Chapitre 42
Bob laissa la gang rassemblée autour de la table à examiner les champignons, argumentant sur la nocivité de celui-ci ou celui-là, et rejoignit Joe tout près de l'abri.
- Bob, j'veux pas que t'm'poses une seule question mais que t'écoute ceci: il faut débarasser la place au plus vite.
- Mais, Joe...
- Non. Un point cé toute.
Et Joe disparut derrière un arbre. Bob, soucieux, retourna vers les autres et entendit Mario:
- À mon avis, ces champignons ne sont pas comestibles. Il avait pris le temps de les étudier comme il le faisait pour ses vieilles pièces de monnaie.
- Tu vois, Mario, moi je pense que bien cuits, ils seront excellents avec le poisson.
- Faudrait vous décider, insista Caro. Ou je les faire cuire ou je les dégage?
- Fais-les cuire et on verra ceux qui en voudront, trancha Bob, encore à penser aux brèves et incisives paroles de Joe qui revenait. Immédiatement Raccoon commença à lui jouer après les pieds.
Le dîner, sous la toile de la cantine, fut baigné de tiédeur. Personne n'avait le goût de jaser. Après, ils partiront pour l'expédition spéléologique que leur chef avait organisée, ensuite, reprendront le collier en direction du campement numéro deux. Ceci n'était pas prévu et les explications de Bob expliquant sa décision furent brèves et combien différentes par rapport aux grands sermons dans lesquels il savait mettre toutes les informations et son autorité Mais, ils allaient suivre. Il fallait bien suivre son chef...
Joe alla s'asseoir à côté de Rock qui en fut le premier surpris.
- Est-ce possible que ton habit de combat sente drôle?
- Dis-lé que j'pue. Joe était offusqué.
Annie ne dit rien, ne protégeant plus son grand, plutôt occupée à manger son poisson et ses champignons. Ça changeait des hot dogs!
Machinalement, sans rendre compte, Joe avait bouffé le poisson et il ne saurait dire s'il a aimé ou pas. Tout comme Bob, il avoua que les champignons goûtaient la terre. Raccoon se régalait des restes de truite sous la surveillance méthodique de Joe qui craignait qu'il s'étouffa avec les arêtes. La complicité qui les unissait était à son comple; Joe savait pourquoi. Il ne le quittait jamais des yeux alors que le bébé raton laveur gardait toujours son habitude de tourner autour de sa mère, son maître ou son frère avant de dénicher un endroit où il pourrait se coucher comme un chaton, attendant que du mouvement le réveilla.
- La grotte est à environ vingt minutes de marche d'ici. Nous allons démonter les tentes - disant cela, il fixa Joe dans les yeux - préparer nos affaires et au retour, nous serons prêts pour le départ. Il fait beau. Dans le bois ça devrait être un peu plus frais, comme cela la marche sera plus facile qu'hier et son humidité.
Lorsque Bob parlait, il se promenait. Une fois ses commentaires débalés, il fut le premier à tout ramasser, démonter sa tente et cela dans le temps de le dire.
- Bob, dit Caro, nous ne devions pas...
- Changement de programme, conclut-il, bêtement.
Moins d'une heure après, les Six + un étaient en route vers la grotte.
Chapitre 43
L'inspecteur Jackson stoppa la Renault 5 derrière un camion abandonné, celui de la compagnie Brink's. Il descendit alors que Roger-Ninja reniflait les pneus et tournait autour du camion généreusement garni de poussière.
- Si c'est bien celui de ce matin, ce ne sera pas trop long que nous allons résoudre ce vol, mon cher Roger-Ninja. Ils vont voir que l'inspecteur Jackson n'est pas n'importe qui. Certains de nos supérieurs, et j'ai des noms que je tairai par souci du respect professionnel, seront époustoufflés en s'apercevant qu'on a mis la main au collet de ces malfaiteurs, ces mécréants pas très futés.
Il fit le tour du camion, une autre fois, et reconnut qu'il devait bien s'agir de celui qui avait servi aux voleurs. Pour Roger-Ninja cette conclusion était évidente depuis un bon moment, mais il savait respecter le rythme se son patron.... D'une des nombreuses poches de son imperméable, l'Inspecteur sortit une loupe afin de scruter minutieusement les poignées de la portière arrière. Son oeil rayon-X... ne découvrit rien d'autre qu'elle n'était pas vérouillée.
- Attention, Roger-Ninja, il y a certainement là, un piège.
Délicatement, il ouvrit. Rien. Le camion était vide.
- Voilà la confirmation officielle de notre hypothèse mon cher Roger-Ninja: il y a bien eu vol. Aucun doute ne subsiste dans mon esprit.
Le chien sembla peu surpris des nouvelles fort rassurantes de son collaborateur et le dévisagea, une forme de découragement tout à fait perceptible dans son regard.
