10A
Vietnam
Daniel Bloch et Bao recevaient des informations à un rythme accéléré, des commentaires judicieux et des questions pertinentes, en provenance de cette équipe qui, telle une famille d’abeilles revenant à la ruche, piochait laborieusement sur le décodage des lettres du grand-père : les deux amis installés dans un squat du President Hotel, la docteure Méghane qui donnait enfin signe de vie, sans être en mesure de fixer une date de retour et finalement, Saverous Pou, directement de Kep-sur-Mer, au Cambodge.
Travaillant à l’appartement de la professeure, ils se montraient optimistes quant aux résultats attendus, ce qui ne les obligerait pas à repousser la date butoir fixée pour mardi. Pouvait-il, bientôt, espérer passer à autre chose, ne penser qu’à eux !
- Daniel, les dernières notes que nous possédons permettent de concentrer nos recherches, non plus sur l’ensemble de l’opération menée par la Phalange, mais davantage sur certains points primordiaux de cette aventure : un objectif en cache un autre, une quête plus qu’une mission, l’engagement de bien des organismes hétéroclites et le fait que Pol Pot ne pouvait qu’être un subterfuge brouillant les pistes, alors qu’il s’agirait plutôt, d’une importante somme d’argent.
- Tu résumes bien. Que dirais-tu de départager les sujets, assignant un point précis à explorer de plus près pour chacune des équipes ? Nous pourrions nous attarder aux personnes mêlées à l’affaire, Lotus et Thi déblaieraient la question des symboles, laissant s’amuser notre amie de Kep-sur-Mer avec la langue des oiseaux. Bien sûr, la collaboration de la docteure est incertaine pour le moment, elle a en a suffisamment à gérer à Berlin.
- Je suis d’accord. Elle me semble emprisonnée là-bas. Le résumé de sa journée, je l’espère, nous rassurera sur la suite des choses, autant celle qui la touche directement que notre démarche.
- Je donne un coup de téléphone à notre jeune poète qui n’a d’ailleurs plus tellement le temps d’écrire et de mettre en boule ses papiers avant de les lancer dans le fleuve.
- N’oublions pas que les anciens colonels ne sont plus que deux.
- Tout comme nos deux autres compères du ministère de l'Intérieur. Là-dessus, j’oserais cette question. Comment reçois-tu le fait que l’homme au bracelet de jade soit bel et bien le soldat que tu as croisé en 1975 ?
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Au café du parc Lê Thi Reng, Tuan et Ngọc Bích achevaient une conversation qui, à n’en pas douter, portait sur les mouvements à orchestrer pour ce dernier mois d’ultimatum lancé par l’IIC. La conférence téléphonique à laquelle l’homme au bracelet de jade venait de participer, ne lui avait insufflé aucune crainte. Son frère et lui avaient marché si longtemps entourés d’aléas, navigué sur des cours d’eau en furie et des ruisseaux calmes, survolé combien de collines abruptes pour maintenant, au crépuscule de leur vie, se laisser envahir par l’angoisse.
- Mon frère, j’ai une question à t’adresser. Auparavant je n’ai pas osé, maintenant, oui dit Tuan. Pourquoi n’avoir jamais tenté un rapprochement avec Bao ?
- Au cours de notre vie de compagnons d’armes, ce sujet n’a pas été soulevé. Le respect que tu manifestes à mon endroit et à mon intimité t’honorent. Aujourd’hui, je peux parler à coeur ouvert.
Il s’arrêta l’espace d’un instant, laissant à sa mémoire le temps de bien classer les choses.
