vendredi 25 septembre 2020

Fête de la mi-automne du Vietnam

 



Têt Trung thu, fête des enfants

D’origine fête de culte à la lune dans l’espoir d’une saison florissante, la plus belle soirée de mi automne appelle à se prélasser au tour de la table pour contempler la pleine lune magnifique en dégustant des petits morceaux « gâteau de lune » avec du thé, son compagnon exclusif. Intimes ou conviviaux, on profite de ces moments de partage en se réunissant chaleureusement entre proches ou entre collègues, même une simple demi-heure autour du thé. Haute en couleurs, la fête de la pleine lune devient au Vietnam la fête la plus importante dans le calendrier des enfants. Des objets de toute sorte, lanternes de forme d’étoiles, masque des personnages légendaires, tête de lion, flambeau et jouets multicolores abondent les quartiers depuis des jours. Plus ou moins occupés, les grands - parents et parents s’apprêtent à préparer eux- même des cadeaux pour les petits.




Qui de mieux pour nous apprendre davantage que monsieur Hữu NgọcJe lui laisse donc la parole.


LA FÊTE DE LA LUNE


Je suis né dans le vieux quartier d'Hanoï, rue du Chanvre, là où se retiraient les lettrés confucéens et les mandarins peu fortunés. On y imprimait par xylographie des livres en idéogrammes, on y vendait du papier et des pinceaux pour écrire. Cet endroit avait une particularité que les jeunes générations arrivent difficilement à imaginer : chaque année, du 1er au 15e jour de la 8e lune, il se transformait en une véritable foire aux jouets en papier. Têtes de licorne, lampions multicolores en forme de lapin, de crapaud, de poisson, de dragon, lampes à ombres chinoises mouvantes, que sais-je encore ? Pendant la même période, on vendait des tam-tams à la rue des Tam-tams, des jouets en métal à la rue des Ferblantiers, des gâteaux à la rue du Sucre. Hanoï connaissait l'atmosphère d'allégresse du Têt, Nouvel An Lunaire.

En vérité, la fête de la Mi-automne qui atteint son summum la nuit du 15e jour de la 8e lune est elle-même un Têt - (littéralement "noeud de bambou" ) - désigne la limite entre deux périodes aux conditions météorologiques différentes, limite souvent marquée par des cérémonies et des fêtes. Dans le cycle des saisons qui traduit l'alternance des principes Yang (mâle) et Yin (femelle), la fête de la Mi-automne ou Têt Trung thu est célébrée aux environs de l'équinoxe d'automne, au moment où le Yin (le froid, les ténèbres, la lune) commence à prendre les dessus sur le Yang (la chaleur, la lumière, le soleil). La nuit du 15e jour, dans le ciel d'une pureté de cristal, la lune d'une rondeur parfaite brille avec un éclat féérique. En la contemplant dans toute sa splendeur, les lettrés composent des vers et goûtent l'alcool de riz aux chrysanthèmes. Les gourmets se délectent des bulots farcis de hachis de porc cuits au bain-marie avec des feuilles de gingembre. Les astrologues en herbe observent le disque lunaire pour prédire l'avenir du pays. S'il resplendit d'un pur éclat, la récolte de riz sera excellente. Si elle est jaune, les vers à soie donneront des cocons remarquables. S'il passe au vert ou au bleu, la famine sévira.

Avec la lune, le dragon est à l'honneur parce qu'il apporte la pluie indispensable aux rizières et protège les importantes récoltes d'automne. La danse du Dragon exécutée au cours de la Fête a perdu son sens rituel. La procession comprend en plus des étendards aux cinq couleurs, des lanternes figurant des fruits, des animaux aquatiques, une licorne (ou un lion = su tu) représentée par sa tête en bambou et en papier prolongée par une bande d'étoffe rouge qui constitue la queue.

Aux légendes relatives à la fécondité comme celle du Dragon, il faut encore mentionner le lièvre et le crapaud dont le Palais se trouverait dans la lune. (Thien cung : Palais du crapaud). Selon un conte populaire, quand le Crapaud grince des dents en temps de sécheresse, l'Empereur du Ciel doit ordonner à ses dragons d'arroser de pluie la terre. D'aucuns croient que les lièvres, symbole de la piété bouddhique, conçoivent en regardant la lune.

La fête de la Mi-automne est essentiellement celle des enfants. De mon temps, chaque famille aisée organisait une "Table des Enfants", sur laquelle on "exposait le festin" (bày có) à leur intention : c'était une sorte d'arbre de Noël, dotée d'une autre signification. Sur cette table, on mettait des fruits de la saison (kakis, pommes-cannelles, pamplemousses...), des fleurs taillées dans les papayes vertes, des figurines en farine de riz teintée (pigeons, carpes, lièvres, chiens, chats...), des noix de coco transformées en lapins, des licornes ou des chiens au corps hérissé de poils faits de pamplemousses épluchés, des oeufs de la fécondité aux cinq couleurs, des liasses de bâtons de canne à sucre rouge foncé, des gâteaux bánh dẻo blancs et gluants, bánh nuong jaunes et frits au four de forme ronde comme la lune. Les filles de la maison faisaient montre de leur adresse à cette occasion parce que le "festin exposé" était jugé par des visiteurs parmi lesquels des prétendants possibles. La fête durait tard la nuit tandis que dans la rue résonnaient les tam-tams, les gongs et les cymbales qui accompagnaient les processions de lampes.


