Les silences emmurés
Il y a du silence, des lambeaux de silence au bout de nos doigts
Du champ inondé d’empreintes un mur brouille les ombres
Ils l’ont contourné, un autre est apparu, aussi impénétrable
Y imprimèrent leurs doigts, balafres griffées aux miroirs tanifères
Entre barbelés et haine, des chiens macrophages grugent les silences
Brandis tels des oripeaux, leurs identifiants d’exilés sur papiers anonymes
Dans des cabas servant de couffins, leurs enfants nus d’avoir trop pleuré
Que des routes stériles pour eux, pour elles des couloirs de brimades
Et nous, vulgum pecus, et nos regards ignorants, et nos yeux plissés, laïcs
Enfouis sous nos angéliques certitudes avec dédain nous les dévisageons
Ils sont d’ailleurs, d’autres couleurs, d’autres odeurs, des êtres inhumains
Que font-ils ici, que font-ils à l’ombre de nos murs érigés contre eux
Ils nous terrorisent de leurs désarmes, sordides comme des colombes
Ils déjectent des souffrances atrophiées sur leurs corps amoindris
Il y a du silence autour de nos silences complices
Et nos doigts figés pointent les murs
Alors qu’ils passent dans un mortifère silence
Et nos doigts figés pointent les murs
Alors qu’ils passent dans un mortifère silence
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