- La grand-mère de Bao a été une femme exceptionnelle, je la compare à celle du Mékong. J’ai eu à lui annoncer deux mortalités : celle de Hô Chi Minh, puis celle de son petit-fils, le frère de Bao. Les missions les plus difficiles que j’ai eu à effectuer. Lorsque je me suis vu en présence de cette femme, comment te dire l’aplomb et la dignité qu’elle a manifestés, à tel point que cela a changé ma vie. Élevé à la communiste, l’éducation qui servait de modèle dans la famille de l’oncle Giap, que je ne renie pas et critique encore moins, cela avait fermé mon coeur, afin que l’engagement militaire s’y installe. À ces deux occasions, elle m’a très peu parlé, quelques mots à peine, dans lesquels j’ai découvert ce que jamais il m’avait été donné d’éprouver. La Révolution, elle la concevait comme un sacrifice personnel afin de servir la Patrie, la rendre possible et humaine. Lorsque, de ses mains calleuses, elle étreignit les miennes, je me suis senti enserré par un étau d’amour. Elle me faisait comprendre à quel point l’Amour ne réside pas dans ses manifestations extravagantes, ses élans charnels ou jouissifs, ses fausses apparences. L’amour véritable fait son nid lorsque les mains s’enchaînent, s’enrobent d’une inaltérable glu. Après cela, de 1975 à maintenant et il en sera ainsi jusqu’à mon dernier battement d’ailes, Bao, la petite-fille de cette femme, en devint la réincarnation, celle de la “semeuse d’amour” dont l’image ne me quittera plus.
- Je vois, mon frère. Tu es grand, dans tous les sens du mot. Faire passer ton engagement pour la Révolution au-dessus d’une recherche d’alliance personnelle avec une femme qui, je m’en doute un peu, aura hanté tes nuits.
- Bao est une belle femme. De cette beauté inclassable, en raison de son unicité. Elle est et restera à mes yeux, le portrait de sa grand-mère.
L’après-midi glissait fragilement, échappant des taches de soleil ici et là, alors que les oiseaux entourant les deux hommes offraient une pastorale symphonie.
- Loin de moi l’idée de relancer les confidences, mais si tu le veux, parle-moi de ta femme du Mékong.
- Nous avons été témoins si souvent durant nos années d’actions et de combats, du travail silencieux, mais indispensablement essentiel de toutes ces Vietnamiennes qui, dans le Mékong comme partout ailleurs, ont soutenu la Révolution. Elles en sont la matrice. Sans elles, rien ne serait arrivé. Je pense à celle qui m’a donné ce premier fils que je n’ai pas connu, puis rapidement adapté à la civilisation occidentale. Lui en vouloir, serait si facile, mais complètement stérile. Sa mère ne lui a jamais glissé un mot sur ce qui nous liait : mon éloignement de la maison, n’usant que le discours officiel que tous partageaient. Elle a été le pont qu’empruntait Hermès pour livrer nos messages et rapporter ceux que tu me destinais. Combien de fois a-t-elle risqué sa vie ? Combien de fois ? Rapidement soupçonné de collaborer avec le gouvernement de marionnettes dirigeant le Vietnam du Sud, en raison du refus des Việt Cộng de me joindre à eux, elle a été étiquetée de collaboratrice. J’ai su les supplices, les affronts et les martyres qu’elle a endurés pour me protéger ; les remémorer me fait encore frissonner. Jamais, elle n’a cessé de remplir sa promesse envers la Révolution et celle de m’attendre. Toujours. Elle devait souhaiter qu’une seule fois, à la place de Hermès, ce soit moi qui vienne, de nuit, enfiler ces bouts de papier autour du collier de son chien. Au début, je menais le commissionnaire sur les lieux, afin de m’assurer que par la suite tout se fasse correctement. La dernière fois, en 1993, après avoir déposé l’ultime message dans le trou du potager, l’opération complétée, caressant le chien qui avait pris l’habitude de ne pas japper, j’ai cru, un instant, qu’elle me surveillait par la fenêtre de sa chambre à coucher ; c’était peut-être sa soeur, je ne le saurai jamais. En dépit du risque que cela comportait, assister à ses funérailles représentait un devoir pour moi.