      - *- *- *- 




Cette année, cette fête sera célébrée le 1er octobre 2020.

dimanche 20 septembre 2020

Humeur vietnamienne

 



    Revenons sur certaines observations - celles que les billets du CRAPAUD ont soulevées dans la trilogie appelée “ IL NE FAUT PAS PARLER DE CORDE DANS LA MAISON DU PENDU “- afin de les mettre en perspective à partir de ceux traitant de la ségrégation aux USA, du Lac des Cygnes et du cygne noir.

Parmi les phrases que l’on entend en lien avec la morbidité des temps qui courent, certaines reviennent avec la régularité de l’horlogerie suisse :

1) )( Je ne suis pas spécialiste en médecine, principalement en virologie/infectiologie, mais...

2)  )( Je ne connais absolument rien dans l’histoire des virus, sauf que...

3)  )( Sans être un expert en politique, je me permets toute de même de...

On en aurait pour des années à tenter de décrypter tout ce qui s’est dit au sujet de la pandémie du coronavirus et de la covid-19, au point que j’en arrive à me dire que le discours ambiant a pris des proportions inimaginables en moins de six (6) mois et que réfléchir, maintenant, peut se résumer à du copier/coller d’arguments se répartissant en deux camps : les adhérents aux explications médicales fournies par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et ceux qui voient des complots, des conspirations afin de nous subordonner à un gouvernement mondial dirigé par des stratèges d’un certain “ état profond “.

Un premier fait se dégage de ces affrontements d’opinions ayant pour lieu de bataille les réseaux sociaux et qui, trop souvent, s’éloignent de la logique ou du rationnel : le poids de la santé dans l’analyse de la situation actuelle. J’irai plus loin, la hantise et l’obsession de la mort. 

On n’a qu’à souligner je ne sais trop combien de campagnes publicitaires au cours des cinquante (50) dernières années, incitant les gens à mieux se nourrir, à éviter les abus d’alcool, à s’éloigner des produits du tabac ou des drogues, à pratiquer des activités physiques, tout cela afin de vivre mieux et d’atteindre une certaine plénitude de l’esprit. Comme le disait Juvénal, “ Mens sana in corpore sano.  

Cette citation de Juvénal, la dixième tirée de son ouvrage “ Les Satires “, nous la connaissons tous, mais au fait, qu’est-ce qu’une satire ? Il s’agit d’une critique des moeurs publiques, une attaque aux vices, aux ridicules de ses contemporains, donc, une critique moqueuse.

Pouvons-nous s’en saisir de manière différente depuis que la santé est devenue la priorité partout dans le monde ? Les budgets accordés par les gouvernements tous niveaux confondus nous le démontrent de visu, tout comme le fait que des polices d'assurance sur la santé hyper spécialisées offertes par les compagnies à leurs clients deviennent monnaie courante ; deux exemples patents que la longévité de la vie est en relation directe avec la santé, son point d’orgue.

L’arrivée impétueuse du coronavirus vient semer le désordre en la demeure. La peur. Le désarroi. Elle bouscule populations, corps médicaux ainsi que les politiciens. Ce petit être microscopique qui semble nous regarder outrageusement à travers son agglomérat de couronnes rouges piquées dans un cercle ressemblant à notre planète, crée la panique nous obligeant à modifier nos habitudes sanitaires, nos accoutumances à vivre confortablement sans se soucier de l’avenir - il n'y a pas si longtemps on aurait dit "se soucier du lendemain". La mort devient quasiment un épiphénomène.

Nous nous apercevons qu’il existe une étroite corrélation entre les différentes composantes de nos sociétés, les unes influant sur les autres. Si à l’heure actuelle la santé s’affiche comme le pivot soutenant notre organisation sociale - quel que soit le ou les régimes installés sur la planète - force est de constater et a fortiori d’admettre, qu’elle contagionne les autres. Son efficience doit être prise dans le sens de sa capacité à s’avérer suffisamment forte et puissante pour produire un effet non négligeable.

Je ne reviendrai pas sur l’argumentaire développé dans les trois (3) billets mentionnés plus haut, mais permettez-moi d’utiliser Le lac des cygnes de Tchaikovsky  afin d’étoffer mon propos. 

Dans un prochain billet, ça sera depuis la théorie du cygne noir que j’irai un peu plus loin. 

Dans ce ballet domine le pathétique ; il émeut vivement et profondément, notamment par son spectacle ou son évocation de la souffrance. Que ceci soit lié à l’amour ou son impossibilité à être, l’ultime réponse risque d’en devenir la mort. Rappelons que l’illustre musicien vit en pleine époque du romantisme musical, ce qui peut expliquer bien des choses, mais ce n’est pas mon propos ici. 

