mercredi 28 juillet 2010
Le trois cent soixante-douzième saut / Le trois-cent-soixante-douzième saut
Voici une autre série de citations offertes en ordre alphabétique d’auteurs.
Petite caractéristique : chacune ne dépasse pas (ou de très peu) une ligne.
C’est comme changer le vin rouge de l’année contre le rosé de l’été.
Bonne lecture.
. Vous n’êtes que des masques sur des faces masquées.
Guillaume Apollinaire
. Une vie, c’est la reprise d’un destin par une liberté.
Simone de Beauvoir
. Les pauvres ont plus besoin de rêves que de pain.
Georges Bernanos
. Aucun oiseau ne vole trop haut s’il vole de ses propres ailes.
William Blake
. On obtient plus de choses en étant poli et armé qu’en étant juste poli.
Al Capone
. La mort expire dans une blanche mare de silence.
Aimé Césaire
. La légèreté du rire vous console d’avoir les semelles si lourdes pour vous rendre à l’échafaud.
Jean Cocteau
. C’est que nous n’osons pas, ouvertement, avoir besoin les uns des autres.
Colette
. Moi, je suis seul, tandis qu’eux, ils sont tous.
Dostoïevski
. Les mots n’ont rien su dire
André Frénaud
. tu étais sur mon cœur une rumeur de neige
Federico Garcia Lorca
. Le néant néantise.
Martin Heidegger
. Il a un très grand cœur, grand comme sa tristesse.
Rafaat Hossaïni
. L’abîme est là qui gronde, et les enfants sourient.
Victor Hugo
. Accueillir la froideur du glaive avec la froideur de la pierre.
Kafka
. la mémoire est une chambre absolue
Tania Langlois
. Quelque chose d’infini arrivait à sa fin.
Gabriel Garcia Marquez
. … l’espoir, ce carcan des pauvres.
Gaston Miron
. Avant de savoir les mots pour vivre, il est déjà temps de mourir.
Jean-Guy Pilon
. j’apprends progressivement le rampage sous les barbelés
Danny Plourde
. Arrivés de toujours, qui t’en iras partout.
Arthur Rimbaud
. Se perdre est le seul endroit où il vaille vraiment la peine d’aller.
Tiziano Scarpa
. Tout ce qui est grandiose est aussi difficile à réaliser que rare.
Spinoza
. je marche vers chaque fatigue humaine
Marie Uguay
. Le «moi» est cela qui est peu.
Pierre Vadeboncoeur
. Sur ce dont je ne peux parler, j’ai l’obligation de me taire.
Wittgenstein
Au prochain saut
samedi 24 juillet 2010
Le trois cent soixante et onzième saut / Le trois-cent-soixante-et-onzième saut
Un dernier coup d’œil sur la nouvelle orthographe qui se veut un résumé de ce que nous avons vu depuis le début. Nous y reviendrons à l’occasion.
Rappel des principales règles
Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union. Ex. : vingt-et-un, deux-cents, trente-et-unième
Dans les noms composés du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
Ex. : un compte-goutte, des compte-gouttes ; un après-midi, des après-midis
On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), et au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder.
Ex. : évènement, règlementaire, je cèderai, ils règleraient
L’accent circonflexe disparait sur i et u. On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif et dans cinq cas d’ambigüité.
Ex. : cout ; entrainer, nous entrainons ; paraitre, il parait
Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler).
Ex. : j’amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras
Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français.
Ex. : des matchs, des miss, révolver
La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier dans les mots composés de contr(e)- et entr(e)-, dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra-, dans les mots composés avec des éléments « savants » et dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
Ex. : contrappel, entretemps, extraterrestre, tictac, weekend, portemonnaie
Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple. Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille qu’un nom en -otte (comme botter, de botte).
Ex. : corole ; frisoter, frisotis
Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots.
Ex. : aigüe, ambigüe ; ambigüité ; argüer
Enfin, certaines anomalies sont supprimées.
Ex. : asséner, assoir, charriot, joailler, relai.
CADAVRE EXQUIS
NUMÉRO 14
il faisait froid
tout se figeait
dans le triste frimas
grimaçant d’effroi
le froid colorait leurs mains
paralysés
ils tracèrent des sentiers
que les roches fendaient
la peur et le froid
jouèrent à qui perd-gagne
les haillons d’un fantôme
enfoui sous ses ombres
«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»
A R A I R E (nom masculin)
. charrue simple sans avant-train.