- Peu d'indices dans le camion. Certainement qu'ils ne sont pas trop loin. Peut-être même sont-ils cachés dans le bois et nous surveillent-ils? Peut-être se sont-ils tout simplement enfuis dans le parc national? Voyons cela de plus près.
L'inspecteur Jackson traversa le chemin de gravier, s'approcha du sentier. Ses yeux s'arrêtèrent sur des morceux de foulard accrochés à trois arbres: un jaune, un noir et un blanc. Immédiatement son cerveau de policier fit quelques déductions:
- C'est évident. Tout à fait évident. Voilà un message de la part de nos voleurs. Ils ont déchargé la cargaison, sont entrés dans le parc national en laissant des signes de leur arrivée. D'autres viendront les rejoindre et la consigne était d'entourer ces morceaux de tissu autour des arbres. Mais pourquoi trois? Et trois couleurs différentes? C'est un code que nous réussirons bien à déchiffrer, mon cher Roger-Ninja.
Le chow chow pouvait réussir à renifler que le foulard blanc placé un peu plus bas que les autres. Il sembla de rien y déceler et s'en remit au sol, ce qui le mena au sentier.
Tout heureux d'avoir flairer une bonne piste, Jackson sortit son cellulaire afin de rejoindre la centrale de Montréal. L'appareil indiquant que cette zone ne pouvait être desservie, la communication ne put s'établir. Il rangea le portable dans une de ses multiples poches; pas la même que celle d'où il l'avait sorti.
- Un petit remontant... Allons-y maintenant, mon cher Roger-Ninja.
L'Inspecteur, déjà tout trempé de sueur, une fois la rasade avalée, son chapeau soulevé laissant voir cette légendaire cicatrice, beaucoup plus une balafre qui lui partait de sous l'oeil gauche et descendait au milieu de la joue, essyant son gigantesque front... allait s'élancer. Auparavant, il sortit un calepin, un crayon d'une poche quelconque pour y inscrire ses découvertes. Il essaya de relire les premières notes de la journée, mais c'était tellement mal écrit qu'il ne put se relire. Son ventre lui servit de tablette.
Avant de se lancer sur le sentier le menant dans la forêt, il retourna récupérer les provisions à la Renault 5. Son sac d'épicerie brun dans les bras, Roger-Ninja devant, l'inspecteur Jackson entra dans le parc national, à la recherche d'un groupe de six voleurs qui laissèrent, selon lui, tellement d'indices d'une évidence laissant croire qu'il aurait à faire à des amateurs, un Jackson convaincu que l'enquête ne durera pas longtemps et qu'il pourra profiter très bientôt de ses vacances... et peut-être, non, sans doute, d'un avancemernt dans la police.
Chapitre 44
Les Six + un traversèrent la clairière, direction ouest. Ils marchaient dans un début d'après-midi tout à fait magnifique. À quelques mètres de l'emplacement numéro un se retrouvait une colline - rien à voir avec celle qui surplombait l'étang - qu'ils franchirent sans aucune difficulté. Puis, l'entrée de la grotte leur apparut.
Annie traînait derrière, nonchalante, ce qui surprit tout le monde mais on n'en était plus à une surprise près... mais celle qui avait habitué les autres à plus d'excitation et de pâmoison devant Joe, qu'elle se fit si discrète, cela ne pouvait être qu'étonnant.
Pour sa part, Joe, tel un automate suivait Raccoon: ce dernier tournait à droite, le grand l'imitait machinalement; le raton laveur s'arrêtait, même chose. On ne pouvait plus savoir qui était le maître, la mère ou le frère... les cartes étaient brouillées.
Mario trouva leur attitude inhabituelle mais c'était plus Bob qu'il suivait sans arrêt. De son côté Rock qui semblait en pleine forme, se dit dans sa tête que la crise d'asthme devait sans doute avoir un lien avec l'humidité. Il revoyait aussi les formes gracieuses d'Annie mais se surprenait à constater la présence constante de Joe près de lui et cela, depuis la fin du dîner.
Pour Caro, il lui semblait que la gang connaissait un répit, que les bizarreries pouvaient peut-être en effet relever d'une imagination collective. Elle demeurait tout de même aux aguêts, les sens à fleur de peau.
- Nous y sommes, dit Bob, repliant sa carte et examinant une dernière fois la boussole qui jamais ne le quittait.
Le trou à l'entrée de la grotte mesurait environ trois mètres de hauteur; aucun obstacle ne l'obstruait. Bob, après avoir pris une profonde respiration s'enfonça à l'intérieur, suivi des autres qui se rendirent compte assez rapidement du changement de température. La différence était aussi impressionnante que la rapidité avec laquelle l'obscurité prit la place de la lumière. Sans les lampes que les Six allumèrent, il ne faisait aucun doute qu'ils n'auraient pu avancer d'un pas.