Odette (cygne blanc de jour / femme de nuit) ne pourra se dégager du maléfice infligé par le sorcier von Rothbart - dans le ballet on l’imagine être le mentor du prince Siegfreid ou encore cet immense oiseau noir qui flotte autour du lac creusé par les larmes des parents d’Odette - que par celui qui lui donnera son amour. Siegfried le lui jure et l’invite au château afin qu’elle assiste au bal organisé afin qu’il puisse choisir celle qui deviendra son épouse. Il profitera de l’occasion pour la présenter à la reine. Odette ne pourra s’y rendre en raison de sa condition de cygne due au maléfice dont elle est l’innocente victime. Bouleversé et amoureux typique de la période romantique, le prince jure de lui rester fidèle et qu’il se mariera avec elle. 

Le vilain von Rothbart se présentera au bal, accompagné par sa fille Odile, revêtue de noir et ayant la forme de celle qui a été transformée en cygne blanc. Son rôle sera de charmer le prince, l’amenant ainsi à rompre sa promesse et occasionnant la mort d’Odette par la même occasion. Levant le nez sur les aspirantes que la reine lui propose et croyant reconnaître la femme-cygne croisée la veille, il succombe au sosie d’Odette, se parjurant par le fait même.

Selon certaines versions de la finale du ballet, Odette et le Prince périssent lors d’une tempête ; pour une autre, Odette se noie et Siegfried se poignarde Celle-ci également : après la Révolution russe de 1917, les mentalités changent, deviennent désireuses de héros positifs, alors le ballet finit bien : après un terrible combat entre Siegfried et von Rothbart, le Prince en sort vainqueur et Odette reprend sa forme humaine. Ils peuvent alors être heureux pour toujours. 

Bon ! Comment relier ce ballet et la situation de pandémie actuelle ?


Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos


Ces deux vers tirés du poème de Lamartine (LE LAC) peuvent décrire l’instantanéité de l’apparition du coronavirus. Son lieu d’origine, la ville de Wuhan dans le centre de la Chine, est traversé par le fleuve Yang-Tsé. Y coule le lac Han qui porte le nom de l’une des plus grandes dynasties chinoises (les Hans constituent le plus grand peuple ou groupe du monde.) 

Le lac sur lequel ces grands oiseaux glissent avec toute la grâce qu’on leur connaît, se serait formé par l’accumulation des larmes versées par les parents de la princesse Odette. Le décor bucolique dans tout ce que l’on peut imaginer de douceur et de calme s’offre à nous aux actes 2 et 4 avant de laisser la place au château, aux actes 1 et 3. Alors que les cygnes règnent sur les eaux du lac, on peut avancer qu’au château, il en sera ainsi de la reine puisque aucun roi n’est acteur dans ce ballet.   

Très peu de liens unissent le lac et le château. On pourrait uniquement les situer en raison de leur aspect géographique et j’ajouterais, politique. Il est important de se rappeler que dans le ballet de Tchaïkovsky la reine est la seule ballerine qui ne danse pas. Cette distanciation induirait l’idée que l’autorité suprême n’a pas à fréquenter le même plancher que ses sujets.  

Des liens se tisseront lorsque le prince Seigfried, déçu d’apprendre qu’il devra choisir entre de futures fiancées choisies par la reine, quitte le palais, arbalète en main, pour se rendre vers l’endroit  la nuit il entrera en relation physique et amoureuse avec Odette.

Une arbalète ? Rappelons que les premières représentations du ballet Le lac des cygnes ont lieu dans les années 1875-1876, donc pas très loin du Faust de Goethe : 1808 pour le premier et 1832 pour le second. Chez Goethe, le suicide est abordé dans le livre Les souffrances du jeune Werther paru en 1774. Il serait surprenant que Tchaikovsy ne s’en soit pas inspiré pour créer le prince Seigfried à qui son mentor remet cette arme qui, avouons-le n’est pas le plus commode pour un suicide, nous rappellant davantage Cupidon.

Partait-il pour la forêt afin de tuer quelque chose ou lui-même ?

Voyons le premier parallèle que j’établis avec la crise du coronavirus : l’autorité (pris dans son ensemble, englobant la santé) règne en maître absolu lorsque rien ne perturbe le cours des choses. 

Déjà la jeune princesse est contaminée par un virus transmis par le sorcier Von Rothbart qui la change en cygne le jour puis permet de recouvrer sa forme primitive la nuit.

Second parallèle : plusieurs hypothèses tentent de circonscrire le motif du sort, de cette mauvaise augure. Quelle raison incita cet homme que l’on croit être le mentor du prince, le père d’Odile incarnée en cygne noir lors du bal et sous les plumes d'un étrange oiseau périssant à la fin du ballet, à la suite des coups assénés par Siegfried. Chose certaine, il possède une arme efficace : un virus infectant Odette, celle qui aura charmé le jeune homme en réaction avec les visées de la reine et sème au bout du compte, la mort. 

On organise un grand bal au lendemain de la nuit amoureuse des deux tourtereaux qui se sont jurés fidélité. S’y présente Odile, la fille de Von Rothbart, revêtue de noir. Infectée par son père afin qu’elle modifie le plan établi, elle séduira le jeune homme qui sera berné par le sosie d’Odette.

Un troisième parallèle : la difficulté de départager le vrai du faux. Il est clair que dans le ballet, un complot est organisé par le sorcier jouant sur la crédulité de celui qu’il veut abuser. 