Deux hommes, frères, toute leur vie consacrée à la réalisation du grand projet d’édifier une patrie à la hauteur des aspirations de Hô Chi Minh, parlaient ici d’autre chose qui, il y a si peu de temps encore, étaient des bagatelles, mais que la fuite du temps amenait à réexaminer sous un autre angle. Ils ont cartographié des lieux, établi des stratégies pour une mission cruciale, inventé un code complexe protégeant leurs actions, réussi parfois, échoué souvent, pour arriver là, assis sous des cages d’oiseaux, les écoutant distraitement et ouvrir leur coeur à ces autres choses que seule la vieillesse permet de nommer.
- La femme du Cambodge, il m’aura fallu près de vingt ans avant que je brise ma promesse faite à celle du Mékong et qu’elle devienne la mère de celui qui agit avec une équipe que l’on pourrait qualifier d’adverse. Je sais qu’elle vit encore à Hà Tien et m’attend. J’irai la rejoindre une fois cette affaire classée .
- Ce qui ne saurait pas tarder.
- Il nous rejoindra ce soir, ici même, et comprendra que cette rencontre sera une finale.
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Berlin
L’homme costaud au visage rougi par la vodka roumaine s’assied devant une jeune femme qui manifestement adoptait une attitude décontractée. Rien dans son langage corporel ne laissait présager qu’elle le craignait. Il lui faisait pitié.
- Je n’aime pas parler, je suis du genre actif. Les résultats doivent constamment être ce que j’anticipe.
- Vous adressant à moi, quels sont-ils ?
- Demain, en début de matinée, un avion vous ramènera au Vietnam. Tout comme pour l’aller, votre ticket ne comprendra pas de retour.
- Je reprends là où j’ai laissé ?
- Pas exactement. Votre sujet de recherche ne m’intéresse pas du tout. Les balivernes ne sont plus de mon âge. Le rôle que vous devez accepter se résume ainsi : entrer en contact avec monsieur Ngọc Bích du ministère de l'Intérieur, le talonner jusqu’à la fin du mois et user de menaces s’il se fait négligeant. Il connaît l’endroit précis où sont les centaines de millions qui doivent nous être remis.
- Ceux qui proviennent de la mission Phalange ?
- Vos bureaux à Saïgon sont logés dans l’édifice de la banque HSBC, on vous remettra le nom de la personne qui attendra la livraison. Pour la suite, monsieur le Président complétera sur l’heure du lunch. Vous lui confierez vos intentions professionnelles, car l’IIC vous libérera. Je ne vous dis pas au revoir, puisque nous ne nous reverrons plus.
Il quitta la pièce. Le suivant vers la porte de sortie, la docteure Méghane vit qu’il possédait une arme à feu accrochée à la ceinture.
Ne lui restait plus, à la suite du lunch avec ce président rustre, au regard de tigre, qu’à attendre le rendez-vous de fin d’après-midi, celui qu’elle devrait apprécier selon son collègue qui devait fermer son bureau pour repartir vers le Japon. Elle décida d’aller marcher dans Berlin.
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Vietnam
La méthode de travail qu’utilisaient l’homme au sac de cuir et la professeure consistait à scruter les lettres du grand-père, s’arrêter aux endroits qui mentionnaient des noms propres, vietnamiens ou autres. L’opération leur permit d’éliminer des dizaines de lettres et d’empiler celles qui répondaient à leur critérium. Il fallut tout l’après-midi pour ce faire. Sans que l’amoncellement soit volumineux, ils notèrent la présence répétée de certains noms, le plus important qui ressortait, celui de Pol Pot.
- Crois-tu, Bao, que l’on puisse substituer ce nom par l’idée de “quête“ ou par “argent“ ?
- Logique.
- Ouf ! Si tel est le cas, nous faisons fausse route. Rappelle-toi que la logique ne doit pas être un critère de compréhension, selon le contenu des lettres anonymes.
- D’accord, mais son contraire c’est l’absurde, le désordre.
- Alors, l’utilisation du nom Pol Pot, dans le sens que je viens de proposer, peut avoir du sens ?
- Vérifions les différents contextes dans lesquels il est utilisé.
Alors qu’il rassemblait les documents le mentionnant, elle s’attardait sur une autre piste, celle où apparaissait le pronom “Lui” écrit en majuscules. Une concordance s’imposa : un renvoyait à l’autre.
