
vendredi 31 janvier 2025
Un peu de politique batracienne ... (21)

mercredi 29 janvier 2025
La circularité des sphères arrondies...
vendredi 24 janvier 2025
Si Nathan avait su... (18) Revu et corrigé
- Non, c’est exact. On a surtout de la difficulté avec Thompson, mon nom de famille.
- Je suis certain que vous serez très bien ici. C’est situé presque à la sortie du village, mais face à votre lieu de travail.
- Ça répond parfaitement à mon besoin, merci.
- Est-ce que la personne que vous me donnez pour référence demeure dans la province ?
- À Montréal.
Locataire et propriétaire se saluèrent amicalement ; transparaissait toutefois dans la physionomie de ce dernier, non pas de la méfiance mais plutôt quelque chose comme s’il restait sur son appétit. Sachant parfaitement qu’on allait l’interroger sur ce nouveau personnage s’installant dans le village et qui prendrait charge d’une classe à l’école primaire, il n’aurait que trop peu de choses à raconter sauf qu’elle lui a semblé gentille, peu bavarde et d’origine étrangère, probablement de descendance d’un pays anglophone s’il en jugeait par son patronyme et un très léger accent qui la rendait insolite. À son tour, le président de la commission scolaire sera certainement lui aussi bombardé de questions.
Abigaelle fit une dernière fois le tour de cette maison toute de bois construite. Le bleu domine alors qu'autour des fenêtres un blanc aussi pur que la neige les encadre, tout cela lui donnant un cachet vieillot. Au rez-de-chaussée, un foyer attire l’attention du fait qu’on l’ait placé entre le salon et la salle à manger qui elle s’étire jusqu’à la cuisinette. Le plain-pied se déploie entre de grandes fenêtres dont une donne effectivement sur la façade de l’école primaire, une autre sur un magnifique jardin qui n’attend qu’à être réaménagé au goût de la nouvelle occupante. La minuscule salle de bain se trouve un peu en retrait, adjacente à la chambre à coucher fermée. À l’étage, un loft qu'elle aménagera à son goût sachant qu’elle y passerait la majorité de son temps. Un duo de fenêtres donnant sur l'est, l'autre sur l'ouest laissant ainsi entrer tout le jour une belle lumière sur les murs en bois et un plafond anguleux. La chaleur confortable qui irradie l’endroit est sans doute due au fait que l’ensemble répond de la même essence de bois qu’on a utilisée pour construire la maison et qu'un léger courant d'air se faufile à travers toute la pièce. La nouvelle locataire s’y sentit déjà confortable. Un sourire de satisfaction apparut pour disparaître aussitôt.
Abigaelle avait rendez-vous avec la directrice de l’école primaire, Madame Saint-Gelais. Dans la localité des Saints-Innocents, la paroisse porte le même nom ainsi que l’école qui fut longtemps présentée comme un joyau architectural, selon le président de la commission scolaire. À l’époque de la création du village, on ne s’est pas creusé les méninges ou cherché l’originalité, le même nom serait attribué à l'église, à la municipalité et finalement à l'école. Cela convenait à tout le monde. Une tradition quasi ancestrale veut que marguilliers, commissaires de l’école ainsi que les conseillers municipaux soient tous les mêmes. Ils représentaient plusieurs familles locales se transmettant les rôles entre eux (les femmes n'ayant pas droit d'occuper des fonctions administratives officielles) comme s’il s’agissait d’une oligarchie. Les disputes s'engageaient seulement lors des élections provinciales et fédérales, à ce moment-là les couteaux volaient bas.
À quelques jours de l’ouverture des classes, la directrice avait exigé du président de la commission scolaire que tout son personnel fût nommé et en place pour le vendredi 29 août. Un changement important dans l’horaire survenu cette année puisque, depuis toujours, les élèves se présentent pour le début des classes au lendemain de la Fête du travail, le premier lundi du mois de septembre. Cela modifia son organisation qui, depuis des lustres, respecte le même horaire, propose les mêmes activités d’entrée et exige que toutes ses enseignantes soient en place. En effet, à l’école primaire des Saints-Innocents - le scénario devait sans doute être le même partout dans la province - seulement deux hommes font partie de l’équipe scolaire, soit le concierge et le curé de la paroisse.
- Mademoiselle Thompson ?