Alors que nos sociétés carburent aux principes de la santé à tout prix, la venue d’un virus à la fois inconnu et propagateur d’une maladie nouvelle dont on cherche un cousin ou une cousine proche, l’autorité en qui nous avons mis toute notre confiance se doit de réagir, de rassurer, de sécuriser. Les moyens qu’elle utilisera, peu importe leur nature, doivent être acceptés d’emblée et suivis à la lettre par les populations. Dans le cas dont on parle, l’autorité n’a pas manqué à son devoir. Mais...

J’ai abordé la question du complot voire de la conspiration dans un des trois (3) billets cités plus haut. Ce que le ballet nous démontre noir sur blanc - possiblement qu’on pourrait l’appliquer à toutes ces théories conspirationnistes qui découlent d’une analyse tendancieuse des faits relatifs à la covid-19 - c’est qu’il est facile de duper les gens en leur jetant de la poudre aux yeux avec pour objectif de les aveugler, prétendant qu’ils sont actuellement atteints de cécité temporaire et qu’ils doivent ouvrir leurs yeux. On va plus loin en les incitant à s’informer, mais seulement depuis des références allant dans le même sens, c’est-à-dire le leur. On applique ici un vieux principe pédagogique combien périmé maintenant, celui de la répétition des mêmes choses afin de s’en remplir la mémoire et d'ainsi les accepter comme étant la vérité. 

Tout comme Siegfried, la recherche entre le vrai et le faux peut nous mener à bien des dérives. 

Je conclus ainsi cette analogie. 

La pandémie de la covid-19 est un fait médical indéniable. Sa propagation fantastique voire même exponentielle ne doit être perçue autrement que par l’expansion d’un virus que, quotidiennement, ceux et celles qui ont l’expertise pour en analyser ses causes et ses effets, accréditent leurs observations en s'appuyant sur l’image d’un entonnoir : on y verse plusieurs éléments qui s’éliminent progressivement au fur et à mesure qu'ils cherchent à gagner le fond de l'ustensile, le passage qui y mène n'étant ouvert qu'en raison de leur pertinence.) 

Ils se doivent de respecter à la lettre la méthode scientifique qui comprend certaines étapes : faire des observations, poser une question, rechercher, décider d’une hypothèse, recueillir des données, les analyser, en tirer des conclusions après les avoir interpréter, partager les conclusions avec d’autres scientifiques et répéter l’expérience.

Les nouveaux Hypocrate auto-proclamés n’avancent rien d’autre que des hypothèses spontanées et fantaisistes, parfois fatalistes, s’appuyant sur le paradigme suivant : la santé est le seul et unique bien qu’il nous faut protéger. Qui s’y attaque, dilue nos libertés et commet un crime de lèse majesté

On dénonce les belliqueuses gens qui s’arrogent le droit d’intervenir sur notre santé, que ce soit par les vaccins qui implanteraient en nous des puces ayant le pouvoir de nous contrôler et à la limite annihiler notre liberté, de mondialiser des politiques s’appliquant partout sur la planète sans prendre en compte les différences nationales, les cultures particulières et les habitudes sanitaires propres à chacune. On agit ainsi sans jamais être en mesure de le démontrer logiquement et encore moins scientifiquement ; ces partisans d’un apocalypse des temps modernes usent de fadaises relevant d’une nouvelle science-fiction.

On aura tout entendu, ne reste plus maintenant qu’on nous annonce la venue prochaine des vrais coupables... les extraterrestres.

Selon l’OMS nous serions à la porte d’une seconde vague pandémique du coronavirus - certains affirment que nous sommes encore à vivre la première -que ce qui se produit présentement, soit la recrudescence de personnes infectées un peu partout sur la planète relève toujours de ce virus qui chercherait à muter.

Quoi qu’il en soit, les faits parlent d’eux-mêmes :

dans le monde entier, plus de 30 millions de cas recensés et pas moins de 961 000 décès lui sont attribués depuis la fin du mois de décembre 2019 ;

au Canada, 142 777 cas   -   9211 décès;

au Québec, 67 080 cas   -    5797 décès;

au Vietnam, 1068 cas      -    35 décès.

Il apparaît donc comme une évidence que la covid-19 se distancie de ce qu’on peut appeler une grippe saisonnière comme l’influenza, puisqu’elle a traversé jusqu’à maintenant une partie de l’hiver 2019-2020, continué allègrement sa route au printemps et à l’été, frappant à la porte de l’automne et qu’elle ne fait aucune distinction en terme de climat qui ne semble pas jouer ni dans son apparition ou ni sa disparition. 

Ce qui est intéressant (le mot est peut-être mal choisi) avec la situation que nous vivons présentement, m’apparaît être l’importance qu’on lui accorde, les changements fondamentaux qu’elle oblige à apporter à tous les niveaux de l'activité humaine et les ravages collatéraux qu’elle traîne dans son sillon. J’en ai assez discuté pour devoir maintenant arriver à une conclusion. 

La covid-19, maladie occasionnée par le coronavirus, porte son message qui, à mon point de vue, est complexe, vaste et étendu. Il semble qu’on ne peut le dissocier de l’époque dans laquelle on vit présentement, tout comme il difficile de ne pas tenir compte de celle qui a vu naître Le Lac des cygnes. Cette oeuvre à portée humaine grandiose survit aux générations perpétuant l’idée que tout engagement peut fondre devant la duplicité.