- Quelqu’un dans la Phalange avait la responsabilité spécifique de récupérer cette somme d’argent, avança Daniel Bloch.
- S’il s’agit d’argent. On peut monnayer aussi bien des choses, des biens, même des gens.
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À l’autre bout de Saïgon, Lotus et Thi concentraient leur travail sur le domaine qu’on leur avait demandé d’éplucher, gardant en tête l’approche de la langue des oiseaux. Le jeune poète prenait des notes, écrivait chacune des paroles de son collègue, celles relevant de la certitude avec un stylo noir, celles du doute, en rouge.
Ils devaient scruter le domaine des symboles, les relier à la quête devant être celle de la mission, se rappelant les paroles de Daniel Bloch, à savoir que si l’endroit existe, c’est qu’il y a un envers.
La langue vietnamienne se compose de mots ne comportant qu’une seule syllabe, donc cela en requiert deux ou trois afin de la traduire en français. S’agissant de leur langue maternelle, ils pouvaient rapidement remonter vers la symbolique. L’intéressant réside dans le fait que, parfois, une syllabe prise seule n’a aucun sens, mais associée à une autre, tout éclot. Fréquemment, on n’utilise pas de sujet et comme les verbes ne se conjuguent pas, il devient difficile de déterminer qui parle.
- Crois-tu, Thi, qu’on doive davantage s’attarder aux signes qu’à leur évocation ?
- Si j’ai bien suivi les explications de monsieur Bloch sur la langue des oiseaux, cherchons le sens du mot, ensuite nous pourrons faire des associations.
- Bravo !
Du document remis par l’homme au sac de cuir et qui contenait une foule de liens à découvrir sur Internet, une piste en éliminait d’autres. On y écrivait ceci : “l’art d’interpréter les symboles par tout processus ou technique mis à la disposition du chercheur constitue l’herméneutique du symbole.”
- Euréka, s’écria Lotus. Herméneutique ramène à Hermès ; n’est-ce pas là le nom de celui qui déposait les messages de ton père à Mỹ Tho ? Il se faisait le porteur de la symbolique de la langue des oiseaux, le code utilisé pour passer les informations.
- Veux-tu dire que cet Hermès aurait eu un rôle plus important que celui de courir du Cambodge au Mékong ? D’ailleurs, cela soulève une question élémentaire : comment se déplaçait-il ? Il y a quand même une importante distance entre la banlieue de Phnom Penh et la maison de ta grand-mère.
- Qu’est-ce qui nous porte à croire qu’il s’y rendait personnellement ? Il aurait très bien pu avoir un acolyte.
- Tu ajoutes un nouveau personnage à cette histoire. Il me semble que la cour est pleine.
- On ne doit négliger aucun élément, si minime ou farfelu qu’il soit.
- Partons du symbole de Hermès, non pas le type lui-même, mais le dieu messager à chapeau ailé, portant des sandales ailées, un caducée à la main, un casque qui le rend invisible. D’accord ?
- Tu viens de dire une chose qui me semble capitale : caducée à la main. Il s’agit bien d’une baguette surmontée de deux ailes et entourée de deux serpents. N’est-il pas associé depuis à la pharmacie et à la médecine ?
- C’est exact.
- Nos deux professeurs travaillent actuellement sur les noms, il serait intéressant qu’on leur envoie cette information qui pourrait leur être utile. La force de l’équipe !
- Il semble que certains membres de Janus ne l’aient pas appliquée.
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Berlin
La docteure Méghane s’attendait à un lunch, ce fut un snack. Le président de l’IIC fut aussi expéditif que le responsable des dossiers secrets l’avait été le matin même. Il lui répéta qu’elle repartirait sur Saïgon le lendemain, chargée de contrôler de près les agissements du contact vietnamien. Sachant déjà cela, elle attendait des détails sur son affectation après le mois de mai. L’Américain qui préside aux destinées de la multinationale lui annonça qu’elle ne serait plus à son emploi et sous surveillance étroite jusqu’à la conclusion de l’affaire. Si jamais cela tournait mal ou de manière insatisfaisante pour lui, on ne la lâcherait pas d’un millimètre. Elle avait donc avantage à bien jouer le peu de cartes qu’il lui restait entre les mains.