A R G Y R O N È T E (nom féminin)
. araignée aquatique qui tisse dans l’eau une sorte de cloche qu’elle remplit d’air
Au prochain saut
mardi 20 juillet 2010
Le trois cent soixante-dixième saut / Le trois-cent-soixante-dixième saut
Éclectique
En vrac
Et
Échevelé
. L’eau
C’est vrai qu’il ne pleut pas beaucoup cet été, l’hiver ne nous a pas enfoui sous la neige, de sorte que l’on parle non pas de sècheresse mais plutôt de pénurie d’eau. Ajoutons que le mois de juin 2010 aura été le plus chaud depuis que l’on tient des statistiques météorologiques.
Vous souvenez-vous de l’époque fort peu lointaine au cours de laquelle ceux qui ne lavaient pas l’asphalte recouvrant leur entrée de maison passaient pour des malpropres? À la même époque, boire de l’eau n’était pas «in» alors que maintenant tout le monde se promème avec sa bouteille d’eau.
Les grands écologistes parlent du problème d’approvisionnement en eau potable, selon eux ça risquerait de devenir aussi important voire tragique que les gaz à effet de serre; ils en parlent avec une certitude chiffrée.
Le H deux O. L’eau. Tout simple, pourtant si essentielle. Ce que je retiens de cette problématique? Comme beaucoup de situations qui surgissent on réagit seulement lorsqu’elle devient critique. Les politiques qui veulent encadrer les problèmes ont trop souvent la malencontreuse habitude de ne jamais regarder devant mais souvent de colmater des brèches souhaitant que cela puisse suffire.
On ne doit pas, je crois, gérer l’eau, mais plutôt s’assurer que globalement, tout ce qui a trait à la santé de la planète fasse partie de l’hygiène humaine. Souhaitons que les remous causés par la marée noire dans le golfe du Mexique deviennent un cri d’alarme et nous incitent, à tous les niveaux, à des actions plus responsables.
. Les F-35
Nous aurons, semble-t-il, de beaux nouveaux avions militaires. Pas de la camelote, non, de la première qualité. Ils s’appellent F-35. Ils nous couteront quelque chose comme 12 milliards de dollars. Fini le temps où, comme certains de nos bateaux, on faisait rire de nous à travers le monde avec nos vieilles affaires tout usées. Là, on pourra faire nos «frais» et surtout, la guerre.
Le gouvernement minoritaire conservateur a décidé, un peu comme s’il était majoritaire au parlement et dépositaire de nos intentions les plus intimes quant à la manière que le Canada doit se comporter dans le monde afin d’assurer la paix. Parce que, si je saisis bien, la paix pour nous, Canadiens, c’est faire la guerre; pour faire la guerre, il faut absolument s’assurer de la gagner; pour la gagner, il faut obligatoirement être mieux équipé de l’adversaire. Logique?
Il m’arrive parfois de me demander si ce gouvernement minoritaire conservateur n’est pas totalement déconnecté de la réalité ou tout simplement branché que sur sa réalité idéologique qui relève directement de la philosophie George W. Bush.
C’est fort inquiétant surtout lorsqu’on entend pour seule réplique, celle des libéraux fédéraux qui déclarent qu’une fois au pouvoir, ils annuleront le contrat. Un certain Jean Chrétien n’avait-il annoncé une telle intention lorsque les conservateurs voulurent acheter des hélicoptères (à moins que ma mémoire me joue des tours)?
12 milliards de dollars pour des avions qui ne réussiront même pas à transporter plus d’une ou deux personnes à la fois!
. Le recensement
Un autre exemple inquiétant de la manipulation du gouvernement minoritaire conservateur, manipulation de l’information. On va cesser d’obliger les gens (à part les agriculteurs) de répondre à un questionnaire détaillé dans le cadre du prochain recensement pour la simple raison qu’il serait, selon le ministre responsable de l’opération, intrusif. Semble-t-il que plusieurs plaintes ont été enregistrées! Dans les faits, le questionnaire n’est pas intrusif et une ou deux plaintes ont été portées à l’attention de Statistiques Canada.
On pourrait en jaser des heures et des heures. Le recensement national, à moins que je ne me trompe, on le fait aux dix ans et l’objectif c’est un peu de faire le portrait de la situation afin de mieux cibler les politiques à venir. Pour les conservateurs, c’est de l’ingérence gouvernementale dans les affaires privées des gens.
