mercredi 30 avril 2025
50 ans
dimanche 27 avril 2025
Puisque vous me le demandez !
L’absence répétée ne finit-elle pas toujours par creuser son trou?
. Michel TAURIAC
La vérité des gens ne se jauge que dans l’échec ou la crise.
. Philippe LABRO
La plupart des traditions ne sont que les maladies d’une société.
. Carlos RUIZ-ZAFON
… il est bon d’avoir des gens fragiles autour de soi, ils nous aident à comprendre ce monde, même si je ne sais toujours que faire de ce que cela m’apprend.
. Jon KALMAN STEFANSON
En racontant des histoires, vous rendez objective votre propre expérience. Vous la séparez de vous-même. Vous cernez certaines vérités. Vous en inventez d’autres. Vous commencez parfois par un incident qui est réellement arrivé … et vous le projetez en avant en inventant d’autres incidents qui ne se sont pas réellement produits mais qui cependant aident à l’éclaircir et l’expliquer.
. Tim O’Brien
Tout finit comme tout a commencé, ou presque.
. Éric FOTTORINO
On se fatigue de la pitié quand la pitié est inutile.
. Albert CAMUS
Tout ce dont nous avons peur est en nous, dans ce que nous imaginons, dans ce qu’on appréhende de trouver si on scrute un peu trop longtemps l’obscurité.
. R.J ELLORY
vendredi 25 avril 2025
Si Nathan avait su... (27) Revu et corrigé
Une odeur de lavande mêlée à l’eucalyptus embaume la maison, de la cuisine à l’étage. Abigaelle, d’origine australienne, a vécu quelques années à peine au sud de Perth, région où poussent les eucalyptus, ces arbres aux feuilles d’or. Arbre emblématique de l’Australie, il aura toujours accompagné la jeune fille qui, plus jeune déjà, en collectionnait les images pour garnir les murs de sa chambre d’adolescente. Une seule pause, lorsqu’elle fit un transit de quelques semaines à Londres dans le quartier South Kessington, demeurant chez Madame Davidson, dame d’une grande noblesse qui perfectionna sa manière de s’exprimer en anglais et lui enseigna le français qu’elle jugeait indispensable chez une jeune fille bien et surtout qui s’installerait au Québec, dans la grande ville de Montréal où déjà ses parents habitaient.
Un jour viendrait, se disait-elle souvent, où elle retournera goûter directement cette odeur qui, littéralement, ne cesse de la transporter.La maîtresse de poste avait réussi à convaincre ses patrons d’adapter l’horaire selon les différentes saisons. Elle songeait surtout à la période plus obscure, celle qui s’étend de novembre au mois de mars alors que la noirceur vient plus rapidement : elle proposa d’ouvrir le bureau postal plus tard le matin pour le fermer vers 4 heures de l’après-midi, sauf le samedi alors qu’une pancarte affichera FERMÉ dès midi. Rapidement accepté, tous s’y adaptèrent sauf madame Brodeur qui n’allait pas manquer de se plaindre que tous ces changements la perturbaient.
- De bonne heure pour un samedi matin, c’est ainsi que Angelina salua l’éducatrice tout à fait resplendissante dans son costume à l’allure militaire fort peu adapté pour une balade dans la forêt à ce temps de l’année.
- C’est à croire que toutes nos rencontres ont lieu seulement quand j’ai besoin d’un renseignement ou d’un conseil. Cette fois j’ai un service à vous demander : plastifier mon permis de chasse.
- Vous avez donc rencontré Don.
- Ainsi que sa famille, enfin je crois. Chelle et sa mère m’ont tenu compagnie avant l’arrivée du garde-forestier, mais il m’a semblé toutefois qu’une personne se tenait à l’intérieur de la maison, je ne sais trop pourquoi elle ne s’est pas mêlée à nous.
La maîtresse de poste, retenant sa langue, déplaçait quelques enveloppes traînant sur le comptoir. Cette femme en sait beaucoup, c’est évident se disait Abigaelle qui crut nécessaire d’éviter le sujet pour ne pas bousculer celle qu’elle jugeait indispensable à son intégration dans le village des Saints-Innocents.
- Je me prépare pour aller en forêt.
- Tout de même pas vous promener ainsi vêtue. La chasse est commencée et il est plus prudent de se vêtir d’une couleur éclatante.
- Oui, oui, je sais. J’ai tout ce qu’il faut dans ma mini-van. La seule chose qui me manque c’est une carte topographique de la région. Vous savez à quel endroit il serait possible de m’en procurer une ?
- Difficile pour moi de vous informer là-dessus, mais je crois que le grand garçon qui travaille à l’épicerie le pourrait peut-être. C’est le fils des propriétaires. Il revient de l’université à l’occasion pour donner un coup de main à ses parents.