On ne s’amuse pas avec de tels individus. Il y a trop en jeu pour risquer quoi que ce soit. Toutefois, le fait de retourner vivante à son cabinet et tout comme son collègue qui prendra la route vers le Japon, fermer ses dossiers, n’allait pas lui déplaire.
Avant de rentrer à sa chambre d’hôtel, pour y attendre l’entretien mis à son agenda en fin d’après-midi, elle prit au passage le dernier bilan de l’IIC, fraîchement publié. Fin avril, c’est la date ultime pour déposer au conseil d’administration les états financiers de l’année qui s’achève, ainsi que la prospective pour celles à venir.
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Vietnam
Bao recevait tout juste sur son portable une communication en provenance de Kep-sur-Mer, au Cambodge. Elle s’installa sur son lit, l’homme au sac de cuir à côté d’elle.
Vous deux. J’achève ma promenade sur le bout de chemin que vous m’avez demandé de parcourir. Vous vous doutez bien que depuis le moment où vous m’avez remis l’ensemble des textes, lors de votre trop court passage au Cambodge, curiosité aidant, je m’y suis attablé.
Les derniers éléments résultant de votre besogneuse équipe confirment qu’on a utilisé plusieurs syntagmes khmers imbriqués à la langue vietnamienne. Cela suppose une symbolique intéressante, mais un autre groupe se charge de cet aspect. Pour arriver à ce résultat, cela implique que le scripteur ait vécu assez longtemps au Cambodge et fréquenté des gens ayant une certaine culture, pour ne pas dire une certaine influence Je n’ai décelé aucune erreur de traduction et la forme calligraphique de la langue khmère n’a pas découragé son auteur. Je suis formelle sur ce point : plusieurs vocables sont liés à la médecine et à la pharmacie. Il s’agit de termes d’une grande précision et relatifs à des questions médicales actuelles. Pourquoi le khmer ancien pour nommer des situations modernes ? J’en ai aucune idée et ne crois pas que cela puisse faire avancer quoi que ce soit. Alors, l’hypothèse d’un scripteur de nationalité vietnamienne ayant eu des contacts rapprochés avec des Cambodgiens est à retenir. Une association entre deux membres de chacune de ces communautés m’apparaît probable ; elle correspond aux éléments biographiques du fameux grand-père. Une chose est certaine, on transmettait aussi des informations à saveur pharmacologique et médicale.
Je vous soumets un dernier élément : tout cela a été passé sous le filtre de la langue des oiseaux. Les références aux symboles et aux doubles sens sont manifestes. Voici un exemple pris au hasard. Le traduisant en français moderne, la phrase se lit ainsi : Alors que l’oiseau quitte le nid ne sachant exactement où se poser, il ne peut qu’arriver ailleurs. Il est question ici d’un point de départ fini et d’un point d’arrivée indéfini. L’oiseau, collé à une foule d’autres endroits où l’on en fait mention, me porte à croire qu’il ne s’agirait pas d’un individu, mais d’un ensemble quelconque d’objets possédant une grande valeur qui doit se poser en quelque part de précis, sinon il se retrouvera ailleurs.
Je vous proposerais d’examiner ce qui pourrait représenter “une grande valeur” pour les Khmers Rouges. C’est clair qu’il ne s’agit pas d’argent, ils l’ont banni, éliminé complètement. Cette “grande valeur” se serait déplacée assez souvent. Alors, quoi ? À chercher.
Vous deux, mon bout de chemin est fait. J’attendrai impatiemment la fin des choses qui me semble toute proche. Si mes services sont encore requis, n’hésitez pas à communiquer avec moi. “
Il est sorti du monde des faits pour entrer dans celui des illusions,
et il m’arrive de penser que l’illusion
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