Les murs suintaient alors que du plafond de la grotte des stalagtites descendaient suivant une ligne droite imaginaire. Les premiers pas, ils les firent debout, ensuite ils se retrouvèrent penchés puis à genoux. L'intérieur de la caverne passait du bleu au blanc selon les quelques minuscules et rares ouvertures donnant sur l'extérieur. Les faisceaux de lumière projetés sur les murs par les lampes de poche y dessinaient des formes étirées qui allaient en rapetissant pour finalement s'éloigner. Les seuls bruits parvenant à leurs oreilles étaient le clapotis des gouttes d'eau tombant à un rythme irrégulier.
Le spectacle les fascinait. Pour chacun, il s'agissait d'une première. À Rodon Pond et ses environs, des grottes? Plutôt rares... La dénivellation était parfois surprenante et ils avaient l'impression de frôler le coeur de la terre. Rien à voir avec tout ce qui fit le décor depuis leur départ du Domaine du Rêve.
Lorsque Bob parla, l'écho de sa voix se répercuta très loin et semblait ne jamais s'éteindre. Il leur dit qu'ils allaient s'arrêter pour prendre une photo:
- As-tu l'appareil?
- Bien sûr que oui, répondit une Annie étonnamment à l'aise dans les entrailles terrestres.
- Arrêtons-nous ici, commanda Bob.
Le flash de l'apparail-photo enveloppa l'espace lui donnant une allure fantasmagorique. Les cinq collés au mur se déplacèrent pour permettre à Bob de prendre place pour la deuxième photo qu'Annie prendrait.
- Ta mère est-elle au courant qu'il y a une grotte près du Domaine du Rêve? demanda Racok.
- Elle va le savoir en voyant les photos, répondit Bob qui se sentait tout drôle, comme s'il allait manquer d'oxygène.
Reprenant le chemin vers le fond de la grotte, ils entendirent un bruit ressemblant drôlement à ceux que la radio émettait ce matin. Des grichements semblaient traverser les parois de la grotte et cela de long en large. Ils émettaient sur une fréquence assez élévée pour ça donne mal aux oreilles. Au même instant, des formes bizarres se plaquèrent sur les murs.
- Fermez vos lampes de poches, dit Bob.
L'obscurité se fit complète. Les murs noircirent. On ne voyait et en n'entendait strictement rien. Au loin ou à quelques pas, l'eau gouttait du plafond. C'était tout.
- On ferait peut-être mieux se sortir, dit Caro s'approchant à tâtons de Bob.
- Pas de danger.
- Il paraît qu'il peut y avoir des gaz dans les grottes...
- ... et nous asphyxier, continua Bob.
- Oui, c'est ça, acheva Caro au moment même où l'intérieur de la grotte se mit à trembler comme si un troupeau de mastodontes s'étaient mis à sauter dessus risquant de l'écraser. Des bruits comparables à ceux de mille tambours se firent entendre, de l'endroit où ils venaient et de la direction vers laquelle ils se dirigeaient.
- Vite, sortons, cria Caro.
Personne n'eut le temps de réagir qu'une autre formidable secousse ébranla la grotte. Un éclair éclaboussa les murs.
- Pas de panique, dit Mario. Nous devons revenir sur nos pas le plus calmement possible, sinon on risque de se blesser.
Bob regardait du côté de Mario, sans le reconnaître... Sa tête chavirait... Ses yeux le trahissaient en amplifiant démesurément tout ce qu'il voyait... Les couleurs sortaient de la noirceur devenant plus claires... Les sons résonnant dans sa tête cherchaient à la fendre.... Cherchant à réagir, Bob entra dans un monde qui ralentissait... décélérait... freinait...
- Je prends les commandes, dit Mario. Suivons-nous sans nous laisser d'une semelle.
Bob, muet, stupéfait suivit Mario, tenant la lampe de poche dans sa main tremblante.
Joe vérifia si Raccoon suivait et se plaça près de Caro:
- Ça continue dans le monde du pas ordianire.
- Dis pas un mot et suis, répondit-elle, n'ayant pas tout à fait le goût à la discssion mais plutôt une envie folle de sortir de cet enfer.
Des éclairs de lumière retraversèrent la grotte projetant sur les murs des dessins stroboscopiques. Le temps qu'ils apparurent fut trop court pour que quiconque puisse y déceler quelque chose de précis mais certains pouvaient témoigner du fait que des formes se collèrent aux parois humides de la caverne.
Les lampes de poche se rallumèrent. S'éteignirent. Bob, chavirant, tomba dans l'eau à deux centimètres d'un stalagmite:
- I'm not normal... I don't know what it happens...
Annie s'arrêta derrière son frère, se mit à pleurer et vomir.
- Peut-être s'agit-il des champignons?