- Bonjour Madame Saint-Gelais.
- Monsieur le président de la commission scolaire m’a annoncé votre venue dans mon école. Avez-vous rencontré monsieur Champigny pour une location ?
- C’est fait depuis une heure.
- Et vous emménagez bientôt ?
- Le temps de ramasser mes affaires à Montréal puis m’installer. Ça sera fait d’ici deux ou trois jours.
L’entretien demeurait formel, ce qui ressemble au tempérament de la directrice et fait partie intégrante de sa gestion, à laquelle s’ajoute une touche d'intrusivité visant à tout connaître de son personnel, lui permettant de colliger des informations sur leurs méthodes de travail et beaucoup sur leur vie personnelle.
Elle épluchait du regard cette nouvelle enseignante alors que mille et une questions l’attaquaient de front autant sur la jeune fille, son passé et principalement les raisons l’ayant incitée à appliquer sur un poste à plus de 100km de la grande ville. Pour le moment, elle préférait établir une relation professionnelle assise sur la hiérarchie.
- J’ai lu votre curriculum vitae. Vous en êtes à votre première année d’enseignement et vous possédez, ce qui est assez rare chez nous, une maîtrise en éducation avec spécialisation auprès des élèves des classes de maternelle.
- Du pré-scolaire. En effet, d’ailleurs j’entreprends dès cet automne un doctorat.
- Permettez-moi de vous informer que la majorité de mes enseignantes, très compétentes d'ailleurs, ne possèdent que le brevet «C», ce qui les rend légalement qualifiées à enseigner auprès de la clientèle du primaire.
- Je ne vois aucun problème puisque tout est conforme aux exigences.
- Sans doute ne retrouverez-vous pas dans nos discussions pédagogiques la même… comment dire ? … la même rigueur à laquelle vous êtes sans doute habituée.
- Il n’est pas dans mon habitude d'apprécier les gens à partir de leur feuille de route.
- Bien. Alors, je vous souhaite une bonne arrivée parmi nous, espérant que vous vous adaptiez à notre petit village de campagne.
- Aucun doute dans mon esprit.
Abigaelle se leva, tendit la main à Madame Saint-Gelais qui demeurait assise dans son fauteuil roulant. Elle s’arrêta au bureau de la secrétaire pour récupérer les documents relatifs à sa tâche dont principalement la liste des élèves. Un bref coup d’oeil lui permit de constater que son groupe serait composé de huit (8) élèves parmi lesquels se trouvait une seule fille qui, cela la surprit, ne possédait qu’un prénom. Les garçons avaient tous six (6) ans, sauf un (1) dont elle retint le prénom, Benjamin, âgé de cinq (5) ans. Pour le nom de famille, il comportait, rare à l’époque, les deux noms de ses parents.
La directrice avait obtenu de la commission scolaire une dispense afin que, compte tenu du petit nombre d'élèves dans sa classe de maternelle, ceux-ci passeraient la journée entière en classe alors que le règlement prévoit une demi-journée. Elle avait mentionné que ceci faciliterait la tâche des parents, que l'enseignante n’aurait pas à partager son temps avec une autre école du canton et que ça faciliterait le transport scolaire.
Madame Saint-Gelais, ayant rencontré par le passé certains problèmes avec le syndicat des enseignant(e)s, elle crut que cet arrangement satisferait la partie patronale ainsi que la partie syndicale, surtout que la présence d’une enseignante à temps plein pourrait s’avérer au cours de l’année une suppléante directement sur place lors d’absence d’une autre de ses enseignantes. Ne cherchant qu’à faciliter son travail, elle se demandait, à la suite de cette première rencontre avec Abigaelle, si elle avait pris une bonne décision. Cette jeune fille, déjà, l’intriguait.
Une fois complété le document dans lequel on colligeait les informations personnelles exigées par la commission scolaire, la jeune institutrice s’enquit auprès de la secrétaire de l’endroit où se situait le bureau de poste.
