il est « contre-intuitif » de recruter autant de personnes pour rejoindre le gouvernement afin de le réduire, mais souligne la nécessité pour le futur président de « reprendre le contrôle » du gouvernement.

De nombreux contributeurs au projet ont des liens étroits avec Donald Trump et sa campagne présidentielle de 2024. Le The Washington Post décrit le projet comme « l'articulation la plus détaillée de ce à quoi ressemblerait un deuxième mandat de Trump ».

Alors qu'initialement la campagne Trump déclare que le projet s'aligne bien avec leurs propositions, le Projet 2025 est de plus en plus source de frictions avec les équipes de campagne, qui évitent généralement les propositions politiques spécifiques pouvant être utilisées pour le critiquer. En juillet 2024, Trump désavoue publiquement le Projet 2025. Dans la foulée, Paul Dans son directeur démissionne sans en préciser la raison. L'équipe de campagne républicaine dit « accueillir favorablement » la disparition du projet et prévient que cela « devrait servir d’avertissement à toute personne essayant de faire croire qu’ils ont une influence sur Donald Trump et sa campagne ». De leur côté, les démocrates citent de nombreux membres du cercle rapproché du magnat républicain qui sont liés ou ont participé à l’élaboration de ce texte. Ils ajoutent que « le fait de cacher ce projet au peuple américain ne le rend pas moins réel - en fait, cela devrait inciter les électeurs à s’inquiéter davantage de ce que Trump et ses alliés cachent d’autre. »


Je suis parfaitement conscient que ces deux (2) derniers billets ne font pas le tour complet de ce Projet 2025, mais ils ont au moins l'intention d'apporter un peu d'éclairage sur un document qui pourrait devenir un plan d'action si le candidat républicain est porté au pouvoir.

Une importante réflexion s'impose et comme le Canada attrape la grippe lorsque les USA éternuent, faut-il dès maintenant se préparer à devoir, nous aussi, réfléchir sérieusement.




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