mardi 19 février 2013

les eaux






Ce saut s'adresse principalement aux habitués, ceux et celles qui suivent LE CRAPAUD depuis... belle lurette! Ceux et celles qui reçoivent mes poèmes, certains les attendant, d'autres qui parfois me demandent comment il se fait que tant de distance les sépare les uns des autres.

Celui-ci aura été entièrement écrit, revu, corrigé et revu encore à Saïgon; le seul.

Il porte, je crois, un peu de mon amie Colette, un peu d'espoir dans la continuité du temps, la fluidité des eaux... 

Je vous l'offre aujourd'hui.

Bonne lecture.




les eaux

le reflet des eaux de la rivière frétille sur la blancheur des cigognes
à contre-courant elles remontent vers le quai où valsent les bateaux

entre les jacinthes d’eau les enfants nageaient

les vagues tourbillonnent
s’accrochent au dos du vent
les taches de verdure
devenues icebergs
cherchent un point d’appui
parmi les sillons multiples

du haut des piliers rouillés les enfants plongeaient

les eaux de la rivière disparues dans le fleuve
prendront un goût de sel une fois emmêlées à la mer

-                            -  là où nous ne sommes jamais allés semble tellement loin
alors que c’est tout à côté, lorsqu’on en revient -

les enfants criaient, que l’écume fouettait



les eaux s’ennuient du cri des oiseaux dans les arbres
des couleurs feu sur l’horizon brasillé
et les nuages s’enfuient comme moutons poursuivis

les enfants crient, plongent et nagent

les eaux de la rivière
noyées dans le fleuve
renaîtront en cris d’enfants
alors qu’une eau de pluie
grise comme larmes de deuil
pianotant un bien triste lied
sur le quai vide
guidera les eaux vers leur source

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