Je ne connais à peu près rien à la statistique et dois me fier aux scientifiques de cette discipline qui insistent sur le fait que ces données sont prioritaires afin d'organiser ou réajuster les services publics. Faut-il en conclure que notre gouvernement actuel ne veut rien savoir de cela ou plutôt se bouche-t-il les oreilles, ferme-t-il les yeux sur ce qu’il y a à faire? On a pourtant des milliards pour les avions militaires et la sécurité des sommets internationaux (G-8, G-20).
De plus en plus inquiétant d’être Canadien!
«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»
B R I G U E (nom féminin)
. manœuvre secrète consistant à engager des personnes dans ses intérêts en vue d’obtenir par faveur quelque avantage ou poste immérité.
- intrigue; tractation
H A R P I E (nom féminin)
. monstre fabuleux, à tête de femme et à corps de vautour, à griffes acérées;
. personne avide, rapace;
. femme méchante, acariâtre
- furie, mégère
. oiseau rapace diurne vivant en Amérique du Sud
Au prochain saut
jeudi 15 juillet 2010
Le trois cent soixante-neuvième saut / Le trois-cent-soixante-neuvième saut
Citations puisées chez Gérald Messadié (L’homme qui devint Dieu)
. … un héros est quelqu’un qui se dévoue pour le bien commun et l’on ne peut pas offrir en exemple quelqu’un qui réussit tout ce qu’il fait! Ce serait dangereux! Songez donc! Tout le monde voudrait être héros, ce serait la pagaille! De plus, un personnage aussi admirable devient rapidement sacrificiel. Offrir un bœuf aux divinités, ce n’est rien! Mais offrir un héros, voilà qui doit faire plaisir aux puissances suprêmes! Donc, notre héros juif sera immanquablement sacrifié, comme un bœuf, un agneau, une colombe! Et puis l’on rendra hommage à sa mémoire, on instituera un culte…
. … le propre du héros est de se croire immortel. Il se laisse donc sacrifier. Son orgueil triomphe. Notre héros se laissera sacrifier tout comme Héracles!
Puis chez Jean Bédard (Nicolas de Cues)
. Être un monceau de nerfs frémissant à peine recouvert d’une frêle pellicule inflammable, chaque matin se retrouver ligoté dans ce chiffon de chair et marcher parmi des fous armés jusqu’aux dents, torche à la main…
. On mesure un homme en le trempant dans sa pleine solitude, à température constante, pendant une longue période. Ce qui en reste, c’est sa mesure.
Ensuite, chez Fun-Chang (Utilise ce que tu es)
. Cette capacité d’être témoin sans t’identifier à chaque situation te donne une puissance incommensurable.
. Le respect est la marque de la plus grande évolution qui soit pour un être; il est dû au fait que l’individu sait qui il est.
Avec un court arrêt chez Mihaly Csiksgentmihalyi (Vivre)
. Être un homme, ce n’est pas seulement se marier et faire l’amour; être un homme, c’est être responsable, savoir quand parler, savoir quoi dire et savoir se taire.
. On dit de ceux qui transforment des tragédies en expériences positives qu’ils bénéficient de «résilience».
Et chez Spencer Johnson (Oui ou Non)
. Mes décisions révèlent mes convictions.
. Mes émotions me divulguent souvent les conséquences de mes actes.
Nous continuons en marchant avec André Carpentier (Ruelles, jours ouvrables)
. … les personnes et les objets conservent quelque chose des yeux qui les ont observés, je dirais surtout s’ils sont transfigurés par une sensibilité. La nature morte a ses origines dans l’esprit vivant.
. … nulle rencontre ne peut se produire sans le secours de l’imagination, qui est l’autre scène du réel.
Nous nous arrêtons chez Lionel Bernier (La bataille de Forillon)
. Il (Philipp-John) se représenta un instant une grenouille essayant de bloquer le passage du train… Il se mit à rire dans sa moustache. Puis se sentant coupable d’imaginer son amie (Albina) en grenouille, il se leva brusquement et entra souper.
. On devait procéder à une grande opération d’épuration, de nettoyage, de lessivage. On devait protéger à tout prix les crapauds et les grenouilles.
Et chez Fred Pellerin (Comme une odeur de muscles)
. Ma grand-mère, elle était de la race de ceux qui disent qu’il ne faut jamais cogner. Elle allait jusqu’à prétendre qu’il faut éviter tous les coups. Autant pour celui qui frappe que pour celui qui se fait frapper. Dans sa bouche, ça se prononçait comme un proverbe. Que le trou souffre autant que le clou. C’était sa manière de pratiquer. Les arts marteaux.
