en haute altitude
en altitude, bizarrement, tout se joue par oreille
entre tympan et tambour ou plus creux encore
rien à voir avec le service de la jeune hôtesse
rien à voir avec le service de la jeune hôtesse
soliste qui va qui vient puis revient encore,
colombe égarée titubant dans l’allée étroite
l’altitude cause en musique synchronisée,
impulsions input output, simultanément,
à plusieurs milliers de kilomètres
colombe égarée titubant dans l’allée étroite
l’altitude cause en musique synchronisée,
impulsions input output, simultanément,
à plusieurs milliers de kilomètres
au-dessus des nuages coagulés,
on croirait des volcans
on croirait des volcans
à cent-quatre-vingts degrés d’el conda pasa,
un bout de terre en déséquilibre,
étendue noire, artificielle, entre viduité et néant,
au milieu de rien,
où le rien pique son vol stérile
vers de profonds reliefs abyssaux
où le rien pique son vol stérile
vers de profonds reliefs abyssaux
l’altitude gobe les distances,
au sol elles pourraient se déplier
sur un, deux trois continents
et
vogue électriquement la galère aérienne
personne ne semble pouvoir s'arracher
à ce zéro absolu parfaitement pur
d'un avion en mal d'omnipotence
alors que
la jeune fille empile des verres plastique vert
la jeune fille empile des verres plastique vert
à vitesse tgv
étouffant les chocs supersoniques
à bout de bras, l’altitude, capitaine au long cours,
galvanise ses harmonieuses éclaboussures
à bout de bras, l’altitude, capitaine au long cours,
galvanise ses harmonieuses éclaboussures
jusqu’aux confins de l’espace,
au creux d'un trou noir,
au creux d'un trou noir,
ellipse du temps remplie de navettes égarées,
port altier au cœur du noyau nébuleux,
s'y resserre frénétiquement un soleil constricteur
catapulté par-delà la porte de l’éternité
sans fin, sans début, sans cible
s'y resserre frénétiquement un soleil constricteur
catapulté par-delà la porte de l’éternité
sans fin, sans début, sans cible
en son centre désorienté
le sarrau bourgogne de l’hôtesse
le sarrau bourgogne de l’hôtesse
se confond à l’obscurité de la cabine
où tout dort encore,
immobilité stagnante,
immobilité stagnante,
soumise à la vitesse effrénée de l’appareil
que les vifs soubresauts agitent
l’ombre en état d’apesanteur, fugitif fantôme,
traînasse ici et là, lèche les hublots,
glisse son vif reflet telle une masse terrifiante
et broie les dos ligotés aux camisoles factices
statue noctiluque,
la jeune fille aux doigts graciles
colorés du même rouge bourgogne
depuis mille heures au moins,
depuis mille heures au moins,
entre de longs sifflements saccadés,
des lamentations énergiques,
s'enferre autour du petit rai de lumière
des lamentations énergiques,
s'enferre autour du petit rai de lumière
que des étoiles fugaces ont déposé à ses pieds,
les ayant chargé de frissons involontaires
d’autres frissons encore, irréguliers,
convulsifs pour celle qui vertige en altitude
elle a peur
en altitude
si peur
en haute altitude
elle a peur
en altitude
si peur
en haute altitude
elle a si peur en haute altitude
12 novembre 2014
au café
assise au fond du café
sous l’éventail qui tournoie
elle attend
le flot des paroles
fait tohu-bohu
autour d’elle
la fumée des Marlboro
emplit l’espace
de légères arabesques
elle songe à écrire
le menu cartonné
l’y invite
elle griffonne :
tu ne peux partir
tu es déjà en allé
de la page des apéritifs
elle fit
une boule de papier
dans la rue
les gens passent leur chemin
12 février 2015


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