dimanche 23 juin 2024

Un peu de politique à saveur batracienne ... (Billet 4)



Un peu de politique à saveur batracienne…

 

ET LE QUÉBEC DANS TOUT ÇA !

 

    Il est vendredi 21 juin, début de l’été, à trois jours de la Fête nationale du Québec. Je me penche maintenant sur un peu de politique québécoise conservant pour un autre billet mon point de vue et mon opinion sur la politique fédérale.
 
    On vient d’apprendre, il y a quelques minutes à peine, que Denis Coderre pose sa candidature à la course pour la chefferie du Parti libéral du Québec.

    Si dans le cas des USA nous sommes en présence d’une bataille de l’âge d’or, dans celui de la France de jeunes coqs gaulois, la venue de ce dinosaure fédéraliste, ex-ministre au gouvernement fédéral, ex-maire de la ville de Montréal aura, s’il est élu ou couronné, à affronter d’ici une couple d’années un parti dirigé par François Legault (CAQ), deux jeunes loups, Paul Saint-Pierre Plamondon (PQ) et le co-porte-parole de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, sans oublier Éric Duhaime du Parti conservateur du Québec. À première vue, je serais tenté de dire que nous voici placé devant un conflit générationnel assez évident.

 

Examinons d’abord les personnes en action actuellement ; 
il est possible que nous les retrouvions lors de la prochaine élection prévue pour le 5 octobre 2026:


François Legault, 
Premier ministre du Québec depuis le 18 octobre 2018 et chef fondateur de la CAQ (Coalition Avenir Québec). Il  a 67 ans.


Gabriel Nadeau-Dubois
député de Gouin depuis 2017, il est co-porte-parole de Québec Solidaire, deuxième opposition officielle à l’Assemblée nationale du Québec. Il est âgé de 34 ans.
 
Paul Saint-Pierre-Plamondon, 
chef du Parti Québécois (PQ) et député du comté Camille-Laurin. Il est âgé 47 ans.
 

Le Parti libéral ( l'opposition officielle) n’a pas de chef, qu’un intérim. Il devrait lancer bientôt sa campagne au leadership. Un candidat a annoncé qu’il ferait partie de la course, il s’agit de Denis Coderre, âgé de 60 ans.

 
Le Parti conservateur du Québec n’a pas de députés élus à l’Assemblée nationale malgré un score plus qu’honorable lors de l’élection de 2022. 
Son chef, Éric Duhaime est âgé de 55 ans.


    
    Vous me direz que l’âge n’a que peu d’importance en politique ; l’expérience, l’engagement, la clarté dans ses propos et surtout une certaine vision de l’avenir mettant en place aujourd’hui ce qui peut rendre l’avenir collectif meilleur, tout cela devrait (ou doit) inciter les citoyens à réfléchir au devenir de la société.
 
    Je me répète, l’ayant maintes fois formulé : le geste démocratique de voter est pour la grande majorité de la population le seul et unique qu’elle pose, et cela l’engage pour au moins quatre années. Est-ce cela la démocratie ? On peut en débattre longtemps, mais ce qui m’intéresse dans ce billet, c’est, de mon point de vue de citoyen moyennement informé et un peu trop passif, c’est tenter d’avoir une opinion qui soit en parfaite conviction avec mes idées et examiner les forces en présence.

    La vie politique québécoise actuelle est ennuyante comme la pluie. Compte tenu des valses à mille temps d’un gouvernement vieillissant qui cherche à reprendre son souffle sans envisager pour autant de se renouveler dans l’élaboration de politiques en conformité avec la réalité actuelle et ne réussit pas à insuffler un idéal (ni même un élan) pour façonner des lendemains meilleurs. Cela semble indéchiffrable pour un gouvernement pourtant fusionnel avec les chiffres.
 
    Si une certaine tendance se maintient, la prochaine élection pourrait nous inviter à regarder vers l’avant à travers les idées que promeuvent les partis politiques en lice. QS et son programme mieux ciblé autour de l’environnement et des classes sociales affaiblies par une situation économique désastreuse faisant du sur-place. Le PQ et son chef qui fait actuellement exploser les baromètres des sondages, tenant absolument à ce que le projet d’indépendance du Québec aille plus haut que la barre des 49% . Le PLQ qui, encore et pour un certain temps, végète au purgatoire où les Charest et Couillard (surprenamment on semble les réhabiliter) l’ont manifestement envoyé, déchirera sa chemise pour défendre le Canada. Le PCQ  ressemble un peu à un frappeur de relève au baseball, à savoir qu’il est assis sur le banc et lorsqu’on l’appelle au bâton il doit se signaler, mais dans le cas présent, je crains qu’après quelques fausses balles, il soit retiré au bâton ; la CAQ et son chef se déplaçant avec un déambulateur, répétant les mêmes choses souvent sans pouvoir en illustrer le bien-fondé  avant de les renier pour à nouveau y revenir à la suite d’un briefing de son entourage, un chef qui n’a plus le charisme que certains lui attribuaient lors de la pandémie, s’étant transformé en un populiste maladroit.