Essayons maintenant de décoder ce qui se voile derrière ce message de l’infiniment petit pouvant abattre, le temps de le dire, nos gigantesques certitudes. Nous n’en sortirons pas sans une profonde réflexion sur qui nous sommes et ce vers quoi nous voulons tendre. 

Comprendre le monde c’est chercher à décoder les grands courants de pensée qui prévalent dans un temps et un espace précis, scruter leurs racines et apprécier leurs fruits. Je vous invite à examiner les deux époques, celle au cours de laquelle Tchaikovsky compose son ballet et celle que nous vivons actuellement. La première est celle de la nostalgie, la mélancolie, des passions, du “moi” en souffrance et l’expression des sentiments personnels, l'oeuvre en témoigne.

Maintenant, obnubilés par la santé, l’homme agit sur son environnement sans prendre au sérieux que ce dernier puisse réagir à son tour. Nous nous enfermons dans une tour d'ivoire bardée d’un égoïsme combien orgueilleux. 

Avant de passer au prochain billet qui abordera la théorie du cygne noir, je vous invite à prendre quelques instants pour écouter cette musique de Camille Saint-Saëns, LE CYGNE.

https://www.youtube.com/watch?v=3qrKjywjo7Q


À la prochaine.



lundi 14 septembre 2020

Hanoi... bientôt 1010 ans !

       


Hanoi, la capitale millénaire du Vietnam, située au Nord du pays, sur les rives du fleuve Rouge fêtera ses 1010 ans dans quelques semaines alors que cet événement, souligné de manière fastueuse, rappellera sa fondation par le roi Ly Thai To. 

Quelques petits éléments historiques doivent être évoqués rappelant les différents mouvements qui secouèrent le pays allant parfois jusqu'à devoir changer le lieu de sa capitale:

1) Entre l'an 40 et 43, La Reine Trưng mènera une première victoire contre la domination chinoise qui allait s'étendre sur cinq (5) siècles ; la capitale se nommait, à cette époque, Mê Linh. 

2) De 544 à 602, la dynastie des Lý Antérieurs et le règne de Triệu Việt Vương, la capitale sera Long Biên.

3) Il faudra attendre la dynastie des Ngô (939-965) avant que la capitale porte un des noms suivants : Cô Loa (Dong Anh, Hanoi).

4) Lors de la dynastie des Dinh (964-980), la capitale se déplace vers Ninh Binh, pour ensuite se retrouver à Hoa Lư  sous la dynastie des Lê Antérieurs, de 980 à 1009.

5) La capitale du Vietnam, sous la dynastie des Lý, déménagera de Hoa Lư à Thăng Long et cela en 1010.  Il en sera ainsi de 1225 à 1400 avec la dynastie  Trần.

6) Puis, de 1400 à 1407 les Hô installent la capitale à Tây Đô, aujourd'hui Thanh Hóa.

7) Il faudra attendre la venue de la dynastie des Lê Postérieurs pour voir la capitale revenir à Hanoi, sous le de Dông Dô, et cela jusqu'en 1527.

8) Puis, de 1778 à 1802, la capitale vietnamienne sera située à Hué jusqu'en 1945.


Voici quelques photos prises lors de mon dernier séjour à Hanoi, du 7 au 12 septembre dernier.



Vous vous en doutez bien, je n'allais pas m'y rendre sans aller saluer monsieur Hữu Ngọc et lui offrir mes sincères condoléances à l'occasion du décès de son épouse.


            



Une importante activité que j'ai pu réaliser fut la visite du Musée Hô Chi Minh, situé à quelques pas du Mausolée.

Voici, en vrac les images que je vous propose avant de terminer ce billet par une question quiz.

  

                       



                                   


        




                                                                      





 



                                  





                      








   



                        



Voici la question

Hô Chi Minh a porté plusieurs noms. Pouvez-vous les énumérer ?


Voici la réponse:

Nguyên Sinh Cung, son nom à la naissance.

Nguyễn Tất Thành (« Nguyên grandes espérances ») 
dans les années 1900 et 1910.

Nguyễn Ái Quốc (« Nguyên le patriote ») 
dans les deux décennies suivantes.

Hô Chi Minh
signifiant « Hô à la volonté éclairée », lorsqu'il rentre au Vietnam en 1941.


























jeudi 10 septembre 2020

Humeur vietnamienne

 Humeur vietnamienne

 

    On pourrait classer ce billet parmi les plus bizarres que j’aurai publiés. Pourquoi ? Entrepris le 15 juin dernier, laissé en plan, comme en jachère, il libérait l’espace pour d’autres qui se classeraient sous le thème de la chronique de voyages, que ce soit du Nord du Vietnam, de Vung Tau ou de l’Île de Con Dau.

Je pourrais ne plus m’en occuper, le détruire même... mais comme il installait un point de vue - incomplet, du fait qu'il ait été abandonné - j’y reviens maintenant puisque l’actualité s’occupe à le remettre en tête de la liste des sujets à regarder de près : la discrimination raciale aux USA et dans le monde avec, pour fond d’écran, les événements survenus à Minneapolis, État du Minnesota, (la mort de George Floyd, le 25 mai 2020) puis à Kenosha, État du Wisconsin, à la suite de l’attentat contre Jacob Blake, le 24 août dernier. Deux états situés dans le Nord-Ouest américain, limitrophes l’un de l’autre.

