Après une enfance passée aux côtés de sa grand-mère dans le New Hampshire, John Irving qui n'a jamais connu son père, comme son personnage de fiction Garp, passe le début de son adolescence dans le logement de fonction de son beau-père qui enseigne le russe. Souffrant de dyslexie et d'une très mauvaise orthographe, il fait des études médiocres. Passionné de lutte gréco-romaine, Irving choisit son université en fonction des cours de sport. Mais il s'intéresse vivement à l'atelier de création littéraire, et ainsi s'affirme progressivement une vocation d'écrivain. En 1963, il obtient une bourse d'étude pour aller passer un an à Vienne. Profondément marqué par ce séjour, c'est dans cette ville qu'il puise la matière de son premier roman, Liberté pour les ours. Il ne pourra vivre de son écriture qu'après la publication de son ouvrage Le Monde selon Garp, livre-culte des années '60 et depuis John Irving se consacre entièrement à l'écriture.
Voici quelques citations de cet auteur américain.
" Elle se sentait détachée de sa famille, et trouvait étrange que, dans son enfance, les siens l'aient gratifiée de tant de soins, pour ensuite, à une date dixée et déterminée à l'avance, paraître lui couper le flot de leur affection et se mettre à attendre des choses en retour - comme si, le temps d'une brève phase, on était en principe destiné à ingurgiter l'amour (et à satiété), pour ensuite, le temps d'une phase beaucoup plus longue et plus sérieuse, être destiné à remplir certaines conditions."
" Dans le monde à l'esprit pourri, pensait-elle, une femme ne saurait être que l'épouse ou la putain d'un homme - du moins ne tarde-t-elle pas à devenir l'une ou l'autre. Si une femme ne correspond à aucune des deux catégories, tout le monde s'efforce alors de lui faire croire qu'elle n'est pas tout à fait normale."
" Jenny Fields découvrit que l'on s'attire davantage de respect en choquant autrui qu'en essayant de vivre sa vie dans une relative intimité."
" Une partie de l'adolescence réside dans ce sentiment qu'il n'existe nulle part personne qui vous ressemble assez pour pouvoir vous comprendre."
" Aux yeux de Garp, le plus révoltant dans le viol, c'était qu'il s'agissait d'un acte qui le dégoûtait de lui-même - de ses propres instincts, très mâles, qui par ailleurs restaient inoffensifs. Il n'avait jamais envie de violer personne; mais le viol, songeait Garp, donne aux hommes le sentiment d'être coupables par association."
" ... Garp s'étonnait de voir qu'à la veille de prendre une décision qui doit les placer sans ambiguïté dans une minorité, et pour toujours, les gens sont capables de se montrer moins tolérants qu'on ne pourrait le croire à l'encontre d'autres minoritaires."
" ... il savait que les débordements de l'imagination peuvent être contagieux lorsqu'on les exprime à haute voix."
" Il ne s'agit pas de dire n'importe quoi devant n'importe qui et de faire de la peine."
" Il savait qu'il est des sacrifices qui sont des gestes envers autrui. Quand on entreprend quelque chose à deux, la priorité des priorités, c'est de partager équitablement les épreuves."
" Nous sommes souvent prêts à tout pour faire accroire que nous n'avons rien qui nous tracasse."
" ... on apprend si peu sur son propre compte; c'est à croire qu'on prend un malin plaisir à se rendre vulnérable, jour après jour."
" Il nous faut souvent perdre nos priorités de vue pour mieux les distinguer."
" Et comment s'améliorer? Il faisait déjà de son mieux..."
" ... à trouver normal que la religion fût rien d'autre que l'accomplissement des gestes de la foi pour faire plaisir à une tierce personne."
À bientôt
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