     Nous ne sommes pas encore à la porte de l’élection, elle est prévue pour octobre 2026 et d’ici là beaucoup de choses peuvent évoluer (au minimum car elles ne risquent pas de changer) et bien avisé celui ou celle en mesure d’en esquisser même un avant-goût. Une chose du moins demeure : la politique québécoise actuelle est ennuyeuse comme la pluie…

    Le monde tente de survivre aux changements climatiques alors que notre gouvernement se complaît dans des réalisations minimales qui se résument à des mots et fort peu d’actions concrètes, tentant de nous convaincre qu’il est maître dans l’art de conjuguer économie et écologie. Il faut tout de même dire que ce combat ne doit pas être strictement celui des élus, mais le quotidien de chacun et chacune d’entre nous. Quand mon petit-fils dit ouvertement qu’il n’aura pas d’enfants en raison de la situation catastrophique de la terre, de l’inconfort qu’il ressent à imaginer qu’une descendance puisse souffrir encore plus des effets dévastateurs dans laquelle nous sommes, cela m’inquiète. Profondément.

   Avant d’achever ce billet, j’aborde un sujet particulièrement décourageant. Les récolteurs d’opinions nous disent souvent à quel point les citoyens ont de la politique (et des politiciens) une très mauvaise perception. «On n’y croit plus…», «Ils sont tous pareils, du pareil au même…», «Sont là seulement pour les $$$.» C’est désolant et devrait nous alarmer si nous partons de la prémisse que « nous avons les gouvernements qu’on mérite» et que ceci s’enveloppe d'un pessimisme généralisé.
 
    Comment en arriver à une vie citoyenne mieux adaptée aux exigeantes réalités du XXI ième siècle ?
 
La parole est à vous… non, à nous.



































jeudi 20 juin 2024

La suite...




La suite...

    Entrepris le 20 avril dernier par la publication de L'oiseau, une série de poèmes se relayant - ( Qui... paru le 4 mai, par la suite ...immortel... le 12, suivit L'étendue blanche une semaine plus tard alors que le 29 mai paraissait en marche... vers on ne sait où pour en arriver le 7 juin à et se lève un vent fulgurant... ) - accoste aujourd'hui  Nous ne serons plus seuls. 
     
    Ce n'est pas une première pour moi, mais les expériences antérieures de cette nature n'ont pas revêtu le même caractère, se définissant davantage comme un regard périphérique sur une thématique alors que cette fois, il s'agit plus du développement d'une idée qui progresse en se complexifiant, ce qu'en musique on définirait «contrepoint».
    
    L'intérêt d'une telle démarche, si je me place du point de vue du lecteur, réside dans le fait qu'une idée primaire s'enrichit d'un prolongement sans en être l'aboutissement et permet, du moins je le souhaite, un contact plus intime avec les mots qui encadrent l'atmosphère.


Nous ne sommes plus seuls


À la traîne des pas saccadés du marcheur, plus rien ne s’évanouit,
ca s’éloigne plutôt, laissant pistes colorées et traces d’effluves
un peu comme si le vent irréductible avait modifié ce qui fut
    ici
    

Ce vaillant derviche à tête haute, aux souvenirs incertains,
retrouve, c’est vague encore quelques vestiges d’un proche passé
qu’il peine à nommer, craignant qu’à le rebouter il rejaillisse
dans une mémoire embrouillée et primipare à la fois, puis fuse
    par ici
    par là

À travers l’espace, maintenant, mille et une avenues percent…
à travers les parfums, tout s’imprègne d’un subtil renouveau…
alors que devant lui, puisés aux couleurs, aux odeurs confondues,
flottent entre ciel et sol, entre carmin et blanc amalgamés,
une myriade d’exhalaisons esquissant des sons…
    ici
    

 

La solitude fuit
inutile passagère
porteuse de cruelles fumées,
elle s’évanouit
dévêtue de ses lambeaux,
et sous un nuage irradiant
naissent plusieurs foules

nous ne sommes plus seuls

 lit-on sur des tablettes d’ardoise 

nous ne serons plus seuls

 

ici et par ici, là et par là
des hommes, des femmes
tiennent des enfants par la main
à qui ils n’enseigneront pas
                                                       la peur
                                                                   le doute
                                                                                   la honte

 qu’à ne plus jamais être seuls…

                                                            





mardi 18 juin 2024

Un peu de politique à saveur batracienne... (Billet 3)




Un peu de politique à saveur batracienne…


 LA GUERRE EN UKRAINE ET À GAZA

    Existe-t-il des périodes dans l’histoire humaine au cours desquelles la guerre fut absente ? J’essayais, avant d’entreprendre ce billet abordant les deux guerres qui actuellement, en 2024, retiennent notre attention, j’essayais donc de comptabiliser celles qui eurent et ont lieu depuis ma naissance en 1947.

    Au sortir de la Seconde guerre mondiale, compte tenu de son extraordinaire fertilité en termes de décès et d’horreurs, il nous semblait que celle-ci devait s'avérer être le dernier hécatombe, qu’enfin l’homme avait compris et qu’il reléguerait aux calendes grecques l’idée de s’y reprendre. C’est sans doute mal connaître les hommes.

