mardi 30 avril 2024

Publier un texte de quelqu'un d'important pour soi est un geste d'admiration, oui, mais aussi un mouvement vers lui dans lequel niche l'affection tout à côté de l'amitié. 

Ce billet, un poème de mon Frère Pierre, écrit en 2020 et retravaillé récemment.

Merci mon Frère et que ce magnifique chant, cette antienne, continue de nourrir notre fraternité.

*****



Federico  Garcia Lorca


 ʺ…Que je meure en un long chant ʺ

Que je meure en un long chant
Et que naisse un souvenir de moi
Comme celui qui fut allé au bout de soi
Rien de plus qu’une parole dans la nuit
Faisant du jour son voyage ultime
Sur le chemin de l’accomplissement
Il n’y aurait eu de vérité
Qu’en unissant lumière et ombre
Un tableau clair-obscur déployé
Tel un papillon chamarré
Mon cri répandu devenant
Mélodie chantée par mon âme en-allée
Béni ce temps où l’espace n’est plus
N’y posant que le vent
Que fertilisent les remenants
Je les bénirai à mon tour
Depuis l’éther où y restera si peu de moi
Que tout un orchestre de vifs humains
Entonne haut et clair
Le joyeux hymne de l’advenir
Tout pourra alors être bien accompli
Alors qu’entretemps je demeure
Appelant à encore un peu de temps
Préparant sereinement un peu d’élan
Pour lancer dans cet univers
Non pas un cri, plus une noble antienne
Ainsi soit alors la destinée
D’un être s’essayant à devenir
Complètement humain


Pierre Turcotte

samedi 20 avril 2024

l'oiseau

 

L'OISEAU

Un oiseau de proie patrouille sous les nuages effilochés
plane aux abords du vent 
oscille parfois puis se reprend
agitant son manteau de plumes brasillé

et des éclairs d’ombre noire s’écrasent sur la ville 

Le pèlerin va et vient traçant d’imaginaires arceaux
imperturbable et froid… destination voilée…
azimut au bout du bec… fureur aux yeux… griffes hérissées…
il flotte, il glisse autour des rapaces anneaux 

et des rognures de bruit se pervertissent en silences

Cette sentinelle attentive trace son périmètre rapace
aux quatre coins de n’importe où, avide de chair, de sang
installe un mirador invisible - elle a tout son temps
le soir n’est pas encore là, sortira bien une proie fugace

et  la ville se rafraîchit à l’heure du serin

Émérillon solitaire, il camoufle sournoisement son intention
saura le moment précis, le moment que personne n’attend
puis, verticalement comme une flèche prend son élan
on croit qu’il tombe, mais atteint la cible à la perfection

et le sang se mouille de cet inattendu effroi

Ce fut la mort, l’imprévisible mort qui s’est abattue
ne laissant aucune chance, elle n’en laissera jamais
transportera, installera son périmètre secret 
autour d’une autre vie… sans qu’on ne l’est vu





mercredi 3 avril 2024

Un être dépressif... TIRÉ À PART # 6

 


TIRÉ À PART... # 6

DÉPRESSION

Psychothérapie


    La psychothérapie peut être effectuée individuellement, en groupe ou en famille, par un professionnel de la santé mentale incluant psychothérapeute, psychiatre et psychologue. Avec des formes plus chroniques et complexes de dépression, un mélange de médicaments et de thérapies peut s'effectuer.

La psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) est un traitement ayant montré son efficacité sur la dépression chez les enfants et adolescents. Les TCC et les thérapies interpersonnelles (TIP) sont des thérapies principalement effectuées chez les adolescents. Chez les patients âgés de moins de 18 ans, selon la National Institute for Health and Clinical Excellence , la prise d'un médicament doit être effectuée conjointement avec une thérapie psychologique comme la TCC, la thérapie interpersonnelle et la thérapie familiale. Elle obtiendrait des résultats équivalents à ceux des antidépresseurs de deuxième génération.

La psychothérapie se révèle efficace chez les individus plus âgés. Une psychothérapie bien effectuée peut réduire considérablement la récurrence de la dépression même après qu'elle est terminée ou remplacée par des séances de rappel.