J’y reviens, achevant sa forme originelle, à partir des quelques jalons qui soutenaient son architecture.

Nota bene   

Lorsque je débute ce billet inachevé, le second événement - celui de Jacob Blake - n’est pas encore survenu. Voici donc, en italique et enveloppé dans une autre police, là  j’en étais. La suite suivra.

  

              


         

    Le Vietnam est entré dans sa saison des pluies (mai à octobre) - on utilise souvent à tort le mot “mousson” pour qualifier cette période, terme qui convient davantage aux régions situées près de l’océan Indien. Les plus importantes, on les reçoit entre juillet et septembre, pour ce qui est de Saïgon du moins. N’imaginez pas des averses continuelles, jour et nuit... plutôt de celles qui, inattendues et cruellement subites, nous tombent dessus durant environ 30 minutes ; le temps que les rues s’inondent d’eau que les caniveaux n’arrivent plus à avaler.

L’humidité s’accroche solidement aux 35 degrés Celcius de jour puis aux 27 degrés de nuit ; elle devient souvent insupportable, au point que la pluie s’affiche en grande salvatrice.

Cela n’empêche en rien le déroulement habituel des activités, les motos de rouler et le fleuve, de plus en plus gonflé, d’aller rejoindre la mer Orientale.

Que le mouvement familier du temps !

Je ne vous entretiendrai pas de météo ou de température, ce billet est plutôt l’occasion de m’interroger sur la nouvelle question qui alimente l’actualité, arrivant même à balayer la covid-19 des premières pages des journaux ou des grandes heures d’écoute télévisuelle : les événements survenus à Minneapolis, aux USA.

D’abord un peu de géographie, puis un soupçon d’histoire. 

Cette ville est située dans le comté de Hennepin, État du Minnesota (Midwest américain) non loin de l’État du Wisconsin.

Avant l’arrivée du père Hennepin, mandaté par la France dans les années 1680 afin de l’explorer, Minneapolis est peuplé d’autochtones (Sioux). La ville se développera autour des minoteries et de la culture du bois.

Toutefois, elle connaîtra des heures sombres entre 1920 et 1930, alors qu’un certain Isadore Blumenfeld (surnommé Kid Cann) y développa le crime organisé et la corruption.

En 1931, dans le cadre de la Grande Dépression, le chômage et la misère entraînent des émeutes et déjà en 1972, Amérindiens et Noirs subissent les affronts de la ségrégation raciale et de la répression policière. L’état portera alors un surnom : Murderapolis.

Entre 1932 et 1948, les grands électeurs de l’État du Minnesota favorisent le Parti Démocrate ; ils se rangeront du côté du Parti Républicain en 1956, 1960 et 1972, avant de retourner vers les Démocrates et y rester fidèles depuis cette date. Actuellement, il se range donc sous leur bannière.

De nos jours, c’est l’industrie pharmaceutique qui fleurit dans ce coin de pays résolument tourné vers la culture et des mesures écologiques innovatrices.

Nous voici assez bien situé.

Quelques questions s’imposent dont la première saute aux yeux. Comme les conflits ségrégationnistes américains se manifestent principalement dans le Sud des USA - Mississipi, Alabama, Tennessee, Texas, pour ne nommer que ceux-ci - que le Minnesota, c’est le Midwest, qu'on note un déplacement de ce problème, dépassant les frontières sudistes pour chercher à s’installer plus au Nord, doit-on strictement y voir une occurrence ? Un effet des années Trump, comme s’il s’agissait d’un dommage collatéral ?

Est-ce que le qualificatif "systémique" c'est-à-dire  qui concerne un système ou qui agit sur un système” - dans le cas qui m’intéresse, celui des forces policières - convient-il pour aborder la question de la ségrégation raciale et sa mouvance du Sud vers le Nord ?

On peut ajouter questions par-dessus questions et plus encore sans pour autant, je crois, entrer au coeur même d’un sujet éminemment complexe.


Selon moi, il n’existe pas de races.

Le concept et son fondement scientifique même ont été évacués par les recherches du bio-technologiste Craig Venter qui, dans ses travaux sur le séquençage du génome humain (1991/1992), en est arrivé à la conclusion que tous les humains sont très proches les uns des autres et que chacun de nous possède la même collection de gènes avec des versions légèrement différentes de certains d’entre eux, hormis pour les jumeaux identiques.

Un second fait s’impose : tous les êtres humains actuels sont des Africains, lieu d’origine de Homo sapiens sapiens il y a plus de 300 000 ans. Nous y sommes demeurés pour au moins 200 000 ans alors que, progressivement, se dispersent certains d’entre eux avec l’idée de .... visiter le monde.

Alors, je crois que la véritable question dépasse celle du meurtre de George Floyd, celle d'un homme à la peau noire, par un policier à peau blanche ?