- Merci Angelina, sans vous je serais bien mal prise. Oups ! J’allais oublier mon permis.
- Soyez prudente, la forêt renferme bien des surprises, répondit la dame tout en lui remettant le document plastifié.
- Entre autres.
L'aura de ce samedi du début novembre hésitait entre l’éclatement des lourds nuages qui déverseraient une pluie froide et la dolente nostalgie qui vient après Halloween, fête que tous les enfants du village ainsi que ceux des rangs environnants adorent sans trop en comprendre le sens profond.
Une habitude particulièrement bizarre s’est installée au cours des années dans le village des Saints-Innocents. Le vieux curé nommé chanoine sans doute pour récompenser ses années de services auprès des paroissiens, avait instauré une coutume, celle de célébrer à 5 heures de l’après-midi une messe en hommage aux paroissiens décédés au cours de l’année, suivie d’une visite au cimetière qui jouxte l’église. Certains y virent une réponse religieuse à une activité païenne, celle de Halloween. Pour inciter les paroissiens à y assister, la célébration était gratuite. Toutes les messes célébrées à cette époque, exception faite pour celles du dimanche, devaient être à la charge des fidèles qui les commandaient. D’autres avancèrent l’idée qu’il s’agissait d’un pied de nez aux familles qui, selon le curé chanoine, oubliaient volontairement ou non de se rendre au cimetière nettoyer les monuments ou tout bêtement ne s’y présentaient tout simplement pas. La tradition survit encore maintenant.
L’automne assombrissant les jours et les nuits ainsi que l’humeur de bien des gens retrouvait un peu d’énergie dans la forêt où la chasse régnait en maîtresse souveraine.
Se taire... tout comme sa famille avait appris à le faire depuis leur départ de Sault-Sainte-Marie et leur arrivée ici, dans ce village qui lui fut si longtemps hostile, aujourd’hui indifférent à ce qui pouvait bien se vivre au bout du rang sans numéro, sans nom, sans asphalte. Les papiers officiels sur lesquels la donation du terrain en échange de son entretien contiennent aussi le droit d’y construire une seule maison, de voir à ce qu’elle réponde aux règlements d’hygiène, papiers officiels signés et officialisés par le Ministère fédéral des Affaires indiennes et du Développement du Nord à la fin des années 1950.
La docilité de Don repose principalement sur le fait que s’en prendre à ceux qui ne cessent de se définir comme des «habitants de souche» lui apparaît contre-productif, ce qui lui importe surtout étant d’assurer un avenir sécuritaire aux siens. Misant sur l’usure du temps, des conflits et de la rancune sans fondement, il s’attarde du mieux qu’il le peut à s’intégrer à la vie du village.
Sa fille, Chelle, née dans un hôpital blanc, va maintenant à l’école des blancs, parle leur langue et se confronte à leurs us et coutumes, ce qui lui permettra d’envisager l’avenir avec un certain optimisme.
*****
L’éducatrice entra chez Steinberg en ce samedi matin incertain, se dirigea vers la caissière qui achevait de répondre à une cliente, lorsque derrière elle un éclat de voix la surprit : Mademoiselle Thompson, est-ce bien vous ?
Se retournant, elle fit face à un grand jeune homme qui venait tout juste de l'interpeller…
vendredi 18 avril 2025
Si Nathan avait su... (26) Revu et corrigé
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Rue Principale |
Abigaelle, ayant loué - dès son contrat signé avec la commission scolaire - la maison face à l’école, bénéficie de l’éloignement du centre névralgique de la paroisse, mais surtout du fait qu’elle n’a aucun voisin autre que... son lieu de travail.
dimanche 13 avril 2025
Projet entre nostalgie et fantaisie... (19)
un camelot mort
auto-piétiné
camelot de cire au corps tatoué de chiffres
que Boris aurait utilisés
pour nommer celui qui le tirait par les fils
traversant le chemin des nuages
des remuages
éthérée, voilée
pour que le temps fasse du sens
l’attendra au centre des colonnes grecques
ne défonce plus les rues de son carrosse
traîne le soir sur des places publiques
comateuses à rendre fou la foule
cavalier boiteux sur cheval de bois
cruellement, tel un jésuite nocturne,
incompréhensiblement gris et maussade
s’asphalta,
englué dans l'impuissance du fleuve en attente,
lorsque le camelot tomba
sous les abris de l’automne
à peine entré dans la vie il meurt
de loin, dans de lents demains
une marionnette au regard fixe
enfilée à son poignet gauche
hurlant des insanités attendues
toujours les mêmes
lorsque mourût le camelot
funeste haïku inachevé
sur le miroir d’un grand fleuve innommé
orientalement en marche
où s’édifiera une lugubre cérémonie
au-dessus des nues azurées
du bout de ses doigts fins et invisibles
le transporte au-delà des fils actionnés
au-dedans de l’au-delà fantoche
l’imprègne de couleur origan
effleure le regard
mathématiquement chiffré
d’un enfant raidi
tu me suivais dans le peu de mouvements que ma main articulait
à refixer à mon poignet tes fils flasques
regard bleu vers un soleil timide,
et noires et immobiles et inertes,
regard dilaté je te parlais avec des mots-images imaginaires
cueillis à l’ a b é c é d a i r e de mes incertitudes -
à entendre les marionnettes se taire
suspendues à des chevaux de bois
quand Sophia exhalant des étrangetés anonymes
dira la mort à la vie qui s’en va
la mort est un immense courant d’air
d'une marionnette flasque
desquels des morceaux d'âme s’échappaient
que moi qui te parlais Boris je ne sais pas c'est quoi la mort.
