Hữu Ngọc
R.I.P.
R.I.P.
2 jours après la commémoration du 50ième anniversaire de la Réunification du Vietnam et fin de la guerre, le 30 avril 1975, au lendemain de la Fête des travailleurs, le 1er mai, s’ajoute dans le grand livre de l’histoire vietnamienne, le 2 mai 2025, le nom qui désormais demeurera gravé dans la mémoire collective, celui de monsieur Hữu Ngọc , décédé à l’âge de 107 ans.
Considéré comme un des plus grands chercheurs spécialisé dans la culture vietnamienne, lui que l’on surnomme et que l’on surnommera toujours «le passeur de cultures», auteur de À LA DÉCOUVERTE DE LA CULTURE VIETNAMIENNE (publié aux éditions The Gioi), une œuvre gigantesque, autant que lui, indispensable à qui cherche véritablement à connaître et comprendre ce peuple dont il aura servi la cause de liberté et d’indépendance comme traducteur, enseignant, journaliste.
Raconter une vie qu’il a consacrée à la culture exigerait des pages et des pages, qu’il me soit permis plutôt de lui rendre hommage à partir de mon expérience personnelle auprès de lui. À chacun de mes voyages à Hanoï, il acceptait de me recevoir une fois que mon très grand ami Pham Tran Long m’est introduit à lui. Parfois s’ajoutait à nos rencontres l’ami Romain Kim (Benoît) qui aura été les yeux de Hữu Ngọc pendant plusieurs mois. Merci à vous deux de m’avoir périodiquement informé sur son état de santé.
Nos échanges se sont toujours tenues en français, une langue qu’il maîtrisait à la perfection, qu’il affectionnait particulièrement. D’ailleurs, je ne peux oublier qu’il me demandait souvent la raison pour laquelle j’avais choisi un titre vietnamien à mon roman écrit en français (DEP) et qu'il trouvait ma réponse pour le moins cocasse.
Monsieur Hữu Ngọc possédait une mémoire fantastique, y puisant à l’occasion des faits inédits qu’un historien aurait trouvés savoureux. Jamais la langue de bois entre nous, mais continuellement teintées de nuances qu’il expliquait par la culture de chaque époque. Rarement - moi si curieux - il n’abordait la personnalité de son ami Ho Chi Minh à qui il servit d’interprète (en allemand surtout), déjà conscient, je crois, de l’essentielle importance de cet homme dans le destin du pays dont il n’arrivait pas à concevoir qu’il puisse demeurer coupé en deux.
Considéré comme un des plus grands chercheurs spécialisé dans la culture vietnamienne, lui que l’on surnomme et que l’on surnommera toujours «le passeur de cultures», auteur de À LA DÉCOUVERTE DE LA CULTURE VIETNAMIENNE (publié aux éditions The Gioi), une œuvre gigantesque, autant que lui, indispensable à qui cherche véritablement à connaître et comprendre ce peuple dont il aura servi la cause de liberté et d’indépendance comme traducteur, enseignant, journaliste.
Raconter une vie qu’il a consacrée à la culture exigerait des pages et des pages, qu’il me soit permis plutôt de lui rendre hommage à partir de mon expérience personnelle auprès de lui. À chacun de mes voyages à Hanoï, il acceptait de me recevoir une fois que mon très grand ami Pham Tran Long m’est introduit à lui. Parfois s’ajoutait à nos rencontres l’ami Romain Kim (Benoît) qui aura été les yeux de Hữu Ngọc pendant plusieurs mois. Merci à vous deux de m’avoir périodiquement informé sur son état de santé.
Nos échanges se sont toujours tenues en français, une langue qu’il maîtrisait à la perfection, qu’il affectionnait particulièrement. D’ailleurs, je ne peux oublier qu’il me demandait souvent la raison pour laquelle j’avais choisi un titre vietnamien à mon roman écrit en français (DEP) et qu'il trouvait ma réponse pour le moins cocasse.
Monsieur Hữu Ngọc possédait une mémoire fantastique, y puisant à l’occasion des faits inédits qu’un historien aurait trouvés savoureux. Jamais la langue de bois entre nous, mais continuellement teintées de nuances qu’il expliquait par la culture de chaque époque. Rarement - moi si curieux - il n’abordait la personnalité de son ami Ho Chi Minh à qui il servit d’interprète (en allemand surtout), déjà conscient, je crois, de l’essentielle importance de cet homme dans le destin du pays dont il n’arrivait pas à concevoir qu’il puisse demeurer coupé en deux.
J’ai en mémoire cette journée complète avec lui et sa famille réunie, alors qu’il m’invita à partager le repas à ses côtés, racontant avec une délicatesse qui le caractérisait si bien l’importance du partage de la nourriture, mais surtout l’origine de cette habitude toujours présente chez les Vietnamiens, celle de s’informer auprès de leurs invités s'ils ont mangé. Mon ami photographe qui m’accompagnait à cette occasion, installé tout juste face à lui, le regardait - je ne peux oublier cette image - avec tellement de respect, un peu comme si toute l’histoire de son pays y était imprégnée. Ceci transparaît parfaitement bien dans la photo de famille qu’il prit à cette occasion.
De ces rencontres, à la fois uniques et si profondément humaines, je retiens la douceur de sa voix, cette façon si délicate de me prendre la main, me rappelant de lui parler tout près de l'oreille gauche, la meilleure disait-il, répétant «vous savez petit frère, les hommes ne peuvent vivre que s’ils ancrent leur avenir dans les chemins de leurs ancêtres…».
Une autre, celle-là particulièrement émouvante. Sa très chère épouse venait de le quitter. Il m’invita dans une pièce où se trouve l’autel des ancêtres, leurs photos dont celle de madame. Silencieux tous les deux devant cette image d’une femme au regard profond, il me prit par la main. La serra. Il venait de dire tout son amour avec cette retenue caractéristique du Vietnamien.
De ces rencontres, à la fois uniques et si profondément humaines, je retiens la douceur de sa voix, cette façon si délicate de me prendre la main, me rappelant de lui parler tout près de l'oreille gauche, la meilleure disait-il, répétant «vous savez petit frère, les hommes ne peuvent vivre que s’ils ancrent leur avenir dans les chemins de leurs ancêtres…».
Une autre, celle-là particulièrement émouvante. Sa très chère épouse venait de le quitter. Il m’invita dans une pièce où se trouve l’autel des ancêtres, leurs photos dont celle de madame. Silencieux tous les deux devant cette image d’une femme au regard profond, il me prit par la main. La serra. Il venait de dire tout son amour avec cette retenue caractéristique du Vietnamien.
Monsieur Hữu Ngọc, vous auriez eu 107 ans le 22 décembre prochain, maintenant vous être immortel.
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Madame Hữu Ngọc |
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