La forme de psychothérapie la plus étudiée pour la dépression est la TCC qui apprend aux patients les moyens de lutter contre les pensées (cognitions) négatives et persistantes pour ainsi changer les comportements contre-productifs. Une recherche effectuée au milieu des années 1990 explique que les TCC pourraient être aussi efficaces, voire plus efficaces, que les antidépresseurs chez les patients souffrant de dépression modérée à sévère. Les TCC peuvent se révéler efficaces chez les adolescents dépressifs, bien que son efficacité sur des épisodes sévères de dépression reste à prouver. Plusieurs facteurs prédisent le succès des TCC chez les adolescents : haut niveau de pensées positives, sentiments d'échec diminués, pensées négatives et distordues diminuées. Les TCC sont également efficaces dans la prévention contre les rechutes. Plusieurs variantes de psychothérapies cognitivo-comportementales ont été utilisées chez les patients dépressifs, les plus notables étant la thérapie rationnelle-émotive et plus récemment la thérapie cognitive s'appuyant sur la pleine conscience.


Société




    Le 16e président des États-Unis, Abraham Lincoln, aurait souffert de « mélancolie », une affection qui peut actuellement être qualifiée de dépression clinique.
 
La conception de la dépression varie selon les pays et les différentes cultures. « À cause d'un manque de précision scientifique », un individu observe que « le débat sur la dépression est une question de langage. Ce que nous appelons « maladie », « trouble », « état d'âme » affecte ce que nous voyons, diagnostiquons, et traitons ». Dans différentes cultures, la dépression sévère est considérée soit comme une maladie qui requiert un traitement personnel professionnel, soit comme un indicateur d'autres problèmes, tels que le besoin de partager les problèmes physiques et sociaux ou une réflexion des différences individuelles qui peuvent renforcer des liens de détresse ou émotionnels.

Le diagnostic de la dépression est moins connu dans certains pays comme la Chine. La tradition chinoise dénie et somatise la dépression émotionnelle (bien qu'à partir des années 1980, ce déni ait drastiquement changé). D'une manière alternative, il se pourrait que la culture occidentale considère certaines expressions de détresse humaine comme des troubles psychologiques. Le psychologue australien Gordon Parker , notamment, explique qu'en Occident la tristesse et la détresse causée par la dépression est « médicalisée ». De même, le psychiatre américano-hongrois Thomas Szasz, notamment, explique que la dépression est une maladie métaphorique perçue à tort comme une maladie mentale. Le psychologue James Hillman note que la dépression peut être bonne pour l'âme, dans la mesure où elle amène « de la protection, une limite, de la concentration, du poids, et une impuissance humble ». Hillman explique que les tentatives thérapeutiques pour éliminer la dépression font penser au thème chrétien de la résurrection, avec un effet néfaste pour l'âme.

Des figures historiques se refusaient souvent de discuter ou de chercher un traitement pour la dépression à cause de la stigmatisation liée à cette condition, ou à cause d'une méconnaissance des symptômes ou du moyen de traitement. Néanmoins, des recherches effectuées sur des lettres, journaux, images, écrits ou sur des explications ont permis de déterminer certaines formes de dépression chez certaines personnalités historiques. Celles-ci auraient développé une dépression, tels l'écrivain anglais Mary Shelley, l'écrivain américano-britannique Henry James et le président américain Abraham Lincoln. Parmi les personnalités de l'époque contemporaine souffrant de dépression figurent l'auteur-interprète canadien Leonard Cohen et le dramaturge américain Tennessee Williams. Certains psychologues, comme William James et John B. Watson, se sont même confrontés à leur propre dépression.

Il existe des discussions dans lesquelles les troubles neurologiques et troubles de l'humeur seraient liés à la créativité, des discussions qui remontent au temps d'Aristote. La littérature britannique donne quelques exemples de la réflexion sur la dépression. Le philosophe anglais John Stuart Mill a fait l'expérience d'une longue période de ce qu'il appelle « un état d'engourdissement nerveux », lorsqu'« on est insensible à la jouissance ou à l'excitation agréable ; un de ces moments où le plaisir devient insipide ou ennuyeux ». Il cite Dejection du poète anglais Samuel Taylor Coleridge comme une parfaite description de ce qu'il a ressenti. L'écrivain anglais Samuel Johnson a utilisé le terme de « chien noir » dans les années 1780 pour décrire sa propre dépression et a été popularisé par l'ancien premier ministre britannique Sir Winston Churchill, qui souffrait également de dépression.

La stigmatisation liée à la dépression est grandement répandue, mais le contact avec des services en soins psychiatriques la réduit légèrement. L'opinion publique sur le traitement de la dépression diffère grandement de celui des professionnels de santé ; des traitements alternatifs sembleraient plus efficaces que les traitements médicamenteux, ces derniers s'avérant moins efficaces. Au Royaume-Uni, le Royal College of Psychiatrists et le Royal College of General Practitioners ont mené une campagne, le Five-year Defeat Depression, de 1992 et 1996, pour réduire la stigmatisation liée à la dépression ; une étude MORI  menée plus tard a démontré un changement positif de l'opinion publique et du traitement de la dépression.

 

Fin





Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...