Un satellite bleu qui s’éteint?
je sais encore moins, Sophia, ce conte dans lequel les anges,
tels des éclairs de brouillard placardés sur le vent,
dans une gestuelle indéchiffrable, un milimétrage sans mesure,
une clôture barbelée comme aux murs d’une prison…
une ruelle fragile comme la prise stérile des glaces sur les eaux du fleuve…
des poteaux délimitant les mécaniques mouvements de mon bras…
des géants peureux…
des grouillements gutturaux de chats…
des couinements monocordes d’écureuils…
d’interminables tournoiements d’oiseaux avides de croûtes sulfurées…
des ordres et des mots d’ordre…
une hiérarchie uniforme du bien
les sons qui font les mots, y donnent sens
comment?
la mort peut-elle s’inscrire ici
et, ailleurs si proche, s'absenter
devenue ombre blafarde autour d’une marionnette triste
goutte de néant sous son oeil droit
continuellement enfermées sur nous alors,
j’avais peur… ton silence me protégeait de ce que je ne savais pas
j’avais mal… ta présence mettait du silence sur mes os,
des eaux à mes yeux qui séchaient en pleurant,
et les autres choses
de mes jours,
des squelettes de la réalité…
je ne saisissais rien de rien, rien à rien,
que d’évanescentes musiques au bout d'interminables corridors-prisons
au milieu desquels se désarticulaient de longues envolées d’oiseaux libres… et des chiffres,
qui me regardaient piteusement de leurs regards rayons-x
parlaient toujours autour de moi avec leurs inquiétants concettos
dont je ne saisissais pas les symptômes…
puis s’en allaient, quittaient,
revenaient pour ensuite encore me quitter à la vitesse de la couleur…
j’ai ainsi appris à compter les gens, les couleurs blanches,
les murs d’oiseaux, les musiques, celles bourrées de notes blanches…
avec toi, Boris, ma seule présence
distinguer l’eau d’un fleuve des autres eaux
plus loin,
pour ceux qui n’ont pas ma cataracte,
qui peuvent lamentablement se traîner vers ce qui m'est interdit…
moi, enfermé dans une camisole isolante,
enroulée à mon poignet cravassé, à ma cheville gercée
dès lors je pris parti pour le mutisme, intégral, obstiné
ne parlerai plus que par les yeux.
Secs.
Sans eaux.
Je serai un ensemble d’os, de sons sans sons,
Sans regard.
Noire.
Boris, je te savais déjà dans ma vie,
confortablement régularisée, prête à attendre.
Attendre l’attente et lui demander à son tour d’attendre aussi.
Regarder par les yeux vitreux de Boris
Au coin des ruelles sombres et sales
je verrai qu’attendre n’a de sens que si rien ne vient. -
Je regardais au-delà des murs jetant mes yeux sous les eaux du fleuve,
fleuve que personne ne voyait, ne s’attardant,
Mes parents-architectes s’immobiliseront devant moi
ne reconnaîtront plus mes odeurs sentiront que je suis devenu
un être des ruelles aux gestes mécaniques,
amoureux fébrile d’une marionnette noire rêvant d’un cheval de bois
et d’une silhouette immatérielle
frôlant dans l’azur quelques morceaux d’âme égarée dans l’entre-réalité…
2 septembre 2011
414
L A B Y R I N T H E
Peut-on tourner en rond à l'intérieur d'un labyrinthe ? Se donner une autorisation, la permission de pénétrer dans un réseau de méa...

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Eudore et Coburn Gore Première Partie J.Eudore BERGERON Eudore Bergeron, mon grand-père maternel, est décédé il y ...
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Le Crapaud a cessé depuis des lustres de numéroter les billets qu'il dépose sur son blogue, ce qu'il faisait depuis le début en 200...