samedi 15 juin 2024

Projet entre nostalgie et fantaisie...

 


La nostalgie
selon LE ROBERT « n'est pas une simple émotion, elle est un état d'âme subtil, mêlant les sensations, les images, les pensées liées à l'évocation de notre passé, où bonheur et malheur se trouvent harmonieusement mêlés, comme dans la vie.» 

La fantaisie, 
toujours selon LE ROBERT, serait « une tendance à agir selon son humeur, une originalité amusante, une imagination dans les initiatives.»

    C'est l'heureuse combinaison des deux termes qui me pousse vers ce projet à tout le moins extravagant... celui de retourner aux origines du blogue (LE CRAPAUD GÉANT DE FORILLON) soit septembre 2005 afin de revoir et à l'occasion corriger certains poèmes qui y furent déposés. 

    Je ne vais pas tous les reprendre, que ceux résonnant encore en moi.

    Celui que j'ai retravaillé, et que je vous soumets aujourd'hui, date du 27 septembre 2008 et publié dans le billet SAUT 233, porte le titre suivant et va ainsi:


ils sont…


ils sont (des transgresseurs) de clôtures tubulaires…
à bout de bras…
nouant à leurs ailes des gestes individués

ils sont (des inutiles) ingurgitant l’oxygène alcoolisée des rues…
à bout de souffle…
les eux et les autres ne font pas long feu au bout de vous

ils sont (des chandelles) brûlant par les deux bouts… 
au bout du tunnel…
les «on» qui les nomment ont des noms de démons

ils sont (d’impuissants) poètes aiguillés par la poussière…
à bout de siècle…
des qui-que -ce-soit, des quiproquos iroquois

ils sont (des manipulateurs) de fausses équations quantiques…
au bout du rouleau…
les toi/soi/moi se singularisant au pluriel

ils sont (des répondants) aux appels lancinant de leurs corps…
au bout du fil du bout du monde…
ceux qui ne comptent plus sur quiconque

ils sont… à-tirer-à-bout portant
par les bien-pensants en trois-pièces cramoisis
aucun n’étant plus ou moins l’autre

ils sont (des graffitis délavés) pour études doctrinaires…
à bout de forces, au bout de leurs peines…
le/la/les écrits en lettres sanguines aux bras

ils sont (des «ils» impersonnels) de bout en bout et d’un bout à l’autre…
pour un bout de temps…
des plusieurs (ignorés) par plusieurs

tout au bout de tout sur une même ligne centripète
ils sont… (ces êtres sans avoirs) criant des mensonges aux planètes urbaines
(ces écrasés) dans des parcs sales, dans des rues sans fin,
dans d’étroits couloirs de mosaïques saisons,
dans des regards éberlués retournés vers leurs chiens
(ces riens) immenses de leur tout…

ils sont… (des salmigondis) puant sur une pelouse jaunie

s’ils entendaient ceci
ils n’en seraient pas moins ce qu’ils étaient
à peine plus loin que leurs paroles atrophiées
quotidiennement appauvries de l’indispensable essentiel
(ces quidams tatoués) au goût d’éther
qui les pousse encore plus haut que ce qu’ils visaient

s’ils entendaient cela
ils ne seraient pas surpris qu’on leur suppute, eux,
(sourds) - (muets) - (aveugles)  des slogans hygiéniques
eux qui promènent dans leurs mains coupées 
des tranches de jour et de nuit
s’effilochant sous leurs pieds ampoulés
puis s’en iraient d’où ils venaient…

s’ils sont… ils seront…
s’ils étaient… ils seront…
(de vitreux regards) sur les intempéries de la vie.









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