 

Voici les guerres qui, depuis, ont marqué notre imaginaire:

1946 : début de la guerre d’Indochine;

1947 : début de la «guerre froide»;

1950 : guerre de Corée;

1954 : guerre d’Algérie et début de la guerre du Vietnam;

1967 : «guerre des six jours» Israël/Monde arabe;

1975 : les Kmers rouges au Cambodge;

1979 : les Russes entrent en Afghanistan;

1980-81 : guerre du Golfe;

1992 : guerre de Bosnie;

1994 : génocide au Rwanda

1999:  guerre au Kosovo;

2001 : attentats à New York et début de la guerre contre le terrorisme;

2003 : début de la guerre au Soudan (Darfour);

2003 : guerre des USA contre Sasam Hussein;

2014 : début de la guerre en Ukraine;

2023 : guerre Israël / Hamas.


    À ce listing, il faut ajouter tous les autres conflits locaux et régionaux, les violences à gauche et à droite, les diverses tensions qui risquent d’évoluer vers des hostilités menant à des combats armés, guerres civiles et de religions, et à la limite… guerres de clocher.

    Je me suis interrogé sur le coût des guerres, non pas humain, strictement en termes d’armements et ce que j’ai trouvé date de 2021 et ne touche que les USA. Depuis 20 ans, et strictement au Moyen Orient, on a engouffré 8000 milliards de dollars US. Tellement énorme que le nombre lui-même est incommensurable.

    Le coût humain ? Je vous laisse en juger par vous-mêmes.

    Je me suis par la suite interressé aux «Lois de la guerre». Celles-ci sont «un ensemble de règles internationales qui constituent le «droit à la guerre» et ont pour objet de fixer ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire en cas de conflits.»       

                                                             

    Vous vous en doutez bien que lesdites lois ne sont que superficiellement respectées. Là où l’on devrait se sentir plus sérieusement interpelé, c’est l'article qui invite les belligérants à «chercher un retour à l’état de paix»…

    Un autre point devient pertinent lorsqu’on regarde ce qui se déroule actuellement en Ukraine et dans la bande de Gaza : «ne pas détruire ni imposer de souffrances au-delà de ce requiert le but recherché». Voici certainement l’élément le plus élastique de ces lois. On n’a qu’à suivre (parfois en direct) la transmission des actions militaires dans ces deux régions du globe pour constater de visu qu'«imposer des souffrances au-delà…» s’avère de bien vaines écritures.

    J’aime bien ce que Jean-Jacques Rousseau écrit dans CONTRAT SOCIAL : «La guerre n’est donc point une relation d’homme à homme, mais une relation d’État à État, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis qu’accidentellement, non point comme hommes, ni même comme citoyens, mais comme soldats.»

    Qu’en est-il des crimes de guerre ? Des crimes contre l’humanité ? 

    Voici les nuances entre les deux : « les crimes de guerre sont des violations des lois et coutumes de la guerre telles que définies par les Conventions de Genève et de la Haye : ils comprennent les attaques délibérées contre des civils, la torture, le meurtre ou les mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre.»; «la notion de crimes contre l’humanité, elle, s’applique également en temps de paix. Elle englobe les disparitions forcées, les homicides, la réduction en esclavage, l’expulsion et le viol généralisé et systématique.» 

    Croyez-vous que dans les deux cas d’espèce qui nous préoccupe, en Ukraine qu'on se soit attardé à porter des accusations contre le chef du Kremlin alors que dans la bande de Gaza on soit allé plus loin, en autres en exigeant un cessez-le-feu, croyez-vous que cela puisse un temps soit peu modifier le cours des choses ?

    En sortirons-nous un jour ? Si les guerres actuelles n’ont rien à envier à celles du passé - lointain et proche - qu’au contraire des arguments qui se répètent continuellement, les moyens, eux, pour y parvenir ou les déclencher se sont raffinés pour en arriver toujours aux mêmes conclusions, celles que les politiciens cachant leurs larmes de crocodile à travers des discours hurlant à la paix sur un ton geignard nous aspergent lors des cérémonies d’armistice.

    Il existe, encore, tellement d’interrogations au sujet de la guerre et de la nature humaine au point que certains en arrivent à confondre les deux. Sociologues, psychologues et autres chercheurs, au cours des siècles, ont élargi le débat sans parvenir à en cerner toutes les dimensions. Personnellement, je n’arrive pas encore à me résoudre au fait qu’un être humain, constitué d’une âme empathique et habité par un profond sentiment à voir disparaître tout ce qui est nuisible au bonheur des hommes, qu’il ne se lève pas pour s’indigner des effets de la guerre, allant même à la réclamer dans plusieurs cas.