Revenue devant la maison, elle monta dans sa Westfalia.
mardi 21 janvier 2025
Projet entre nostalgie et fantaisie... (14)
l’écho d’un violoncelle suffoque dans les montagnes
la nostalgie se cueille sur un banc de métro
alors que la mélancolie les berce, berce encore…
l’écho éteint le son hystérique des téléphones,
l’odeur des voix, le chuintement des pas élastiques
dans les rebours d’une tête effarouchée
la nostalgie, c’est l’écho du temps qui se fait mélancolique…
la pire vengeance de l’amour est l’amour impossible
une main refroidie qui claque la porte
s’en allant paver la ruelle du supplice des heures
l’écho naît nostalgie… meurt mélancolie
un banc de métro, mur de silence sur lequel, infatigablement,
la solitude y creuse de grands trous d’isolement
n’empêchera pas les fous de hurler de joie…
et passe l’archange aux ailes brûlées d’étoiles
des souvenirs incognitos ruisselant de ses bras
s’assèchent ainsi qu’une tache de café roidie
avec trois cordes de violon, le bleu délavé du ciel
désamorce l’écho sous les nuages gris du métro
puis, mélancoliquement, arpente le chemin de l’oubli
368
les pas reculent quand s’avance la nuit
s’installe la peur au ventre, ses serpents
minutieusement, interminablement
abreuvent les remords du jour
la peur - coup de tonnerre à l’estomac -
- épée de Damoclès plantée dans le ventre -
étend froidement sur le vaste autel des croyances
un chapelet dépecé aux nœuds des serpents
crier du silence à tue-tête
se lover autour des algues d’un ruisseau
y voir un océan déchaîné
avaler des poissons aux yeux creux
les redoutables serpents de la peur
comme des odeurs volées à la nuit
s’enroulent langoureusement autour de soi
pour accoucher de leurs faux diktats
les serpents de la peur
ces dictateurs atrophiés aux mains étouffantes
s’attaquent d’abord et férocement à la gorge
y déposant la gangrène arrachée à un dernier souffle
les serpents de la peur
étourdissent de leurs dissonantes symphonies
la quiétude des fleurs qui tomberont des arbres
quand les frissons auront vrillé leur dernière chaleur
blancs devenus noirs, écarlates dans l’ombre
ils regardent, muettement, avec des certitudes d’évangile
fondre les os calcinés des témoins perdus
cherchant à s’évader du cercle perpétuel
ce que serine les serpents de la peur
rappelle ces éblouissements géographiques
venus des longues terres inconnues
qu’un marcheur surpris découvrirait par hasard…
… où il y croiserait des serpents
377
samedi 18 janvier 2025
S P L E E N
SPLEEN
Éveillant ma mémoire à tous ces vivaces après,
Ceux de la pluie incessante, du vent saïgonnais,
De cette lune qui s’écrase derrière les buildings.
Un spleen vaste comme l’ennui, plein à ras bord,
Coloré de cette humidité qui hurle dans ma tête,
Invite aux airs de jazz, ceux de la rue Lé Loi,
Saxophones, chanteuses noires dansant avec mon âme.
Leurs racines découvertes à fleur de terre, de bitume
Le rouge fané du Mékong, le rouge sang du fleuve.
Mon spleen ressemble à de longs corridors
Que ce pays, jadis interdit, évoque maintenant
Qu’évoque le Morgon sur ma table de travail.
Ne traverse plus ces ponts innombrables
Ne m’arrête plus pour quelques roses
Ne me perd plus dans les silences des couvre-feux.
Pieds nus à marcher sur la grève de la Mer de l’Est
Le regard au-delà de tout horizon palpable
Puis me souvenir de là où je ne serai plus.
Et le Morgon est tout ce qui me reste…
mercredi 15 janvier 2025
Si Nathan avait su... (17) Revu et corrigé
vendredi 10 janvier 2025
On entre dans l'année 2025 à cloche-pied.
Avez-vous souvenance qu’une nouvelle année s’annonça de manière positive, sous de bonnes augures ? Personnellement j’ai beau chercher mais la mémoire ne me renvoit rien.
Parmi les synonymes du mot «augure», on retrouve ceci : aruspice/haruspice.
Voici le sens que LE ROBERT nous en donne : « Dans l’Antiquité romaine, un devin qui examinait les entrailles des victimes (animales pour la plupart) pour en tirer des présages. »
Ne croyant pas plus qu’il ne le faut aux présages qu’ils proviennent d’entrailles animales, de soldats ennemis morts au combat et gisant sur un champ de bataille, de la courbure du vol des oiseaux, je préfère me tourner vers mon vieux cahier de lectures pour nourrir mon imaginaire de mots réconfortants.
