laurier mort
un laurier mort
planté au centre du jardin
assiégé par les bruits de sauvages regrets
inondé de peurs comme des oeillets aseptiques
un laurier mort
de boue
se voit ne plus fleurir
ne pas mourir
souffrir
et
et
vieillir
à sa boutonnière
débarrassée de l’orbe pourpre des lunes opalescentes
s’accrochent de matinales promesses
semblables à ces ruisseaux aveugles
qui meurent près du fleuve
un laurier mort
en peau
se voit fuir
abolir les frontières
jaillir
et
vieillir
un camelot de cire sacrifié aux rayons du soleil
s’échappe dans les ruelles bouffies
hante le laurier
greffant ses germes gelés
cyclosporines rongées de plathelminthes
aux couleurs glaciales
que les sarcoptes diaphanes maquillent
et s’accrochent à de parallèles clôtures
un stérile potager
abondamment
le reçoit
puis
le dépose au cœur des racines du laurier mort
le souffle court
automne, la saison des attirances
des feuilles mouillées s'écrasant par l'attraction terrestre
des arbres nerveusement crispés attendant l'eau
en se plaçant très bas, les nuages coruscants cachent le soleil
alors qu’un enfant-camelot apprend par coeur un livre
son livre incarnadin
il y a huit murs au centre de la prison
que l'automne respire comme une volée d’oiseaux libresil y a huit murs au centre de la prison
l’enfant aux souvenirs inachevés
les mains sous ses pas s’immobilisent soudainement
avec les griffes d’un loup dépiauté
il orchestre mille tempêtes sur les notes d’un piano
il s’essouffle court
voit sa mort
la date de sa mort
revit les événements essentiels de nouveau arrivés
(la date de notre mort est toujours celle du moment où l’on revit d’essentiels événements)
elle s’automnise en prison
s’enrubanne de l’ombre des oiseaux
qui creusent sur les murs des souillures noctiluques
le souffle court
le souffle court
cesse de respirer
et si
et si
en marche rétrograde
reculait
une marionnette
devant ses souvenirs
et si
en chacun d’eux
pour respirer mieux
s’étouffaient les paroles
et si
toutes les marionnettes ne savaient plus écrire
tout à coup, d’un seul coup
devenus d’anachorètes analphabètes
et si nous n’étions plus
ces êtres plastiques
que récupère l’éternité
pour nous fondre
ces êtres plastiques
que récupère l’éternité
pour nous fondre
alors
comme de longs cheveux voilés par des mots à trois f
nous nous amusions à mesurer des chiffres
arabes
dans les corridors de plumes
où le cinq le six le sept refusaient d’exister craignant le huit
où le cinq le six le sept refusaient d’exister craignant le huit
,serpent enroulé de zéros…
et si les marionnettes encadraient leurs mots pour ne plus nous faire peur
À bientôt
Aucun commentaire:
Publier un commentaire