    Dans mon deuxième roman ( LES ANCIENS COLONELS) écrit au Vietnam - on le retrouve en entier sur ce blogue - j’aborde le thème de la guerre avec, en fond de scène, la triste histoire des cambodgiens souffrant sous la dominante férule des Kmers rouges. Je pouvais distinguer dans ce conflit les éléments suivants : la volonté de domination et son exécution au service d’une idéologie pernicieuse. On retrouve cela dans la guerre en Ukraine et celle qui sévit dans la bande de Gaza. On désinforme, réécrit l’histoire, diabolise tout ce qui n’est pas allié à notre doctrine pour en arriver à la fin à tuer, bafouer les droits humains et, s'appuyant sur la sauvegarde de la démocratie,  assassiner et le présent et l’avenir.

    Il faut éviter, entend-on quotidiennement, que les erreurs de l’Histoire ne se répètent pour ne recevoir en plein visage que son écho percutant.  Nos préoccupations individuelles et collectives, trop souvent éloignées des principes humains qui devraient nous habiter font de nous de passifs spectateurs et notre silence, notre inaction nous rendent collaborateurs.

A-t-on un choix à faire entre :

« Faites l’Amour et non la guerre!»

ou

« Si vis pacem, para bellum!» ?





samedi 15 juin 2024

Projet entre nostalgie et fantaisie...

 


La nostalgie
selon LE ROBERT « n'est pas une simple émotion, elle est un état d'âme subtil, mêlant les sensations, les images, les pensées liées à l'évocation de notre passé, où bonheur et malheur se trouvent harmonieusement mêlés, comme dans la vie.» 

La fantaisie, 
toujours selon LE ROBERT, serait « une tendance à agir selon son humeur, une originalité amusante, une imagination dans les initiatives.»

    C'est l'heureuse combinaison des deux termes qui me pousse vers ce projet à tout le moins extravagant... celui de retourner aux origines du blogue (LE CRAPAUD GÉANT DE FORILLON) soit septembre 2005 afin de revoir et à l'occasion corriger certains poèmes qui y furent déposés. 

    Je ne vais pas tous les reprendre, que ceux résonnant encore en moi.

    Celui que j'ai retravaillé, et que je vous soumets aujourd'hui, date du 27 septembre 2008 et publié dans le billet SAUT 233, porte le titre suivant et va ainsi:


ils sont…


ils sont (des transgresseurs) de clôtures tubulaires…
à bout de bras…
nouant à leurs ailes des gestes individués

ils sont (des inutiles) ingurgitant l’oxygène alcoolisée des rues…
à bout de souffle…
les eux et les autres ne font pas long feu au bout de vous

ils sont (des chandelles) brûlant par les deux bouts… 
au bout du tunnel…
les «on» qui les nomment ont des noms de démons

ils sont (d’impuissants) poètes aiguillés par la poussière…
à bout de siècle…
des qui-que -ce-soit, des quiproquos iroquois

ils sont (des manipulateurs) de fausses équations quantiques…
au bout du rouleau…
les toi/soi/moi se singularisant au pluriel

ils sont (des répondants) aux appels lancinant de leurs corps…
au bout du fil du bout du monde…
ceux qui ne comptent plus sur quiconque

ils sont… à-tirer-à-bout portant
par les bien-pensants en trois-pièces cramoisis
aucun n’étant plus ou moins l’autre

ils sont (des graffitis délavés) pour études doctrinaires…
à bout de forces, au bout de leurs peines…
le/la/les écrits en lettres sanguines aux bras

ils sont (des «ils» impersonnels) de bout en bout et d’un bout à l’autre…
pour un bout de temps…
des plusieurs (ignorés) par plusieurs

tout au bout de tout sur une même ligne centripète
ils sont… (ces êtres sans avoirs) criant des mensonges aux planètes urbaines
(ces écrasés) dans des parcs sales, dans des rues sans fin,
dans d’étroits couloirs de mosaïques saisons,
dans des regards éberlués retournés vers leurs chiens
(ces riens) immenses de leur tout…

ils sont… (des salmigondis) puant sur une pelouse jaunie

s’ils entendaient ceci
ils n’en seraient pas moins ce qu’ils étaient
à peine plus loin que leurs paroles atrophiées
quotidiennement appauvries de l’indispensable essentiel
(ces quidams tatoués) au goût d’éther
qui les pousse encore plus haut que ce qu’ils visaient

s’ils entendaient cela
ils ne seraient pas surpris qu’on leur suppute, eux,
(sourds) - (muets) - (aveugles)  des slogans hygiéniques
eux qui promènent dans leurs mains coupées 
des tranches de jour et de nuit
s’effilochant sous leurs pieds ampoulés
puis s’en iraient d’où ils venaient…

s’ils sont… ils seront…
s’ils étaient… ils seront…
(de vitreux regards) sur les intempéries de la vie.









vendredi 14 juin 2024

Un peu de politique batracienne... (Billet 2)

 


Un peu de politique à saveur batracienne…


CAMPAGNE ÉLECTORALE AUX USA

    Le combat de coq français ne ressemble en rien à celui qui se tient aux USA : Joe Biden (81 ans) et Donald Trump (78 ans) s’affrontent pour une seconde fois dans ce que l’on pourrait malicieusement surnommé la bataille de l’âge d’or. Cette lutte démontre, à première vue, le vieillissement de la politique américaine ainsi qu’une dichotomie de plus en plus marquée entre l’ouverture au monde et le repli sur soi. Ça serait long et fastidieux d’énumérer des exemples illustrant cette volonté de plus en plus répandue chez les américains de vouloir faire cavaliers seuls et rétrogrades dans plusieurs domaines autant politique qu’économique, alors que sur le plan social, les retours en arrière (immigration, avortement, port d’armes, entre autres) font tache d’huile dans plusieurs états membres de cette fédération qui gagnerait beaucoup à tenir des états généraux sur son avenir.
 