Je vous les offre bien humblement.
*****
. Quand la passion vous rend esclave, elle devient dangereuse.
Alain Claude SULZER
. Les passions les plus dévorantes savent parfois se cacher comme les bêtes sauvages.
. On a beau savoir que, sous toute passion, il y a toujours la permanence d’un danger, lorsque ce danger survient et qu’il efface ainsi cette passion, on a beau savoir, la piqûre peut être mortelle. Mais puisqu’il ne s’est agi que d’une passion – et pas d’un amour -, on peut en guérir aussi rapidement qu’on a été atteint, à condition que la colère et la lucidité que provoque l’offense prennent le dessus sur le sentimentalisme et sur la nostalgie d’un bonheur déjà obsolète.
. Les jeux qui s’énoncent en une seule phrase sont les plus redoutables.
Tonino BENACQUISTA
. … il ne faut jamais sous-estimer les gens, il n’existe que peu de choses qu’ils soient incapables de détruire.
. Il faut, répondait-il aux insultes, laisser les autres avoir raison, puisque cela les console de n’avoir pas autre chose.
André GIDE
. Les êtres emplis d’une si haute idée d’eux-mêmes n’ont jamais envisagé de chuter un jour. Quand cela se produit, ces êtres se vident, effarés, impréparés, leur substance s’évapore dans la stupeur de l’échec. Pas de milieu, pas de nuances, pas d’anticipation. Ainsi sont-ils.
Fred VARGAS
. Il croyait qu’il avait ressuscité, une résurrection à l’envers, vers le passé.
Boa NINH
. Elles sont étranges les marques d’affection chez ces amis qui rêvent de vous passer les menottes...
Sylvain TESSON
. Un homme sage s’estime responsable de ses actes et de leurs conséquences : un homme dénué de sagesse ne se sent responsable que de ses intentions.
Amin MALOUF
Bonne année 2025 envers et contre...
mardi 7 janvier 2025
Un peu de politique à saveur batracienne... (20)
![]() |
Le numéro de janvier de CHARLIE HEBDO. |
dimanche 5 janvier 2025
Si Nathan avait su... (16) Revu et corrigé
- Cette femme est d’une clairvoyance tout à fait surprenante. Ce qu’elle a dit au sujet de Benjamin et auparavant sur son frère qui naîtra à la date indiquée par Angelle, mi-avril, même période à laquelle la femme de Don doit également accoucher, tout ce qu’elle a dit correspond. Bélier-Dragon, sur un chemin de vie 7, voilà tout ce que je savais avant de recevoir les paroles de la mère de Don. Ce deuxième ne ressemblera pas à son frère aîné, a-t-elle dit, il sera toujours hanté par le dilemme entre le bien et le mal. Difficile de suivre sa propre voie, celle de la liberté ; malgré sa clairvoyance, sa confiance en lui souvent mise à l’épreuve, il nous sera difficile de saisir son type d’intelligence. Davantage chariot que bolide, il transportera les problèmes des autres sans pour autant être en mesure de bien les définir et à la limite s’en désintéressera totalement. Tout comme son frère, il sera un solitaire. Elle a même ajouté un solitaire chronique.
- Particulier quand même que Benjamin et Chelle soient du même âge tout comme le seront les deux qui s’en viennent, dit Daniel.
- Une deuxième fille pour l’épouse de Don, ce qui a semblé tracasser l’ancêtre sans pour autant en dire plus. Sa bru devra maintenant adopter un prénom comme le veut la tradition des Ojis-Cris. Elle m’a demandé de lui en suggérer quelques-uns pour ne pas se voir obligée de prendre celui de l’ancêtre, car… Un silence s’est installé entre nous à l’intérieur de cette maison qui dégage tellement de bonnes odeurs sans que je réussisse à toutes les nommer. Des odeurs d’herbes fraîchement coupées. Dans la cave aux murs de pierres et au plancher de terre dont il m’est difficile de dire la couleur, nous y sommes descendus afin d’être plus à l’aise pour jaser et ne pas réveiller l’ancêtre ; l’humidité ambiante dégage là aussi des senteurs multiples. Ça chasse les mauvais esprits, m’a-t-elle dit avec dans les yeux comme un doute assez flagrant.
