mercredi 16 octobre 2024

Les silences emmurés

 



                                                          Les silences emmurés


Il y a du silence, des lambeaux de silence au bout de nos doigts

Du champ inondé d’empreintes un mur brouille les ombres

Ils l’ont contourné, un autre est apparu, aussi impénétrable
 
Y imprimèrent leurs doigts, balafres griffées aux miroirs tanifères
 
Entre barbelés et haine, des chiens macrophages grugent les silences
 
Brandis tels des oripeaux, leurs identifiants d’exilés sur papiers anonymes
 
Dans des cabas servant de couffins, leurs enfants nus d’avoir trop pleuré
 
Que des routes stériles pour eux, pour elles des couloirs de brimades
 
Et nous, vulgum pecus, et nos regards ignorants, et nos yeux plissés, laïcs
 
Enfouis sous nos angéliques certitudes avec dédain nous les dévisageons
 
Ils sont d’ailleurs, d’autres couleurs, d’autres odeurs, des êtres inhumains
 
Que font-ils ici, que font-ils à l’ombre de nos murs érigés contre eux
 
Ils nous terrorisent de leurs désarmes, sordides comme des colombes
 
Ils déjectent des souffrances atrophiées  sur leurs corps amoindris


 
 
                                  



Il y a du silence autour de nos silences complices
Et nos doigts figés pointent les murs
Alors qu’ils passent dans un mortifère silence





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