Un peu de politique à saveur batracienne…
CAMPAGNE ÉLECTORALE AUX USA
Le combat de coq français ne ressemble en rien à celui qui se tient aux USA : Joe Biden (81 ans) et Donald Trump (78 ans) s’affrontent pour une seconde fois dans ce que l’on pourrait malicieusement surnommé la bataille de l’âge d’or. Cette lutte démontre, à première vue, le vieillissement de la politique américaine ainsi qu’une dichotomie de plus en plus marquée entre l’ouverture au monde et le repli sur soi. Ça serait long et fastidieux d’énumérer des exemples illustrant cette volonté de plus en plus répandue chez les américains de vouloir faire cavaliers seuls et rétrogrades dans plusieurs domaines autant politique qu’économique, alors que sur le plan social, les retours en arrière (immigration, avortement, port d’armes, entre autres) font tache d’huile dans plusieurs états membres de cette fédération qui gagnerait beaucoup à tenir des états généraux sur son avenir.
Le «rêve américain» ne fait plus rêver. Beaucoup de gens, même ceux de ce pays, réalisent être aux prises avec quasiment les mêmes questions qu’au siècle dernier. Ils semblent avoir lancé la serviette, quelque peu désabusés pour ne pas employer le mot «dégoûtés» face à une ambiance générale que je pourrais qualifer être remplie de doutes alors que les réseaux complotistes, entre autres, ceux qui semblent favoriser l’explosion de la guerre civile, les nostalgiques des affrontements Nord/Sud et les révisionnistes qui n’ont rien à envier à Poutine en Russie.
Il m’apparaît difficile voire impossible de dégager des thèmes rassembleurs : comment convaincre les adeptes de la «terre plate» qu’ils font fausse route ; ceux qui ne voient aucune intervention humaine dans les changements climatiques car, pour eux, ils ne sont qu’une nouvelle façon de nommer les saisons ; ceux pour qui la vie est inaliénable, qu’un foetus doit obligatoirement être protégé même au prix du décès de la porteuse ; que cette vie devenue inviolable doit absolument être protégée par des armes à feu de plus en plus perfectionnées et que le droit de les utiliser est sacro-saint ; ceux dont leur religion est LA religion, la seule, l’unique, la vraie et que les autres sont des aberrations ; ceux qui deviennent ces prosélytes de la bonne vertu exemplaire et empêchent les enfants, les adolescents d’avoir accès aux livres qui leur permettent de mieux réfléchir, de s’ouvrir aux réalités diverses de notre monde en constante évolution ; sans oublier, car ils sont légions, les racistes de plus en plus intolérants, les sexistes de plus en plus sectaires et cette multitude de gens qui ne participent plus à la vie citoyenne, n’y croyant tout simplement plus.
Face à ces énoncés que plutôt pessimistes, est-ce que Joe Biden et Donald Trump représentent des voies de réconciliation ou, minimalement, une quelconque lueur non pas d’espoir, mais de circonspection ?
Je ne le crois pas. Pire, je ne vois pas (encore) un quelconque mouvement pouvant générer une nouvelle philosophie politique dans ce pays qui semble, tête baissée, se diriger vers l’effondrement de son système qui n’aura pas su, au fil des années et davantage depuis l’assassinat de JFK et Martin Luther King, n’aura pas su se regarder en face, s’autocritiquer et se redéfinir. On a plutôt choisi de s’encrasser dans de vieux concepts favorisant davantage le capitalisme et ses ambitions commerciales et économiques devenues des intérêts à protéger à tout prix. Le New Deal de Roosevelt n’aura duré que cinq (5) ans, s’effondrant tout comme la Grande dépression qui l’avait vu naître dans le conflit mondial numéro #2.
Les élections américaines s’achèveront le 5 novembre prochain par l’élection présidentielle. À moins d’une seconde tragi-comédie orchestrée par le candidat républicain, les USA connaîtront leur 47e président et mathématiquement parlant le 45e pourrait devenir le 47e ou le 46e deviendrait le 47e ; les malins diront que voici une bien drôle de chaise musicale.
Que faut-il espérer de ces élections ? Il faut, je crois, s’attendre qu’à de la boue lancée de part et d’autre, d’un criminel au père d’un criminel. Tout de même incroyable qu’en 2024, alors que le monde risque tant, que ce soit en raison des guerres en cours actuellement (elles seront l’objet du prochain billet), de ce qui semble se présenter comme un véritable affrontement entre les blocs occidental et oriental, des changements climatiques devenus un sujet majeur de préoccupation chez une majorité de gens partout dans le monde, incroyable que ce pays, qualité de leader mondial du monde libre, soit rendu à piétiner sur tout ce qui n’est pas ce qu’il souhaite que ce soit.
Prédiction ?
Trump, assez facilement, mais dirigeant entre les murs d’une prison plutôt qu’à la Maison blanche.
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