. Et puis tout s’effaça. Même l’odeur du feu dans les vêtements. Tout sauf la suie dans les mémoires. Là où les grandes noirceurs s’incrustent le mieux.
Un petit quelque chose de Fernando Savater (Choisir la liberté)
. … les problèmes insolubles n’ont que de mauvaises solutions…
. Être tolérant, c’est coexister avec ce que l’on désapprouve… et avec ceux qui nous désapprouvent
«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»
A D A M I S M E (nom masculin)
. hérésie des adamiens ou adamites , hérétiques nudistes du IIième siècle, adversaires du mariage (mouvement repris en Bohême au XVième siècle)
A N K Y L O S T O M E (nom masculin)
. ver, nématode parasite de l’intestin grêle, provoquant une anémie pernicieuse.
Au prochain saut
dimanche 11 juillet 2010
Le trois cent soixante-huitième saut / Le trois-cent-soixante-huitième saut
Voici le dernier poème du crapaud :
l’écho
l’écho d’un violoncelle suffoque dans les montagnes
la nostalgie se cueille sur un banc de métro
alors que la mélancolie les berce, berce encore…
l’écho éteint le son hystérique des téléphones,
l’odeur des voix, le chuintement des pas élastiques
dans les rebours d’une tête effarouchée
la nostalgie, c’est l’écho du temps qui se fait mélancolique…
la pire vengeance de l’amour est l’amour impossible
une main refroidie qui claque la porte
s’en allant paver la ruelle du supplice des heures
l’écho naît nostalgie… meurt mélancolie
un banc de métro, mur de silence sur lequel, infatigablement,
la solitude y creuse de grands trous d’isolement
n’empêchera pas les fous de hurler de joie…
et passe l’archange aux ailes brûlées d’étoiles
des souvenirs incognitos ruisselant de ses bras
s’assèchent ainsi qu’une tache de café roidie
avec trois cordes de violon, le bleu délavé du ciel
désamorce l’écho sous les nuages gris du métro
puis, mélancoliquement, arpente le chemin de l’oubli
«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»
G O D I L L E (nom féminin)
. aviron placé à l’arrière d’une embarcation et permettant la propulsion par un mouvement hélicoïdal de la pelle;
. technique de descente consistant en un enchaînement de virages effectués face à la pente, les skis parallèles;
Loc. à la godille : mal fait, qui ne convient pas.
H A L L A L I (interj. et nom masculin)
. cri de chasse qui annonce que la bête poursuivie est aux abois;
. n.m. ce cri lui-même, ou la sonnerie de cor qui le remplace;
. le dernier temps de la chasse, où la bête est mise à mort;
. défaite, ruine. (Sonner l’hallali de quelqu’un = annoncer sa fin)
CADAVRE EXQUIS
NUMÉRO 13
…à partir de nos bras
alourdis des désirs évanouis
comme deux amants
d’un million de sillons bleus
on entend comme des voix intérieures
les sentiers se perdent sous la neige qu’allège son haleine
comme des flaques insanes
un parfum emplit l’espace
comme des oiseaux de laine
un camelot de cire sacrifié aux rayons du soleil
comme des bouées en déroute vers une source
une ombre blanche aux mains de sang
Au prochain saut
mercredi 7 juillet 2010
Le trois cent soixante-septième saut / Le trois-cent-soixante-septième saut
Éclectique
En vrac
Et
Échevelé
. Les sommets du G8 et du G20 :
Que retenir de ces somptueuses rencontres! Un communiqué final? Un lac artificiel?
L’extraordinaire leadership de Stephen Harper? Personnellement, ce sont plutôt les 1000 arrestations lors des manifestations de Toronto (un record dans l’histoire policière canadienne) desquelles seulement une centaine ont mené à des accusations pour méfaits publics, refus d’obtempérer, etc. Surtout, et c’est là où s’accroit mon inquiétude, le fait que 66% des répondants interrogés par les sondeurs se sont déclaré satisfaits du travail des forces policières dont le mandat, selon le chef de la police de Toronto, était de protéger la ville. Faut-il conclure que les efforts du gouvernement conservateur minoritaire depuis qu’il est en place, efforts pour nous implanter de gré ou de force l’idée que la loi et l’ordre sont les bases de notre société, les nouvelles valeurs pancanadiennes portent des fruits et qu’en définitive il faut continuer d’investir massivement dans les appareils policiers et militaires? D’après vous, les sommes astronomiques englouties pour assurer la sécurité des sommets du G8 et du G20 ne seraient-elles pas un moyen détourné de financer la police et la RCMP? Je n’ai aucune idée combien ça coute d’acheter des œillères pour les chevaux et de nouvelles matraques, mais il me semble qu’on y est pas allé avec le dos de la cuiller! Nous rapprochons-nous d’un état policier?