L'allégorie de Caïn et Abel abrège l’idée de la suite du monde après sa création. Elle nous apprend que l’un, pris d’une crise d’envie en raison du refus par le Créateur d’accepter son offrande (comme il cultive la terre, ce sont les fruits de celle-ci qu’il offre), alors qu’il recevait celle de son frère Abel, le gardien du troupeau de moutons qui, lui, offre au Seigneur les premiers-nés et leur graisse. Cela poussera donc Caïn à tuer Abel.  La punition pour son homicide fut que Dieu pigmenta sa peau qui prit une couleur noire, une marque afin qu’il soit reconnu et n’échappe pas à l’agression des autres hommes.

Une conclusion à cette fable exposant le premier meurtre de l’Humanité, un fratricide, suggérerait d’y voir là l’origine de la différence. Et pour mieux la stigmatiser, la rendre publiquement visible, utiliser la couleur de la peau du coupable comme une probante cicatrice à jamais indélébile, s’avère congruente.

Sans doute et par raccourci, Caïn, devenu homme à peau noire, qui s’en est pris à un autre homme dont la couleur de peau demeurera blanche, créa dans l’imaginaire des hommes qui suivirent l’idée de vengeance réparatrice, de punition, de condamnation, de discrimination et cela bien avant qu’apparaissent les premières manifestations de ségrégation.

Malgré lui, Caïn avalise le principe que tout acte, toute action auxquels pourraient être assujettis un ou des individus de la même couleur que lui et, par extension, de tout autre couleur autre que le blanc de la victime, ceci remémorerait le crime originel - son bourreau et son martyr - et inciterait à la vengeance, celle-ci devenue moralement acceptable pour tout justicier ou juge que ce soit.

L’homme à peau noire devint donc celui qui porte sur lui-même la tragique filiation d'une mimèsis. À partir de cette optique, l’esclavage ne peut pas être perçu comme une exaction, la ségrégation envers les individus de couleur nullement reprochable, mais au contraire comme l’exécution d’un jugement divin.

Abel, un homme blanc est mort ; lui survit un homme devenu noir en raison de ce crime, Caïn.

Je me suis alors amusé à chercher si Abel, roué de coups de bâton par  son frère Caïn, en était vraiment mort et si la question de l’envie - certains y ont vu de la jalousie - était la raison unique de ce méfait. Voici ce que j’ai trouvé.

 “ Au commencement, Abel était corrompu par Lucifer. Afin de le sauver, Caïn passa un contrat avec le Diable : il irait en enfer à la place d'Abel s'il laissait celui-ci aller au Paradis. Lucifer accepta à la condition que Caïn envoie Abel au Ciel de ses propres mains.

Puis, c’est l’interrogatoire de Dieu, le justicier, à qui Caïn répond: “Suis-je le gardien de mon frère ? “ Il me semble qu’il confond responsabilité et componction ; dans les deux options, le résultat demeure toutefois le même.

Nous sommes aux premiers pas de l’homme dans un univers qui, après la saison des pommes (Ève et Adam devant un arbre qui semble avoir un peu plus de tonicité qu’un simple pommier), celle de la récolte (les fruits de la terre que Caïn a cultivée), puis la naissance des moutons (Abel offrant les premiers-nés), tout cela se voit chambardé, chamboulé par ce que l’on a appelé la sortie du paradis terrestre à la suite du péché d’Adam et Ève, celui de la désobéissance.

Un homme blanc est mort des suites de la brutalité d’un autre qui verra sa peau muée pour devenir noire, qui sera châtié, maudit de ses terres devenues stériles.

On peut extrapoler en avançant l’idée que ce coin de paradis ne l’est plus depuis que Dieu en a chassé les primipares qui réalisent leur nudité qui ne posait aucun problème avant, en deuil d’un de leurs fils et séparés de l’autre qui doit s’exiler.

Comme si cela coulait ainsi qu’une eau de source, la loi du Talion, aussi ancienne qu’on puisse être tenté de la situer dans l’histoire de l’homme, s’installe, s’appuyant sur le concept d’oeil pour oeil, dent pour dent, pourrait fort bien dater de la brusquerie de ces événements mettant Dieu et ses créatures face leur destin.

Encore maintenant, elle rassemble plusieurs adeptes qui souhaitent la voir appliquer avec un maximum de rigueur, prétextant que la réciprocité crime et peine, devrait servir de credo.

Facile de franchir le pas suivant : un homme à peau noire, descendant directement de celui qui fut le premier meurtrier, ne peut être jugé qu’à partir de cette loi, comme par contumace. Pour lutter contre l’escalade de la violence dont tout homme de couleur pourrait en être le potentat, mieux vaut le traiter a priori comme un coupable. Donc, tuer un homme ou une femme de couleur respecte la loi du Talion et se définit comme un geste préventif.

Le policier qui a écrasé un George Floyd ne pouvant plus respirer, pour qui même crier précipitait sa chute vers la mort, n’est coupable de rien, il aura agi comme le brave défenseur de cette loi, comme s'il vengeait le frère de Caïn.

Ce credo résiste au temps et à l’intelligence, tout en circonscrivant son rayon d’action autour des personnes racisées, de ceux et celles qui ne se conforment pas au moule en vigueur dans nos sociétés... entre autres.