    Le «rêve américain» ne fait plus rêver. Beaucoup de gens, même ceux de ce pays, réalisent être aux prises avec quasiment les mêmes questions qu’au siècle dernier. Ils semblent avoir lancé la serviette, quelque peu désabusés pour ne pas employer le mot «dégoûtés» face à une ambiance générale que je pourrais qualifer être remplie de doutes alors que les réseaux complotistes, entre autres, ceux qui semblent favoriser l’explosion de la guerre civile, les nostalgiques des affrontements Nord/Sud et les révisionnistes qui n’ont rien à envier à Poutine en Russie.
 
    Il m’apparaît difficile voire impossible de dégager des thèmes rassembleurs : comment convaincre les adeptes de la «terre plate» qu’ils font fausse route ; ceux qui ne voient aucune intervention humaine dans les changements climatiques car, pour eux, ils ne sont qu’une nouvelle façon de nommer les saisons ; ceux pour qui la vie est inaliénable, qu’un foetus doit obligatoirement être protégé même au prix du décès de la porteuse ; que cette vie devenue inviolable doit absolument être protégée par des armes à feu de plus en plus perfectionnées et que le droit de les utiliser est sacro-saint ; ceux dont leur religion est LA religion, la seule, l’unique, la vraie et que les autres sont des aberrations ; ceux qui deviennent ces prosélytes de la bonne vertu exemplaire et empêchent les enfants, les adolescents d’avoir accès aux livres qui leur permettent de mieux réfléchir, de s’ouvrir aux réalités diverses de notre monde en constante évolution ; sans oublier, car ils sont légions, les racistes de plus en plus intolérants, les sexistes de plus en plus sectaires et cette multitude de gens qui ne participent plus à la vie citoyenne, n’y croyant tout simplement plus.
 
    Face à ces énoncés que plutôt pessimistes, est-ce que Joe Biden et Donald Trump représentent des voies de réconciliation ou, minimalement, une quelconque lueur non pas d’espoir, mais de circonspection ?

    Je ne le crois pas. Pire, je ne vois pas (encore) un quelconque mouvement pouvant générer une nouvelle philosophie politique dans ce pays qui semble, tête baissée, se diriger vers l’effondrement de son système qui n’aura pas su, au fil des années et davantage depuis l’assassinat de JFK et Martin Luther King, n’aura pas su se regarder en face, s’autocritiquer et se redéfinir. On a plutôt choisi de s’encrasser dans de vieux concepts favorisant davantage le capitalisme et ses ambitions commerciales et économiques devenues des intérêts à protéger à tout prix. Le New Deal de Roosevelt n’aura duré que cinq (5) ans, s’effondrant tout comme la Grande dépression qui l’avait vu naître dans le conflit mondial numéro #2.
 
    Les élections américaines s’achèveront le 5 novembre prochain par l’élection présidentielle. À moins d’une seconde tragi-comédie orchestrée par le candidat républicain, les USA connaîtront leur 47e président et mathématiquement parlant le 45e pourrait devenir le 47e ou le 46e deviendrait le 47e ; les malins diront que voici une bien drôle de chaise musicale.
 
    Que faut-il espérer de ces élections ? Il faut, je crois, s’attendre qu’à de la boue lancée de part et d’autre, d’un criminel au père d’un criminel. Tout de même incroyable qu’en 2024, alors que le monde risque tant, que ce soit en raison des guerres en cours actuellement (elles seront l’objet du prochain billet), de ce qui semble se présenter comme un véritable affrontement entre les blocs occidental et oriental, des changements climatiques devenus un sujet majeur de préoccupation chez une majorité de gens partout dans le monde, incroyable que ce pays, qualité de leader mondial du monde libre, soit rendu à piétiner sur tout ce qui n’est pas ce qu’il souhaite que ce soit.

 

Prédiction ?

Trump, assez facilement, mais dirigeant entre les murs d’une prison plutôt qu’à la Maison blanche.



mercredi 12 juin 2024

Un peu de politique à saveur batracienne... ( Billet 1)

 Un peu de politique à saveur batracienne…

 

Résultats 2024



    Le CRAPAUD ne s’est pas aventuré sur le chemin tortueux de la politique depuis des lunes. Les élections européennes m’y invitent ainsi que la campagne électorale américaine qui, inévitablement, obligeront le CRAPAUD à glisser un mot - une phrase ou deux même - sur le conflit au Moyen-Orient et en Ukraine. Alors qu’on y est, pourquoi ne pas s’intéresser aussi à ce qui se prépare au Québec avec le «vieillissement» du gouvernement actuel de la CAQ qui n’est pas sans rappeler qu’un phénomène similaire semble se dessiner du côté canadien.
 