Certains diront qu’il fallait absolument vaincre, écraser les mouvements criminels et anarchistes (style Black Bloc) car ils représentent la nouvelle vague du terrorisme urbain. Combien d'individus de ces groupes ont été interceptés? On ne nous l’a pas encore dit mais je pense que là où on a formidablement bien réussi, c’est de s’attaquer de plein fouet au droit de manifester démocratiquement.
Dernière chose : les sommets G8 et G20, pourquoi on nous annonce le lieu où ils se tiendront, les dates et tout le tralala un an d’avance. Ne devrait-on pas déclarer ces rencontres TOP SECRET tout comme les discussions qui s’y déroulent et les résultats qui ne viennent jamais?
. Bon voyage à Rome :
Vous connaissez la chanson enfantine BON VOYAGE MONSIEUR DUBONNET? Je vous invite à la chantonner tout en modifiant quelques mots. Ça pourrait donner quelque qui ressemble à:
Mon voyage Monseigneur Ouellet
À Rome débarquez sans naufrage
Bon voyage Monseigneur Ouellet
Et à Québec ne revenez jamais.
. La visite royale :
Avant l’arrivée de «Sa Majesté la face du 20 piasses» en territoire canadien, un sondage d’opinions nous dévoilait que moins de 20% de la population croyait encore en l’utilité de la monarchie, pour les autres, une relique. Depuis l’arrivée de l’illustre personnage sa cote a monté. Semblerait-il que le fait de voir cette vieille dame toute en chapeau et en robes aux couleurs vives a ranimé notre ferveur royaliste. Un merveilleux conte de princesse qui dure depuis près de 60 ans avec le même beau prince charmant! C’est vrai que depuis le décès de la princesse Diana il fallait bien se rabattre sur quelqu’un d’autre, alors pourquoi pas une valeur sure, qui a fait son temps.
L’avez-vous vue le 1er juillet à Ottawa? Le rouge lui donnait des couleurs et a tellement inspiré que monsieur Harper, lui-même, portait une cravate rouge. Une petite influence qui devrait rejaillir sur nous, humbles sujets qui perdront l’automne prochain le plus beau symbole royal qui soit, c’est-à-dire la gouverneur général Mikaëlle Jean. Pourquoi Élisabeth i i ne l’anoblirait-elle pas au rang de princesse? On peut quand même rêver!
. Le français à Montréal :
L’UNESCO rapportait dans un rapport rendu public il y a une vingtaine d’années que la langue atikamekw risque bien de ne pas voir la deuxième moitié du présent siècle. D’aucuns diront que voilà une nouvelle fort peu importante puisque de toute manière cette langue ne serait utilisée que par quelques individus et que la culture qu’elle promeut ne présente aucun intérêt sauf les atikameks eux-mêmes. D’autres ajouteront que l’expérience de l’espéranto, nous la revivons actuellement autour de la langue anglaise, que c’est tout à fait acceptable et que de toute façon aucune barrière ne saurait lui bloquer le passage. Certains préviennent que voici peut-être une initiative semblable à l’érection de la tour de Babel.
Je pars de bien loin pour installer mon argumentaire : la langue française est en péril en sa demeure québécoise principale, Montréal. Sans alarmisme aucun, strictement au niveau de l’observation, je crois fermement que l’idée de plus en plus répandue que l’utilisation de la langue française à Montréal est en baisse devient réalité. Une réalité quotidienne. Le boulevard Saint-Laurent trace une coupe entre l’est et l’ouest de la ville en terme géographique mais il fractionne également l’ancienne métropole canadienne en deux quartiers bien distincts : un anglophone et un francophone. De plus en plus, et j’utilise comme référence ma petite expérience quotidienne dans Hochelaga-Maisonneuve, le fait anglais traverse la ligne imaginaire pour s’installer à l’ombre du stade olympique. Mes nouveaux voisins, ceux qui depuis le 1er juillet partageront ma ruelle, parlent anglais et l’évoquent comme étant leur langue principale.
