jeudi 25 janvier 2007

Le cent quarante-septième saut de crapaud



Nous y reviendrons assez souvent. À ce Réjean Ducharme (ou Roch Plante, on ne sait trop...) qui en plus de se cacher semble maintenant se taire. Si nous faisons abstraction de TROPHOUX paru en 2004 et dans lequel livre on retrouve des compositions, des assemblages ou encore des collages d'objets héréroclites que Ducharme-Plante ramasse dans les rues de Montréal et sans doute ailleurs aussi, des rebuts de notre société de consommation, peu d'écriture depuis les GROS MOTS de 1999.



Né à Saint-Félix-de-Valois en 1941, Ducharme-Plante, après des études à Joliette et Montréal, part pour le Grand Nord avec l'aviation canadienne en 1962. Par la suite, il voyage au Canada, aux USA et au Mexique. Correcteur d'épreuves pour deux journaux de Montréal (Matin et Québec-Presse), il nous prépare L'AVALÉE DES AVALÉS, Prix du Gouverneur Général du Canada (1966) et mis en nomination pour le Goncourt. Suivront par la suite LE NEZ QUI VOQUE (Prix Littéraire de la Province de Québec en 1968), L'OCÉANTUME, LA FILLE DE CHRISTOPHE COLOMB, L'HIVER DE FORCE (Prix Canada-Belgique en 1974), LES ENFANTÔMES (Prix Québec-Paris en 1976), HA HA!... (Prix du Gouverneur Général en 1982 et en 1983, le Grand Prix Littéraire du Journal de Montréal), DÉVADÉ (Prix Alexandre-Vialatte en 1991), VA SAVOIR, GROS MOTS.



En 1990, il obtiendra le prix Gilles-Corbeil pour l'ensemble de son oeuvre. Comme si ce n'était pas assez, en 1991 le gouvernement du Québec lui remet le Prix Athanase-David pour l'ensemble de l'oeuvre. Finalement, en 1999, le Grand Prix national des lettres du ministère français de la Culture lui revient.



S'ajoutent aux romans, de nombreux textes de chansons écrites pour Robert Charlebois (1976), des pièces de théâtre de même que des scénarios de films. Nous nous souviendrons du film LÉOLO de Jean-Claude Lauzon fortement inspiré par L'Avalée des avalés.



Ce personnage secret n'aura jamais donné d'entrevues, ne se sera jamais présenté aux médias et qui sait ce qu'il advient de lui aujourd'hui.



" Je suis seule. Je n'ai qu'à me fermer les yeux pour m'en apercevoir. Quand on veut savoir où on est, on se ferme les yeux. On est là où on est quand on a les yeux fermés: on est dans le noir et dans le vide."



" Quand on n'a rien de fertile à dire, on devrait se la tenir fermée."



" Mais on regrette toujours pour rien, étant donné qu'on ne peut regretter qu'après."



" Quand je suis assise ailleurs que dans ma solitude, je suis assise en exil, je suis assise en pays trompeur."



" Quand je ne suis pas seule, je me sens malade, en danger. J'ai ma peur à vaincre. Pour vaincre la peur, il faut la voir, l'entendre, la sentir. Pour voir la peur, il faut être seul avec elle. Quand je perds ma peur de vue, c'est comme si je perdais connaissance."



" J'imagine toutes sortes de choses et je les crois, je les fais agir sur moi comme si elles étaient vraies. Il n'y a de vrai que ce que je crois vrai, que ce que j'ose croire vrai."



" Il faut trouver les choses et les personnes différentes de ce qu'elles sont pour ne pas être avalé. Pour ne pas souffrir, il ne faut voir dans ce qu'on regarde que ce qui pourrait nous en affranchir. Il n'y a de vrai que ce qu'il faut que je crois vrai, que ce qu'il m'est utile de croire vrai, que ce que j'ai besoin de croire vrai pour ne pas souffrir."



" Si presque tous les mots de cette nuit ont passé sur mes yeux comme l'eau de la mer sur les flancs d'un navire, les rares mots que j'ai retenus ont gravé dans mon esprit une marque indélébile."



" Je ne me sens en parfaite sécurité que dans une âme où il n'y a que moi, dans la mienne par exemple."



" Plus une illusion est clairement perçue, plus elle a l'air d'une réalité."



" Si je ne suis pas heureuse, c'est que je n'ai pas cherché à l'être."



" Il y a toujours, où qu'on soit, quelque chose de grand à entreprendre, quelque chose d'impossible à faire."



" Lire un livre prêté lie. Lisons et lions-nous."



"... la vie il n'y a pas d'avenir là-dedans, il faut investir ailleurs."



" ... en réalisant l'impossible on sort de sa situation impossible, on se hisse au-dessus des possibilités de sa condition."



Voilà pour aujourd'hui mais je vous promets que nous y reviendrons.



À bientôt




Aucun commentaire:

Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...