samedi 20 avril 2024

l'oiseau

 

L'OISEAU

Un oiseau de proie patrouille sous les nuages effilochés
plane aux abords du vent 
oscille parfois puis se reprend
agitant son manteau de plumes brasillé

et des éclairs d’ombre noire s’écrasent sur la ville 

Le pèlerin va et vient traçant d’imaginaires arceaux
imperturbable et froid… destination voilée…
azimut au bout du bec… fureur aux yeux… griffes hérissées…
il flotte, il glisse autour des rapaces anneaux 

et des rognures de bruit se pervertissent en silences

Cette sentinelle attentive trace son périmètre rapace
aux quatre coins de n’importe où, avide de chair, de sang
installe un mirador invisible - elle a tout son temps
le soir n’est pas encore là, sortira bien une proie fugace

et  la ville se rafraîchit à l’heure du serin

Émérillon solitaire, il camoufle sournoisement son intention
saura le moment précis, le moment que personne n’attend
puis, verticalement comme une flèche prend son élan
on croit qu’il tombe, mais atteint la cible à la perfection

et le sang se mouille de cet inattendu effroi

Ce fut la mort, l’imprévisible mort qui s’est abattue
ne laissant aucune chance, elle n’en laissera jamais
transportera, installera son périmètre secret 
autour d’une autre vie… sans qu’on ne l’est vu





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