EUROPE
 
    «Même une chatte n’y reconnaîtrait plus ses petits», l’expression prend vraiment tout son sens depuis le dévoilement des résultats de l’élection européenne. Avancée importante, toutefois moindre que prévue, des groupes de l’extrême-droite et cela principalement en France alors que le RN (Ralliement national) de madame Le Pen avec en tête Jordan Bardela cause une surprise telle que le Président Macron a dissolu le parlement et annonce la tenue d’élections législatives (fin juin pour le premier tour et début juillet pour le deuxième). Il est quand même particulier qu’un appel au peuple se fasse à quelques semaines du début des Jeux Olympiques (26 juillet au 11 août).
 
    Est-ce que cette fois-ci l’assemblée nationale française serait à portée de main pour ce parti (RN) diabolisé depuis tant d’années ? Si oui, le Président Macron devra inévitablement nommer monsieur Bardella premier ministre, lui à qui on reproche surtout son âge, il a 28 ans. Si non, on devra admettre que le coup de poker du chef de l’État français qui semble miser sur la peur, celle de voir la France dirigée par un parti déclaré d’extrême-droite, lui aura été chanceux.

    Je ne connais pas les habitudes électorales des citoyens français, mais je ne serais pas surpris si nous assistions à une montée importante des abstentions ainsi que des votes blancs maintenant comptabilisés depuis 2014. Une chose est certaine toutefois, la droite et à posteriori l’extrême-droite réussissent mieux à «faire sortir le vote» que les partis de gauche souvent reconnus pour leurs querelles internes. Le centre se ralliera-t-il pour contrer ce qu'on considère chez eux comme la fin du mode de vie français ?
 
    La performance de Jordan Bardella s’avère cruciale pour que progressent les intentions de vote du RN (Ralliement national) et je ne serais pas du tout surpris que madame Le Pen soit invitée à plus de discrétion. (Ça ressemble quelque peu au traitement que les conseillers auprès des médias de François Legault exige de lui, soit un maximum de retenue). Cela pourrait signifier une lutte féroce entre le Premier ministre actuel, Gabriel Attal - 35 ans - et le président du RN. Une chose est certaine, les questions chères au parti d’extrême-droite seront débattues avec une aigreur corrosive.
 
Prédiction ?   

Victoire du RN, minoritaire toutefois à l’Assemblée nationale.





vendredi 7 juin 2024

et se lève un vent fulgurant...


 et se lève un vent fulgurant…


… enveloppant la solitude du marcheur
        … balayant furieusement l’étendue blanche
                … ranimant quelques odeurs étouffées.

Il orchestre une danse anachronique,
s’impose entre reprise de l’espace et couleurs bigarrées,
avale goulûment la poussière effarante
que d’anciennes pyramides millénaires droppèrent en s’écroulant,
avive les couleurs naissantes luisant sous l’azur parme dépourvu de nuages.
 
Ce vent, quelque part entre
souffle et bourrasque, zéphyr et sirocco,
tramontane et libeccio,
bat le rappel de la pluie que la blancheur du sol
et le pâle violet du ciel immobilisent,
secoue vengeusement quelques mouvements barbares.

Vent et pluie, ces invités impromptus battent la chamade,
éveillent une myriade d’odeurs, inconnues du marcheur,
ce chercheur coriace que plus rien n’épuise,
trop éreinté jadis par d’impétueuses tempêtes
munies de glaives trempés à des poisons acides et pernicieux.

Le sol exhale le pétrichor, ce sang des pierres,
jusqu’à un horizon rapetissé d’où émergent quelques arbres,
stalagmites naissants et feuillus déjà, colorant d’un vert kaki
la blancheur et l’aubergine de la toile encore nue du décor…
le marcheur abasourdi interroge tout… placidement.

Alors qu’un vent s’est levé, fut-il aussi fulgurant
qu’autour, qu’alentour de lui, ondoient les odeurs
caressant de leurs subtilités gazeuses un embryon
en gestation pénible, malaisément accroché
à des racines serpentant vers un subtil horizon …

… un marcheur, le même toujours, découvre le sous-jacent …












lundi 3 juin 2024

KAFKA... 100 ans après.

K A F K A

( 3 juin 1883 - 3 juillet 1924)


« Une cage s'en fut à la recherche d'un oiseau.»

 

- Il faudrait, pour votre culture monsieur Turcotte, que vous laissiez un peu de côté les recueils de poèmes que vous lisez ad nauseam pour d’autres lectures qui permettraient de diversifier votre point de vue sur l’écriture. Je vous conseille Kafka. Franz Kafka.

