Un flamenco Un flamenco Un flamenco
poignard à la main poignard à la main poignard à la main
coeur d’argent coeur d’argent coeur d’argent
guitare andalouse guitare andalouse guitare andalouse
rues de Grenade rues de Grenade rues de Grenade
en Espagne torride en Espagne torride en Espagne torride
un 19 août 1936 un 19 août 1936 un 19 août 1936
était-ce le 18 ? était-ce le 18 ? était-ce le 18 ?
les phalangistes, les phalangistes les phalangistes
escadrons de la mort escadrons de la mort escadrons de la mort
firent noces de sang firent des noces de sang firent des noces de sang
Luis Bunuël, scénarisé
le romancero gitano
récité sur le chemin de Viznar
la guardia civil, bandeau à la main, encensait la guerra espagnôla
deux balles de fusil
au milieu du front
Federico tomba.
Mort le Prince gitan.
Je veux dormir le sommeil des pommes,
Et m’éloigner du tumulte des cimetières.
Je veux dormir le sommeil de cet enfant
Qui voulait s’arracher le cœur en pleine mer.
Je ne veux pas que l’on me répète que les morts ne perdent pas leur sang ;
Que la bouche pourrie demande encor de l’eau.
Je ne veux rien savoir des martyres que donne l’herbe,
Ni de la lune avec sa bouche de serpent
Qui travaille avant que l’aube naisse.
Je veux dormir un instant,
Un instant, une minute, un siècle ;
Mais que tous sachent bien que je ne suis pas mort ;
Qu’il y a sur mes lèvres une étable d’or ;
Que je suis le petit ami du vent d’ouest ;
Que je suis l’ombre immense de mes larmes.
Couvre-moi d’un voile dans l’aurore,
Car elle me lancera des poignées de fourmis,
Et mouille d’une eau dure mes souliers
Afin que glisse la pince de son scorpion.
Car je veux dormir le sommeil des pommes
Pour apprendre un sanglot qui de la terre me nettoie ;
Car je veux vivre avec cet enfant obscur
Qui voulait s’arracher le cœur en pleine mer.
Je veux pleurer ma peine et te le dire
pour que tu m’aimes et pour que tu pleures
par un long crépuscule de rossignols
où poignard et baisers pour toi délirent.
Je veux tuer le seul témoin, l’unique
qui a pu voir assassiner mes fleurs,
et transformer ma plainte et mes sueurs
en éternel monceau de durs épis.
Fais que jamais ne s’achève la tresse
Du je t’aime tu m’aimes toujours ardente
de jours, de cris, de sel, de lune ancienne,
Car tes refus rendus à mes silences
Se perdront tous dans la mort qui ne laisse
Pas même une ombre à la chair frémissante.
Poème de la soleá
pense que le monde est petit
et le coeur est immense.
Vêtus de manteaux noirs.
Pense que le tendre soupir
et le cri, ils disparaissent
dans le courant du vent.
Vêtus de manteaux noirs.
Le balcon est resté ouvert
et l'aube sur le balcon
tout le ciel est sorti.
Ay yayayayay,
que vêtus de manteaux noirs !
sur le balcon ouvert
entre soleil et poussière
un poignard à la main
dans l’autre une guitare
murmurant
de vieilles chansons andalouses
que nous écouterons
Citations de Federico Garcia Lorca
« Rien n’est plus vivant qu’un souvenir. »
« On revient de sa jeunesse comme d’un pays étranger. Le poème, le livre est la relation du voyage. »
« Dans ce monde, moi je suis et serai toujours du côté des pauvres. Je serai toujours du côté de ceux qui n’ont rien et à qui on refuse jusqu’à la tranquillité de ce rien. »
Take this waltz - Leonard Cohen
La chanson est une adaptation d’un poème de Lorca, La petite valse viennoise.
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