mercredi 7 mai 2025

Un peu de politique batracienne... (24)

 LE CRAPAUD et les résultats des élections fédérales 2025




LE CRAPAUD s'est donné quelques jours avant de commenter les résultats des élections fédérales canadiennes tenues le 28 avril 2025. 

L'étendue du pays, de l'Atlantique au Pacifique, ses différents fuseaux horaires, tout cela fait que nous recevons les noms des élus à la traîne, d'abord ceux en provenance des Maritimes alors que tous les autres nous parviendrons à la queue leu leu au fil de la soirée qui, ainsi, s'allonge... s'éternise. Ceci provoque un anachronisme. Certains électeurs s'étant déjà prévalu de leur droit de vote connaissent leur député, d'autres peuvent encore se rendre déposer leur bulletin dans les urnes du centre et de l'ouest du Canada.

Si LE CRAPAUD n'avait pas voté par anticipation, il aurait pu connaître les scores des différents partis politiques avant de se rendre au bureau de vote et, à la lumière de ce qui se dessine dans les provinces de l'est, ajuster son choix. Je ne crois pas que cela aurait pu l'influencer et que cette situation puisse avoir un certain effet autre que chez quelques indécis.

Lors du déclenchement de l'élection, LE CRAPAUD prévoyait l'élection d'un gouvernement minoritaire dirigé par le Parti libéral du Canada, puis à quelques jours du vote, il modifiait son pronostic en un gouvernement majoritaire dirigé par le même parti. Une fois encore, il n'a pas bien anticipé le dénouement, on ne peut vraiment pas le classer parmi les oracles omniscients, 

Un gouvernement minoritaire est certainement le meilleur que les citoyens peuvent souhaiter. Vulnérable, sujet à tomber à tout moment, ce type d'administration est invité - parfois obligé - à une certaine flexibilité, à devoir s'ouvrir à des compromis pour survivre. Aussi, et c'est sans doute le plus intéressant, ça oblige chacun des partis représentés à la Chambre des Communes d'Ottawa - ils ne seront que trois (3) à la suite du scrutin - à puiser dans l'essentiel de leur projet politique et le mettre sur la table. C'est ce qui s'est produit avec le dernier gouvernement, celui dirigé par Justin Trudeau, qui transforma en projets de loi certaines idées provenant surtout du NPD qui, semble-t-il, l'aura payé cher le 28 avril dernier, ayant quasi disparu de la scène politique canadienne.

Le Parti libéral et le Parti conservateur, au coude à coude dans les pourcentages du vote 43,76% / 41,31, voient leur nombre d'élus 169 / 143 les priver de la majorité, ce qui, techniquement du moins, remet entre les mains du Bloc québécois avec ses 23 députés, une arme qui pourrait s'avérer dangereuse et à l'occasion, décisive. Il ne faut pas oublier que la durée de vie d'un gouvernement minoritaire dépasse rarement les dix-huit (18) mois.

Si on regarde du côté des surprises issues de ces élections, LE CRAPAUD en note trois (3) : un) la défaite de Pierre Poilièvre dans son comté, laissant le Parti conservateur sans chef ; deux) la défaite du chef du Parti NPD Jagmeet Singh, suivie de sa démission ; trois) la redoutable efficacité des sondages qui ont presque obtenus une note parfaite.

La question de l'urne ? Certains ironistes la nomme autrement : question pour les cruches... Elle aurait été, cette fois-ci, la suivante : lequel parmi les chefs politiques en lice sera le plus apte à affronter le «p»étasunien ? Il semble que la réponse soit plutôt ambigüe si on examine les pourcentages obtenus par les deux favoris ainsi que résultat final. Dans les faits, on ne pouvait s'attendre à ce que le NPD, le Bloc québécois et le Parti Vert se retrouvent dans la course, ne restait alors que les chefs des deux partis qui depuis des siècles survivent à l'histoire, soit monsieur Carney et monsieur Poilièvre. Minoritairement, la population a jeté son dévolu sur l'ancien directeur de la Banque du Canada puis de la Banque d'Angleterre qui revient tout juste de Washington, d'une rencontre à la Maison Blanche avec le «p»étatsunien qui, contrairement à son habitude, a encensé le nouveau Premier Ministre canadien sans presque jamais lui laisser le droit de parole, roucoulant à son oreille des mots gentils et pour éviter de l'affubler du titre de «gouverneur du futur 51e état étatsunien» l'appelait par son prénom. C'est sans doute là que monsieur Carney aura «mark»é des points.

La suite des choses ? Difficile à prévoir mais il semble bien que les affaires partisanes boufferont une grande partie du temps des libéraux - apprendre à diriger un nouveau gouvernement minoritaire sous la direction d'un néophyte ; des conservateurs également, devant régler la situation d'un parti sans chef de l'opposition officielle et gérer le fait que plusieurs langues se délient à la suite des résultats ne les ayant pas favorisés malgré que depuis plus d'un an ils semblaient assurés de la victoire trônant dans les sondages de façon non équivoque.

Pour le NPD, c'est l'heure d'ouvrir la discussion sur les grandes questions fondamentales autant pour le parti que leur manière de reprendre du poil de la bête.

Le Bloc québécois reçoit une patae chaude et ça ne sera pas du bonbon tous les jours, surtout s'il se retrouve plus d'une fois devant le dilemme : devoir sauver le gouvernement ou le laisser s'écraser, provoquant un retour aux urnes, une activité pas très populaire auprès de la population. Il ne faut pas oublier que s'installe une certaine froideur dans ses relations avec le Parti Québécois, son grand frère.

Le Parti Vert n'a qu'une seule représentante au Parlement, son co-chef que LE CRAPAUD a découvert lors de ses entrevues, lui aussi vient de quitter la direction.

Ce qui s'en vient m'apparaît intéressant et je ne serais absolument pas surpris de voir disparaître de l'écran politique fédéral le parti de Maxime Bernier qui ne fait plus du sur-place mais se pulvérise faute de combattants. Une autre surprise et celle-ci me semble de taille : la résurgence du Parti 51 qui revendiquera l'annexion du Canada aux USA tout comme il le fit lors des élections québécoises de 1989, 2018 et 2022 sans résultats notables.

Si tout va comme prévu, le prochain billet portant sur la politique vue à travers la lunette du CRAPAUD, eh bien sera en octobre 2026...




1 commentaire:

Yves Bergeron a dit...

Et je suis sérieux ..je ne croyais pas , en tout respect pour la démocratie , qu'il y avait autant de cons...ervateurs au Canada ..comme je suis aussi surpris des votes mais surtout encore des supporteurs Républi cons ( de plus en plus ) ??? aux States mais je possède l',espérance et je termine par cette citation " Allume une bougie au lieu de maudire l'obscurité "

Si Nathan avait su (31)

  La météo sévissant à l'automne 1975 s'avère particulièrement variable, inconstante. La saison de chasse, si on ne tient pas compte...