    Je me souviens de ce conseil qui me fut donné par un professeur de français alors que  j’achevais ma dernière année au secondaire ; il précisait sa pensée en ajoutant qu’un point de vue n’a pas le même sens qu’une opinion : un point de vue c’est l’endroit où on se situe afin d’examiner une question et de ce regard cela nous permet d’émettre une opinion. Cet enseignant - je me permets de le nommer malgré qu’il ne soit plus aujourd’hui de ce monde, Monsieur Ghislain Dextradeur - nommé par la direction de l’école que je fréquentais à ce moment-là «superviseur» du journal étudiant dont je faisais partie, avait une approche que je qualifierais d’unique pour l’époque - entre 1960 et 1965. Moins, beaucoup moins porté sur la grammaire, la syntaxe que les autres professeurs que j’avais connus auparavant, il préconisait et encourageait la lecture. Il fallait, pour lui, lire… beaucoup lire. « Et pour lire, disait-il, il faut s’accompagner d’un cahier de lectures dans lequel, par respect pour l’auteur et la langue française, on notera des extraits à ne pas oublier, des phrases qui nous auront permis d’apprécier la qualité esthétique ainsi que les questions qui naissent à notre esprit.» J’ai, depuis, toujours conservé cette pratique, devenue chez moi une routine.

    Ses choix littéraires ne m’ont jamais tellement attiré - il adorait Bernanos, Mauriac et Maurois - alors, qu’avant ce conseil, je me délectais dans la poésie québécoise - Saint-Denys-Garneau, Nelligan, Charles Gill, Grandbois, Lapointe et deux illustres inconnus chez les profanes à ce moment-là, mais adulés par les intellectuels, à savoir Gaston Miron et Roland Giguère. Mon père recevait de plusieurs éditeurs québécois une masse de livres qu’il ne lisait pas, les laissant plutôt traînasser dans cette pièce mythique de la maison que nous surnommions «le bureau».

    Mais je suis loin de Kafka. J’y reviens à l’occasion du centenaire de son décès (3 juin 1924), lui qui est né le 3 juillet 1883 à Prague. D’origine juive, il écrira en allemand - rappelons qu’à son décès il avait demandé que l’on détruise son oeuvre composée de quelques romans inachevés ainsi que d’une correspondance d’environ 1500 lettres.

    Tous nous connaissons ses problèmes familiaux : un père strict qu’il qualifiera même de tyrannique ; une mère ne cessant de pleurer la mort de ses deux autres fils ; deux soeurs qui mourront dans les camps nazis et une soeur plus jeune que lui (Ottla) qui sera sans doute la seule relation familiale significative. Des problèmes de santé importants (tuberculose, en 1917, hypocondrie, dépression et phobie sociale, pour ne nommer que ceux-là, lui feront la vie dure.

Deux femmes auront été importantes dans sa vie, d’abord Melena Jesenka à qui il écrira plusieurs lettres et Dora Diamant avec qui il vivra à Berlin. Juif, il adoptera les principes du sionisme et souhaitera s’installer en Palestine


Il mourra dans un sanatorium près de Vienne le 3 juin 1924, il y a maintenant cent (100) ans. 

 

Le Procès
Franz Kafka

« La seule attitude judicieuse consiste à s'accommoder de l'état des choses.»

 

    Ai-je suivi le conseil de mon éminent professeur ? J’ai alors 16 ans… en route vers 17. C’est fou, mais ce qui m’a amené à emprunter LA MÉTAMORPHOSE à la bibliothèque, en plus du conseil de mon éminent professeur, a été le fait que KAFKA est né sous le signe du Cancer, tout comme moi ; et comme le dit l’expression populaire «la cerise sur le sundae» son animal dans l’horoscope chinois est le Cochon, tout comme moi. Nous devions inévitablement, un jour, nous rejoindre.

 

La Métamorphose
Franz Kafka

« Cette grave blessure, dont Gregor souffrit plus d’un mois - personne n’osant enlever la pomme, elle resta comme un visible souvenir, fichée dans sa chair - parut rappeler, même à son père, qu’en dépit de la forme affligeante et répugnante qu’il avait à présent, Gregor était un membre de la famille, qu’on n’avait pas le droit de le traiter en ennemi et qu’au contraire le devoir familial imposait qu’à son égard on ravalât toute aversion et l’on s’armât de patience, rien que de patience.»

 

    Entrer dans une oeuvre telle celle-ci, ouvrir la porte à un monde qui m’était absolument inconnu, inimaginable, et cela en pleine adolescence, ne peut que marquer l’être en mutation que j’étais. Habitué à détecter la métaphore dans les poèmes que je lisais, cette fois elle se manifestait de manière sordide, envahissante et obsédante à un point tel que j’en suis arrivé à comparer l’abject insecte à l’adolescence qui me grignotait autant physiquement que moralement. Kafka est devenu - et cela s’accentua à la lecture du PROCÈS dans lequel son asocialité se manifeste avec autant de malaise que dans LE CHÂTEAU - devenu un sujet d’interrogation pour l’esprit influençable qui m’animait. C’est dans LA COLONIE PÉNITENTIAIRE que Kafka atteint, selon moi, le sommet de son art alors que nous sommes plongés dans l’injustice, la cruauté d’une machine que son utilisateur vénère au mépris des souffrances que subit le condamné à mort. Plus tard, alors que je me  captive pour sa vie, j’en arrive à établir un lien entre l’endroit où se déroule une action - ici, une île tropicale - et son affection personnelle pour les îles. Ce type de lien entre des éléments de l’écriture d’un auteur et son passé devient pour moi une quasi obsession.