Se faire servir en français dans l’ouest de Montréal exige une patience angélique qui se transforme trop rapidement en passage à l’autre langue; le mal se répand dans l’est. Discuter avec de nouveaux arrivants (il commence à y en avoir plusieurs dans mon petit coin de ville) c’est avant tout parler anglais. Écouter la radio (autant sur la bande AM que la bande FM) – faites l’expérience – c’est se taper quatre titres anglais pour un titre français. Les anglicismes deviennent de faciles raccourcis afin de mieux exprimer certaines évidences du monde de la communication sous toutes ses coutures. La culture mondialiste parle anglais et il est difficile de s’y soustraire = un axiome de plus en plus répandu. Montréal en subit les coups et contrecoups sans que l’on puisse apercevoir un début de résistance. Car il me semble évident que nous revenons à cela : la résistance.
Souvenons-nous de l’époque pas si lointaine des batailles contre certaines lois linguistiques avant d’arriver à la loi 101; les slogans de Québec français supposaient d’abord un Montréal français. Promenez-vous dans Montréal, à l’est comme à l’ouest, et dites-moi si vous y reconnaissez le visage que voulait lui imprimer la loi 101. J’ai comme la vague impression que si on ne réagit pas, et l’unique manière de le faire serait à mon point de vue de n’utiliser que la langue française toute la journée, en toutes les circonstances, en tous les lieux, si nous ne réagissons pas, l’UNESCO annoncera que la langue française en terre québécoise est vouée à ne pas franchir ce siècle.
Au prochain saut
samedi 3 juillet 2010
Le trois cent soixante-sixième saut / Le trois-cent-soixante-sixième saut
Une autre excursion dans le monde merveilleux de la nouvelle orthographe. Vous verrez que c’est aujourd’hui fort intéressant et, pour certains, fort bouleversant…
Quelques anomalies sont supprimées :
absout, absoute (participe passé)
appâts (nom masculin pluriel)
assoir, messoir, rassoir, sursoir
bizut
bonhommie
boursoufflement, boursouffler, boursoufflure
cahutte
charriot, charriotage, charrioter
chaussetrappe
combattif, combattive, combattivité
cuisseau (dans tous les cas)
déciller
dentelier
dissout, dissoute (participe passé)
douçâtre
embattre
exéma, exémateux, exémateuse
guilde
imbécilité
innommé, innommée
interpeler (j’interpelle, nous interpelons, etc.)
levreau
lunetier
nénufar
ognon, ognonade, ognonière
pagaille
persifflage, persiffler, persiffleur, persiffleuse
ponch (dans le sens de « boisson »)
prudhommal, prudhommale, prudhommie
prunelier
relai
saccarine (et ses nombreux dérivés)
sconse
sorgo
sottie
tocade, tocante, tocard, tocarde
ventail
On munit d’accent quelques mots où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé : asséner, papèterie, québécois, etc.
On écrit en -iller les mots anciennement en -illier où le i qui suit la consonne ne s’entend pas, à l’exception des noms d’arbres (comme groseillier) : joailler, serpillère, etc.
Enfin, en cas de concurrence dans l’usage, on privilégie la forme la plus francisée (leadeur plutôt que leader), la graphie sans circonflexe (allo plutôt que allô), le pluriel régulier, etc. Cette recommandation concerne surtout les auteurs de dictionnaires et est particulièrement valable pour la création de mots.
CADAVRE EXQUIS
NUMÉRO 12
en marche sur un piano sans notes
l’enfant aux souvenirs inachevés
immobilise soudainement les mains sous ses pas
il marche
glisse
et
frôle
(objects in mirror are closer than they appear)
une eau jaillissante
puissante
l’enfourchant
s’enfonce
en perles fuyantes
… l’amour n’est que de la nostalgie remise à jour…
se tenant par la main, les inconnus marchent
inconscients de la route à venir
à leurs insouciantes semelles l’innocence collée
… une légère, … une toute légère couche d’âme à peine lumineuse
«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»
F O R C L U S I O N (nom féminin)
. déchéance d’un droit non exercé dans les délais prescrits;
. exclusion forcée; impossibilité d’entrer, de participer;
. mécanisme psychique par lequel des représentations insupportables sont rejetées avant même d’être intégrés à l’inconscient du sujet (à la différence du refoulement).
G I R A N D O L E (nom féminin)
. faisceau de jets d’eau, de fusées
- gerbe
. chandelier à plusieurs branches disposées en pyramide;
. assemblage de diamants, de pierres précieuses formant pendants d’oreilles;
. grappe de fleurs;
. taille en pyramide des arbres à fruits;
. guirlande lumineuse servant d’enseigne, de décoration pour une fête.
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