Bob retrouvait l'espace d'un instant la raison puis retournait à ses divaguations incohérentes.
« Ils me semblaient comestibles. » Tout se remit à tourner. Les couleurs et les sons, par leur acuité incroyable, voilà surtout ce qui le captivait. « Dans mon livre... » Il avait l'impression d'être seul, prisonnier des entrailles de la terre. Il perdait son sens des responsabilités qui faisait de lui un chef rassurant que maintenant personne ne reconnaissait.
Les Six - plus ou moins on ne sait trop combien - cherchant toujours à retrouver la sortie de la grotte virent droit devant eux surgir un grand vitrail bleu: en son centre, un aigle à deux têtes et des griffes terrifiantes.
- Voyez-vous ce que je vois? demanda Caro d'une voix caverneuse...
- Rien, dirent Bob, Annie et Joe d'une seule et même voix éteinte...
- Juste devant nous, ça clignote, continua Caro de sa voix chevrotante...
- Moi, j'aperçois ce dont tu parles, répondit Mario d'une voix de chef...
- Moi aussi, acheva Rock, de sa voix en écho...
Un hologramme, celui d'un aigle à deux têtes avec des griffes terrifiantes semblant tenir des objets, scintillant devant ceux qui pouvaient le voir, clignant à un rythme accéléré puis... en s'éteignant... disparut. La sortie se trouvait maintenant derrière l'endroit où, comme un vitrail d'église, s'accrocha cet aigle fabuleux.
Mario arriva dehors. Il aida Caro à sortir puis les autres. Tout de suite, il remarqua que ceux qui avaient mangé des champignons avec le poisson du dîner, étaient plus lents, nonchalents même, les yeux perdus à l'intérieur d'eux-mêmes.
- Ça va, Bob?
Le chef ne répondit pas. Il s'écroula. Il lui sortait de la bouche une écume blanche coulant dans son cou. Joe présentait les mêmes symptômes mais sa physionomie avait comme changée... De son côté, Annie, morte de fatigue semblait ne pas avoir été atteinte par tout le tintamare survenu à l'intérieur de la grotte comme si le poison hallucinogène des champignons l'eut protégée.
Les trois, tels des extra-terrestres, reposaient étendus à quelques mètres de l'entrée de la grotte, entièrement immobiles, paralysés au soleil. Raccoon, se tenant près de son maître, sa mère ou son frère, ne semblait rien comprendre à ce qui arrivait.
- Va falloir discuter sérieusement de ce qui se passe, dit Mario.
- Ça commence à être le temps, enchaîna Caro qui regardait son frère, sa soeur et le grand plongés dans un état catatonique.
- Y a-t-il un lien à faire entre tous ces événements? interrogea Rock
- Qu'il y en ait ou pas, il faudra décider si l'on retourne au Domaine du Rêve ou bien si l'on continue. Mario examinait les trois de la gang que Raccoon semblait protéger.
- Bob veut que l'on se rende au campement numéro deux en fin d'après-midi, continua Rock, mais je ne suis pas sûr qu'il soit en forme.
- Ces champignons ont des effets dévastateurs sur ceux qui les mangent mais ça ne dure pas longtemps, expliqua Mario se retournant vers Caro. Dans moins d'une heure, les trois reviendront au monde et auront certainement de beaux rêves à nous raconter.
- Les rêves de Joe... je commence à les connaître et ils ne sont pas toujours fameux.
- Et je vous gage que Bob ne nous croira pas lorsque nous lui dirons tout ce qui s'est présenté devant nos yeux, dans la grotte, dit Caro dont le visage d'habitude inexpressif se modifiait pour se teinter d'une peu plus d'émotions.
- De toute manière Bob ne veut rien d'autre que l'exécution du projet de sa vie, son camp sauvage. Je suis certain que pour rien au monde il ne retournera quitte à continuer seul.
- Tu devrais, Mario, être comme le deuxième chef de l'expédition, proposa Rock.
- Je ne suis pas sûr qu'on ait besoin d'un chef...
- Que veux-tu dire? Caro fronçait les sourcils.
- C'est plutôt de quelqu'un qui saurait nous expliquer la signification de tous ces événemnets un peu surnaturels, si je peux dire cela ainsi.
- On dirait que c'est depuis que tu as raconté ta légende que les affaires se sont mis à aller drôles, dit Rock qui avait l'impression d'avoir déjà dit cela.
- Certainement une circonstance. Mario eut la même impression.
- Commence pas, toi aussi, à dire que rien ne s'est passé. Caro entendit ses paroles avec une impression de déjà entendu...
- C'est pas ça que je veux dire.
Comme ils ne savaient plus trop exactement quoi dire ou redire, ils se turent, s'asseyant près des trois endormis alors que 3 heures approchait. Le soleil était au zénith. Aucun nuage. Aucun vent. Rien pour déranger leur inquiétude...
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