Dès lors que la ségrégation raciale, la discrimination sociale, la séparation des êtres à partir d’éléments physiques qui font différence, cette rupture dans l’homogénéité humaine qui doit être blanche, alors que tout cela est l’évidence même, il ne faut pas se surprendre des dérives auxquelles nous avons assisté depuis plusieurs décennies, qui resurgissent maintenant par l’exécution sommaire de personnes victimes de haine, de préjugés et cela de façon systémique.

Des lois, des amendements, des études, des commissions et j’en oublie, ont passé au crible le sens et le contenu du mot “systémique” appliqué aux forces de l’ordre manifestement pointées du doigt dans l’affaire George Floyd.

Certains règlent la question de manière un peu cavalière : défaisons les structures policières et rebâtissons tout ; réinstallons-les à partir des principes d’égalité des individus devant la loi, la constitution, etc. Le point intéressant dans ces propos, c’est qu’ils définissent exactement ce qui devrait être à partir des caractéristiques qui étaient à la base de leur création.

Plusieurs, éloignés des USA, s’évertuent à ne voir là qu’un phénomène américain.

D’autres, partout dans le monde, ne cessent de répéter qu’ils ne sont pas ségrégationnistes, que la couleur de la peau de leur voisin ne les offusque d’aucune manière.

Sauf qu’il faudrait davantage creuser la question, l’extirper de son aspect strictement visible, celui de la brutalité policière par exemple et chercher à rejoindre ses racines, autres que celles qui émanent de Caïn et Abel.

Combien de fois sommes-nous témoins de ces paroles  : “ Je proteste contre la brutalité policière systématiquement abusive, principalement dirigée contre les gens “différents” de couleur et de sexe surtout, donc je ne suis pas inclus dans la catégorie des intransigeants...” 

Cela suffit-il ? Je ne le crois pas.

 

 



    Voici donc  j’en étais, le 15 juin dernier, alors que d’autres préoccupations m'éloignèrent de ce billet. Je ne compte pas l’achever, mais plutôt me diriger vers autre chose à partir de ce qu’il cherchait à installer. 

Plusieurs jours, depuis le samedi 5 septembre 2020, c’est Le Lac des cygnes, le grand ballet de Tchaïkovsky qui s’invite à moi. La seule explication que je trouve à l’arrivée de cette oeuvre majeure dans ma réalité quotidienne est la suivante : le cygne noir aurait-il un lien avec tous les débats entourant la covid-19 ? Les affaires Floyd et Blake ?

Et depuis, je plonge dans ce lac sur lequel valsent des cygnes, entraîné autant par sa musique que par les pas de danse accrochés aux pieds des plus grand(e)s danseur(euse)s de ballet.

Qui a-t-il dans ce qu'a orchestré le grand maître de la musique russe, arrimé à une légende germanique qui puisse, d’une certaine manière rejoindre la question que je développais dans le billet inachevé et ma volonté d'examiner les divagations que le coronavirus nous fait vivre depuis quelques mois ?

Oui... le cygne noir.



Le compositeur russe, sur quatre (4) actes, nous présente Odette, cette femme qu’un vilain sorcier - Von Rothbart - amoureux d'elle, tient captive, modifiant son apparence le jour, la faisant apparaître sous les plumes d’un cygne blanc, pour ensuite, la noirceur venue, lui redonner ses attributs de femme. Une nuit, elle croise le jeune Prince Siegfried qui, ayant quitté le château, souffre à l’idée de ne pas pouvoir choisir lui-même l’élue de son coeur et la marier. À la vue de cette femme, il en tombe follement amoureux.

Le sorcier imagine un stratagème : sa fille Odile - il la transformera en cygne noir, la mènera au château devenu le lieu d’un grand bal avec un dessein précis : à partir de la ressemblance avec Odette, charmer le Prince.

Ce ballet, je l’utiliserai comme élément de comparaison alors que mon regard se pose sur  nous en sommes avec la pandémie mondiale de la covid-19.

Auparavant, j'aimerais que l'on examine le second sens attribué au cygne noir : la théorie selon laquelle “un certain événement imprévisible a une faible probabilité de se dérouler (« événement rare » en théorie des probabilités) ; s'il se réalise, les conséquences seront d'une portée considérable et exceptionnelle, selon le statisticien Nassim Nicholas Taleb, autour de 2007.

 

 

S’appuyant sur “ un biais cognitif, soit une distorsion dans le traitement cognitif d'une information : le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. Les biais cognitifs conduisent le sujet à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement.”   

C’est en écoutant et réécoutant la musique du Lac des cygnes, que l’idée du “cygne noir” a jailli en moi. 

À partir des trois (3) billets publiés déjà et qui traitaient de la covid-19, je vais tenter d'aller un peu plus loin dans l'analyse de cette métaphore issue du monde du ballet et de l'autre, celui de la statistique, 




Je décline ici les titres et dates de parution des trois (3) billets parus sur mon blogue LE CRAPAUD GÉANT DE FORILLON :

Il ne faut pas parler de corde dans la maison du pendu  - 1 - : 18/04/20

Il ne faut pas parler de corde dans la maison du pendu  - 2 - : 26/04/20

Il ne faut pas parler de corde dans la maison du pendu  - 3 - : 08/05/20


 À SUIVRE

 

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