La journée aura été longue pour Benjamin qui quitte rarement la maison du bout du rang. Walden avait couru derrière la camionnette lorsqu’ils partirent, maintenant il ne cesse de manifester sa joie de les voir revenus.
La fin du mois d’août s’installe, le début des classes approche à grands pas. Un document pendu à la boîte postale en précisait les modalités dont une principalement, à savoir qu’un bus se présentera chaque matin aux alentours de 7 heures 30 afin de prendre Benjamin pour le reconduire à l’école du village des Saints-Innocents. Lorsque le service de transport scolaire sera interrompu, les responsables de l'école avertiront les parents à l'avance. Il sera inscrit dans la seule classe dite «maternelle» gérée par une éducatrice nouvellement engagée, une demoiselle Abigaelle - c’est ainsi qu’on pouvait le lire sur la feuille sans qu’il n’y soit précisé s’il s’agissait d’un prénom ou d’un nom de famille. La feuille contenait également la liste des fournitures scolaires qu’il devait se procurer avant la rentrée prévue pour le vendredi 29 août. Finalement, la liste des activités à l'horaire de la première journée ainsi qu’une invitation à tous les parents d’accompagner leur enfant.
Ni la fillette ni le gamin n'ont manifesté un enthousiasme exagéré à l’idée de quitter leur environnement du bout du rang pour se retrouver en territoire inconnu que, sans le dire à haute voix, leurs parents imaginaient hostile.
- Je serai dans le bus quand il ramassera Chelle ? demande un Benjamin légèrement soucieux.
- Sans être absolument certain, si je tiens compte de l’heure qu'on t'a donnée, du trajet à effectuer, ça serait logique qu’on vienne d’abord ici pour ensuite se rendre chez nos amis ojis-cris, répondit Daniel.
- Ça serait idéal, Chelle craint de se retrouver seule dans le bus.
- Tu seras son protecteur, avança Daniel qui ne décelait aucune inquiétude dans les yeux de son fils qui déguerpissait avec Walden, ses livres bien tassés sur lui.
Le jour s’achève, le soleil ayant pris l’habitude de se coucher plus tôt. Les parents entreprirent d’accélérer la transition de la nuit vers le jour pour qu’à l’entrée des classes Benjamin soit en mesure de bien vivre sa nouvelle routine. Ils se répétaient combien cet enfant répondait convenablement à leurs exigences et maintenait un rythme d’adaptation qu’ils s'expliquaient par ses contacts avec leur chien Walden, la lune, sa «perle fabuleuse» et son poète Alain Grandbois, devenu un fétiche. Maintenant riche de plusieurs nouveaux livres, son esprit et son imagination allaient pouvoir vadrouiller dans plusieurs univers différents.
*****
Pour la famille ojie-crie, Chelle, nouvelle venue dans un milieu qui les maudissait depuis leur arrivée, tête haute comme le lui suggérait son père Don, devra s’imposer dans un monde qu’elle ne connaissait absolument pas.
Tout cela nourrira un mois d’août de moins en moins pluvieux, apportant des nuits plus fraîches, plus étoilées et une lune dont la présence réjouissait Benjamin malgré le fait que vers les 20 heures, le soleil s’étant caché, il pouvait, quelques minutes encore, s’installer dans le solarium, la regarder, lui lire quelques vers d’Alain Grandbois:
De grands arbres d’ancêtres tombaient sur nous
Il y avait des moments solennels
Où nous étions portés par l’ombre
Où nous étions tous tués par les genoux
Notre douleur n’égalait pas
Les instances nourries de larmes involontaires
Les ombres voilaient nos visages
Nos pieds nus saignaient sur l’arête du rocher
Et le nouveau jour nous tendait son piège
Sous les ogives des hauts cèdres
- Bonjour, vous êtes bien Mademoiselle Abigaelle ?
- Monsieur le Président de la Commission scolaire m’a suggéré de vous rencontrer pour louer un appartement dans le village.
- Oui, oui, il m’a effectivement avisé de votre besoin. J’ai justement quelque chose de libre qui pourrait vous plaire. De plus c’est juste en face de l’école primaire. C’est bien là que vous allez enseigner?
- Exactement. Allons-y.
Si Nathan avait su... (Partie 2) - 2
Les deux fils de Gordon et Taïma, nés à deux ans d’intervalle, même date, un 1er juin, reçurent chacun une partie du prénom du père, ...

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