Franz Kafka

« Il est difficile de dire la vérité, car il n'y en a qu'une, mais elle est vivante, et a par conséquent un visage changeant. »

 

    Qu’est-ce qu’on entend exactement par l’expression « univers kafkaïen » ? En trois mots, voici comment on définit une situation kafkaïenne: oppressant, absurde et cauchemardesque. C’est exact, mais la réalité n’est-elle pas oppressante, absurde et cauchemardesque lorsqu’on y regarde de plus près ? Et c’est ce que je voulais absolument  vérifier : me rendre à Prague, devant sa maison, marcher dans les rues qu’il a lui-même empruntées et surtout m’imbiber de cette atmosphère qui fut sienne. J’ai réalisé ce rêve en octobre 2019. D’autres auteurs tchèques m’y ont également poussé : Leo Perutz, Milan Kundera, Bohumil Hrabal, Jan Trefulka, mais d’abord et surtout Kafka.

 

Franz Kafka

« La musique est une amplification de la vie sensible. La poésie, par contre, est une façon de maîtriser, de sublimer.»

 

Franz Kafka

« Un écrivain qui n’écrit pas est, en fait, un monstre qui frise la folie.»

 

Franz Kafka

« …nous devrions nous autres hommes nous tenir les uns devant les autres avec autant de respect, autant de gravité et d’amour que devant les portes de l’enfer.»

 

    Se promener sur la Place Venceslas, traverser le Pont Charles, se balader sur la Moldau tout en écoutant le poème musical de Smetana, flâner dans la vieille ville imaginant Kafka trottinant vers chez lui, s’émerveiller devant le Château de Prague… cette trop courte semaine fut absolument fantastique.

  


    

   

     J’achève ce billet consacré à celui que je considère comme mon auteur fétiche, en m’attardant à cette LETTRE AU PÈRE dont il est intéressant de voir la copie originale au musée consacré à l’auteur.


                                                  

Lettre au père
Franz Kafka

« C'est comme pour quelqu'un qui a cinq marches basses à monter, tandis qu'un deuxième n'en a qu'une, mais une qui, du moins pour lui, est aussi haute que les cinq autres réunies ; le premier ne se contentera pas de venir à bout de ses cinq marches, il en montera des centaines, des milliers d'autres, il aura même une vie pleine et fatigante, mais aucune des marches qu'il a gravies n'aura eu pour lui autant d'importance que n'en a pour le second cette unique marche, la plus haute, celle qu'il ne pourrait pas monter quand il y mettrait toutes ses forces, celle qu'il ne peut pas

Lettre au père
Franz Kafka

« Je t'accorde que nous luttons l'un contre l'autre, mais il y a deux sortes de combats. Le combat chevaleresque, où des adversaires libres mesurent leurs forces, où chacun reste seul, perd ou gagne par ses propres moyens. Et le combat du parasite qui, non seulement pique, mais encore assure sa subsistance en suçant le sang des autres.»

Lettre au père
Franz Kafka

« Je crois que tu as un certain talent d'éducateur ; ton éducation aurait certainement pu être utile à un être fait de la même pâte que toi ; il aurait aperçu le bon sens de ce que tu disais, n'aurait point eu d'autres soucis et aurait tranquillement accompli les choses de cette façon ; mais pour l'enfant que j'étais, tout ce que tu me criais était positivement un commandement du ciel, je ne l'oubliais jamais, cela restait pour moi le moyen le plus important dont je disposais pour juger le monde, avant tout pour te juger toi-même, et, sur ce point, tu faisais complètement faillite.»

 

    Je ne me permets pas de commentaires sur cette lettre sauf celui-ci : le père a souvent été glorifié dans la littérature québécoise, considéré comme un colonisateur, un coureur des bois, un défricheur, en gros celui qui, le premier jour de l’année nouvelle, devant ses enfants agenouillés, les bénissait ; on lui devait respect inconditionnel et déférence absolue.

    Est-ce que Nelligan aurait pu écrire une lettre telle celle de Kafka ? Le modèle du «père» développé par Marie-Claire Blais ne ressemble-t-il pas, un peu du moins, à celui de Hermann Kafka, père de Franz ? Tout ce qui se fait actuellement en recherche sociale sur la place du père dans la famille, de l’homme dans la société, cela puise-t-il, un peu du moins, dans des situations telles que l’a vécu ce Kafka pour qui, aujourd’hui, nous célébrons le centième anniversaire du décès. Tellement d’autres par la suite en ont signalé l’importance.


)(  Si vous le souhaitez, voici quelques liens YOU TUBE qui permettent de voir des illustrations de LA MÉTAMORPHOSE ainsi que d'entendre à partir du KAFKA BAND, des textes de l'auteur mis en musique.


https://www.youtube.com/@KafkaBand/videos

https://www.youtube.com/watch?v=iCXKtx0IsHk&t=386s

https://www.youtube.com/watch?v=e8ZILYov9Tg

https://www.youtube.com/watch?v=Yd8sRHhV2Qw







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